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[RP] La procession pour le pardon de Dieu

Ambroise.
    La procession pour le pardon de Dieu





    « Pardonne à ton prochain le tort qu'il t'a fait, alors, à ta prière, tes péchés seront remis. »


Tels sont les paroles qui résonnèrent dans sa tête ce jour dominical en relisant un passage du Livre des Vertus. Le temps était au pardon comme le fit un grand Saint. Ce matin-là, il avait embrassé sa bien-aimée d’un chaste baiser sur la joue. Il avait enfilé une simple bure immaculée, sans chausses, avec juste sa besace comportant quelques pains d’épeautre et de l’eau pour son jeun. Sa médaille aristotélicienne trônait, elle sur sa poitrine.

Angeline avait été surprise de son attitude mais Ambroise lui disait qu’il devait le faire pour rendre grâce à Dieu. Et le voilà, prêt à quitter Autun, muni de son bâton, seul, avec juste le nécessaire pour survivre, en direction de la capitale bourguignonne, la belle ville de Dijon.

Et tout au long de ce petit pèlerinage, le jeune frère s’arrêta pour ramasser un bout de bois, puis deux, puis trois … et ainsi de suite. Il rangea ces bouts de bois dans un grand sac qu’il portait d’abord d’une main, et ensuite sur le dos. Chaque bout de bois signifiait le pardon pour une personne.

C’est ainsi que la procession de la St Jean débuta pour le jeune archidiacre. D’autres aristotéliciens se joindrait-il à lui ?

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En mode tamago - Absent Juillet et Août. Merci de votre compréhension.
Asselyne_de_lavieu
Alors que nous venions de fêter le solstice d'été, ce matin là, la future diaconesse se leva aux aurores avec une folle envie de se promener dans la campagne.

Elle revêtit ses braies rouges, sa chemise blanche, ses chausses rouges et en raison du soleil qui s'annonçait brûlant, elle emporta son chapeau, un panier en osier avec quelques victuailles ainsi qu'un autre sac se disant que si elle pouvait ramasser quelques simples tout en marchant pour ses études de médecine, cela serait encore mieux. Elle passa devant la cathédrale, entra quelques instants pour allumer un cierge, adressa une prière au Très haut et prit la direction de la forêt.

Le soleil était bien haut dans le ciel, accroupie ramassant des simples, elle releva la tête alertée par des bruits de pas se rapprochant. Son visage s'illumina lorsqu'elle aperçut le frère Ambroise. Elle se mit à l'observer au fur et à mesure qu'il se rapprochait, trouva qu'il marchait péniblement en traînant la jambe et distingua sur son dos, un sac, dont on pouvait apercevoir des morceaux de bois en sortir.

Elle jeta les simples dans son panier et se dirigea vers lui.


Ho hé ! Frère Ambroise, vous m'avez l'air bien chargé, l'hiver sera rude que vous ramassez déjà du bois ?

Arrivée à sa hauteur elle ne put que constater, la transpiration de son ami qui dégoulinait sur son visage. Elle sourit, alla chercher un carré de tissu blanc, lui essuya le visage, sorti une gourde remplie d'eau de la fontaine de la ville et lui tendit.
C'était l'heure du repas, elle avait emporté du pain, quelques cochonnailles, du fromage de chèvre et des fruits de saison.


Tenez, buvez un peu, vous allez attraper mal avec cette chaleur, si vous ne buvez pas ! Et puis, nous allons partager mon repas, il vous faut des forces frère Ambroise. Ne dites pas non hein !

Reposez-vous et racontez-moi, que faites-vous là par cette chaleur, chargé comme un bœuf ?


Elle se posta face à lui, intriguée, attendant ses explications, le regardant grimacer. Nul doute que ce sac devait être bien lourd pour ses frêles épaules.
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Ambroise.
Peu à peu le sac de petits bois de rempli au fur et à mesure de son périple. Il sentait alors la dur labeur de cette épreuve qu’il s’infligeait, le poids du sac, la douleur aux pieds, la jeun qu’il s’était donné. Il commençait à sentir la fatigue physique. Cela le changeait de la fatigue morale à être submergé par le travail, le service de la croix.

