Acte III
Paris, une taverne mal famée près de la Cour des Miracles, journée.
Le gosier rejette encore et toujours, ces éternelles vapeurs dalcool de bien piètre qualité mais dans lequel le jeune bourreau aime se perdre pendant des nuitées entières. Ses mains tremblent légèrement, ses paupières peinent à rester ouvertes mais pourtant, ceci ne suffit plus à larrêter. Même sa respiration haletante, son cur qui semble trouver certaines difficultés à battre à un rythme régulier mais rien ny fait, une fois de plus, cest le derrière posé dans la paille humide quil finira sa nuit.
Fidèle au poste, toujours à la même tablée, adoptant une allure de « jsuis ici chez moi ! », le bourreau est désormais encré dans les murs et plus personne ne semble porter dintérêt à sa petite personne. Le tenancier des lieux lui, ne lui pose aucune barrière et il sait pertinemment que le trancheur de tête lui ne manque jamais de payer ses consommations si nombreuses puissent-elles être.
Ainsi donc, le temps passe, la solitude étant son fidèle compagnon et ce, pour léternité semblerait-il, Zoro était loin de se douter que dici peu, il pourrait être dune grande utilité. Et justement, la porte des lieux souvre à nouveau pour laisser entrer
Une mioche ou une autre folasse en quête de folies bien loin dêtre douces pour ses guiboles, si elle a des tripes solides alors peut-être quelle pourra sen tirer sans la moindre encombre mais pour lheure, lui doute encore.
Assit sagement, il observe alors que la nouvelle venue elle, ne manque déjà pas de prendre la parole à voix hautes pour annoncer la venue de sa raison en ces lieux. Cest certain maintenant, pour sûr quil sagit bien dune autre de ces catins en mal daffection mais pour que celle-ci soit à la recherche dun bourreau, cest sans nul doute dans lespoir de faire tomber une tête.
Patient et calme, toujours, il attend, ceci quant à savoir si un autre que lui va se décider à répondre à sa demande. Mais déjà, tous les autres semblent avoir oublié la présence de cette jeune donzelle. Il ny a donc aucun autre bourreau que lui présent en ces lieux.
Sourire qui se dessine sur le coin de ses lèvres, choppe empoignée avec bien peu de maîtrise et le voici quil se lève, faisant basculer en arrière, le tabouret sur lequel il était assis depuis son arrivée.
Le bruit du bois contre le sol froid et sec de la taverne aura sans nul doute pour effet dattirer lattention sur lui mais il nen a que faire. Car déjà, il savance, le pas lent et peu certain, marchant vers la jeunette qui vient de faire son entrée. Se pointant juste devant elle, autre gorgée de boisson avalée alors quune goutte perle déjà sur son menton pour aller finir sa route sur le bout de lune de ses chausses.
Un léger renvoi bien maîtrisé quant à lui et le voici qui annonce.
«
Yep ! Jsuis bourreau et officiel, du Béarn ! »
Et le voici qui part den bas et remonte à une vitesse folle, la course sachève bientôt, la ligne darrivée et en vue, la chope et lâchée alors quil se penche en avant tout en pivotant sur lui-même pour tourner le dos quelques instants à la donzelle et
«
Buuuuuarp
Argh ! Buuuuuuuarf rgh
Kuf kuf ! Hmmmbouuuuuuuargh ! »
Fallait bien que ça sorte un jour ou lautre. De nouveau bien droit, bouche essuyée dun revers de main, il se retourne pour faire face à la jeunette.
«
Mieux dehors que ddans ! » Et pour loccasion, il na pas tort car il se sent comme avec un point en moins sur lestomac. «
Faut que jte dise ! Torturer ou tuer ouep mais traquer et capturer nop et on paye davance ! » Au moins, tout est dit, les règles sont fixées. «
Alors, y tfaut quoi la jeune ?! »
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~ Bourreau du Béarn ~