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[RP] Deux flammes, un brasier pour ces destins mêlés.

Acaciane
    Annelyse, cette chère cousine… Si Angelina ne se sentait absolument pas proche de sa sœur, elle ne se sentait pas pour autant plus proche de sa brune cousine mais avec le temps, elle s’accommodait de sa présence au point de la suivre dans ses errances bien plus souvent qu’elle n’aurait voulu l’admettre. Il fallait dire qu’entre elles, il y avait eu Henri. Si l’une n’avait rien ressenti à son encontre, ce n’était pas le cas de la seconde qui s’était sentie trahi lors de son départ. Alors comme pour conjurer le sort, Angelina se faisait l’ombre de la belle Annelyse désireuse d’effacer les malentendus comme les non-dits de ces instants passés en Bretagne.

    Et en tant qu’ombre, cette dernière l’avait invitée à la suivre à un mariage aux accents de bal costumé. La brune ayant déjà eu l’occasion de vivre ce genre d’événement dans son pays natal et bien que ne connaissant personne, elle n’avait pas rechigné à se faire maltraiter durant une journée entière afin de paraitre à son avantage. Mais pouvait-on paraitre au mieux de soi-même lorsque le cœur était en miettes et l’âme meurtrie au point de ne penser qu’à ne plus exister ?

    C’était que la jeunette n’était pas complètement remise de sa triste aventure sentimentale même si, la plupart du temps, elle offrait un joli visage souriant à ses proches. Et ce n’était pas parce qu’elle était entourée qu’elle le vivait forcément bien. Mais ceci était une autre histoire qui se conterait un autre jour !

    Pour l’heure, Angelina avait pris un bain aux senteurs raffinées de pétales de roses particulièrement odorantes, s’était fait sécher sa longue chevelure brune par l’une des jeunes femmes attachée à son service qui avait pris soin de brosser à plusieurs reprises les boucles naturels qui venaient enchevêtrer sa crinière de façon très indisciplinée avant que tout ne soit mis en ordre par une natte serrée qui vint s’enrouler sur sa tête d’où s’échappaient quelques mèches rebelles histoire de donner une note indocile à la jeune fille qui, soit dit en passant, n’avait pas besoin de ça. Puis enfin, elle avait enfilé une robe bleutée aux broderies d’or et d’argent qui représentaient un ciel étoilé aux mille scintillements. Le masque était assorti à la tenue. D’une simplicité déconcertante, il faisait surtout penser à l’astre du jour qui se cachait aux couleurs de la nuit… un soleil de nuit… admirable de romantisme, à l’image de la douce Ciana qui préservait malgré les difficultés de la vie cette part d’elle-même , fraîche et innocente à souhait.

    Pour parfaire son apparence, elle avait glissé autour de son cou une perle bleuté qui scintillait tout autant que le reste de ses vêtements. Quelques gouttes d’essence de roses au creux de son tendre cou et voilà notre jeune amie enfin prête à rejoindre sa chère cousine qui s’était donc octroyée le droit de l’emmener avec elle. Et ce fut dans un long silence que les deux jeunes filles firent le voyage.

    Angelina observait à la dérobée Annelyse qui ne moufetait pas, emmurée dans ses longs silences dont Ciana avait pris l’habitude. Son esprit vagabond cherchait à savoir pourquoi la Dénéré lui avait offert cette possibilité de l’accompagner, pourquoi aujourd’hui plus qu’hier ou demain, pourquoi derrière leurs silences Ciana avait l’impression que tout était déjà joué d’avance et que rien n’y ferait ? Etait-ce à cause de ce pauvre Henri ou bien le mal était-il donc plus profond ? Devaient-elles toutes les deux payer pour les erreurs du passé, si erreur il y avait ? Que l’esprit pouvait être facilement rempli quand il cherchait à décortiquer la moindre petite chose, le moindre indice, la moindre situation. Et Ciana avait l’imagination fertile e t débordante pour se permettre de partir dans ce genre d’interrogation.

    Le seul avantage à tout ceci c’était que finalement la route se fit plus vite qu’elle ne l’aurait cru. Et ce fut bien des heures après leur départ que la petite Italienne se rendit compte qu’elles étaient arrivées. Interrogeant Annelyse du regard quand même avant de se jeter dans la gueule du loup, Ciana ne reçue, bien évidemment, aucune réponse mais face à l’adversité et surtout l’inconnu, elle s’attacha au bras de sa cousine tout en redressant le menton pour se donner fière allure. Après tout coulait dans leur veine ce sang qui ne saurait mentir. Et d’un pas assuré en apparence, la cadette suivit son aînée pour paraître là où on ne l’attendait pas puisqu’ici, elle était en complète terre inconnue
    .

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Agnesina_temperance
La Vie est parfois cynique et aime bien le prouver avec des ironies du sort. Son frère se mariait avec Daeneryss et si Ina ne pouvait que se réjouir de la nouvelle, elle ne pouvait s'empêcher de penser à Vélasco. A peine ont-ils été fiancés qu'Ina avait eu l'envie de le tuer. Elle l'avait tout de suite considéré comme une faiblesse pour elle. Une faiblesse que les autres pouvaient utiliser pour l'atteindre, parce que si la Corleone n'était pas une femme à s'attarder sur des habitants qu'elle voyait des moutons bons à tondre, Vélasco était un homme qui prenait fait et cause pour eux. Ina estimait que c'était ouvrir une brèche dans le Clan et que ces gens-là n'hésiteraient pas à s'insinuer pour essayer les briser de l'intérieur. Elle eut la confirmation de ces craintes quand une savoyarde l'insulta en essayant d'attiser sa jalousie. Certes, Ina savait qu'il ne l'avait pas trompé mais elle acceptait mal qu'il donnait du grain à moudre à ces gens-là. Il l'a quitta et elle se jura de le tuer. Parce qu'un homme qui quitte sa famille ou son Clan, n'est pas vraiment un homme.