Mais quel idée lui avait pris d’entreprendre se voyage, surtout pied nu. Ambroise se posait la question, mais laissa ses chausses dans sa besaces et continua à avancer, continuant l’exercice. Il traversait une forêt, l’occasion était belle pour continuer à ramasser quelques branchages morts prêts des arbres. Le dos courbé dans sa bure immaculée, il était en train de ramasser le bois le ranger dans son sac lorsqu’il fut surpris par la voix reconnaissable de son amie.


Sœur Asselyne … vous ici ? dit-il en refermant son sac qui à chaque fois devenait plus lourd. Euh, ce n’est pas pour l’hiver, mais pour fêter la Saint-Jean.

Bienveillante, le jeune blonde lui essuyé le visage de sueur et lui tendit une gourde d’eau l’invitant à se désaltérer.

Ambroise bu quelques petites gorgées à la gourde, une bien salvatrice car il avait justement la bouche sèche. Il lui rend la gourde, le sourire aux lèvres. Mais lorsqu’elle propose de lui faire partager son repas, le jeune frère fût hésitant entre sa promesse de jeun et le plaisir de partager ce repas avec son amie.


Merci ma Sœur … J’ai décidé d’entreprendre un jeun jusqu’à la fin de mon périple.

Elle lui demandait quelques explications. C’est alors qu’Ambroise explique son projet tout en s’asseyant sur une souche d’arbre couvert de mousses.

Oh ! Asselyne ! Je me rends à Dijon où j’ai l’intention d’allumer un feu avec ce bois que je ramasse, comme Saint Jean le fit lui-même en son temps afin de demander le pardon de Dieu. Je voudrais juste perpétuer cette tradition aristotélicienne.

Ambroise grimaçait un peu de douleur, ayant quelques ampoules aux pieds. Cette halte lui faisait du bien mais il devait continuer s’il voulait arriver à Dijon avant le soir du 23 juin ou début la fête. Il voulait également ramasser quelques simples de la St Jean, reconnue pour leurs vertus médicinales. Comme il aurait aimé faire ce périple avec Angeline. Elle lui manquait terriblement d’autant plus qu’il savait que la St Jean comptait beaucoup pour elle aussi.
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Parmi_les_ombres


- Non t'iras pas !
- Si j'irai !
- Non t'iras point que j'te dis !
- Si qu'j'irai, ma vieille bique !
- Et ton dos ?
- M'en fiche !
- Et tes vieux os ?
- Ils tiendront bin !
- Et qui s'qui va m'faire eul' bois d'main ?
- On r'vient dans une semaine, f'ra pas hiver d'ici là !
- Non qu't'iras point !
- Si qu'j'irai bin !

Au bout du compte il y va.
L'Angèle elle est bin brave mais un poil collante parfois. Gaspard a l'habitude.
Pensez, ça fait tant d'années.
Elle est point trop facile parfois et là en ce moment elle est même carrément du genre à vous casser les noix avant qu'elles soient tout à fait sèches. Mais...
Bah !


- J't'y laisse eu'l thym su'l puit, y sèch'ra bin. T'oublies pas ta tisane sinon t'va encore avoir des aigreurs.

C'est la vie. L'estomac, ça s'use, la vieille commence à y avoir des trous. Faut dire qu'eul Gaspard y a fait un bon tas de marmailles à l'Angèle, de marmailles et de marmots. Pfiou !
Forcément au bout d'un temps à force de s'accrocher en d'dans, les lardons z'ont bin du y faire keukes déchirures comme ça.
Alors maint'nant, la vieille elle a ses crampes et ses nausées comme ça, la tisane au thym ça lui calme.

Elle grinche encore un peu quand il s'éloigne.
Et puis c'est la forêt.
Et puis c'est le chemin.
On lui a dit tantôt, y'a l'jeune cureton qui passe, y s'en va à Dijon voir le Roi ou chépakoi comme ça.
C'est qu'y en a du beau monde à Dijon. Y va pour faire pénitence qu'il a dit, Eudes. Pis le garçon est reparti en courant, il avait à faire dans les champs. A c't'époque, on chôme pas dans le chaume. Ça trime et ça sue sous c'te 'culé d'soleil qui darde.

Pénitence, v'la bin.
Eu'l Gaspard il y pense depuis, bin, d'puis un temps déjà. Il décide d'attendre voir, comme ça.

Alors il attend.

Le soleil monte, creuse son puits parmi les branches.

