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[RP] Avant elle ne comptait que pour un ...

Elwenn
... mais ça c'était avant!



Pratiquement neuf mois maintenant que la rouquine compte pour deux ou trois, peut être même quatre qui sait ... hahum non, compter pour deux lui suffit amplement!
Elle qui jurait qu'elle n'aurait jamais de mioche, que même pour tout l'or du monde elle ne ressemblerait pas à toutes ces grosses dindes farcies pleines jusqu'aux oreilles dont la simple vue de l'une d'entre elle, lui donnait une irrésistible envie d'y décocher un coup de pied au fion et ensuite la faire rouler jusqu'à une belle pente pour qu'elle la dévale à toute vitesse histoire de tirer partie de la situation et de se tordre de rire.
Le pire du pire lui était arrivé, l'horreur absolu, la chose qu'elle redoutait le plus au monde, être enceinte.
Et au fil du temps, elle était devenue le reflet exact de ce qui l'horripilé auparavant, flanquée d'un ventre énorme et ce malgré un régime pain sec et eau durant une bonne partie de sa grossesse a lutter contre la force de la nature.
Ne cessant de regarder son arrondi, de le cajoler, allant jusqu'à lui parler le soir ...

Décembre allait être la fin de cette métamorphose et sans doute le début d'une autre.
Mais elle ne démordrai pas de son idée, elle n'accoucherai que le jour où elle l'aurai décidé.
Ça ne pouvait en être autrement pour Elwenn qui avait des façons de penser bien à elle et l'excuse bateau qu'elle servait aux curieux était que cet enfant ne pouvait pas naitre en l'absence de son père ... qui faisait le mort depuis une éternité lui paraissait-il et qu'elle serrait les cuisses en attendant son éventuel retour.
Justification en carton mais qui lui permettait d'échapper à tout les longs et fastidieux discours qu'on pouvait lui servir sur le fait qu'un môme ne sortait pas de son nid douillet sur autorisation de sa mère.

Fatiguée, les sorties de la Corleone se font rares et reste la plupart du temps dans la chambre qu'elle paie une misère à l'aubergiste du coin où le gros des troupes s'est arrêté en attendant que certains membres amochés soient remis sur pied.
Elle ne met le nez dehors qu'un jour sur deux pour aller s'approvisionner au marché.
Sa journée n'a pas été plus mouvementée que les autres et comme tout les soirs avant de s'allonger sur sa modeste paillasse, elle a dévoré une bonne partie du stock de fruits qu'elle a ramené quelques heures plus tôt, pour preuve, les trognons de pommes jonchent la table en de petits tas instables.
La bougie est soufflée et l'obscurité appelle les lourdes paupières a se fermer.
Les heures sombres s'égrainent.
La rousse qui d'habitude dort comme une masse ne parvient pourtant pas a trouver le sommeil, tiraillée par une étrange douleur qui la lance doucement par intermittence dans le bas ventre et le creux des reins.
Elle se tourne et se retourne en soupçonnant les pommes qui étaient encore légèrement vertes d'être à l'origine de ces crampes.
Dans un soupir, elle maudit Amalio, ce qui est devenu quotidien d'ailleurs, de ne pas être là. Lui, aurait su comment la soulager.
N'ayant d'autre choix que celui de subir, elle s'enroule dans la couverture en espérant que le jour pointe rapidement pour aller trouver Arsene qui trainera sûrement dans les parages, elle, saura peut être comment apaiser ses maux de ventre ...





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Arsene
    Elles me font marrer
    Ses idées loufoques
    Depuis qu'elle est
    En cloque

    Renaud – En cloque.

