Oane
["La maman du petit Richard de Cetzes est attendu au baptême de son rejeton, près des fonts baptismaux, en face de la caisse centrale...La maman du petit Richard...."]
Et merde, j'suis en retard faut qu'j'les prévienne, bah où est mon page
Oh non j'l'ai laissé à la taverne, c'est bien ma veine, olété sous la table
A tous les coups on m'la piqué ou une gueuse saoule l'a embarqué
J'dois être à la chapelle dans deux cloches j'y serai pas à cause de ce gniard aie ! ma tenue est foutue et elle pue l'renvoi...*
Faites l'amour pas la guerre qu'ils disaient : tu parles ! Mieux vaut encore le vacarme des camps et l'odeur de graisse, de fer, de sueur et de sang mêlé des camps militaires que ces pleurs de mioche et ce fumet de lait croupi, sans compter les douleurs de l'enfantement. Soupir nostalgique de la comtesse guerrière. L'Oane affiche un air dégoutté et tend Richard à Blanche le tenant bien à bout de bras histoire que s'il a pas finit de renvoyer le contenu de son estimac, ça tombe sur une autre qu'elle. Elle sort son mouchoir en dentelle à ses initiales et essuie tant bien que mal sa vêture en troussant son nez tout en disant :
Bon, il est nourri, olé déjà ça... veillez à ce qu'il soy présentable pour son baptême, Blanche. Histoere qu'il nous embaume pas la pièce au moment crucial. Son royal père pourrait bien l'renier direct s'il présume qu'il a la chiasse !
Ce sur quoi, le carrosse aux armes de la Surgères se remet en marche vers le Louvre.
La Surgères met pied à terre enfin devant la Chapelle Royale et se retournant vers le carrosse attends que Gandrélina et Blanche en débarque avec son héritier. Elle est un brin nerveuse, elle n'a pas fréquenté Jean en dehors dévénements officiels depuis... depuis la veille de sa chute. Celle où précisément elle eut pu perdre le bambin. La fameuse nuit où tous les chats étant gris, les béarnais qu'ils - l'armée royale ou Air Force Oane- allaient secourir les ont attaqué... "oops scusez, on s'est gourré!" Nan, mais je vous jure. Ils sont fous ces béarnais ! N'empêche. Elle a pas perdu le gamin mais elle a perdu le père qui, non content de ne sêtre jamais rendu à son chevet pour s'enquérir de sa santé ou, à défaut, de celle de leur descendance, la congédié vertement quelques jours après. Congédier dans tous le sens du terme. La capitaine comme la maîtresse. La tête déjà ailleurs, dans d'autres jupons, poitevins eux aussi. La Surgères alors très amoureuse de Jean en avait été émue, certes mais point trop n'en faut Jean s'étant comporté comme un mufle lors de la rupture, cela n'avait fait qu'alimenter la croyance de l'ex-Pucelle-limite-vieille-fille : les mecs sont tous des salauds. Si faict. Elle se marierait avec l'un d'eux, plus précisément Hadrien-Marcus Von Sparte, par pur devoer et baste ! Elle s'était bien jurée qu'on ne l'y reprendrai plus ; finit les histoires d'amour, les envolées lyriques, les poèmes, la pâmoison. Et retour au Fer et à la maille : tandem !
La comtesse était un brin nerveuse, Oui. Car en sus de revoer son ex-amant et père de son bambin potelet, le roy de France, son futur époux, le Sparte, non moins royal, y serait aussi, sans doute, s'il arrivait à quitter le champs de bataille dans le pays teuton comme il le lui avait rappelé par missive. Non pas que ce fut une première, les majestés ayant tout fait pour se refourguer la comtesse. L'un la voulait, l'autre n'en voulait plus, bref, ils étaient d'accord. Et tout devrait adonc se passer comme sur des roulettes, non?
Deux inspirations plus tard. Voilà la Surgères qui suit
la voiture d'enfant offerte par le couple d'Epannes lors de leur ennoblissement à Frontenay.