La poussière danse.

Il y a une mouche.

Deux.

Rien.

Un hérisson qui fourrage.

Fait chaud.

Le temps s'étire.

Papillon.

Et pis quand le soleil a passé midi d'jà, même largement, v'la qu'un envol d'oiseaux présage d'une arrivée.

Gaspard tend l'oreille.

Rien.

Pis v'la un p'tit groupe qui s'en vient. A pas lents.
Eu'l jeunot qu'officie vers Autun, Gaspard le r'connait. Y'en pas pas tant, par là, des curetons qui bossent.
Il est accompagné par une blondinette.

Gaspard baisse les yeux. Les pieds nus du diacre pointent à chaque pas, soulevant le bas de la bure.

Le vieux se lève, c'est comme s'il dépliait une vieille grille de ferraille rouillée, il s'entend presque grincer.


- Eu'l bj'our mon frère ! Z'avancez pieds nus pour pas qu'eul Traihod y s'réveille eud' sa sieste c'est t'y ça ?

Gaspard mâchonne son brin d'herbe, prend sa canne d'une main, son gros vieux sac de l'autre.

- Dites voir, j'voudrais bin y v'nir avec vous c't'année, si vous z'y voyez pas d'malpolitesse comme ça ?
Asselyne_de_lavieu
Voyant qu'il ne mangerait pas et qu'il était inutile d'insister, je rangeai toutes mes victuailles dans mon panier, lui proposai d'une voix douce et ferme à la fois, de me joindre à lui. Je retirai mes chausses, ramassai mes affaires que je rangeai dans le panier.

Quelle merveilleuse sensation que de toucher le sol avec douceur, de caresser la Terre Mère avec la plante de mes pieds, de m’en imprégner par tous les pores de ma peau. Je prenais conscience de mon lien avec la nature, relié au ciel, en contact avec la terre.


Je vous accompagne dans votre périple mon frère, j'ai besoin moi aussi de demander le pardon de Dieu, besoin de faire pénitence mon frère...

Puis mes yeux se portent sur les pieds du frère. Grimace et hochement de tête.

Vous devriez tremper vos pieds dans le ruisseau qui est juste derrière, cela vous soulagerait...

A peine avais-je dit ces mots, qu'un vieillard, que je n'avais pas vu, qui sortait de je ne sais où, se dirigea vers le frère Ambroise. Un peu plus loin, sur le sol gisait, un sac en vieille toile de jute. Allait-il se joindre à nous ? Il s'adressa au jouvenceau pendant que de mon coin, j'observais la scène.

Le vieillard mâchonnait son brin d'herbe et du peu que j'ai pu comprendre, se proposait des les accompagner.

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Ambroise.
Son amie décide alors de se joindre à lui pour cette promenade improvisée. Elle retire à son tour ses chausses et les ranges dans son panier avec ses victuailles. Ambroise sorti juste un morceau de pain qu’il partage volontiers avec Asselyne. C’était un maigre repas, à peine suffisant pour reprendre quelques forces. Il se redresse après avoir mangé.

Votre présence est toujours une bénédiction ma Sœur. Je vous remercie de m’accompagner dans ce périple. Comme St Jean, je rassemble des rameaux et des branches pour en faire un tas pour le brûler afin que Dieu accorde son pardon aux fidèles bourguignons.

L’idée qu’elle était bonne de tremper ses pieds dans le ruisseau. Aussitôt proposé, aussitôt fait. Le jeune frère s’en sentait soulager. Il gardait toujours en main son bâton de marche, un bâton bien utile pour s’y appuyer. Difficle de marcher avec des ampoules au pied. Le bord de sa bure en fut mouillée, elle sècherait bien au soleil.

Merci beaucoup Asselyne. Me voilà revigorer pour continuer cette procession avec vous. Un vieillard s’approcha, une brindille à la bouche. Il était curieux et semblait également vouloir les accompagner jusqu’à Dijon. Il lui demande alors pourquoi il marchait pied nu.

Bonjour à vous cher ami. dit-il d’une voix à la fois douce et enjouée. Oh non, pas du tout mon frère. Je m’impose cette petite mortification pour faire pénitence de mes péchés et demander le pardon de Dieu.

Le vieil homme voulait les accompagner et le jeune frère n’y voyait pas d’inconvénient.

