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[RP]Mon papa à moi est un gangsta

Artur
Je le déteste ! Avait-il dit, furieux, avant de tourner les talons et de quitter la taverne. Au lieu de regagner sa chambre, Artur avait fait le tour des tavernes pour trouver Enzo. En parlant de Thorvald à sa mère, le gamin avait fait de la peine à sa mère et il s’en voulait terriblement. Les poings serrés, les larmes aux yeux, il pressa le pas, essayant de ravaler sa colère.
Il n’y avait rien de pire pour le jeune garçon que de voir sa mère souffrir à cause d’un homme qui n’en valait pas la peine. Il ne les aimait pas. Il n’avait jamais été là pour eux. Artur avait gardé espoir. L’espoir qu’un jour, peut-être, il s’occuperait de lui, de sa sœur, de sa mère. Puis il s’était résigné. Thorvald ne reviendrait pas. Il ne s’occuperait pas d’eux. Il n’aimerait jamais sa mère comme il se devait. Désormais, le Géant n’était plus son père. Il était seulement son géniteur. Et un jour, Artur réussirait à complètement l’oublier. Sa haine se transformerait en indifférence et il pourrait profiter pleinement de sa vie, sans se laisser pourrir par un fantôme.
Les huit premières années de sa vie, la présence d’une figure paternelle ne lui avait aucunement manqué. Puis il avait fallu qu’ils retournent à Genève et qu’il le rencontre.


Je le déteste ! Je le déteste ! Rabâchait le gamin, le visage déformé par la haine et la colère. Artur se calma instantanément, apercevant Enzo dans une taverne, seul. Le Comte et son écuyer parlèrent un peu. L’écuyer en question lui confia qu’il aurait préféré l’avoir comme père. Et quelques minutes plus tard, le gamin quitta la taverne, espérant voir sa mère pour lui demander pardon. Il culpabilisait de lui avoir fait de la peine. Il ne comprenait juste pas pourquoi elle aimait tant Thorvald. Il n’était pas loyal et, aux yeux d’Artur, il manipulait sa mère à sa guise. Il revenait pour repartir ensuite. Il la mettait de nouveau enceinte pour les abandonner encore une fois.
Quel genre d’homme était-il ? Pas le genre que voulait être Artur…

Le gamin regagna sa chambre et s’assit sur son lit. Le regard dans le vague, il attendait. Il attendait que sa mère arrive, espérant qu’elle ne lui en voulait pas.

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Desiree.
Elle l'avait suivi dehors, dans l'espoir de le rattraper. Elle n'aimais pas qu'il soit seul, dehors, la nuit.
Puis elle l'avait vu dans une autre taverne, avec le Comte.

Dans un soupir de soulagement, elle tourna les talons. Si Artur était avec le Comte, il était en sécurité. Elle était retournée à l'auberge, sans repasser par la salle commune.
Elle n'avait pas envie de recroiser les autres. De parler, d'expliquer. Il allait déjà falloir le faire avec Artur.
Régulièrement, l'enfant pensait à son père. Puis criait sa révolte d'être ainsi abandonné. Comment aurait-elle pu lui en vouloir ? Ils avaient retrouvé Thorvald pour mieux être laissés de côté par lui.
Un œil extérieur ne voyait que ça.

Elle, elle savait le reste.
Elle savait que le géant était un éternel indécis. Que jamais dans sa vie il n'avait fait un choix. Qu'il se laissait porter par le vent, sans réfléchir. Que quand il découvrait le mal qu'il avait fait, il était horrifié et faisait tout son possible pour se faire pardonner. Sans l'être jamais vraiment tout à fait. Par la blonde, en tous cas.

Quand elle l'avait retrouvé, par hasard, elle espérait qu'ils soient amis. Pour Artur, pour qu'il ait un père, des frères, des sœurs.
Ils n'avaient pas mis longtemps à réveiller la passion oubliée. Amants. Secrets. Puis affiché. Thorvald avait deux femmes. Dont une souffrait terriblement. Alors, forcément, il s'occupait plus de celle ci, c'est la blondine qui l'y poussait.
Il avait eu deux filles, à quelques semaines d'écart.