    Paisiblement allongée et hermétiquement enroulée dans une couverture, la roussette dort. L'esprit alourdi par l'ingurgitation massive d'alcool bon marché est perdu dans les méandres tortueux d'un rêve. Le maigre corps tourne et se retourne dans le lit délaissé de sa présence masculine, en proie à une agitation particulière. Le souffle se fait irrégulier tandis que les traits du visage se plissent en un air soucieux et apeuré. Elle se revoit poursuivie par d'énormes chiens, elle se voit de nouveau gisante dans le sol boueux d'une ruelle sordide et la hanche entaillée par les crocs des molosses. Les traits du propriétaire des bêtes jaillirent de nouveau à son esprit et c'est une Belette effrayée qui s'éveilla brusquement, un cri mourant au fond de sa gorge. La dextre est instinctivement portée à son flanc droit afin d'en tâter vivement la peau. Les mirettes affolées scrutent avec acharnement la pièce plongée dans la pénombre des premières lueurs du jour.

    Dans un soupir rassuré, elle se laisse retomber en arrière, sa tête rencontrant avec bonheur le confort de sa paillasse et son corps, la douceur de la couverture de laine. Les iris cernées de vert se ferment de nouveau et les membres ainsi que le cerveau assommés par la vinasse, elle profite pleinement de cette impression de calme. Le bout des doigts frôlant de manière temporaire le nirvana tant espéré. De fulgurants maux de tête et de ventre ramènent cependant la rousse sur terre avec une rapidité déconcertante. Elle se retourne en grognant, le deux mains sur son ventre. Assise en travers du plumard bon marché, la Corleone met à l'épreuve la technique de respiration dicte du « petit chien » : l'abdomen se gonfle et se dégonfle vivement sous les inspirations rapides. Le vomi intempestif évité, la jeune femme se lève finalement, marmonnant
    « Plus jamais j'boirai, plus jamais ».

    La carcasse s'étire et craque comme les os d'une vieille rombière, la mioche ne râle pas encore autant, fort heureusement ! Masquant sa maigreur sous une chemise usée et des braies trop amples, elle lace fermement ses bottes de cuir. Un sourire s'étire sur les fines carminées, elle n'est pas peu fière de ses bottes, la roussâtre. Preuves par elles-même que les menaces et un air mauvais peuvent faire des miracles. Agrippant un sac rempli de pommes à la provenance et l'acquisition douteuse, elle sort en trombe de sa chambre d'auberge. Elle court dans les couloirs, à la recherche de la tanière où s'est recluse Elwenn. Elle n'avait plus vu la rousse – Elwenn, faut suivre hein – depuis un moment maintenant et c'est donc chargée de bonnes attentions et de vivres qu'elle rejoint la porte de sa marâtre. Elle tambourine deux fois à la porte et tend l'oreille, à l'écoute du moindre bruit.

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Elwenn
Ça pue la mort non... ?



Elle n'a pas fermé l’œil de la nuit lorsque l'aube pointe.
La douleur est toujours présente, plus forte même.
Elle s'en va et revient pour mieux la faire se crisper telle une statue mortuaire.
La rousse serre les dents à chaque fois. Ces maudits fruits ne peuvent pas être les coupables d'un tel état.
On a jamais vu quelqu'un finir dans une si piètre condition pour de la bouffe sans se vider les boyaux, ce qui lui fait défaut.
Elle ne présente aucun symptôme d'une alimentation douteuse, alors que peut elle bien avoir?

Fuyant la clarté matinale qui lui irrite les pupilles, elle se tourne une énième fois pour lui tourner le dos.
Durant un court instant de tranquillité, elle en vient à se demander ce qu'il peut bien lui arriver si ces saloperies de pommes ne sont pas les fautives.
L'empoisonnement? Elle vomirai ses tripes.
On lui aurait jeté un mauvais sort? Elle n'avait jusque là jamais rencontré de sorcière ... et personne n'en connaissait dans son entourage proche, du moins à sa connaissance.
Alors quoi? Elle se fige en se cramponnant le ventre le temps que cela passe.
Elle part comme elle est venue cette tortionnaire, tout les muscles se détendent.
Jamais elle n'imaginera une seconde qu'elle est sur le point d'accoucher, non jamais, Amalio n'est pas là et elle n'a pas décidé que c'était le bon moment. Loin d'elle l'idée de mettre au monde son enfant sans que toutes les conditions soient réunies.
Ses poings se ferment brutalement.