Vous êtes le bienvenu parmi nous. Vous aurez sans doute quelques histoires à nous conter et nous faire profiter de votre sagesse. Et vous souhaitez aussi fêter la Saint-Jean avec nous ?
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Parmi_les_ombres


- Ha bin, ça, des histoires...

Le rire du Gaspard grince lui aussi comme ses vieux os. Il se conclut par une sorte de toux joyeuse, cela lui arrive souvent maintenant. Une sorte de poussière qui lui chatouille le fond des poumons, un peu tout le temps.

- Mon pauv' monsieur, j'en aurais bin, oui da !
Ça occupe les soirées, j'en narrais keuk'z'unes à la nuitée dans l'temps, quand les fils étaient là. Pour sûr qu'des histoires on en a.
D'l'a sagesse hein, ça j'dis pas. Ma brave Angélique elle m'dit toujours comme ça qu'chuis bin un peu follet encore, mais c'est surtout quand j'y pince la croupe pour la taquiner ...
Ho ! eul' pardon, ma soeur, sauf vot' respect hein !


Il avance à pas amples et lents à côté des deux pèlerins. Son bâton marque le rythme, c'est un bruit sourd, cadencé. Un vieux bâton de chêne, noueux à souhait, poli par les années. Le bas qui traîne dans la poussière a presque pris la couleur des pierres. Le haut est lisse, les veines et les noeuds du bois tracent des fresques indécises.

Gaspard interrompt sa dernière tirade. Faut être prudent avec les nonnettes, y'en a qui rigolent pas avec ça. Ha bah, comme s'il l'Traiho il avait que ça à surveiller !

- Bah vous savez, y'a pas mal même à c't'âge, ça fait toujours courir le sang et après on dort mieux.
Pis faut bin qu'ça serve d'être mariés d'puis tant d'temps, pas vrai ? Pfui !
M'enfin bon, la sagesse, c'est vot' métier pas vrai point trop l'mien. A chacun sa tâche et les vaches eu's'ront bin gardées !


L'homme remonte le coude pour essuyer de sa manche la sueur qui dégouline le long des tempes. C'est qu'il fait une chaleur du diable même ici sous les arbres. L'air immobile, le ciel trop bleu, tout annonce les orages jusqu'aux taons qui volent plus tôt et qui chassent déjà.

- Saleté de bestioles, grogne Gaspard en s'assénant une claque vigoureuse sur le cou.

- C'est les p'tits gris rayés là, les mouches de Saint-Saül qu'on les appelle chez nous, rapport qu'elles sortent fin juin. Sont en avance c't'année.
C'est les pires, plus tenaces qu'une meute de chiens affamés. Les gros taons des vaches à côté, c'est du pipeau d'freluquet !
En plus les p'tites, ces garces, on les entend même pas v'nir.


Il s'interrompt pour reprendre le sac que dans son geste, il a laissé tomber à terre. Il ne lui faut que deux pas pour rattraper le retard.

- Alors comme ça v'faites pénitence ? Hum hum... Et vous aussi, ma soeur ?

Le vieux hoche la tête, pensif. Qu'est-ce que la pucelle a bien pu faire, une blondinette en plus ! Gaspard se prend à rêver de choses délicieuses, c'est que pour faire des bêtises, les filles en ont de l'imagination.
Ha, dans l'temps son Angèle n'était pas la dernière, tiens !
Asselyne_de_lavieu
Toujours en retrait mais ne ratant pas une miette de la conversation, des deux pèlerins, elle se surprit à sourire, lorsqu'il parla de sa dame et de ses prouesses de mari. En voilà un qui avait sans doute bien vécu, peut être avait-il aussi, quelques grâces à recevoir du Très Haut. La sagesse n'était point son fort disait -il. Nous avons tous besoin de la sagesse de Dieu en tant que disciple. C'est pourquoi Dieu nous a envoyé Christos comme le roi qui a brisé la puissance du sans nom, le prophète qui a ouvert le chemin qui mène à Dieu, et le sacrificateur qui a résolu les problèmes des péchés et des malédictions. Mais aujourd'hui il était question de pardon et nous allions fêter les feux de la Saint Jean. Pour cela, il nous fallait connaître son histoire et ses coutumes.