La dernière fois qu'elle l'avait vu, des mois plus tôt, Artur était à l'école, chez les moines. Il avait demandé des nouvelles de lui quand elle avait râlé parce qu'il semblait s'en moquer. Ils avaient passé une nuit ensemble malgré le visage défiguré de la blonde. Il aimait la mère en oubliant les enfants qu'il lui avait fait.
Elle n'en avait pas parlé à Artur et elle ne le ferait là. Il ne savait qu'une chose : son père était venu, avait demandé à le voir et avait été déçu de ne pas le trouver. Pieux mensonge pour épargner son fils. L'aîné de Thorvald.

Elle n'était pas innocente, et ne se sentait pas manipulée : elle était très lucide sur le géant, et très lucide sur elle. Et sur leur relation. Mue uniquement par le désir, semblait-il.

Mais peut-on dire ça à un enfant de onze ans ? Pas vraiment.

Lorsqu'elle entendit du bruit dans la chambre de son fils, elle alla frapper à la porte.


Artur, tu es là ? Je peux entrer, s'il te plait ?

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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Artur
Assit sur son lit, le gamin attendait toujours, se triturant les mains. Il essayait de comprendre. Il n’y arrivait pas.
Pourquoi son père ne lui écrivait-il pas ? Artur était instruit. Il savait lire et écrire. S’il tenait à lui, comme il voulait bien le faire croire, il lui écrirait ! Le gamin ne demandait pas quoi : juste une lettre, une fois de temps en temps, histoire de savoir que son père – ou plutôt son géniteur – pensait à lui.
Peut-être qu’Artur devrait lui écrire pour lui dire sa façon de penser et ce qu’il ressentait. Mais à quoi cela servirait ? Il resterait sans réponse, pour sûr !
Non mais môsieur avait le temps d’aller dépouiller des gens et de faire des enfants à droite et à gauche mais il n’avait pas deux minutes pour écrire un mot ?
Voilà… Artur était de nouveau en colère. Il était furieux.


J’le déteste !

Artur releva la tête et soupira de soulagement en entendant la voix de sa mère. Le gamin se leva et alla ouvrir, se poussant sur le côté pour la laisser entrer. Il baissa la tête, mort de honte et finit par passer ses bras autour de sa taille pour se serrer contre elle. Oui, il était peut-être un peu grand pour être toujours dans les jupons de sa mère mais il en avait besoin ! Puis il n’y avait pas d’âge pour un câlin maternel rassurant et réconfortant.
Bref.


J’suis désolé, maman.
Je voulais pas te faire de la peine, je te jure.
Mais ça me rend triste de te voir triste à cause de lui.


Il s’arrêta un court instant avant de reprendre.

Je sais que ça te rend triste. Je suis assez grand pour comprendre maintenant.
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Desiree.
Oui, il était un peu grand pour faire des câlins à sa maman.
Mais des fois, nécessité fait loi.
Et puis, au regard d'une certaine blonde borgne, il serait toujours un bébé, quoi qu'il advienne. Ou plus exactement, son bébé. A elle.

Les bras se referment donc sur le fils ainé et la blonde soupire. Elle caresse les cheveux, et les cou, les épaules de l'enfant. Un petit brun, grand pour son âge, ressemblant tellement à ce père qu'il détestait pour le moment.


Je ne suis pas triste, Artur. Vraiment pas. Je te jure.

Pieux mensonge. L'absence de Thorvald torturait son corps autant que son âme.
Elle entraina le garçon avec elle et s'installa sur le lit, lui tenant les deux mains et le regardant droit dans les yeux.


Je ne suis pas triste à cause de lui, je suis en colère. Je pensais vraiment que lui et moi pourrions être des amis, et parler de toi tranquillement en buvant un verre. De ton éducation, et échanger à propos de la fierté que tu nous apportes.
Mais ton père a toujours été ainsi. Fils du vent.
Tu sais très bien comment nous nous sommes rencontrés. Il se laisse porter par la vie et il découvre ensuite tout malheureux qu'il a fait du mal à ses proches.


Un soupir.


Il est comme ça. Et il est trop vieux pour qu'on le change, je crois.
Et nous, nous nous débrouillons très très bien sans lui, tu sais ? Regarde. Tu es écuyer d'un comte et moi première dame de sa comtesse. Qui aurait pu croire à ça, quand on sait d'où nous venons ? Qui ?


Un sourire, maintenant.


