Axelle
Depuis plusieurs semaines, les pas de la danseuse navaient plus foulé le sol soyeux de lAphrodite. Si elle connaissait chaque recoins de la maison basse, ou presque, pour y avoir passer la plus grande partie de sa grossesse, la maison haute restait un lieu quelle navait que fort peu fréquenté, timide ou farouchement prudente devant ce quelle pouvait découvrir, bien que depuis longtemps tous les voiles de ce qui aurait pu la blesser avaient été levés. Pourtant, lhabitude sétait installée de ne pas y musarder, toute respectueuse quelle était de laisser à Alphonse sa liberté comme il lui laissait la sienne.
Si elle avait fait un détour pour ne pas apercevoir le petit chemin pavé ombragé de charmilles qui avait longtemps abrité ses pinceaux et ses pigments, elle avait été ravie de replonger dans les méandres de la maison basse où elle était arrivée alors que le soleil était encore bien assez haut pour guider ses pas sans risques. Elle avait profité de cette prudence de mise pour retrouver Hubert, et parler de tout et de rien avec lhomme de main. Etienne aussi avait fait les frais de sa visite improvisée, cherchant à débusquer quelques toiles de celui qui, après lavoir sorti des griffes de son violeur et suite à quelques discussions houleuses, prenait à présent les traits dun homme sappropriant sa confiance et semblait, tout aussi calmement, lui distiller la sienne. Si elle nen disait rien, elle se réjouissait pourtant de la méticulosité de la construction quand les premiers temps avaient éclaté de tant de chaos. Et enfin, loin de lagitation des serviteurs se mettant en branle pour assurer un service immuablement parfait pour la nuit à venir, Axelle avait lézardé longuement dans les bras dAlphonse, pleine de la plénitude de cette Amitié pleine qui pourtant ne manquait jamais, si tant était quAntoine leur en laisse le loisir, de se corrompre dans les étreintes les plus débridées.
Si la Gitane navait pas expliqué la raison de sa présence, ce nétait en rien par cachoterie, juste car elle ignorait bien ce quil adviendrait de limprobable face à face qui se profilait. Et le Chat, dans sa discrétion légendaire, ne lavait pas interrogée, sachant pertinemment quelle lui dirait tout au creux dune nuit égarée.
La nuit était donc noire dans les ruelles de la capitale quand elle se perdit au ventre palpitant de la maison haute. Si cette atmosphère particulière lavait toujours intriguée, elle ne sappesantit pas à tenter den percer les mystères et se contenta de prévenir le portier quelle attendrait dans la Joueuse un homme qui, par sa taille, devrait certainement se pencher pour passer la porte de létablissement, et que, peut-être, il serait accompagné dune Rousse. Si elle navait pas ajouté « sublime », léclat dans son regard navait pu que la trahir. Les boucle brunes ondoyant au chaloupé de ses hanches menues, le Coquelicot avait traversé le salon, son regard noir se posant sur quelques visages croisés pour les saluer dun hochement de tête, soudainement fébrile à lapproche du rendez-vous. Se préparer à passer une soirée en compagnie de lamant de son amante était certainement lévènement le plus incongru auquel elle avait dû faire face du haut de ses vingt ans à peine révolus. Par pur hasard, le destin sétait amusé à les placer dans la même taverne à Limoges, et beaucoup moins hasardeuse, la vérité avait éclatée, mettant en exergue leur point commun : Rosalinde. De cette rencontre et des courriers qui avaient suivi, la Gitane gardait un gout de compétition, ponctués de provocations aux sous entendus les plus piquants où chacun des deux protagonistes sen étaient donnés à cur joie. Pourtant aucune jalousie malsaine ou agressive, un jeu, si doucement aiguisé que lenvie de le poursuivre sétait insinuée. Mais assise à une table de jeu, un nud se formait doucement dans le ventre Gitan. En serait-il de même ce soir là ? Surtout si Rosa était présente après tant dabsence ? Alors distraitement, pour tuer lattente, les dès étaient lancés, sans quaucun point encore ne soit encore compté.
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Si elle avait fait un détour pour ne pas apercevoir le petit chemin pavé ombragé de charmilles qui avait longtemps abrité ses pinceaux et ses pigments, elle avait été ravie de replonger dans les méandres de la maison basse où elle était arrivée alors que le soleil était encore bien assez haut pour guider ses pas sans risques. Elle avait profité de cette prudence de mise pour retrouver Hubert, et parler de tout et de rien avec lhomme de main. Etienne aussi avait fait les frais de sa visite improvisée, cherchant à débusquer quelques toiles de celui qui, après lavoir sorti des griffes de son violeur et suite à quelques discussions houleuses, prenait à présent les traits dun homme sappropriant sa confiance et semblait, tout aussi calmement, lui distiller la sienne. Si elle nen disait rien, elle se réjouissait pourtant de la méticulosité de la construction quand les premiers temps avaient éclaté de tant de chaos. Et enfin, loin de lagitation des serviteurs se mettant en branle pour assurer un service immuablement parfait pour la nuit à venir, Axelle avait lézardé longuement dans les bras dAlphonse, pleine de la plénitude de cette Amitié pleine qui pourtant ne manquait jamais, si tant était quAntoine leur en laisse le loisir, de se corrompre dans les étreintes les plus débridées.
Si la Gitane navait pas expliqué la raison de sa présence, ce nétait en rien par cachoterie, juste car elle ignorait bien ce quil adviendrait de limprobable face à face qui se profilait. Et le Chat, dans sa discrétion légendaire, ne lavait pas interrogée, sachant pertinemment quelle lui dirait tout au creux dune nuit égarée.
La nuit était donc noire dans les ruelles de la capitale quand elle se perdit au ventre palpitant de la maison haute. Si cette atmosphère particulière lavait toujours intriguée, elle ne sappesantit pas à tenter den percer les mystères et se contenta de prévenir le portier quelle attendrait dans la Joueuse un homme qui, par sa taille, devrait certainement se pencher pour passer la porte de létablissement, et que, peut-être, il serait accompagné dune Rousse. Si elle navait pas ajouté « sublime », léclat dans son regard navait pu que la trahir. Les boucle brunes ondoyant au chaloupé de ses hanches menues, le Coquelicot avait traversé le salon, son regard noir se posant sur quelques visages croisés pour les saluer dun hochement de tête, soudainement fébrile à lapproche du rendez-vous. Se préparer à passer une soirée en compagnie de lamant de son amante était certainement lévènement le plus incongru auquel elle avait dû faire face du haut de ses vingt ans à peine révolus. Par pur hasard, le destin sétait amusé à les placer dans la même taverne à Limoges, et beaucoup moins hasardeuse, la vérité avait éclatée, mettant en exergue leur point commun : Rosalinde. De cette rencontre et des courriers qui avaient suivi, la Gitane gardait un gout de compétition, ponctués de provocations aux sous entendus les plus piquants où chacun des deux protagonistes sen étaient donnés à cur joie. Pourtant aucune jalousie malsaine ou agressive, un jeu, si doucement aiguisé que lenvie de le poursuivre sétait insinuée. Mais assise à une table de jeu, un nud se formait doucement dans le ventre Gitan. En serait-il de même ce soir là ? Surtout si Rosa était présente après tant dabsence ? Alors distraitement, pour tuer lattente, les dès étaient lancés, sans quaucun point encore ne soit encore compté.
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