Zephyre Autre temps, autre époque, elle lui aurait arrangé le col qui aurait rebiqué, serré le noeud de cravate partant de traviole, secouées les pellicules sur les épaules de sa veste dûes au stress comme on dépoussière une statue, avisé que le costume de bonne coupe ne soit pas taché ou portant des auréoles de transpiration, vérifiée sa propre tenue dix fois pour être sûre qu'aucune mèche de cheveux rebelle ne file, apprêtée sa robe pour qu'elle soit de bon goût pour l'évènement mettant en valeur sa silhouette fort à propos, chaussé de jolis talons hauts afin de ne pas dépareiller à son côté au milieu du gratin malgré la simplicité de ses atours et lui aurait tendu son porte-documents de cuir avec un grand sourire disant "Tout va bien se passer !", lui tapotant le poitrail affectueusement sachant son rendez-vous d'importance afin de le rasséréner.
Mais ça... ça ne serait faisable que dans quelques siècles.
Présentement, elle se revêtit de sa houppelande mauve des grands jours histoire d'être présentable comme il se doit, laissa sa chevelure bouclée à la sauvageonne, puis jeta un coup d'oeil aux mèches blondes désinvoltes, au porteur du jour qui allait de paire comme un escargot avec sa coquille sur le dos et répondit simplement à la foule de questions interrogatives
Le hareng ? Non.. ça ça va encore. Mais l'ail.. vous auriez pu éviter de forcer dessus quand même Seurn ! Tenez, mâchouillez au moins ces feuilles de menthe. Si vous devez recommencer à baiser la Reyne autant qu'elle ne tombe pas d'inanition à votre approche.
Joignant le geste à la parole elle lui tendit quelques feuilles telles qu'indiquées. En tant que médicastre attitré et déclaré par le danois lui-même, elle veillait à ce genre de détails vitaux pour le bien-être de son parturient.
Pour le reste du flot de parole, elle le laissa mourir, comme souvent dans leurs discussions quand il s'emballe et pose des questions qui n'appellent pas forcément de réponses.
Ce qu'elle fait là ? La Ventée elle-même se pose la question. Mais, le Danois avec lequel elle voyage depuis plusieurs semaines est en quête de ses jambes et de sa tête qu'il n'a pas toute entière et il a requis sa présence à ses côtés pour veiller et l'aider. Une crise en taverne c'est une chose, ça en est une autre d'en faire peut-être une en plein baptême royal. Imaginez qu'il faille attraper la coupe d'eau bénite pour arroser le paralytique et l'aider à recouvrer ses esprits !!! On n'est pas dans la m****.. ouise.
Bref, donc le gratin est là, elle qui a toujours eu une sainte horreur des clinquants faussaires de la "Haute". Les Ors... ne l'ont jamais attirés.
Ce qui va se passer ? Pouf.. ça l'ennuie d'avance... : très certainement des ronds de jambes, des courbettes, un long discours et un bain pour un marmot qui m'a rien demandé de plus qu'à respirer une goulée d'air vivifiant pour vivre en sortant de la matrice maternelle qui, manque de chance pour lui, se trouve être celle de l'ex-maîtresse royale dépucelée de son état hors mariage. Le Roy en paternel... ça ça va faire une chouette carte de visite, même pour un bâtard.
Bon, comme elle sait se tenir, qu'elle connaît quand même nombre de personnes présentes à qui elle adresse une salutation circonstanciée du chef en souriant à distance -elle sait où est sa place tout de même-, affable mais point trop n'en faut, Tempest a promis au blond comparse de chemins de ne pas trop se manifester. Pas trop oui... ceux qui la connaissent savent à quel point elle peut être gaffeuse, surtout quand ça ne s'y prête pas...
Dites, vous pensez que la Reyne du jour va se faire attendre encore longtemps ? Et si l'loupiot a un renvoi sur le Roy, ça va faire un crime d'Etat ?
La Brunette disant cela comme elle demanderait s'il va pleuvoir, tendant le cou pour tenter de voir à travers la foule qui s'accroit si la mère porteuse... de l'enfant débarque. En ce jour où se lit la joie et la bonne humeur sur le visage de tous... ça va être gai elle le sent bien !