    Dans ces conditions :
    Un mariage.
    Chercher un déguisement.
    Et tomber sur une nonne.

    Putain d'ironie de la vie.

Nettoyant les tâches de sang sur l'habit de la nonne qui n'avait pas semblé être très coopérative pour se retrouver cul nu et qui avait tout de même fini à moitié morte - ou à moitié vivante, au choix - dans un champs, Ina pensa au mariage à venir. Deuxième mariage auquel elle assiste. Le premier était de Gaia où ils avaient investi clandestinement la Cathédrale Notre Dame. Le deuxième serait de Gabriele et cette fois-ci, ils s'étaient invités dans un château. Ils avaient la folie des grandeurs et ils assumaient. Après tout, ils conchiaient le Royaume de France dans son intégralité. Le Royaume de France n'était qu'une vache à lait qu'ils pouvaient traire tant qu'ils le désireraient. Pourquoi se priver de se servir dans un pays qui manquait de finesse et ne sait rien inventer ? Italie, pays idéalisée aux yeux de la jeune sicilienne ayant vécu à sa frontière. France, pays nourricier et méprisée par un désir d'émancipation et de défiance. Un paradoxe ?

Le visage enfariné, un loup lui barrant le visage et des lèvres badigeonnées de charbon noir, elle s'estimait méconnaissable et respectant la consigne d'un bal masqué. Cette union était importante pour la Corleone, car un mariage est sacré. Un engagement de toute une vie et que son frère ait trouvé une épouse pour fonder - du moins l'espérait-elle - une grande lignée d'enfant, l'enchantait. Parce que les enfants étaient leurs avenirs. Parce que leurs enfants prendraient cet héritage hors du commun qu'ils leur légueraient. Parce que Gabriele et Daeneryss ne formait pas un couple comme un autre. Ils sont passion et destruction à eux-seuls. La rencontre entre le Nord et le Sud. Ils soufflent le chaud et le froid. Si différents mais si indispensables l'un à l'autre.

Dans cette chambre à la tapisserie bleue, elle se dirige lentement vers la fenêtre pour observer la forêt et le ciel. Il se couvre. Corleone ferme les yeux et se masse la nuque avec une grimace. L'atmosphère était étrange. Son frère se mariait et pourtant, elle était nerveuse. Une étrange nervosité.
Inspiration.
Expiration.
Comme un état second.

Sortir de la chambre et se fondre parmi les autres.

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Daeneryss
Une simple percussion contre la porte et déjà les diverses pensées s'envolent avec les craintes et les inquiétudes. Comme extirpée d'une bulle d'eau, c'est vers la porte que je me dirige, pas forcément fort couverte. La pudeur ne me passe vraiment par la tête, trop préoccupée à me faire à l'idée que j'allais devenir Corleone, mais aussi une toute autre femme. Je n'avais cependant pas idée à quel point cette soirée changerait le cours de ma vie. De notre vie...

- Excusez-moi.. euh... ma Dame ?
- Hum ?
- Vous... On m'envoie vous préparer. D'ailleurs, il serait mieux pour vous que vous fassiez un pas en arrière, le monde commence à affluer au sein de notre.. votre !!! votre chateau. Et il ne serait pas bon que l'on vous voit ainsi peu vêtue.

L'hésitation dans la voix, dans les mots expirés comme un sonnet récité, la servante me regarde à peine alors que je recule d'un pas, sans pour autant lâcher la poignée de la porte. La laissant simplement passer, entrer dans la chambre de la Mariée, avant de refermer sur elle la porte. Rien qu'au léger sursaut de cette dernière au bruit de claquement, un sourire se dessine légèrement sur mon visage. Que croit-elle ? Que je vais la manger ? Je n'ai encore jamais mangé personne, enfin... Littéralement parlant. J'aime cependant l'idée de perdre mes nacres sur la peau du Tatoué, allant jusqu'à entamer la chair corleonienne. Qu'il est bon de se perdre ainsi... Simple pensée pour le moment qui me laisse comme bercée sur un nuage de coton. Seul le raclement de gorge de la servante me ramène à la réalité.
Elle est là, elle n'attend qu'une chose : Que je m'habille, afin qu'elle puisse ressortir de cette chambre le plus rapidement possible. Il faut croire que la petite mise en garde à notre arrivée avait su toucher cette dernière. L'essentiel étant qu'ils conservent tous leurs places au sein du bal et de la cérémonie et qu'ils se confondent dans les murs, qu'ils les rasent si nécessaire, mais qu'ils servent à ce pourquoi ils sont toujours en vie.

D'abord le bustier qu'elle s'acharne à refermer avec force. Je n'avais jamais eu le sentiment d'être comprimée à ce point, sentant ma respiration se couper au fil des lacets du corsage tiré. Une sensation d'étouffement lorsque la taille se marque plus que de coutume, faisant ressortir le galbe parfait des monts féminins. Une gorge divinement dessinée réhaussant le tout, j'aurais presque envie de prendre une inspiration à faire craquer les liens du dessous. Mais c'est docile et mesurée que je m'assieds avec un léger vertige, car il me faudra - je le sais - quelques instants pour me faire à ce manque d'air nouveau. Vient enfin le moment où la jeune femme me présente la robe bleutée que j'enfile sans un mot, ni même un regard pour elle, me tenant simplement à un côté du lit baldaquin. S'en suit la coiffure dont la servante semble maîtriser l'art d'arranger les cheveux. Ses mains passent dans ma longueur, je ne me formalise même pas lorsqu'elle semble hésiter à toucher la mèche blanche. Comme si ça allait la brûler...
Doucement - alors que les mains servantes démêlent, lissent, attachent, nouent, tirent et bouclent - je m'abandonne à nouveau au flot de pensées en tout genre. Nous avions certes eu une drôle d'idée que d'inviter les amants de notre passé. Est-ce qu'il était vraiment conseillé de faire revivre le roman d'une histoire dont la page a déjà été tournée ? N'était-ce pas dangereux ? Mais, n'étions nous pas Corleone après tout ? Ce nom rime et flirte sans cesse avec maintes dangers, n'essuyant que très rarement l'échec. Ici, il ne pouvait en être autrement, il n'y avait pas de raison. Même si la raison n'avait pas vraiment sa place ici. Juste l'envie de nous amuser un peu. Encore. Juste un peu... Un peu trop.