Il lui semblait avoir déjà entendu cette histoire des feux de la Saint Jean, cela remontait à son enfance, lorsque son père l'emmenait ce jour là, ramasser des herbes et des plantes. A cette époque, elle ignorait encore ce que cela pouvait avoir comme signification. Elle se plongea en l'espace de quelques instants, dans le passé et revit le visage de son père adoptif, marchant lui aussi, les pieds nus et ramassant des plantes. Chaque pas son visage exprimait la douleur, chaque douleur ressentie, pour lui était un acte de repentance. Elle se souvenait aussi de l'immense feu de joie le soir venu. Chaque ferme faisait son petit feu. Mais la règle générale était la réalisation d’un grand feu de joie commun qui devait se voir le plus loin possible.

C’était très souvent le curé qui allumait le bûcher ou celui qui l’avait construit, le maire, la personne la plus âgée du village, ou une jeune fille (les familles se battaient parfois pour que leur fille ait cet honneur), ou bien encore les derniers mariés de la commune…
Tous les gens apportaient le soir venu, à l’endroit désigné, des fagots de brindilles, des branches mortes, des combustibles divers que l’on empilait en tas, dans la gaieté générale.
Parfois, on entassait tous ces matériaux autour d’un grand arbre coupé et fiché là depuis quelques semaines. Le sommet en était alors souvent décoré de fleurs en bouquet, en couronne ou en croix.

Plus tard dans la soirée, il y avait un grand bal, où l'on dansait en tournant autour du bûcher. Mais tourner autour du bûcher avait un sens quasi magique. Aussitôt que les flammes pétillaient, tous les assistants, jeunes et vieux, se prenaient par la main et se mettaient à danser des rondes autour de la jônée. Les jeunes filles surtout se livraient à cet exercice avec beaucoup d’entrain, car elles savaient qu’en dansant ainsi neuf fois autour des feux de la Saint-Jean, elles se marieraient infailliblement dans l’année. On disait aussi, de jeter des pierres dans le brasier pour les récupérer ensuite et de les placer dans les champs de raves : plus grosses étaient les pierres, plus grosses seraient les raves ! On faisait aussi brûler des bouquets d’armoise pour éviter les maux de reins des moissons. Elle se souvint d'une année où l'on avait fait sauter ou plutôt passé les troupeaux à travers le brasier presque éteint et l'on avait mené les bêtes à travers la fumée ou les cendres du feu de la Saint-Jean pour les protéger des épidémies le reste de l’année. Tout le village était présent et chantait, riait dans une ambiance chaleureuse.

La cueillette des herbes de la Saint Jean, était une pratique courante dans le royaume. Cueillies très tôt le 24 juin, avant le lever du soleil afin que les plantes gardent la rosée déposée sur les feuilles et les pétales, les simples du solstice d’été revêtent un caractère magique lui disait-il. Elles sont utilisées pour réaliser des potions, des philtres et des charmes.
Leurs vertus sont alors à leur apogée et chaque herbe a sa fonction particulière : protéger les hommes et les animaux contre les maladies, augmenter la virilité, faciliter les accouchements, éloigner les incendies, le mauvais-œil…
La main qui cueille se doit d’être pure et d’ailleurs, mon enfant, il est même conseillé d’aller à la cueillette pieds nus et de marcher à reculons vers la plante avec un couteau d’or si possible.

Elle décida de s'avancer vers le vieillard et de lui offrir son bras.


Appuyez-vous sur mon bras mon bon messire !

Il faisait chaud, très chaud, le vieillard marchait péniblement, et suait à grosses gouttes, elle lui prêta un morceau de tissu pour s'essuyer.

Tenez, prenez ce morceau de tissu et essuyez-vous le visage, vous allez fondre. Il fait très chaud et ces sales bestioles tournent autour de vous comme les abeilles autour du miel, sans doute attirées par votre sueur. Vous pouvez le garder, il vous servira de tapette.

Il stoppa net, pour ramasser son sac tomber au sol et Lyne surprise, manqua pour un peu de tomber. Elle se rattrapa à la branche d'un vieux chêne.

Hola...!!! Ce sac m'a l'air bien lourd, si vous le souhaitez, je peux vous alléger de ce lourd fardeau ?


Le vieillard était bavard, la douce blonde l'écoutait et riait par moment. A sa question, elle hésita un moment avant de lui répondre. Il paraissait la taquiner, elle sourit.