. Elle se penche un instant au dessus de la face du marmot : tout a l'air de bien se dérouler ; Richard est de bonne humeur : il gazouille même s'il est un peu étriqué par ses vêtements de cérémonie. La main blanche se fait plume et replace le col dans un geste affectueux. Il y a parfois des moments de grâce chez la guerrière.
La voiture d'enfant pénètre dans la coursive centrale de la chapelle. L'Oane se penche au dessus de la poussette offerte par le couple d'Epannes, elle prends Richard dans ses bras, il a l'air d'un sushi géant ainsi affublé et chuchote à l'oreille de son petit gars :
Pas de rot, pas de renvoi, pas de remplissage de lange, sage comme un ange !
Ses immenses yeux au milieu de sa bouille fripée rivés vers sa mère, l'enfant répondit à son sourire par une esquisse du même acabit.
Oane avance en fendant la foule de leurs hôtes pour ce baptême. Un sourire par ci un autre par là
Bonadié mes amis,
chers collègues,
chers vassaux,
je suis si heureuse que vous soyez venus
ma cousine... (germaine)
mon bien cher frère,
et mes soeurs : ça serait le bonheur ; Oooohohohoh !
Ils ont massivement répondu à son invitation, signe de l'importance que l'on accorde en ce temps là à la naissance d'un enfant en bonne santé et encore plus à un héritier, mâle de surcroît, fut-il un bâtard royal. ODS marche lentement laissant le temps aux uns et aux autres de découvrir la trombine du Cetzes-Surgères, Richard de son prénom, : un condensé de boule de billard rouge et fripée et d'une grenouille attentive.
Puis, l'opale de porcelaine se fige un instant, les océans s'agrandissent à la vue d'une forme massive tassée dans un fauteuil à roulettes ? Après un bref instant d'éternité à happer l'air comme un brochet (celui de ses armes) mais hors de l'eau, voilà la poitevine qui s'écrie devant la foule assemblée dans l'expectative de son arrivée, enfin de celle du fruit de ses mois de couveuse et de ses heures d'efforts pour l'expulsion
Seurn ! Vous vivant ?! Par Sainte Wildeforte, que le Très Haut en soy loué !
Et la Surgères de songer à se signer mais vala : elle a les mains prises. Songeuse, elle ajoute à voix de basse :
Vous icelieu, ce jour d'hui...
En même temps, c'est elle qui a envoyé le faire part, donc la présence du barbare-amateur-de-cabane-à-suer-au-fond-du-jardin ne devrait pas l'étonner sauf qu'elle ne savait pas si Soren MacFadyen-Eriksen était vivant ou -toujours- mort au moment où elle a scellé le parchemin. Après sa venue à ses funérailles et le miracle opérée par la sainte, elle avait cru voir un souffle de vie dans la grande carcasse, et elle avait espéré ; puis, faute de nouvelles, se croyant tout bonnement folle, victime d'une hallucination liée à son chagrin, la comtesse des Saints Songes avait poursuivit son chemin, qui avait croisé celui de l'alors comte Jean transformant sa vie en vie rêvée d'Oane et comme tout rêve prend fin au réveil... celui de son altesse Hadrien-Marcus ; au demeurant, son futur mari-pour-la-vie-bien-réelle, c'est-à-dire pour le meilleur ET le pire comme prévu lors de leurspourparlers. Pourvu que le premier domine le second.
Malgré sa vie tumultueuse, la comtesse guerrière avait égrainé chaque jour une pensée pour l'abominable-barbare-malodorant--fieffé coquin-aux-épluchures jusqu'à ce baptême où elle avait ressenti le besoin pressant, étonnant, extravaguant de faire-part de la "bonne nouvelle" à Celui qu'elle avait aimé et, à qui elle avait renoncé jadis, puisqu'il était (é)pris d'une blonde bayle. La nouvelle étant de taille -quoique le barbare lui soit réduit dans son fauteuil-, la Surgères en oublia quelques instants de trop ses convives, le baptême, tout ça pour un gueux mal fagoté et handicapé de surcroît ! Allez savoir...
