Lililith


C’est pas forcément un RP à suite que je vous propose.
En fait j’voulais le faire depuis longtemps, parce qu’il y a des choses que mon perso vit que j’aimerais exprimer, sauf que j’ai pas le RP pour l’occasion, donc… Valà.
RP ouvert à qui s’en sent l’envie, œuf course !
En fait j’voulais le faire depuis longtemps, parce qu’il y a des choses que mon perso vit que j’aimerais exprimer, sauf que j’ai pas le RP pour l’occasion, donc… Valà.
RP ouvert à qui s’en sent l’envie, œuf course !

La porte venait de claquer. Lili avait oublié sa tablette dans la taverne. Mais elle n'y retournerait pas - pas maintenant -. Elle avait été abandonnée, sur le comptoir. « Parle-moi », avait dit Carensa. Alors la fillette avait obtempéré. Pour cracher sa douleur. L’italien avait remplacé le français. Elle avait réalisé que Carensa avait tout brisé. L’harmonie en fragile équilibre que la fillette tentait de maintenir s’était rompu. Alors elle avait parlé. Parlé pour vouloir s’assurer qu’elles étaient toujours de la même Famiglia. La rousse venait de lui dire que non. Le plus dur avait été quand la rouquine avait lâché qu’elle la considérait comme une gamine à surveiller. Alors le français avait pris le pas sur l’italien, sur la langue de la Tatouée.
- Je ne fais pas, de bêtises.
Et elle était partie, et elle avait claqué la porte. Elle était partie se réfugier, en pleurant - dernière déchéance pour une Guerrière - dans les bras de Wendy. Mais la chaleur humaine qu’elle avait espérée n’était pas, en réalité, celle qu’elle voulait. Alors, elle avait fait demi-tour. Parler lui avait brûlé la gorge. Elle irait récupérer sa tablette.
En entrant à nouveau dans la taverne, elle ne voulait plus parler. Elle avait eu son quota de paroles pour la semaine. Elle s’approcha de Carensa. La Famiglia venait de voler en éclats. Les rancœurs restaient. Le fil venait d’être coupé. Alors la fillette se dressa devant Carensa. « Je pars », qu’elle écrivit. Elle partirait, oui. Elle partirait, puisque la Famiglia n’était plus. Les adultes étaient donc tous hypocrites. Ils ne pensaient qu’à leurs égoïsmes. Mais cela, après tout, n’étaient que des histoires de Grands. Elle était trop Petite, trop stupide certainement, pour comprendre tous les tenants et tous les aboutissants. « Je suis contente que tu saches reparler ». Mais elle avait déjà reparlé. Une fois, ou deux.
L’impression qu’elle eut fut d’avoir été prise, dès le début, pour une imbécile. Comme si, dans le fond, tout n’était que factice. Le bonheur n’était qu’illusion. Plus rien n’était.
Elle avait claqué la porte à nouveau. Geste d’adieu. Elle partirait. Parce qu’il n’y avait plus rien. Que le vide. Rien que le noir qui enveloppait la ville. La fillette, les larmes aux yeux, leva la tête vers les étoiles. Est-ce que la Mamma était vraiment là ? Ou bien, encore, était-ce un mensonge ? Les fées existaient-elles vraiment, ou bien n’était-ce qu’une facétie d’un garçon qui avait voulu se dédouaner de la douleur qu’il lui avait faite au flanc droit ?
Où était la vérité ?
Il ne manquerait plus que la pluie, et le tableau pathétique serait complet. La fillette s’enfonça au hasard dans les rues, se fichant bien des menaces possibles des sombres ruelles. « Je ne fais pas partie du clan ». Elle se laissa tomber contre un mur, se roulant en boule, se recroquevillant sur elle-même.
« Je ne fais pas partie du clan ». Alors qu’elle était la fille d’Amalio. Alors qu’elle avait leur sang qui coulait dans ses veines.
Alors est-ce qu’elle, qui n’était qu’une adoptée, qu’une pièce rapportée, en était ? Était-ce là le problème ? Était-elle, elle aussi, égoïste pour ne penser qu’à elle, alors que Carensa venait de lui dire qu’elle mettait les bouts ? Le verre de lait avait été claqué par terre.
Elle pinça ses lèvres. Avant de tourner un peu les yeux vers une forme qui se mouvait de l’autre côté de la ruelle, au pied du mur. Un rat. Lili se leva, avant de l’approcher et de lui coincer la queue entre ses doigts. La bestiole la mordit, et la douleur se propagea dans son bras, mais lui fit du bien. Allait-elle lui faire du mal ? Voulait-elle se prouver par là qu’elle savait être cruelle ? Elle le relâcha pourtant, afin de contempler à la lumière relative de la lune le sang qui perlait. Elle enfonça son doigt dans sa bouche. Le rat s’enfuit, et la fillette resta là, pensive, agenouillée sur ces pavés glacés.
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