Seul le masque qui passe devant mon regard me sort de cette torpeur et je suis méconnaissable. Même la mèche argentée a été camouflée à merveille. Elle a terminé, et je suis prête. Prête à affronter le monde et les invités, prêt à me mêler à la masse. L'enjeu en vaut la peine. Il y a, dans ce bal, une excitation toute nouvelle liée à diverses étapes :
- Allais-je reconnaître les invités masqués ?
- Nos anciennes conquêtes seraient elles parmi eux ?
- Allions nous, Gabriele et moi, nous reconnaître ? Il le fallait, car si à minuit lorsque la Lune atteint son sommet, nous ne nous étions pas reconnus et avancés vers le centre de la piste de bal, notre mariage serait caduque. Pas de mariage pour ceux qui ne savent pas se reconnaître dans l'adversité. Et j'ai envie qu'il me voit, qu'il me touche, qu'il me prenne pour femme. Envie de partager ce nom pour une éternité encore, laissant l'échec à celles qui l'ont rêvé et n'ont même pas touché cette possibilité dans leurs rêves les plus débridés.

Gabriele Corleone sera mien.

Et il est temps. L'heure est venue de quitter la chambre, non sans me faire stopper par la servante qui pose la main sur mon bras. Le sourcil haussé qu'on ne devine même pas, seul le corps tendu sous la main inconnue lui laisse le loisir de comprendre qu'elle n'aurait pas dû. Mais elle me retient, simplement, obstacle avec l'amusement.


- Ma Dame oublie ses chaussures...
- Mes... Non. Je ne les oublie pas. Je ne les mettrais pas. Je suis et resterai très bien ainsi. Reculez-vous...

Et sans même écouter la réplique servile, je prends la direction du couloir. Des chaussures. Quelle idée atroce ! Un cygne, aussi majestueux soit-il, porte-t-il des chaussures ? Si je me devais d'être gracieuse, je ne pouvais tolérer une paire de talons plus hauts qu'une échasse. Où passerait la grâce lorsque je me retrouverais en perte d'équilibre devant tous les invités, jupon par dessus la tête ? Et je reste tout de même la Mariée, celle qui - aujourd'hui - a le droit à quelques caprices. Le tout serait de trouver de bons cavaliers pour ne pas me faire marcher dessus... La robe longue faisant parfaitement son office, il me fallait juste jouer la carte de la prudence "petits pas".

Les marches sont descendues, non sans malmener la rampe d'escaliers menant au grand salon du château. Il fallait se faire à l'évidence que ce soir, ce serait le grand soir.
Ce soir, les destins se mêleraient dans un tourbillon jusqu'alors jamais entamé. Ce soir, nous oserons, car nous sommes les maîtres des lieux.

La musique s'élève dans la salle centrale et la grandeur de la décoration ne laisse en rien à désirer les palais des Roys les plus grands. Nous sommes mieux que des Roys et des Reynes, nous sommes nos dirigeants et notre peuple à fois. Pour nous, la soirée doit être unique, exceptionnelle. Des bougies par centaines ornent les chandeliers dorés, parsemant les pièces de lueurs arc-en-ciel lorsque leurs reflets se répercutent sur les pierres précieuses des lustres. Douce lumière pourtant bien chaude pour donner le ton de cette nuit enchantée. Il n'y aurait que le brasier pour unir nos vies, la soirée ne pouvait être que brûlante jusqu'à la beauté de présentation.

Serait-ce des personnes connues que j'aperçois ?
Peu importe, il fallait bien y aller et se mélanger sans crainte. Un regard vers celui qui ressemble à un courtisan, avant de perdre les azurs sur un couple de pirates identiques, et aussi une drôle de dame aux jambes.. étrangement velues. Les ours s'habillent donc ! Grande nouvelle !
Au hasard, j'avance et lance simplement :


- On dirait qu'il va y avoir de l'orage ce soir. La soirée risque d'apporter son lot de surprises, qu'en pensez-vous ?

Et que la fête commence...

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Diego_corellio
Ouai ben comme vous l’aurez compris on est arrivés.
Et maintenant on fait quoi ? Non parce que sérieux là avec Ni-Ni y manquerait plus qu’on s’tienne par le bras pour ressembler à un couple.
Ni-Ni… J’aime bien c’surnom. Puis j’suis sûr que si j’l’appelais comme ça, ça le mettrait en rogne vite fait bien fait. Et d’ailleurs… Je vais tester ça pas plus tard que tout de suite.

Hey Ni-Ni, on va pouvoir s’en donner à cœur joie mon vieux, ce soir faut qu’on profite et qui dit mariage Corleone dit « en mettre plein la vue » donc on va leur piller leur réserve de picole…
Bordel regarde la bas cet arbre … faut qu’on essaie d’se le fumer il a belle gueule !


Alors là pour ceux qui se poseraient la question, je n’ai quasiment rien fumé, ni bu, donc je suis disons… Presque sobre. Non mais en fait la plupart des gens n’arrivent plus à discerner lorsque je suis sous l’emprise de saloperie de quand je n’ai rien pris et que je suis frai comme un gardon.
Après avoir fini de zieuter l’arbre qui finira déplumé (ou plutôt défeuillé) je promène mon regard sur les convives à la recherche de non Corleone (non mais je les fuis juste comme la peste, parce que qui dit Corleone dit merdier, GROS merdier en perspective).

