La tête posée sur le torse fragile dHanni, elle ne retenait plus ses larmes qui roulaient en cascade sur ses joues rougies de chagrin. Les yeux mi-clos, la respiration entrecoupée de sanglots, elle gémissait Petra. Agenouillée, elle serrait les mains de son homme pour partager avec lui le peu de vie quil leurs restaient à eux deux réunis. Elle avait courbé le dos comme un matou en vaine de caresse et attendait sans peur que lennemi lui donne le coup fatidique, celui de lunification de deux corps, de deux êtres, de deux âmes pour un seul et unique même amour
Lenfant pétrifié, désorienté et complètement décontenancé regardait la scène du haut de ses trois pommes sans vraiment comprendre pourquoi sa gorge la faisait tant souffrir. Une petite main blanche aux longs doigts fins était posée sur sa peau si fine, si fragile, si enfantine. Le sang coulait doucement entre ses doigts venant peu à peu tacher ses ongles comme ceux du boucher au coin de la rue. Pensait-elle à se sauver, à rejoindre ses parents, ses sauveurs en bas ? Pourquoi restait là aux coté de sa tortionnaire quand la porte sur son destin est grande ouverte ? Tout simplement parce quelle avait vu sa mère se faire battre et couper les cheveux sous ses yeux et pourtant elle pouvait remarquer que sa tyran était anéantie
Tandis quà létage la vie se réduisait à deux corps en léthargie, on pouvait distinguer des voix en bas, tantôt graves, tantôt aigues. Bruits de pas qui se croisent dans les escaliers, échange de chuchotement entre la mère et le fils, Petra nen avait cure, elle attendait la mort avec dignité. Elle prit une grande respiration et leva doucement la tête, les yeux en direction de la porte pour affronter son ennemi dans les yeux. Soupir de soulagement quand elle remarqua le jeune puceau franchir la porte avec sa requête. Elle se redressa dun bond faisant virevolter la poussière recouvrant ses braies et envoya valser la mort dans le même élan de survie. Non ! Elle ne mourrait pas ce soir, ni elle, ni Hannibal et par chance cette petite aussi qui regardait son frère pleine despoir
Sil revenait avec ce sourire niais sur les lèvres, les yeux pleins de paillettes, cest que Gheza gardait toujours contrôle plus bas et quelle pouvait tenter de sauver Hanni en toute sécurité et confiance. Elle senquit auprès du jeune éphèbe pour connaître le nombre de personne dans la masure, leurs identités et demanda surtout ce que voulait laristocrate gominé
Une fois les renseignements pris, elle demanda laide du jeune pour préparer le corps dHanni, obligea lenfant à regarder pour prendre sa première leçon de survie. Estimait-elle quelle se trouvait en âge pour supporter le traumatisme de la chair meurtrie et sanguinolente ? Toutefois, lenfant ne semblait pas plus choquée quelle ne létait déjà et cest bien docile quelle commença à laver le torse souillé du mourant
Il mélangeait les différentes herbes médicinales pendant que Petra penchée au dessus de lenfant, examinait avec soin lampleur des dégâts, Hanni était salement amoché et son visage pâle ne laissait rien préserver de bon. Peu importe, elle devait tenter le tout pour le tout et la priorité était de recoudre les chairs, elle verrait ensuite pour les membres brisés
Soubresauts, corps qui se raidit et devient pierre, il avait saisit la main de lenfant et lui avait brisé ses phalanges en rendant son dernier souffle de vie. Les yeux grands ouverts laissant paraître une fin douloureuse. Son visage exprimé une terreur, Hanni navait pas rejoint Aristôte
Le visage déconfit, les yeux fixés sur le corps sans vie de son amant, elle sécroula dans un cri de douleur :
HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
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