Si je fais pénitence ? En quelque sorte, oui, mais surtout, je profite de cette occasion pour ramasser le plus de bois possible car chaque bout de bois ramassé, signifie le pardon pour une personne.

Avez-vous des choses à vous faire pardonner mon brave petit père ? Si oui, alors je vais prier et ramasser du bois pour vous !


Elle tourna son visage vers le vieillard, haussa les sourcils et lui prit son sac rapidement avant qu'il ne puisse réagir. Ambroise était passé devant et marchait d'un pas cadencé, recherchant la moindre parcelle d'ombre.

Hé... attendez-nous mon frère !
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Ambroise.
Et tout en reprenant la route, Ambroise portait sur son dos le sac remplit de branches et de rameaux. Il écoutait le vieil homme avec intérêt. Il semblait avoir bien vécu et avoir profité d’aimer charnellement son épouse. Le jeune frère ne connaissait pas ces plaisirs condamnés par les Saintes Ecritures.

Oh ! Mon Frère, je suis bien ignorant en la matière même si j’en ai été étudié la théorie lors de mes séminaires théologiques et de mes cours de médecine sur l’anatomie. Voyez-vous, je voudrais offrir le cadeau de mon innocence à ma future épouse la nuit de nos noces même s’ils l’ont m’a dit que la première fois n’est pas toujours la meilleure.

Et alors qu’il se confie au vieil homme, il se rendait compte qu’Asselyne pouvait entendre ses paroles. Est-ce une confidence à dire devant une femme ? Ambroise ne le savait pas mais sa pensée allait pour son Angeline qui lui manquait. Il tourna la tête derrière lui, un bref regard vers la blonde qui semblait pensive. Si ça tombe, elle n'avait peut-être pas entendu. Il revient alors sur son interlocuteur qui, le pauvre, fut attaqué par les petites bêtes de l’arrivée de l’été.

Asselyne lui propose alors un bout de tissu pour se frotter le front, comme celui qu’elle avait utilisé pour en essuyer la sueur. Son amie était une femme remarquable et charitable. Il était heureux de partager cette épreuve de la foi avec elle. Tandis que le vieil homme lui demande s’il faisait pénitence. Le jeune frère hoche la tête. La blonde répondit d’abord.


Oui, je fais pénitence mon Frère. Il m’arrive d’être gourmand, mais je culpabilise aussi de ne pas avoir encore donné mon pardon à ceux qui m’ont fait du tort. J’ai été aveuglé par mes souffrances et à présent il me faut tendre la main comme Christos nous y invite.

Pour ça qu’il jeun, pour son péché de gourmandise, et marche pied nu pour sa culpabilité afin de demander le pardon au Très-Haut, et de se présenter à lui pour ce jour si particulier qu’est la Saint-Jean.

Ambroise s’arrête un instant, la douleur aux pieds toujours présente, et pressante. Il s’abaisse pour ramasser une nouvelle branche et la ranger dans son sac. Le reprenant sur le dos, il continue son périple au côté de ses deux pèlerins.

Leur compagnon de voyage manque presque de tomber mais fort heureusement Asselyne le rattrape à temps. Le jeune frère fût rassuré. Le vieil homme n’avait rien et ils purent continuer leur marche. Dijon, n’était plus très loin à présent.

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Asclepiade
[D'Autun à Dijon, on passe non loin de Quincy]

Le Vicomte était en train de parcourir ses terres lorsque devisant avec un vilain, ce dernier lui fit part du projet du frère Ambroise. Un pèlerinage pour demander pardon a Dijon. Asclépiade réfléchit un tantinet avant de se décider. Il devait aller à Dijon mais pourquoi pas changer de transport et d'y aller à pied. En outre cela lui ferai un peu d'exercice en vue des campagnes prochaines avec ses frères et soeurs d'armes...

C'est ainsi qu'il parti avec son Intendant à la rencontre du frère. Bon en chevauchant il se disait que peut être le vilain s'était gaussé de lui et qu'il lui en cuirait si d'aventure cela était le cas. Finalement ils les rattrapèrent sur le chemin menant à Dijon et le Vicomte prit la parole :


Paix et Salutation mon frère, tandis que les autres en retrait eurent droit qu'à un salut de la tête.