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Et merde, j'suis en retard faut qu'j'les prévienne, bah où est mon page
Oh non j'l'ai laissé à la taverne, c'est bien ma veine, olété sous la table
A tous les coups on m'la piqué ou une gueuse saoule l'a embarqué
J'dois être à la chapelle dans deux cloches j'y serai pas à cause de ce gniard aie ! ma tenue est foutue et elle pue l'renvoi...*
Faites l'amour pas la guerre qu'ils disaient : tu parles ! Mieux vaut encore le vacarme des camps et l'odeur de graisse, de fer, de sueur et de sang mêlé des camps militaires que ces pleurs de mioche et ce fumet de lait croupi, sans compter les douleurs de l'enfantement. Soupir nostalgique de la comtesse guerrière. L'Oane affiche un air dégoutté et tend Richard à Blanche le tenant bien à bout de bras histoire que s'il a pas finit de renvoyer le contenu de son estimac, ça tombe sur une autre qu'elle. Elle sort son mouchoir en dentelle à ses initiales et essuie tant bien que mal sa vêture en troussant son nez tout en disant :
Bon, il est nourri, olé déjà ça... veillez à ce qu'il soy présentable pour son baptême, Blanche. Histoere qu'il nous embaume pas la pièce au moment crucial. Son royal père pourrait bien l'renier direct s'il présume qu'il a la chiasse !
Ce sur quoi, le carrosse aux armes de la Surgères se remet en marche vers le Louvre.
La Surgères met pied à terre enfin devant la Chapelle Royale et se retournant vers le carrosse attends que Gandrélina et Blanche en débarque avec son héritier. Elle est un brin nerveuse, elle n'a pas fréquenté Jean en dehors dévénements officiels depuis... depuis la veille de sa chute. Celle où précisément elle eut pu perdre le bambin. La fameuse nuit où tous les chats étant gris, les béarnais qu'ils - l'armée royale ou Air Force Oane- allaient secourir les ont attaqué... "oops scusez, on s'est gourré!" Nan, mais je vous jure. Ils sont fous ces béarnais ! N'empêche. Elle a pas perdu le gamin mais elle a perdu le père qui, non content de ne sêtre jamais rendu à son chevet pour s'enquérir de sa santé ou, à défaut, de celle de leur descendance, la congédié vertement quelques jours après. Congédier dans tous le sens du terme. La capitaine comme la maîtresse. La tête déjà ailleurs, dans d'autres jupons, poitevins eux aussi. La Surgères alors très amoureuse de Jean en avait été émue, certes mais point trop n'en faut Jean s'étant comporté comme un mufle lors de la rupture, cela n'avait fait qu'alimenter la croyance de l'ex-Pucelle-limite-vieille-fille : les mecs sont tous des salauds. Si faict. Elle se marierait avec l'un d'eux, plus précisément Hadrien-Marcus Von Sparte, par pur devoer et baste ! Elle s'était bien jurée qu'on ne l'y reprendrai plus ; finit les histoires d'amour, les envolées lyriques, les poèmes, la pâmoison. Et retour au Fer et à la maille : tandem !
La comtesse était un brin nerveuse, Oui. Car en sus de revoer son ex-amant et père de son bambin potelet, le roy de France, son futur époux, le Sparte, non moins royal, y serait aussi, sans doute, s'il arrivait à quitter le champs de bataille dans le pays teuton comme il le lui avait rappelé par missive. Non pas que ce fut une première, les majestés ayant tout fait pour se refourguer la comtesse. L'un la voulait, l'autre n'en voulait plus, bref, ils étaient d'accord. Et tout devrait adonc se passer comme sur des roulettes, non?
Deux inspirations plus tard. Voilà la Surgères qui suit
la voiture d'enfant offerte par le couple d'Epannes lors de leur ennoblissement à Frontenay.
