Miramaz
[Castelnaudary, nuit du 15 au 16 avril]
La mairie chaurienne avait été prise et dépouillée de fond en comble, tous avaient eu leur part et certains plus que d'autres sans doute. Mira faisait partie de ceux-là: il avait fallu rendre le bâtiment aussi vide que possible et certains étaient déjà bien trop encombrés pour être d'une grande utilité, du coup l'échevelée avait prêté ses bras, sa charrette, la cage de son mioche..tout! Aucun espace vide dans ses affaires, elle s'était remplie les poches autant que possible avant d'en revendre une partie aux chauriens. S'ils n'étaient pas adorables ceux-là..vous racheter ce que vous leur aviez pillé.. le monde était vraiment beau lorsqu'on était un brigand..
Mira était donc bien pourvue en écus, puisqu'elle n'avait pas trop de souci quand il s'agissait de revendre, mais cela ne suffisait pas à son bonheur. Une inquiétude assombrissait ses jours : Laell avait récolté un procès et risquait donc de perdre une bonne part du butin.. inacceptable pour la mercenaire. L'argent durement gagné n'avait aucune raison d'être rendu, les braves gens n'avaient qu'à mieux se protéger! Pour pallier à cette horreur elle proposait donc régulièrement à Laell de lui donner la garde de ses écus ou marchandises, garde soi-disant temporaire mais qu'elle saurait bien rendre éternelle le moment voulu..
Ce jour le départ avait été ordonné, les groupes formés et chaque pilleurs prévenus, tout avait l'air de se passer sans souci c'est pourquoi l'ex-rasée se permit une visite avant d'entraîner les troupes sur les chemins. Se rendant tout droit à l'abri du couple Laello-joyen, elle entra sans vérifier si la deuxième moitié de la paire était là, et tendant une outre de bière à la brune encombrée, reprit ses négociations:
Laell, t'vas pas leur rend' tout c'qu'on leur a pris quand même.. s'non autant pas piller s'ra pareil..
Puis s'rait la honte pour la famille si tu t'faisais prendre avec autant sur toi.. alors qu's'ils n'récupèrent rien..ça prouve qu't'es plus maline qu'eux..
Et un sourire en coin pour faire passer la flatterie.
J'te propose d'te garder..hum.. 500 écus.. s'ront en sûr'té avec moi et robin.. on pourra même les enfermer avec l'monstre..qui irait les chercher dans la cage d'la braillarde? et j'te débarasse de n'importe quoi en marchandises.. l'danois réussira à tirer la charrette, peu importe à quel point on la charge..
Un nouveau sourire qui se veut plus franc cette fois.
Et quand t'auras finis tes déboires avec la justice.. on t'rend tout c'qui t'appartient.. moins une p'tite commission.. faut bien payer nos heures d'surveillance d'tes biens.. j'pense que 150 écus et un quart d'tes marchandises ce s'rait une récompense correcte. T'es d'accord?
En attendant la réponse, dont elle doutait qu'elle lui plaise complètement, elle lissa sa houppelande jaune, enfilée exprès pour montrer qu'elle appréciait qu'on paie ses services à leur juste valeur.
La mairie chaurienne avait été prise et dépouillée de fond en comble, tous avaient eu leur part et certains plus que d'autres sans doute. Mira faisait partie de ceux-là: il avait fallu rendre le bâtiment aussi vide que possible et certains étaient déjà bien trop encombrés pour être d'une grande utilité, du coup l'échevelée avait prêté ses bras, sa charrette, la cage de son mioche..tout! Aucun espace vide dans ses affaires, elle s'était remplie les poches autant que possible avant d'en revendre une partie aux chauriens. S'ils n'étaient pas adorables ceux-là..vous racheter ce que vous leur aviez pillé.. le monde était vraiment beau lorsqu'on était un brigand..
Mira était donc bien pourvue en écus, puisqu'elle n'avait pas trop de souci quand il s'agissait de revendre, mais cela ne suffisait pas à son bonheur. Une inquiétude assombrissait ses jours : Laell avait récolté un procès et risquait donc de perdre une bonne part du butin.. inacceptable pour la mercenaire. L'argent durement gagné n'avait aucune raison d'être rendu, les braves gens n'avaient qu'à mieux se protéger! Pour pallier à cette horreur elle proposait donc régulièrement à Laell de lui donner la garde de ses écus ou marchandises, garde soi-disant temporaire mais qu'elle saurait bien rendre éternelle le moment voulu..
Ce jour le départ avait été ordonné, les groupes formés et chaque pilleurs prévenus, tout avait l'air de se passer sans souci c'est pourquoi l'ex-rasée se permit une visite avant d'entraîner les troupes sur les chemins. Se rendant tout droit à l'abri du couple Laello-joyen, elle entra sans vérifier si la deuxième moitié de la paire était là, et tendant une outre de bière à la brune encombrée, reprit ses négociations:
Laell, t'vas pas leur rend' tout c'qu'on leur a pris quand même.. s'non autant pas piller s'ra pareil..
Puis s'rait la honte pour la famille si tu t'faisais prendre avec autant sur toi.. alors qu's'ils n'récupèrent rien..ça prouve qu't'es plus maline qu'eux..
Et un sourire en coin pour faire passer la flatterie.
J'te propose d'te garder..hum.. 500 écus.. s'ront en sûr'té avec moi et robin.. on pourra même les enfermer avec l'monstre..qui irait les chercher dans la cage d'la braillarde? et j'te débarasse de n'importe quoi en marchandises.. l'danois réussira à tirer la charrette, peu importe à quel point on la charge..
Un nouveau sourire qui se veut plus franc cette fois.
Et quand t'auras finis tes déboires avec la justice.. on t'rend tout c'qui t'appartient.. moins une p'tite commission.. faut bien payer nos heures d'surveillance d'tes biens.. j'pense que 150 écus et un quart d'tes marchandises ce s'rait une récompense correcte. T'es d'accord?
En attendant la réponse, dont elle doutait qu'elle lui plaise complètement, elle lissa sa houppelande jaune, enfilée exprès pour montrer qu'elle appréciait qu'on paie ses services à leur juste valeur.