Bon mission numéro une chercher de la picole, chercher la mariée et éventuellement chercher à faire des conneries (on ne dirait pas comme ça mais j’ai vraiment vingt-six ans et pas seulement six).
Bon d’accord on la refait dans l’ordre, donc je dois chercher la mariée (enfin future, parce que rien n’est joué), chercher l’alcool et ensuite faire des conneries. Bon programme de soirée Diego !

Pour ce qui allait être de la reconnaitre parmi tout ce foutoir humain je doutais que ce soit facile.
Pourtant je ne savais pas encore que c’était elle qui justement venait en notre direction pour faire la conversation. Non, je ne le savais pas encore. Ce n’était bien sûr qu’une question de temps.

Mon regard se pose sur cette femme qui sort du château et avance.
Tenue grandiose.
Et unique pour sûr. Moulée à la perfection dans une robe bleutée si bien ajustée au corps de cette femme. Rousse de surcroit. Je ne sais si elle l’a fait exprès, mais cette couleur en apparence banale fait si bien ressortir celle de ses cheveux. Il faudra que j’offre à ma femme une robe de cette couleur, cela lui ira à merveille.
Elle s’arrête dans un mouvement de plumes qui tressautent. Ce mouvement me captive et alors à ce moment j’imagine sans mal à quoi elles pourraient me servir sur cette femme qui semble, derrière ce masque plutôt charmante. Puis à la différence de Niallan j’adore les rousses moi.

Rousse.
Ça fait tilte dans ma caboche.
C’est par là qu’il faut que je commence pour la retrouver. Faut que je capture toutes les rousses de la soirée pour trouver LA Rousse.
Et donc, je vais commencer par celle-ci.
Je fais quelques pas dans sa direction et me fige alors qu’elle parle. Cette voix putain…
Un frisson qui commence de l’échine, descend le long de l’épine dorsale avant de se terminer dans les orteils.
Le même que lorsque j’avais reçu l’invit’ au mariage.
Une sensation qui ne pouvait signifier qu’une chose. Une seule.
La Nordique.
Non non tu fabules mon pauvre diego ! T’es pas veinard au point de mettre la main dessus si vite ! Oublis, finalement t’avais du plus fumer que de raison.
Finalement, je décide d'écouter ma conscience.

Aux mots que prononce l’inconnue, les lippes italiennes esquissent un sourire en coin – quelque peu charmeur je l’avoue - à l’adresse de l’inconnue.
Bah quoi ? Si je dois m’essayer à démasquer toutes les rousses du quartier autant se trouver un stratagème pour que je ne perde pas trop de temps avec ça !
Un pas de plus et me voilà face à la jeune femme.
Mes yeux cherchent ceux que leur interlocutrice alors que je lui réponds d’un ton badin :

Vous avez en effet raison, il y a de l’orage dans l’air. Et je pense, que nous serons tous très surpris de certaines choses… Ce mariage est loin d’être banal. De toutes manières, qui dit Corleone dit … « faire les choses en grand ».


J’avoue m’être rattrapé au dernier moment avant que certaines choses moins gratifiantes pour cette famille ne passent la barrière de mes lèvres.

Permettez … ?

La main d’albâtre de la jolie créature bleutée est saisie, puis effleurée de mes lèvres.

Voyez, parfois il arrive que tous les pirates ne soient pas des rustres.


Je dois dire que cette tenue m’allait comme un gant, même mieux. Chemise blanche déchirée sur pratiquement toute la longueur du torse, dévoilant sans pudeur aucune celui-ci, avec, un médaillon autour du cou et venant cogner contre le poitrail, grandes bottes noires, des braies moulant la taille et les cuisses, tricorne sur la tête. La peau naturellement mate m’avait évité la corvée barbouillage et enfin, sur nos yeux un masque de soie noir sans fioritures inutiles, soulignant les yeux d’encres.
Maintenant, restait plus qu’à découvrir qui était cette jeune rousse et passer à la suivante.

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Fleur_des_pois
Que la mariée soit en retard, cela pouvait passer. C'était comme une tradition en ce bas monde. Mais que l'officiante manque la cérémonie... Ce n'était certes pas convenable. Pourtant Gaia Corleone ne faisait même pas mine de se presser. Si elle l'avait fait, elle n'aurait pas pu arborer cet air de suffisance supérieure, ni éprouver le plaisir de savoir qu'elle était attendue.
Ce qui expliquait qu'elle se tenait toujours devant le miroir, à s'observer avec attention. Elle ne cherchait pas, comme tant d'autres femmes indignes de sa considération, à se rassurer sur sa beauté. Gaia savait pertinemment qu'elle était belle. Qu'elle l'était trop. Car même si dans ses rares moments de bonté, elle pouvait convenir que certaines femmes étaient dotées de beauté, il était clair qu'elle n'avait jamais pensé qu'aucune d'elle ne puisse l'égaler. C'était ridicule.

Vêtue d'une robe blanche qui mettait en valeur ses formes généreuses, elle avait choisi pour déguisement la parure déifique de Perséphone, épouse d'Hadès. Rien de moins. Après tout, elle était naturellement au-dessus de toutes femmes, pourquoi aurait-elle alors porté les atours d'une personne commune ? Non, la tenue de déesse lui seyait comme un gant. Une ceinture faite de tissu d'or lui enserrait la taille, soulignant la finesse de sa silhouette. Une épaule dénudée sur laquelle cascadait lourdement sa chevelure d'ébène, elle-même agrémentée de ruban doré, sa jambe droite dévoilée par la fente de la « jupe »... Ses petits pieds chaussés de sandales d'or... Elle était sans conteste absolument magnifique.
Mais elle ne portait pas de masque. Elle s'était contentée de répandre sur son minois de Lutin de la poudre d'or, et de cercler ses yeux de khôl, de sorte que son regard brun ressortait admirablement. Ses lèvres ourlées étaient colorées d'un rose foncé, en parfaite harmonie avec son teint mat.

