Enjoy
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S'entourer demande d'avoir la main verte. Tantôt les récoltes ne sont que bourrasques, tantôt les germes d'un épineux. Entretenir les pousses et les faire suivre. Ce méfait fut commis sans en ressentir le moindre remord. L'italienne avait demandé à un gredin des basses fosses de filer deux jeunes femmes; une rousse maquerelle et une cousine de la branche Vitalis. Les ramifications de l'arbre de sang sont nombreuses. Sans doute n'aurait-elle rien su sans le bruissement des feuillages. Le Mirandole, les conséquences des divers remous périgourdins et ses oreilles bien trop affûtées. Il n'en fallut pas davantage pour lâcher son limier. L'homme remonta le contre courant des pérégrinations de sa maîtresse. Il s'égara dans les confins du royaume, le grand sud. Une terre, qui malgré tout, conserve sa préférence. La chaleur sans doute. Ou bien ses antécédents fort nombreux qui ont été mis à bas en cet endroit. Le Sud synonyme d'estives, d'accent chantant, de son séjour au sein de ses racines siciliennes.
Cette mission de routine devint une malédiction pour son exécutant. Gueulard en est mort. A trop gueuler sa passion maladive pour l'une de ses cibles, la Corleone a dû mettre fin à ses jours durant une longue nuit d'hiver. Victime des racines du mal, celles qui enfoncent vers les méandres du harcèlement et de l'obsession. Elle ne pouvait, à son tour, le laisser agir. L'idée initiale était d'attirer, si possible, les deux trouvailles. Et non qu'une se fasse égorger et l'autre violée. Alors l'indésirable n'a eu que le fruit de son mérite corrompu. Un refus envisageable se macule donc de carmin. Peu importe les attentes, la pression se tut à tout jamais. La Corleone ne pouvait se libérer pour l'instant. Mais il fallait au moins tenter de les attirer dans ses filets. Deux arguments opposables devraient être apportés à ses convives d'infortune : unifier des liens distendus, si une ritale du Clan élargi, s'adonne à la déprédation autant qu'elle le fasse avec les siens. Puis le second point à aborder est qu'avec la Corleone, les deux auraient de quoi s'occuper. Parce que les prévôts, les ducs et leurs conseillers ne ferment plus l'il lorsque la lionne part en chasse.
La ligne d'horizon se trouble derrière une épaisse brume. Les silhouettes décrépies frissonnent à cause de la bise glaciale. L'environnement cryogène fige la faune et la flore urbaine sous la couverture tremblante des nuages grisâtres. En s'avançant plus profondément dans les terres, les tympans se percent au sifflement du vent. Rien ne subsiste d'autre que la froidure et la neurasthénie des sens de Sylve et de la rocaille. Il arrive que les vapeurs d'eau filamenteuses craquent et inondent le sol d'une pluie continue. Les pavés gorgés se noient sous l'effet du déluge et dégueulent d'immondices stagnantes. Rien ne perdure d'autre que les flaques et les frasques climatiques. Dans les entrailles du quartier, sur une côte demeure une large bâtisse abandonnée. La devanture en colombage, d'une qualité discutable, s'émiette lentement et détient pour unique vis à vis un chêne sans vie et pourri par l'humidité. Le toit ajouré laisse infiltrer une multitude de gouttes venant s'ajouter à la moisissure. Celle-ci ronge les planches branlantes à l'intérieur. L'antre craquante ne respire aucunement la bonne santé et l'intendante est à son image. Vieille, laide et acariâtre; la Bernie. Les escaliers grincent sous les pas de l'Ourse grincheuse. Pour se réchauffer les os, un âtre démesuré se nourrit perpétuellement au cur de la masure. Ce lieu peu accueillant allait être le principal protagoniste d'un séjour particulier.
A l'adresse du duo, une encre pingre peine à acquérir des mots.
Citation:
A Vous,
Quartier Spiritu Sanguis, territoire Corleone.
Une vieille baraque humide et inhospitalière.
Demandez la Vioque.
E.C.
Quartier Spiritu Sanguis, territoire Corleone.
Une vieille baraque humide et inhospitalière.
Demandez la Vioque.
E.C.
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[Manque de temps IRL. Retour bientôt.]