J'suis en train de crever bordel!


La couverture est balancée de côté tandis que l'italienne soulève son corps de la paillasse.
Hors de question de se laisser bouffer par la mort sans avoir tenter le tout pour le tout.
Le temps presse avant qu'elle ne soit de nouveau prise d'assaut par une vague qui l'immobilisera sur place.
Sans aucune douceur ses pieds sont enfoncés dans les bottes l'un après l'autre, dans la précipitation la tige droite est écrasée et elle commet l'erreur de se baisser pour tirer dessus afin que son panard y entre.
Inexorablement son poids l'attire vers le bas, réflexe de mettre sa paume libre en avant, elle se retrouve à quatre pattes, ou trois pour l'coup ...



Merdeee!!


La Corleone se redresse difficilement en s'appuyant contre sa couche.
De colère, elle finit d'enfoncer son pied en le tapant contre le sol de la chambre c'est alors que la roussette, lèvres pincées, sent un liquide tiède déferler le long de ses jambes tandis que quelqu'un frappe à la porte.
Elle n'a rien vu venir!
Les noisettes s'écarquillent en suivant le tracé, elle reste interdite en contemplant ses braies trempées et le parquet marqué de quelques gouttes.
En silence, elle s'empare de son long manteau qu'elle revêt et ferme aussi tôt, ramasse la couverture qu'elle place sur les tâches afin de les dissimuler.
Les larmes lui viennent, elle s'est ... elle s'est pissée dessus quand même!
Elle doit être en train de pourrir de l'intérieur pour en arriver là ...
Respirant profondément, le visage de marbre, Elwenn se dirige vers la porte et l'entrouvre pour y découvrir sa Colombe.
Cette vision fait tomber les barrières de la rouquine qui se met à sangloter en attirant Arsène à l'intérieur de sa piole, putain qu'est ce qu'elle l'aime là tout de suite.
C'est vraiment la seule personne qu'elle avait envie de voir!
La porte est refermée aussitôt tandis qu'elle y plaque son dos, mains sur son ventre, prise d'une nouvelle crampe qui la laisse presque sans voix.



Je crois que je ne vais pas bien ma Colombe ....



C'est pas qu'elle le croit, c'est qu'elle en est sure!
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Amalio

    Et il n'est même pas là, le vieux... L'Amalio était dans un état encore moins enviable que celui de sa rousse. Amaigri - ce qui s'était très étonnamment avéré possible malgré sa carrure naturelle - et le teint maladif, l'Italien gisait sur une paillasse plongée dans une semi obscurité. Des rais de lumière poussiéreuses filtraient par les quelques écarts entrer les rondins de bois qui constituaient son abri, une cabane de fortune abandonnée par un quelconque chasseur ou paysan.

    Le pire était pourtant passé. Cela faisait plus de deux semaines qu'il était là, amorphe, vidé de ses forces et de sa combattivité, l'esprit léthargique. Il avait vomi tout ce qu'il avait à vomir. Dix jours sans rien avaler d'autre que de l'eau ou du vin. À présent, il recommençait tout juste à s'alimenter... mais cela n'aurait pas été sans le secours d'un moine du coin, qui passant par là s'assurer qu'on n'avait pas volé les outils que le propriétaire de la cabane y laissait d'habitude, avait trouvé le grand Italien avachi sur la paillasse au pied de laquelle il avait laissé tomber ses quelques sacs. Amalio n'avait même pas réagi à l'entrée de l'homme dans la cabane : pas un geste pour se méfier ou se défendre, pas un mouvement de surprise ou de recul. Les yeux était clos, le corps courbé sous une maigre couverture de laine. Le moine s'était approché en sentant l'odeur de la maladie.