Enfin décidée à se rendre sur les lieux du mariage, Gaia laissa ses chiens derrière elle, et prit le chemin qui la mènerait tout droit jusqu'aux autres invités. De sa démarche dansante, la Fée se faufila bientôt entre les invités, son éternel sourire moqueur aux lèvres. Elle daignait se confondre parmi la foule, voilà tout. Fleur était une reine, et si ce n'était la reine du monde, au moins était-elle celle des orgueilleuses. Pour elle, le monde se divisait en deux catégories. Celle qui achetait ses poisons, et celle qui en faisait les frais. Et les deux catégories souvent se mélangeaient, pour son plus grand plaisir, et l'enrichissait encore davantage. Le monde, finalement, n'était qu'un ramassis d'idiots et de truands, dont aucun n'avait sa classe et son doigté dans l'art de supprimer en peu d'effort le plus grand nombre des demeurés congénitaux qui souillaient la pauvre Terre qu'elle était obligée d'embellir à elle seule. Triste sort.
Faisaient exception à cette réalité tout gaiaienne les membres de sa famille au grand complet, plus deux ou trois privilégiés, dont était à jamais exclu celui qui pour un temps lui avait servi de mari, et servi fort mal, d'ailleurs.

Les autres étant costumés, elle ne pouvait logiquement pas connaître leur identité. S'emparant de ses doigts fins d'une coupe de Champagne qui passait par là, elle laissa son regard dériver, passant sur les inconnus pourtant connus qui se pressaient non loin d'elle. Lâchant un soupir, elle trempa les lèvres dans l'alcool. Elle était honorée au possible de son rôle pour la soirée. Unir deux êtres qui s'aimaient, voilà qui était beau. Elle pour qui l'amour n'avait été qu'un fiasco, elle se demandait si elle était finalement la personne adéquat pour lier Daeneryss et son cousin. Mais après tout... Faire une bonne action lui porterait peut-être chance ? L'avenir le lui dirait.
Elle vida son verre d'un trait, et le fourra dans les mains d'un homme à l'œil caché d'un bandeau, dont les cheveux étaient couverts d'un foulard.
Elle avait hâte de commencer.
Niallan
[Karen s'en fout
Elle est libre elle est libre
Karen dit qu'elle sera une star
Couche avec des connards
Elle dit qu'elle fera des envieux*]



Karen c’est Fleur. Du moins aujourd’hui. Je n’ai même pas peiné à la reconnaître puisque c’est la seule assez vaniteuse pour se ramener avec une tenue de déesse dans le sens littéral du terme et éclipser de ce fait la mariée. Même si elle avait daigné mettre un masque, je l’aurais reconnue, pour sûr. J’esquisse un sourire et détourne le regard du magnifique spectacle qu’offrent ses cheveux noirs s’improvisant cascadeurs sur son épaule. A la place, je regarde mon pote qui, encore une fois, me fait douter de son état d’ébriété. Sourcils arqués, tête penchée sur le côté, je répète le surnom qu’il m’a attribué comme pour mieux l’assimiler.

Ni-Ni ?

La tronche que je tire n’a pas l’air de le faire tilter plus que ça puisqu’il poursuit sa tirade. Je pourrai le reprendre et lui dire que non, Ni-Ni, c’était AVANT. Que maintenant c’est Niallan ou Champion. Mais c’est qu’il cause stratégie le bougre et quand il s’agit de picoler et fumer, il m’arrive de reprendre tout le professionnalisme qui me caractérise épisodiquement (en moyenne une fois tous les deux mois durant deux secondes et le quart d’une autre). Je plisse les yeux, analyse l’arbre et acquiesce. Un bon arbre, une belle gueule.

Tu as raison l’ami. Il faudrait commencer par tailler les branches du dessus et puis…non, on devrait d’abord essayer les feuilles. On commencerait par les tremper dans l’alcool et… Non mais tu m’écoutes ?!

Visiblement non. Monsieur semble totalement obnubilé par la rousse qui vient de faire irruption. Et si c’était elle, la fameuse Dae ? Elle porte un masque mais elle a l’air plutôt jolie pour une rousse, bien foutue en tous cas. Et si c’est elle alors c’est avec grande joie que je le laisse m’abandonner dans nos projets verdoyants non pas parce que j’ai envie qu’ils parlent souvenirs et vivent une magnifique histoire d’amour avec marmots à la clé mais parce que je sais que ce cher Gabriele portera très bien les cornes. Un bœuf, je vous le dis. Un gros bœuf bien con qui…
Haussant un sourcil, je me tourne vers celle ou celui qui m’a pris pour un larbin. Tiens, mon ex-femme. Comme c’est étonnant. Plusieurs options s’offrent à moi. Je peux soit me griller stupidement soit me barrer tout aussi stupidement soit…jouer un peu avec elle. A votre avis, quelle option choisira le grand gamin que je suis et assume être ? Affichant un sourire affable, je toussote et modifie légèrement le timbre de ma voix.

Excusez-moi, très chère Perséphone, mais la moindre des choses lorsqu’on donne un verre vide à quelqu’un c’est de lui en servir un plein par la suite.

La connaissant elle me dira que l’épouse d’Hadès ne s’abaisserait pas à cette « servitude » mais sait-on jamais, peut-être que le rôle d’officiante lui procurera un excès de bonté. Et puis, j’ai parlé sans la regarder dans les yeux alors cet azur dans lequel ses yeux bruns s’accrochaient souvent, elle ne l’aura pas reconnu.


