Oane
[Ostel de Surgères, Paris]
Penchée sur sa table de travail, la De Surgères rédige une missive. La plume crisse sur le vélin. Elle relève la tête, se relit, souffle sur l'encre puis appose son scel.
Je n'ai que trop tardé.
Dit-elle en se relevant. Elle fait tinter une clochette, Gandrélina passe le bout de son nez par la porte.
Va porter toi mesme cette missive et surtout donne-la lui en main propre.
Si ! C'est como si c'était fait coumtessa.
Et la servante espagnole de disparaître avec le pli.
Penchée sur sa table de travail, la De Surgères rédige une missive. La plume crisse sur le vélin. Elle relève la tête, se relit, souffle sur l'encre puis appose son scel.
Je n'ai que trop tardé.
Dit-elle en se relevant. Elle fait tinter une clochette, Gandrélina passe le bout de son nez par la porte.
Va porter toi mesme cette missive et surtout donne-la lui en main propre.
Si ! C'est como si c'était fait coumtessa.
Et la servante espagnole de disparaître avec le pli.
Citation:
DOane de Surgères,
A Quentin Locke.
En ce jour dhui, le dix du mois de mars de lan mille quatre cent soixante et un,
Cher Quentin Locke,
Une amie à moi, mestresse troubadour en qui jai toute confiance, ma dit le plus grand bien de vostre personne et ma assuré de vostre doigté inégalé en lobjet qui me soucie. Je souhaite adonc faire appel à vos services et vous demande la plus grande discrétion. Je vous expliquerai plus en détail la nature toute particulière de la mission que je souhaite vous confier, de vive voix.
Je vous saurai gré de venir me dispenser vostre savoir en mon ostel parisien où je séjournerai pour quelques semaines. Ne sachant quels sont les usages en vigueur en vostre profession, je vous propose de vous assurer le gîte et le couvert le temps de vostre séjour en ma maisonnée et vous prie de bien vouloir mindiquer le montant de vos émoluments. Ainsi que je lai faict par le passé pour mes autres mestres.
Faictes-moi savoir vostre réponse séant par le messager.
Si contrat est passé, je vous enverrai chercher séant en carrosse.
Que le Très haut vous garde, Quentin Locke,
A Quentin Locke.
En ce jour dhui, le dix du mois de mars de lan mille quatre cent soixante et un,
Cher Quentin Locke,
Une amie à moi, mestresse troubadour en qui jai toute confiance, ma dit le plus grand bien de vostre personne et ma assuré de vostre doigté inégalé en lobjet qui me soucie. Je souhaite adonc faire appel à vos services et vous demande la plus grande discrétion. Je vous expliquerai plus en détail la nature toute particulière de la mission que je souhaite vous confier, de vive voix.
Je vous saurai gré de venir me dispenser vostre savoir en mon ostel parisien où je séjournerai pour quelques semaines. Ne sachant quels sont les usages en vigueur en vostre profession, je vous propose de vous assurer le gîte et le couvert le temps de vostre séjour en ma maisonnée et vous prie de bien vouloir mindiquer le montant de vos émoluments. Ainsi que je lai faict par le passé pour mes autres mestres.
Faictes-moi savoir vostre réponse séant par le messager.
Si contrat est passé, je vous enverrai chercher séant en carrosse.
Que le Très haut vous garde, Quentin Locke,
Oane crit à sa bocèle avant que la porte ne se referme.
Et pas de tour en taverne cette fois !
Les lourds vantaux se referment sur le silence à peine tourmenté par le crépitement d'un feu dans une cheminée. Oane seule se retrouve face à ses angoisses. Ce qu'elle attend de cette missive : un petit pas pour Locke, un grand pas pour la femme.
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