L'on me dit que vous allez sur Dijon en procession. M'accepteriez vous parmi vous?

Et ni une ni deux, le vicomte habillé des vêtements de son Intendant descendit de son cheval...
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Ambroise.
La route jusqu’à Dijon était parsemée d’embuches, que ce soit les cailloux au sol, la chaleur du divin soleil ou des insectes attirées par le gout du sang, tout cela était bien peu de choses après tout. Les rencontres, elles, étaient pauvres, jusqu’au moment où un cavalier vient à leur rencontre et l’homme descendit de monture pour se mettre à leur hauteur et marché à leur côté, tenant son cheval par la bride. Ambroise le reconnu frottant son front une énième fois avec la manche de sa bure, l’autre main tenant toujours fermement le sac de petits bois.

Pax Vobiscum mon Frère. Quelle heureuse surprise de vous revoir. Vous êtes évidement le bienvenu parmi nous. Voici Soeur Asselyne, future diaconesse de Dijon et ... ?

Il se rendait compte à alors qu'il ne connaissait pas le nom du vieil homme qui les accompagnait. Il le laissa donc se présenter.

En effet, nous allons à Dijon pour honorer la tradition de la Saint-Jean.

Ambroise s’arrête un instant pour prendre sa gourde, buvant les dernières goutes qu’elle contenait. Petite moue, il rangea sa gourde, reprit son sac sur le dos, et reprit la marche.
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Parmi_les_ombres


- Si j'ai des choses à m'faire pardonner... houla !

Gaspard avait longuement hoché la tête à la question d'Asselyne. Bien entendu, il en avait. Un bon paquet à traîner, comme tant d'autres.
Pour la plupart, ses fautes passées, ou ce qui pouvait en tenir lieu, ne le tracassaient guère. Gaspard tenait pour assurer qu'eul' Traiho était bien moins compliqué et tatillon que ne le prétendent ses clercs. Evidemment, un péché est un péché, ça n'empêche pas si j'puis dire mais vous voyez, on fait un petit tas avec tout ça et au jour du Jugement, on s'explique avec le Patron. Vu la tripotée d'humains en tous genres qu'il a du se coltiner dans son bureau, y'aura bien moyen d'négocier à l'amiable pour toutes ces babioles vénielles.

Mais tout, hélas, n'était pas également empreint de cette peu dangereuse vénalité. Il y avait dans l'histoire du Gaspard une faute qui le rongeait et qui le poursuivait encore. Un vieux morceau de boue accroché à son âme et pour celle-là, Gaspard sait bien qu'il aura fort à faire pour qu'on y passe l'éponge. Parfois, la nuit, quand il dort mal, quand les yeux grand ouverts se perdent dans les ombres du plafond, un visage raviné s'y dessine. Les noirs et les gouffres s'y mêlent. Gaspard se souvient et ses doigts peuvent toujours froisser la toile rêche de la couverture qui l'abrite, froisser la paille de sa litière, rien n'y fait : c'est déjà accompli.


- Ha, couci-couça, vous savez. Mais j'vais pas vous mentir, ma soeur, à mon âge on n'a pas qu'ça à faire pas vrai ? Y'm'reste plus tant d'temps qu'ça avant d'aller taquiner la Faucheuse, faudra bin un jour...

Ha, y'a pas à dire, c'est difficile à sortir comme ça. Pas en public quoi.

- ... que j'me confesse, comme ça. Faudra, oui... faudra...

Le vieux hoche la tête, pensif, sa voix se perd. Une ombre a passé dans son regard un peu laiteux.
Il se reprend aussitôt, on est en compagnie, faut pas la gâcher pardi !


- Mais avant d'nettoyer la bicoque d'fond en comble, faut d'j'à dépoussiérer le seuil et puis l'entrée, pas vrai ! Alors, par les tétons du pape, me v'la céans que j'viens y faire pénitence comme vous, même si v'z'êtes bien plus jolie que moi, sauf vot' respect damizell !

Il profite du bras qu'on lui tend, après tout ce sac est bien encombrant, et la route sera longue. Gaspard ne marche pas pieds nus : ses sabots claquent parfois contre une pierre et lui frottent la couenne des pieds.

