Asselyne_de_lavieu
[La délivrance]
L'après-midi tirait à sa fin, un après-midi lourd et oppressant dont les dernières lueurs s'étaient brusquement réfugiées sur les arbres et sur les maisons. Je craignais de m'être trompée sur la position de l'enfant, de malmener l'être qui allait venir au monde par mes mains, la peur des hémorragies, des évanouissements, des traumatismes m'obsédait et je voyais déjà devant moi, un nouveau-né blessé et estropié. J'écoutai le frère Ambroise et j'enduisis mes mains d'huile de violette et de laurier. La femme gémissait et respirait de plus en plus fort. C'était le moment, je fis le signe de croix avant d'introduire ma main lentement dans son ventre et lui dit d'une voix forte pour qu'elle puisse entendre.
Poussez, poussez.... allez poussez très fort maintenant jeune fille, l'heure de la délivrance arrive !
Les yeux de la jeune femme s'ouvrirent en papillonnant, le visage rougit pendant qu'elle poussait grognant sous l'effort. Elle retomba sur le lit, à bout de souffle et murmura : Est-ce que je vais mourir ? Sur ces mots, elle poussa très fort en hurlant, puis sa tête pencha de côté et elle parut sans vie.
Des gémissements, le silence, la tiédeur des respirations, une lumière vacillante et funèbre de lampe à huile, de grands efforts de mes poignets arrachant non seulement l'enfant mais ce ventre endolori... et la tête du nouveau-né apparut. L'enfant arriva intact dans mes mains héroïquement ensanglantées. Je regardai toute émue, le frère Ambroise, une larme coulait sur ma joue, les yeux du jouvenceau étaient remplis d'émotion, nous étions soulagés pour l'enfant, il allait bien, c'était un garçon. Nos regards se portèrent sur la mère.
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L'après-midi tirait à sa fin, un après-midi lourd et oppressant dont les dernières lueurs s'étaient brusquement réfugiées sur les arbres et sur les maisons. Je craignais de m'être trompée sur la position de l'enfant, de malmener l'être qui allait venir au monde par mes mains, la peur des hémorragies, des évanouissements, des traumatismes m'obsédait et je voyais déjà devant moi, un nouveau-né blessé et estropié. J'écoutai le frère Ambroise et j'enduisis mes mains d'huile de violette et de laurier. La femme gémissait et respirait de plus en plus fort. C'était le moment, je fis le signe de croix avant d'introduire ma main lentement dans son ventre et lui dit d'une voix forte pour qu'elle puisse entendre.
Poussez, poussez.... allez poussez très fort maintenant jeune fille, l'heure de la délivrance arrive !
Les yeux de la jeune femme s'ouvrirent en papillonnant, le visage rougit pendant qu'elle poussait grognant sous l'effort. Elle retomba sur le lit, à bout de souffle et murmura : Est-ce que je vais mourir ? Sur ces mots, elle poussa très fort en hurlant, puis sa tête pencha de côté et elle parut sans vie.
Des gémissements, le silence, la tiédeur des respirations, une lumière vacillante et funèbre de lampe à huile, de grands efforts de mes poignets arrachant non seulement l'enfant mais ce ventre endolori... et la tête du nouveau-né apparut. L'enfant arriva intact dans mes mains héroïquement ensanglantées. Je regardai toute émue, le frère Ambroise, une larme coulait sur ma joue, les yeux du jouvenceau étaient remplis d'émotion, nous étions soulagés pour l'enfant, il allait bien, c'était un garçon. Nos regards se portèrent sur la mère.
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