*Mika - Karen

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Fleur_des_pois
La Fée se figea à l'interpellation. Lentement, elle fit volte face, les lèvres pincées comme si elle avait avalé une gorgée d'acide. Elle détailla d'un œil glacial l'individu qui osait lui réclamer un verre. Elle esquissa un sourire. Courageux, mais pas téméraire. Il lui parlait, mais ne la regardait même pas. Gaia en déduisit aussitôt qu'il ne s'agissait pas d'un Corleone. Les Corleone ne baissaient pas les yeux. Même devant Deos ils gardaient la tête haute.
Fleur revint sur ses pas, ses hanches se balançant sous le tissu immaculé de la robe. Elle passa la langue sur le fil de ses dents blanches. Cette carrure... Elle avait déjà vu l'homme quelque part. Elle posa un doigt inquisiteur sur l'épaule du pirate, effleura sa joue du bout des doigts. Ce nez... Cette bouche... Gaia se mordit la lèvre inférieure. Se pourrait-il que... Mais non. Aucun risque. Elle chassa aussitôt l'idée ridicule qui lui était venue. Malgré tout, si elle avait vu juste... Ce serait facile à vérifier. Il suffisait qu'elle l'isole, qu'elle lui parle.
Le Lutin se planta devant l'invité, se saisit délicatement du verre, adressa un sourire énigmatique à l'homme, et cracha dedans.


Vous voilà satisfait ? Il est plein à présent.

Fleur éclata d'un rire cristallin, avant de glisser son bras sous celui du pirate. Elle l'entraina sans un mot, toujours hilare, vers le buffet qui proposait boissons et mêts divers et variés. Elle se saisit d'un verre de vin aux épices, qu'elle échangea contre la coupe vide.

Voici votre vœu comblé. Trinquons-nous ?

Elle-même s'empara d'un verre, et fit tinter délicatement le bord contre celui du pirate. Sa main libre vint prendre celle de l'homme. Son index virevoltait de-ci, de-là, suivit la ligne de sa mâchoire, l'arrête de son nez, le contour de sa bouche. La Fée sentit son estomac se contracter. Elle avait dessiné ce visage. Et plus d'une fois. L'Ortie cependant refusait d'y croire. Ou plus exactement, décida de faire semblant. Semblant de ne pas savoir - ou d'émettre des suppositions. Elle allait jouer le jeu, le laisser croire qu'il menait la danse, et attendre le bon moment pour changer les règles.

J'ai l'impression de vous avoir déjà vu. En tout cas, je sais que vous savez qui je suis, fit-elle en agitant un index sous son nez. Même si je vous trouve un peu inconscient d'accepter, et même de réclamer, un verre venant de moi.

Gaia lui décocha un sourire amusé. Même si elle avait des doutes quant à l'identité de son interlocuteur, elle ne pouvait pas s'empêcher de vouloir se rendre encore plus attirante que d'ordinaire. Non pas qu'elle désire particulièrement renouer avec lui - ses multiples trahisons lui laissant toujours un goût amer en bouche. Mais elle désirant avidement le faire retomber entre ses griffes, ne serait-ce qu'un soir, pour faire étalage de tout ce qu'il avait perdu et ne retrouverait pas. Et tous les moyens étaient bons, après tout.
D'un geste parfaitement étudié mais si pratiqué qu'il en était devenu naturel, la Fée rejeta en arrière ses longs cheveux bruns. Du plat de la main, elle lissa le tissu de la robe, accentua légèrement le décolleté, réajusta la ceinture, fit tournoyer autour de ses petits pieds l'ourlet de son costume. Elle avait l'air légère, aérienne, toute prête à s'envoler. Elle leva les yeux vers lui, lui adressant un large sourire.


Eh bien, j'ai été ravie de discuter avec vous, lança-t-elle gaiment. Je ne vais pas vous importuner davantage.

L'Ortie fit volte-face avec grâce, espérant peut-être qu'il cherche à la retenir. Mais déjà son pas léger la guidait vers un autre, qu'elle n'aborda pas mais observa avec attention, se demandant qui pouvait être le brun au catogan vêtu de blanc, tout en jetant de fréquents regards derrière elle. Oserait-il jouer le jeu jusqu'au bout ?
Gabriele.
Il est plus que temps de me mêler aux autres. Dans ma tenue de gladiateur, je descends les marches qui me séparent des autres invités arrivant petit à petit. Mon regard d'habitude si perçant se pose sur chaque personne, invitée, indésirable, ou juste simple inconnu arrivé là par hasard. Pouvait-on réellement arriver par hasard à un mariage, qui plus est un mariage Corleone ? Je détaille chaque costume, me demandant qui peut bien se cacher derrière les masques, savamment travaillés pour certains, légers et frivoles pour d'autres. Je les admire ces costumes qui montrent toute l'inventivité dont ils ont pu faire preuve. Il y a du monde, je ne m'attendais pas à tant, et finalement je peine à reconnaître quelqu'un dans cette abondance de visages et de traits qui me sont plus ou moins familiers.

Ça ne me dérange pas. Je dois de toute façon me fondre dans la masse. Si une personne me connaissant, me connaissant vraiment, j'entends, me regardait dans les yeux, sans doute me reconnaîtrait-elle. A moins qu'elle ne confonde avec mon jumeau. Mon tout si semblable que je venais de voir arriver en échangeant un large sourire. Le costume ne trompe pas, il a fait ce que je lui ai demandé, et cette silhouette ne trompe pas, c'est la même que la mienne, et je pourrais la reconnaître entre mille. Mon frère, mon Double que je n'avais plus vu depuis des mois, a fait l'effort de venir à mon mariage, et qui plus est il a respecté ce que je lui ai demandé. La partie promet d'être beaucoup plus épicée à présent. Qui voudrait reconnaître Gabriele Corleone devra prendre le risque de tomber sur Alessandro. Ainsi habillés, rien ne peut nous différencier. Quelques pas de plus, et je suis dans ses bras, lui donnant l'accolade fraternelle qui nous avait tant manquée.