Je suis très fière de toi. Et de moi, aussi, un peu. Nous n'avons pas besoin de lui. Et il n'a pas besoin que l'on souffre pour lui. Il vit sa vie. Je serais contente de le revoir, tu sais. Il me manque parfois. Mais je ne suis pas triste. Pas vraiment. Je crois que j'ai assez confiance, si nous le revoyons un jour, il sera ravi que le vent l'air porté jusqu'à nous.
En attendant, nous, on vit notre vie, et c'est tout.


Elle l'attira de nouveau contre elle, le serrant dans ses bras.


Tu te mets au lit, à présent ? Tu veux que je te raconte une histoire ?
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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
Artur
Mh…

Ce fut la seule réponse du gamin au mensonge de sa mère. Désirée n’avouerait jamais à son aîné la souffrance que lui causait l’absence de Thorvald. Mais il n’était pas bête, le gamin. Il le devinait aisément.
Artur finit par hausser les épaules. Il n’insisterait pas. Il haïssait son père, un point c’est tout. Il écouta sa mère, attentivement, hochant la tête ou fronçant les sourcils par moment.
Le jeune garçon n’arrivait pas à croire que son père puisse être malheureux en se rendant compte du mal qu’il faisait à ses proches. S’il était vraiment malheureux, s’il avait vraiment des remords, il essaierait d’arranger les choses. S’il ne pouvait pas se déplacer, au moins pourrait-il envoyer une lettre. Il y avait plein de trucs à faire et il ne les faisait pas ! Et sa mère lui cherchait des excuses. Excuses non-valables aux yeux d’Artur.


Oui mais une lettre, ça lui coûterait pas grand-chose… Sauf un parchemin et de l’encre…

Et de soupirer à nouveau.
Sa mère n’avait pas tout à fait tort. Autant vivre leur vie sans souffrir à cause d’un fantôme. Artur hocha vivement la tête, retrouvant son sourire habituel.


Moi je suis très, très fière de toi aussi.

Et de marquer une pause avant de reprendre.

Et s’il revient un jour, je voudrai pas le voir.
Des fois, j’aurais bien aimé que ce soit Enzo mon père.


Le gamin enlaça sa mère et se blottit contre elle. Puis il se dégagea de son étreinte avant d’aller se préparer pour se mettre au lit. Cette soirée forte en émotion avait épuisé le petit. Et son entraînement à l’épée l’attendait le lendemain matin. Mieux valait-il qu’il soit en forme pour ne pas se prendre trop de coups.
Artur revint rapidement et se glissa sous les couvertures, en baillant.


Oui, je veux bien que tu me racontes une histoire stôplait.
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Desiree.
Et la mère de s'assoir sur le lit, contre son enfant, une main dans ses cheveux.
Une histoire.
Oui, mais laquelle...
Trouver une idée.
Vite.

Sourire.


C'est une histoire qui se passe il y a très, trèèès longtemps. Le Roi Arthur est à la chasse. Il s'est éloigné des autres chevaliers, poursuivant une biche blanche. Tout à coup jaillit devant lui un vilain, hirsute. Un genre de géant abominable.

"Je suis le Roi Arthur, laisse moi passer, manant !" dit-il.
"Passes donc si tu l'ose, petit roi" rétorque le vilain.

Le roi ne s'en laisse pas conter et éperonne son cheval. Mais le vilain l'assome sec et net et lorsqu'il se réveille, il est pieds et poings liées dans la cabane du manant. Alors il supplie l'homme de le détacher. Il ne peut pas être esclave, il est le roi !
L'homme accepte de le libérer mais à une condition : ils vont jouer aux devinettes. Seulement la question qu'il pose au roi Arthur est extrêmement complexe : il lui demande ce que les femmes désirent plus que tout au monde, tu imagines un peu le problème ?
Il lui donne un an et un jour pour apporter la réponse. S'il se trompe, il sera tué.
Le Roi Arthur de retour à sa cour demande de l'aide et c'est son neveu préféré Gauvain qui va s'y coller. Tous les deux parcourent le royaume de Bretagne durant une année, allant de village en village poser la même question à toutes les femmes.
Ils reviennent avec des livres entiers rempli de réponses différentes.

Le pauvre Roi Arthur doit donc aller avouer sa défaite et mourir.
Il se rend à la cabane de l'homme. Alors qu'il allait toucher au but, une aboooominable sorcière jaillit des fourré et le fait tomber de cheval. Il se relève, râlant et pestant. Et voilà que la femme hideuse tout de go se met à parler !

