Acaciane
- Annelyse, cette chère cousine
Si Angelina ne se sentait absolument pas proche de sa sur, elle ne se sentait pas pour autant plus proche de sa brune cousine mais avec le temps, elle saccommodait de sa présence au point de la suivre dans ses errances bien plus souvent quelle naurait voulu ladmettre. Il fallait dire quentre elles, il y avait eu Henri. Si lune navait rien ressenti à son encontre, ce nétait pas le cas de la seconde qui sétait sentie trahi lors de son départ. Alors comme pour conjurer le sort, Angelina se faisait lombre de la belle Annelyse désireuse deffacer les malentendus comme les non-dits de ces instants passés en Bretagne.
Et en tant quombre, cette dernière lavait invitée à la suivre à un mariage aux accents de bal costumé. La brune ayant déjà eu loccasion de vivre ce genre dévénement dans son pays natal et bien que ne connaissant personne, elle navait pas rechigné à se faire maltraiter durant une journée entière afin de paraitre à son avantage. Mais pouvait-on paraitre au mieux de soi-même lorsque le cur était en miettes et lâme meurtrie au point de ne penser quà ne plus exister ?
Cétait que la jeunette nétait pas complètement remise de sa triste aventure sentimentale même si, la plupart du temps, elle offrait un joli visage souriant à ses proches. Et ce nétait pas parce quelle était entourée quelle le vivait forcément bien. Mais ceci était une autre histoire qui se conterait un autre jour !
Pour lheure, Angelina avait pris un bain aux senteurs raffinées de pétales de roses particulièrement odorantes, sétait fait sécher sa longue chevelure brune par lune des jeunes femmes attachée à son service qui avait pris soin de brosser à plusieurs reprises les boucles naturels qui venaient enchevêtrer sa crinière de façon très indisciplinée avant que tout ne soit mis en ordre par une natte serrée qui vint senrouler sur sa tête doù séchappaient quelques mèches rebelles histoire de donner une note indocile à la jeune fille qui, soit dit en passant, navait pas besoin de ça. Puis enfin, elle avait enfilé une robe bleutée aux broderies dor et dargent qui représentaient un ciel étoilé aux mille scintillements. Le masque était assorti à la tenue. Dune simplicité déconcertante, il faisait surtout penser à lastre du jour qui se cachait aux couleurs de la nuit un soleil de nuit admirable de romantisme, à limage de la douce Ciana qui préservait malgré les difficultés de la vie cette part delle-même , fraîche et innocente à souhait.
Pour parfaire son apparence, elle avait glissé autour de son cou une perle bleuté qui scintillait tout autant que le reste de ses vêtements. Quelques gouttes dessence de roses au creux de son tendre cou et voilà notre jeune amie enfin prête à rejoindre sa chère cousine qui sétait donc octroyée le droit de lemmener avec elle. Et ce fut dans un long silence que les deux jeunes filles firent le voyage.
Angelina observait à la dérobée Annelyse qui ne moufetait pas, emmurée dans ses longs silences dont Ciana avait pris lhabitude. Son esprit vagabond cherchait à savoir pourquoi la Dénéré lui avait offert cette possibilité de laccompagner, pourquoi aujourdhui plus quhier ou demain, pourquoi derrière leurs silences Ciana avait limpression que tout était déjà joué davance et que rien ny ferait ? Etait-ce à cause de ce pauvre Henri ou bien le mal était-il donc plus profond ? Devaient-elles toutes les deux payer pour les erreurs du passé, si erreur il y avait ? Que lesprit pouvait être facilement rempli quand il cherchait à décortiquer la moindre petite chose, le moindre indice, la moindre situation. Et Ciana avait limagination fertile e t débordante pour se permettre de partir dans ce genre dinterrogation.
Le seul avantage à tout ceci cétait que finalement la route se fit plus vite quelle ne laurait cru. Et ce fut bien des heures après leur départ que la petite Italienne se rendit compte quelles étaient arrivées. Interrogeant Annelyse du regard quand même avant de se jeter dans la gueule du loup, Ciana ne reçue, bien évidemment, aucune réponse mais face à ladversité et surtout linconnu, elle sattacha au bras de sa cousine tout en redressant le menton pour se donner fière allure. Après tout coulait dans leur veine ce sang qui ne saurait mentir. Et dun pas assuré en apparence, la cadette suivit son aînée pour paraître là où on ne lattendait pas puisquici, elle était en complète terre inconnue.
_________________