« - Mi sei mancato fratello*...A nous de semer le trouble dans l'esprit des invités maintenant. Bois, mange...Amuse-toi. »

Une pression sur son épaule, et je m'écarte de lui. Avec un clin d'oeil, je me refonds dans la masse. Je sais qu'il jouera son rôle à merveille, il ne peut pas en être autrement. C'est mon frère après tout, et dans nos veines coule exactement le même sang.
Les convives m'entourent, pourtant je ne m'attarde pas sur eux. Bien sûr, la présence d'une femme poilue comme un ours en plein hiver a le don de me rendre curieux. J'observe et j'ai du mal à mettre une identité là-dessus. S'il s'agissait réellement d'une donzelle et bien...La pauvre. Mais à mon avis, c'était plutôt là un homme qui a voulu laisser s'exprimer son côté féminin. Ahem. Au moins, on peut dire que c'est plutôt original. Ça a le mérite d'intrigué. Oui. Je suis des plus perplexe face à ça. Heureusement pour moi, mon trouble est bien vite dissipé par un cri qui surplombe le léger brouhaha qui règne, assourdi par les musiciens faisant leur œuvre.

Mes pas se dirigent vers l'origine de l'appel. Le Padre s'est trompé de quelques heures, les invités sont déjà là. La fête est commencée. Mais je me fais un honneur de l'accueillir, puisque je le reconnais évidemment, indécemment beau et fier, la perfection faite homme. Comprenez, il n'y a que la perfection qui ait pu m'engendrer. La tenue qu'il porte m'est forcément connue, j'ai grandi dans la belle Verona. Tous les soldats qui y étaient en caserne portaient cette tenue lors des occasions quelques peu officielles. La fierté transparaît de mes prunelles lorsque je l'admire, perché sur sa monture, sa silhouette altière pas le moins du monde entachée par le poids des années. A presque quarante ans, mon père reste le plus beau des hommes de ce Royaume et des autres.
Ainsi resplendissant, personne n'aurait de doute sur son identité, même si une capuche dissimulait en partie le visage de mon divin géniteur. Mon sourire s'élargit, alors que je pose mon regard si similaire au sien directement sur lui, ne laissant aucun doute sur mon identité, encore affirmée par les quelques mots que je lâche en italien, avec mon accent si propre à ceux venant de Vérone et alentours.


« - Siate il benvenuto soldato. La festa è cominciata. *»

Un clin d'oeil, et je m'en retourne vers les autres invités. Si je restais trop à côté de lui, l'on finirait forcément par faire le lien et me démasquer. A nouveau, je me fonds dans la masse, je retourne me mêler à toutes ces personnes, connues et moins connues, que j'essaie à présent de reconnaître. L'émeraude se pose sur un chat qui passe par là. Un chat que je reconnais immédiatement, pour le voir toujours dans les pas de ma protégée. Ma petite Lili.
Je la reconnais. Elle n'a pas vraiment changé, il faut dire. Elle fait juste plus...enfant, dans cette tenue. Plus fragile. Je lève instinctivement le regard vers le ciel, persuadé que les matriarches passées nous observent et veillent sur nous. Prière silencieuse pour qu'elles veillent sur cette enfant qui a dû grandir trop vite. Surtout toi, Rodrielle...Toi que nous avons tant aimée. Je passe et pose une main sur son épaule. Elle reconnaîtra sans doute là mon contact caractérisé. J'aurais aimé l'embrasser doucement sur la tempe, comme à mon habitude, mais avec mon casque, c'est impossible. Nous nous en passerons pour le moment. Deuxième acte. Je me dirige vers le bar pour écluser une soif montante indescriptible, et me retourne pour faire face à deux belles fleurs, ou plutôt à un papillon et à une étrange femme bleutée. La voilà ma veine, elles doivent avoir soif. Je me mets en tête de leur servir deux verres de ce qu'on peut trouver sur le buffet à disposition.

« - Ave. Vous avez soif, peut-être ? »

L'accent n'est pas franchement français. Je me trahie quelque peu, avouant ainsi que je suis forcément l'un des Corleone de la fête. Mais de là à deviner qu'il s'agit là du marié ? Non. Impossible. Je cache bien mon jeu, et je pense pouvoir lire dans le regard de ces deux femmes que ni l'une ni l'autre ne me connaît. Voilà qui fait vraiment ma chance.
Ainsi je pourrais rester incognito tout en faisant connaissance, et continuer d'observer discrètement le reste du monde. Bien entendu, je reconnais ma cousine, Gaïa, aussi sublime que d'ordinaire. Non. Encore plus belle, si cela est possible. J'ai le temps de la détailler discrètement tout en servant le vin qui viendra étancher la soif du papillon et de son acolyte. Si elle est Perséphone, la déesse des Enfers, sans doute la plus belle femme que peuvent se vanter d'avoir dans leurs rangs les Corleone, c'est aussi la déesse de la Croissance qu'elle représente. Quoi de mieux pour une amoureuse des plantes ? Voilà un costume qui lui allait comme un gant. Et moi, avec mes atouts, suis-je plutôt Arès ou Apollon ?
Mon regard se repose sur les deux créatures féminines à qui je tends à présent les verres remplis, le sourire se fait charmant, et charmeur. On se refait pas, et il faut bien donner l'illusion de n'être là que pour ajouter encore des conquêtes à son tableau de chasse, pour ne pas montrer qu'il cherche en réalité celle qui sera sa femme pour le restant de leurs existences qui s'écriront bientôt au singulier.


*Tu m'as manqué
Soyez le bienvenue soldat. La fête est commencée.