. Elle se penche un instant au dessus de la face du marmot : tout a l'air de bien se dérouler ; Richard est de bonne humeur : il gazouille même s'il est un peu étriqué par ses vêtements de cérémonie. La main blanche se fait plume et replace le col dans un geste affectueux. Il y a parfois des moments de grâce chez la guerrière.
La voiture d'enfant pénètre dans la coursive centrale de la chapelle. L'Oane se penche au dessus de la poussette offerte par le couple d'Epannes, elle prends Richard dans ses bras, il a l'air d'un sushi géant ainsi affublé et chuchote à l'oreille de son petit gars :
Pas de rot, pas de renvoi, pas de remplissage de lange, sage comme un ange !
Ses immenses yeux au milieu de sa bouille fripée rivés vers sa mère, l'enfant répondit à son sourire par une esquisse du même acabit.
Oane avance en fendant la foule de leurs hôtes pour ce baptême. Un sourire par ci un autre par là
Bonadié mes amis,
chers collègues,
chers vassaux,
je suis si heureuse que vous soyez venus
ma cousine... (germaine)
mon bien cher frère,
et mes soeurs : ça serait le bonheur ; Oooohohohoh !
Ils ont massivement répondu à son invitation, signe de l'importance que l'on accorde en ce temps là à la naissance d'un enfant en bonne santé et encore plus à un héritier, mâle de surcroît, fut-il un bâtard royal. ODS marche lentement laissant le temps aux uns et aux autres de découvrir la trombine du Cetzes-Surgères, Richard de son prénom, : un condensé de boule de billard rouge et fripée et d'une grenouille attentive.
Puis, l'opale de porcelaine se fige un instant, les océans s'agrandissent à la vue d'une forme massive tassée dans un fauteuil à roulettes ? Après un bref instant d'éternité à happer l'air comme un brochet (celui de ses armes) mais hors de l'eau, voilà la poitevine qui s'écrie devant la foule assemblée dans l'expectative de son arrivée, enfin de celle du fruit de ses mois de couveuse et de ses heures d'efforts pour l'expulsion
Seurn ! Vous vivant ?! Par Sainte Wildeforte, que le Très Haut en soy loué !
Et la Surgères de songer à se signer mais vala : elle a les mains prises. Songeuse, elle ajoute à voix de basse :
Vous icelieu, ce jour d'hui...
En même temps, c'est elle qui a envoyé le faire part, donc la présence du barbare-amateur-de-cabane-à-suer-au-fond-du-jardin ne devrait pas l'étonner sauf qu'elle ne savait pas si Soren MacFadyen-Eriksen était vivant ou -toujours- mort au moment où elle a scellé le parchemin. Après sa venue à ses funérailles et le miracle opérée par la sainte, elle avait cru voir un souffle de vie dans la grande carcasse, et elle avait espéré ; puis, faute de nouvelles, se croyant tout bonnement folle, victime d'une hallucination liée à son chagrin, la comtesse des Saints Songes avait poursuivit son chemin, qui avait croisé celui de l'alors comte Jean transformant sa vie en vie rêvée d'Oane et comme tout rêve prend fin au réveil... celui de son altesse Hadrien-Marcus ; au demeurant, son futur mari-pour-la-vie-bien-réelle, c'est-à-dire pour le meilleur ET le pire comme prévu lors de leurspourparlers. Pourvu que le premier domine le second.
Malgré sa vie tumultueuse, la comtesse guerrière avait égrainé chaque jour une pensée pour l'abominable-barbare-malodorant--fieffé coquin-aux-épluchures jusqu'à ce baptême où elle avait ressenti le besoin pressant, étonnant, extravaguant de faire-part de la "bonne nouvelle" à Celui qu'elle avait aimé et, à qui elle avait renoncé jadis, puisqu'il était (é)pris d'une blonde bayle. La nouvelle étant de taille -quoique le barbare lui soit réduit dans son fauteuil-, la Surgères en oublia quelques instants de trop ses convives, le baptême, tout ça pour un gueux mal fagoté et handicapé de surcroît ! Allez savoir...
* anais, Christina, paroles retouchées pour la cause
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