Cassius_
Me voilà arrivé dans cette, pour le coup y a mieux je vous l’accorde, mais je dois bien faire avec. Certains ont une tête affreuse, d’autre ont une femme sans bras et certains même sont blonds, moi je n’ai eu que le malheur d’arriver à Tréguier. Si vous ne la connaissez pas, c’est une chance et j’espère que jamais vous n’aurez à le faire, mais comme on dit je fais avec et je me contente de ce que j’ai, alors pour passer le temps qui est pour la petite anecdote plus long qu’ailleurs j’ai eu l’idée de visiter cette bourgade…avec un peu de chance il y aura plus de monde quand dans ses tavernes désertiques.
Le chemin on s’en fout, vu la superficie de cette ville, il me faut deux chemins et un virage pour arriver au centre ville. Même un aveugle saurait y retrouver son chemin sans aide…c’est pour dire. Mais voilà qu’au détour d’une ruelle je tombe sur cette place, quelques badauds sans intérêts…c’est de coutume ici…et puis cette église. Je prends un instant pour l’observer, elle est à l’image d’ici…petite, sans charme et dépourvu d’utilité. Seulement la porte est restée entre ouverte et c’est ce qui éveille ma curiosité…serait elle remplie d’âme qui vivent ?
Je m’approche et sourit en les voyant tous bien assis à observer ce « diacre » opérer. Le dos contre la porte je reste là un instant, j’hésite à faire demi-tour et puis je la vois, elle, cette rousse qui a été à un moment gage de mon attention. Alors sans un mot je m’avance d’un pas sur et viens me poser sur un banc derrière elle, j’en oublie même ce qu’il se passe autour, me rappelant ce que « tonton » avait dit d’elle, une très bonne amie qui répondait au nom de « Zak ». Je prends le temps de détailler cette longue chevelure rousse avant de m’avancer pour lui susurrer d'une voix douce au creux de son oreille… J’espère que je ne suis pas trop en retard… ?
Cassius_ Je reste là un instant, dans le creux de son cou, m’imprégnant délicatement de son odeur, laissant quelques uns de ses cheveux caresser ma joue au gré du vent qui rentre dans cette église. Je pourrai rester là des heures tant le moment est agréable. Je ferme un instant mes yeux, prêt à me reculer au fond de mon siège quand un individu m’attrape par le col me retrouvant nez à nez avec lui. Je fronce instinctivement les sourcils, essayant de me rappeler tant bien que mal à qui j’ai à faire.
J’ai ce défaut, il est vrai, celui de me rappeler que des choses et des personnes intéressantes, lui je l’ai déjà rencontré, mais où ? Ça c’est une grande question.
Citation: Ma belle aimerait bien écouter la messe en paix. Si tu veux causer, viens donc plutôt par là et laisse la tranquille.
Par chance, il a l’intelligence de rafraichir mes souvenirs, c’est l’homme, le mari ou le compagnon de cette belle rousse, peu importe les qualificatifs, il n’en mérite aucun. C’est cet homme qui faisait du rentre dedans à cette blonde écervelée après l’avoir marié à son idiot de blond, et ce même homme qui m’avait répondu « oui et alors ? » après que je lui ai demandé si une femme partageait sa vie. Des goujats il en faut, j’en suis un surement, mais le plus étonnant c’est que la rousse reste silencieuse, a-t-elle peur de lui ? Ses réactions violentes comme celle de maintenant, en a-t-il avec elle ? A force de gober n’importe quoi par cet énergumène, ne s’étonne-t-elle plus de se faire cogner par lui ? Des questions sans réponses mais qui au final n’ont pas d’importance…ces bretons sont vraiment des gens à part, en j’en ai une fois de plus la confirmation aujourd’hui.
Je le regarde d’un air songeur, faut bien lui répondre, on sait que la faiblesse d’un homme est sa femme alors avant qu’il ne soit tout rouge, je pose ma main sur la sienne l’intimant de libérer mon col pour plus de sagesse Je me vois dans l’obligation de refuser votre invitation, vous n’êtes pas propice à une discussion intéressante Je me recule me libérant de sa main puis sous le ton de l’ironie je pose mon index sur mes lèvres laissant un léger chuuut puis je reprends d’une voix basse Faites moins de bruit messire, vous entravez le bon déroulement de la messe
C’est sur cet amusement que le diacre libère les fidèles, je me lève et répond favorablement à cet demande, je laisse mon index effleurer l’épaule de cette magnifique rousse lui lançant à voix basse Au plaisir de vous revoir dans un lieu plus calme Je ne me retourne pas vers l’énervé et quitte l’église d’un pas lent, me retrouvant sur cette place dégustant les biens faits du soleil qui vient caresser ma peau légèrement ambrée. Un coup d’œil sur la droite avec l’idée de me rendre sur le marché et pourquoi pas trouver de quoi manger. Je marche d’un pas lent le sourire aux lèvres par cette journée qui s’annonce agréable.
