Gabriele.
- « Mieux vaut mourir de mort que de mourir d'amour » - Saez.
Je ne suis que le plus grand des abrutis, au moins aussi grand que le sang qui coule dans mes veines.
Gabriele Corleone. Tu es beau, glorieux, tu as tout pour toi, et pourtant tu ne cesses de tout gâcher. Pourquoi mettre dans d'ardeur à briser tout ce que tu as de plus cher ? Que veux-tu donc prouver ?
J'ai tout à prouver encore, mais pas ça. Prouver que je peux être un parfait imbécile ne faisait pas vraiment parti de mes priorités.
Seul face à la possible perte de celle qui est tout pour moi, je n'ai qu'une envie : rendre les armes pour cesser de lui faire honte.
J'avais eu le plus cruel des gestes pour faire face à la douleur de l'absence et à la peur. J'avais souillé son honneur, souillé tout ce qui fait de nous un tout inséparable. Elle m'a changé à force de baisers, elle m'a rendu loyal, fidèle, et l'insinueuse peur n'avait rien fait de moins que de tout gâcher.
La peur, ma pire ennemie. Elle me rend faible, et si lâche, si incapable de faire face aux épreuves de la vie. Il y avait eu la naissance de Romeo d'abord, et maintenant cela.
Elle m'a changé. Elle m'a fait découvrir ce qu'étaient la peur et la douleur. L'ancien Gabriele ne se serait jamais inquiété pour quiconque, arrogant et égoïste que j'étais alors. Mais l'Amour fait les choses les plus folles. En aimant cette femme à la chevelure de feu et d'argent, j'ai grandi, je suis devenu meilleur, plus fort et à la fois plus fragile, puisque la force apporte son lot de faiblesses.
Sur le champ de bataille, aux portes de la mort, mes pensées étaient allées vers Elle, vers notre fils, mais l'erreur était déjà commise.
Il a tout détruit, le Corleone.
- « J'aurais aimé t'écrire
Le plus beau des poèmes
Et construire un empire
Juste pour ton sourire
Devenir le soleil
Pour sécher tes sanglots
Et faire battre le ciel
Pour un futur plus beau. » - Saez.
Si encore j'avais eu la décence de mourir pendant l'affrontement pour éviter tout cette peine et cette déception dans les yeux de la Méchée, mais non, même ça je n'avais pas réussi à le faire.
La douleur courait à présent dans mes veines, comme un poison contre lequel on ne peut pas s'immuniser. A la question du pourquoi, j'étais incapable de répondre, je ne le savais à vrai dire pas moi-même. Pourquoi un tel moment d'égarement ? Alors que j'aime la mère de mon fils plus que tout au monde, que je n'ai souhaité que la retrouver durant ces longues journées, et ces plus longues soirées encore loin d'elle. Avais-je finalement perdu l'espoir ?
Pourtant, tout ce temps, j'étais persuadé de la retrouver en vie. J'en étais certain. Elle était trop forte pour pouvoir abandonner, trop aimante pour pouvoir abandonner le fruit de ses entrailles. Cet enfant, nous le désirions depuis toujours. De toutes nos éternités, c'était la première fois que l'on nous accordait un tel présent.
Et si c'était pour ça, finalement ? Si nous avions été trop heureux cette fois-ci pour pouvoir rester ensemble ?
Mais d'où venait alors que je me sente si vide sans Elle ?
Eterna...Si tu savais comme je regrette mon geste puérile. Gabriele Corleone n'est pas à la hauteur de celle que tu es devenue aujourd'hui. Dae, comme tu le dis si bien. Tu n'est plus mon éternelle à tes yeux, et pourtant...C'est toujours ta flamme qui brûle dans mon cur, toujours ton amour qui irrigue mes veines. Et lorsque je te vois, je sais au fond de moi que ce sont toujours nos deux curs battant à l'unisson que je sens à mes tempes, que je ressens dans mes tripes.
Lorsque l'azur et l'émeraude se rejoignent, il n'y a toujours que ça qui compte.
Je ne sais pas comment me faire pardonner, je ne sais pas si tu y arriveras un jour. Et pourtant, c'est pour l'éternité que je suis à toi, malgré les faux pas.
- « Il y a l'ombre, et la lumière, au milieu notre trajectoire. » - Saez.
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