"Roi Arthur, je sais ce qui te tourmente. Tu retournes avouer ta défaire au vilain géant sauvage. Moi, je connais la réponse !"
"Quoi ?! ' s'exclame le roi "Donne moi cette réponse immédiatement, femme, et tu seras récompensée !"
"Récompensée ?"
"Oui femme, ce que tu désires !"
"C'est que moi, roi Arthur, je désires épouser un chevalier de la Table Ronde !"

Le roi la toise. Il la dévisage. Elle est vraiment, vraiment hideuse. Ridée. Noiraude. Bossue. Elle a des verrues poilues sur le visage ! Tu imagines ? Et elle prétend épouser un chevalier !
Eh bien le roi accepte. S'il veut sauver sa vie il n'a pas le choix, de toutes façons. La femme lui chuchote la réponse à l'oreille, il remonte sur son cheval et s'en va jusqu'à la cabane du sauvage, qui l'attend déjà, hache à la main, billot sorti. Le Roi sent sa dernière heure venir, mais il tente tout de même de trouver des réponses à cette fameuse question.
Seulement il a manqué de se faire décapiter deux fois, à présent, deux réponses fausses ! il s'agit de ne plus faire n'importe quoi. Il tente la réponse donnée par la sorcière :

"Les femmes désirent, plus que tout au monde, la souveraineté de leur propre vie. Être libres de leurs choix."

Le géant, furieux, est contraint de laisser partir Arthur. Le roi file, tout content, et retrouve sur son chemin la vilaine femme. Contraint et forcé de tenir sa promesse, il l'aide à monter sur son cheval et la ramène à Camelot, où il la présente à ses chevaliers. Personne ne veut de Ragnelle - c'est son nom, pauvre femme ! - la si laide sorcière. Mais voilà que Gauvain se lève ! Gauvain le héros, Gauvain le magnifique chevalier, celui que toutes les dames de la cour admirent pour sa beauté autant que pour sa vaillance et son courage !
Il prend la parole.
"Honte à nous, chevalier ! Cette femme est laide, mais son cœur est plus beau et noble que le nôtre, car elle a sauvé mon oncle, notre roi Arthur ! Moi je l'épouserai !

Et voilà la fille lavée, peignée, vêtue de beaux atours. Elle est toujours aussi laide, mais la voilà propre, au moins.
Arrive la nuit de noces. Tu imagines le valeureux Gauvain, subitement effrayé ? Il l'est, de devoir embrasser cette fille. Alors il lui souhaite bonsoir et se tourne dans le lit. Ragnelle réclame un baiser, rien que ça, pour lui souhaiter bonne nuit.
Gauvain prend sur lui, ferme les yeux. Embrasse la femme. Ouvre les yeux. La plus belle femme qu'il n'ait jamais vu se tient là entre ses bras.
ELle lui explique :

"Mon père m'a jeté un sort, Gauvain. Tu peux m'avoir belle le jour, devant le monde, mais je serais laide la nuit. Ou belle la nuit à tes côtés, mais face au monde je serais hideuse. Que choisis tu ?"

Gauvain, tout à son bonheur d'avoir une femme aussi extraordinaire, réfléchit longuement. Belle face aux copains mais laide la nuit ? L'inverse ? Que faire ?
Perdu, il finit par conclure :

"Mais, c'est de ta vie qu'il s'agit, Ragnelle, c'est à toi de décider si tu veux paraitre belle au monde, ou simplement à moi. Moi de toutes façons je connais ta vraie nature, je sais qui tu es. Alors à toi de faire ce choix.

A ces mots, Ragnelle rit, rit et pleure à la fois, et embrasse encore et encore Gauvain.
"Mon époux, en me laissant souveraine de ma vie, vous avez rompu le charme ! Je serais donc belle, le jour et belle, la nuit !"


La blondine sourit à son fils.
Il avait déjà entendu cette histoire de nombreuses fois, parce qu'elle était dans les favorites de la borgne. Laisser les femmes libres.
Belle histoire.
Elle se pencha pour l'embrasser sur le front.


Tu dors, maintenant ?

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©Linda Ravenscroft, création Atelier des Doigts d'Or.
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