    Le poison avait fait son oeuvre malgré l'entraînement que le Corleone s'infligeait à lui-même. En vérité, il ne s'était pas trompé dans ses préparations habituelles, mais il avait acheté en ville une poudre légère qui était censée être ce qu'elle n'était visiblement pas. D'apparence semblable à celle qu'il utilisait pour son mélange, elle s'était dissoute sans difficulté dans la base qu'il avait préparée... et il l'avait bue toute entière, comme il le faisait toujours, après avoir soigneusement pesé l'ensemble. Il préparait ainsi son corps à survivre à des quantités toujours un peu plus importantes de poisons qu'il choisissait par périodes et il s'était ainsi habitué à ne ressentir plus que de légers désagréments à l'ingestion de produits généralement fort désagréables, voire mortels aux doses qu'il ingurgitait.

    Or, cette fois-là... Rien ne s'était passé comme prévu. Une douleur perçante l'avait conduit très rapidement à se jeter sur la première paillasse qu'il avait trouvée dans une auberge, puis il avait tenté de se relever, quelques heures plus tard, pour préparer un antidote à ce qu'il croyait avoir pris. Peine perdue bien sûr, puisque l'un des produits n'était pas le bon, et il avait continué à souffrir... Il avait fini par comprendre qu'il ne savait pas comment se soigner lui-même. La belle affaire ! Le médecin du clan Corleone incapable de parer à son propre empoisonnement ! Ses membres avaient commencé à trembler, et au fil des spasmes, il avait vomi plusieurs fois dans la soirée et dans la nuit. Au matin, épuisé et hagard, il avait quitté sa chambre puante pour s'éloigner de la ville, espérant trouver un remède ou n'importe quoi en s'enfonçant dans les bois. Au moins, ça ne sentait plus si mauvais. Il avait rempli au marché sa besace et un autre sac de pain de route et de viande séchée, accompagné de quelques outres de vin léger - c'est bon pour la santé, disait-on à l'époque - et avait disparu sans rien dire à personne, laissant à son clan le soin de vivre par lui-même. De toute façon Enjoy était là pour le mener. Que l'un des deux chefs s'absente ou meure ne devait pas faire capoter les projets des Italiens. C'est donc un Amalio malade qui prit la tangente, déjà faible, pour s'en aller crever tout seul comme un vieux loup.

    Il gisait donc dans cette cabane depuis plus de quinze jours, anéanti par le manque de forces et par sa propre incapacité à se soigner lui-même : il avait dépassé en une longue semaine le stade où la maladie lui permettait encore de se lever. Sa barbe avait poussé, broussailleuse, sombre, sur ses joues d'habitude si soigneusement rasées, ses yeux étaient éteints et ne se rouvraient même plus sur l'aube. Il se laissait mourir sans plus d'espoir. Jusqu'au jour, donc, où ce moine le trouva là, et alarmé par son état - et surtout ignorant de son identité - se fit un devoir que de lui apporter de quoi boire, de quoi manger, de nouvelles couvertures, et surtout quelques remèdes souverains de sa composition qui eurent au moins le mérite d'apaiser les souffrances de l'Italien.

    Les jours avaient passé. Le moine, brave homme à la face ingrate mais souriante, était parvenu à force de patience à obliger le Corleone à s'alimenter puis à se lever, et même, après une autre longue semaine, à se baigner pour se débarrasser de la crasse dans laquelle il macérait.

    Personne, fort heureusement, n'avait été témoin de la pitoyable scène d'Amalio Corleone, brigand italien, assis dans un ruisseau, les épaules voûtées et les cheveux longs et emmêlés, se laissant frotter le dos au savon par un moine vigoureux et aussi chiant qu'une mère poule persuadée de faire son devoir. Et Amalio n'avait même pas envie de l'envoyer chier, parce que dans un coin de sa tête...

    Dans un coin de sa tête, il y avait une femme. Une femme au ventre rond. Qu'il avait quittée précipitamment quelques semaines plus tôt, aux prémices de son agonie, et qui attendait un enfant de lui.

    Il y avait Elwenn, et il ne voulait pas tant que cela se laisser mourir, dusse-t-il accepter de se faire soigner par un imbécile au coeur trop large...


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