La route est longue. Un moment Gaspard reprend son sac pour y puiser quelques biscuits qu'il offre aussi, il y en a assez. Sa gourde de cuir est au fond, pleine d'eau devenue tiède qui a pris le goût musqué de la peau. ce n'est pas vraiment bon mais cela désaltère car depuis une bonne heure ils n'ont plus croisé de ruisseaux.

Un homme survient, bien mis, belles paroles, qui les salue de loin.
Gaspard joint les mains et baisse la tête pour le saluer, comme on lui a appris à faire. Il s'aperçoit aussi, à sa grande confusion, qu'il ne s'était pas encore présenté à ses compagnons.


- Moi c'est Gaspard Desfayes, sauf vot' respect vot' seigneurie. On est d'la ferme des Arroux, par là, su'l'domaine d'la bonne Baronne d'Uchon.

Reste à espérer que la Baronne n'est pas en bisbille avec le nouvel arrivé. Son rang n'est pas très clair mais à l'évidence, c'est pas un tout venant.
La Baronne non plus d'ailleurs. Gaspard l'a vue une fois y'a pas longtemps et par les tétons du pape, v'la une Dame qu'à un sacré joli khûl !
Asselyne_de_lavieu
La blonde commençait à peiner dans sa marche, écoutant le vieillard narrer ses prouesses d'antan. C'est qu'il parlait beaucoup le bibon et dans son jargon qui plus est. Il fallait redoubler d'attention pour bien le comprendre.

Elle trouvait la route longue jusqu'à la capitale, elle qui n'avait pas l'habitude de marcher les pieds nus et qui aimait monter à cheval. Pour se donner du courage, elle comptait les morceaux de bois qu'Ambroise ramassait et entassait dans son sac. Lyne avait les bras chargés. D'une main, elle soutenait le vieillard et de l'autre elle tenait son panier rempli de victuailles et de plantes qu'elle avait ramassés. Le sac du vieillard pesait lourd sur le dos de la blonde et sa soif ne faisait qu'empirer. Que c'était loin Dijon !
Ses forces commençaient à diminuer sérieusement. Ses pieds nus étaient ensanglantés, meurtris, chacun de ses pas, la faisait frémir.

Le vieillard lui offrit un biscuit qu'elle accepta avec joie, et oui, notre petite blonde était une gourmande mais là franchement, ce n'était pas de la gourmandise, cela devenait une nécessité, question de survie...


Merci mon brave !

Au loin, elle aperçut un cavalier qui se dirigeait au galop vers leur groupe. Elle s'en inquiéta mais sans rien laisser paraître. Il était maintenant arrivé à leur hauteur. La petite blonde se demandait bien ce qu'il faisait sur cette route. Sans doute était-il à la recherche d'un manant, quoiqu'il en soit, il était bien bel homme et avait fière allure sur son destrier. Il les salua à peine et s'adressa au frère Ambroise. Lyne salua le cavalier de la tête, il descendit de son cheval et demanda la permission de se joindre à eux.

Et de trois pèlerins, nous passions à quatre. Intriguée la jeune fille l'observait discrètement, pendant qu'ils continuaient leur marche. On avançait doucement mais on avançait, elle pouvait à présent, mettre un nom sur le visage du vieil homme, "Gaspard".

Elle s'arrêta quelques secondes pour sortir la gourde de son panier, l'agita et à sa surprise constata qu'elle était pleine. Elle offrit de son eau à Gaspard.


Un petit peu d'eau Gaspard ? mais juste un peu, il en faut pour tout le monde !

Elle héla frère Ambroise qui marchait devant, toujours en compagnie de...? de qui en fait, elle n'en savait rien.


Ambroise, mon frère, un peu d'eau ?

Elle leva le bras, agita la gourde et de rajouter en regardant le cavalier

Demandez donc à ce messire, s'il n'a pas soif, je lui permets de boire dans ma gourde mais à seule condition, qu'il se présente.

Ce n'était pas du vin bien sur mais c'était de bon cœur qu'elle voulait partager et cela, la rendait heureuse.

Christos a dit:


Citation:
“Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.” Je vous ai montré en toutes choses que c’est en peinant ainsi que vous devez venir en aide aux faibles, "Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir." Alors, que faut-il faire pour être heureux ?

Il faut donner aux autres, et leur rendre service. La blonde l'avait compris. Elle sourit, malgré la douleur de ses pieds qui se faisait de plus en plus intense.
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