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Niallan
C’est étrange cette petite musique à la con qui résonne dans ma tête quand elle me touche. Elle avait commencé soft : l’épaule. Mais rien que ça, j’avais frissonné. Je n’étais peut-être finalement pas prêt à la revoir, si proche et pourtant si loin de moi. Parce que, si elle me touchait, je n’en avais plus le droit et s’il me venait la folie de le prendre je risquais gros. Crever pour la toucher encore une fois. C’était beau, ça faisait rêver. L’amour plus fort que la mort. Mais ce n’était pas moi, ça. Alors je me suis contenté de sourire. Je n’ai pas essayé d’embrasser ses doigts quand ils ont effleuré ma joue, je n’ai même pas relevé les yeux sur elle quand j’ai senti les siens sur moi. Il fallait que je joue le rôle du parfait inconnu qui ne connait Gaia Corleone que pour ses poisons et autres méfaits. Je devais oublier son corps et la façon dont je le touchais pour me concentrer sur une discussion entre personnes civilisées. Et surtout, je devais faire foirer ce mariage. J’étais quand même là pour ça, sacré nom de Dieu !

Plein, plein… Je suis plutôt du genre à voire le verre à moitié plein mais je ne fais pas non plus dans l’aveuglement et votre crachat, si adroit fut-il, n’a pas tout à fait rempli ma coupe.

Là, voilà. Je me reprenais. C’est d’ailleurs avec un sourire extrêmement affable que je l’ai laissée glisser son bras sous le mien. J’ai ri avec elle mais pas de façon spontanée, histoire de modifier un rire qu’elle avait trop entendu pour ne pas le reconnaître. Je l’ai suivie jusqu’au buffet, m’emparant d’un petit poisson cuit qui avait l’air délicieux. Je l’ai englouti en attendant qu’elle échange mon verre contre un plein. Elle l’avait fait, finalement. Est-ce qu’elle aurait agi de la même façon si elle avait su qui était le pirate ? Si elle avait su que c’était moi, Niallan, son ex-mari ? Sûrement que non. Ou alors elle aussi, elle jouait.

A cette rencontre !

Trinquer, oui, ça, je maitrisais. L’usage voudrait qu’on boive à la santé des mariés mais je n’avais aucune envie que le Gabriele vive longtemps et Dae…Diego s’occuperait de sa santé. A sa façon. Quant à savoir si j’étais satisfait, eh bien pas franchement. Je n’imaginais pas que ça se passerait comme ça, je n’imaginais pas qu’elle aurait toujours cet effet-là sur moi. Rassurez-vous, j’ai bien remarqué son petit manège : ses sourires, sa façon de rejeter ses cheveux en arrière, de rajuster ses frusques. Je connaissais les femmes mais surtout je la connaissais elle. Je savais quand elle cherchait à séduire, à tenter. Je savais ce qu’elle était en train de faire. Et ça m’énervait, non pas parce que ça me faisait de l’effet mais parce qu’elle ne savait pas que c’était MOI qu’elle cherchait à séduire, elle séduisait juste un inconnu qui l’avait abordée. En gros, j’étais en train de m’auto-cocufier. Enfin, théoriquement non puisque nous ne sommes plus ensemble mais vous avez compris l’idée. Tout à mes sentiments contradictoires, j’ai mis un petit moment à lui répondre.

Oh, vous savez, le déguisement de pirate est franchement banal. Et puis de vrais pirates de ma stature c’est plutôt courant. Aussi, bien que je ne remette pas en cause votre…popularité, je ne pense pas que vous m’ayez déjà vu. Pour être honnête, c’est la première fois que je vous vois. J’avais juste entendu certaines histoires empoisonnées. J’agite le verre en souriant. A ce propos, vous avez raison, c’est inconscient d’accepter un verre de votre part.

Tellement inconscient que lorsqu’elle me fait comprendre qu’elle va me laisser, j’en prends un autre. C’est peut-être risqué mais honnêtement je doute que Fleur, aussi vile soit-elle, ait pris le risque de mettre la vie de sa famille en jeu. J’hoche ensuite la tête et la regarde partir. Je la regarde vraiment. Trop. Je ne rate rien de sa démarche et aucun des regards qu’elle lance en arrière. Finalement, je ne suis pas encore sevré d’elle. Je ne suis pas encore tout à fait guéri.

Eh, attendez !

Merde. J’aurais bien envie de me coller deux trois claques mais je risquerai de passer pour un demeuré. Maintenant qu’elle s’est arrêtée je n’ai d’autre choix que d’avancer, prendre une autre dose d’elle quitte à aller jusqu’à l’overdose. Je la rejoins donc d’une démarche assurée, prenant toujours bien garde à ce que mes yeux ne s’accrochent jamais aux siens.

J’aimerai savoir…pourquoi ne portez-vous pas de masque ? Ne faudrait-il pas que le faciès de l’épouse de ce cher Hadès soit caché ? Certains craignent peut-être les enfers, ici…

En tous cas pas moi qui me suis approché suffisamment de toi pour effleurer ta joue et te sourire. Et, comme je n’ai pas pu résister, j’ai croisé ton regard l’espace d’un instant. Rien qu’un instant et pourtant mon cœur a raté un battement. Enfoiré de sentiments !
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Daeneryss
Je ne mentais pas lorsque j'annoncais que la soirée serait pleine de surprises. Les Corleones aiment en effet faire les choses en grand et pour le coup, je ne délogerai pas à la règle. La somptuosité de l'endroit, la musique environnante, les mets et boissons.. Tout avait été choisi avec une extrême précaution. Sans oublier les jardins à perte de vue avec le labyrinthe en leur centre, mais surtout dans le courant de la soirée, la chasse à l'homme que nous avions organisée. Pas de demi mesure ici, l'amusement battrait son plein et tous se feraient plaisir. Et puis, un mariage Corleone sans une goutte de sang ? Jamais. Du moins, pas dans ma conception de la chose.
Tout devrait être parfait et riche en rebondissement. Agréable et distrayant.

Comme ce pirate...
Mes pas m'avaient guidé sans même avoir calculé véritablement la cible. Se confondre était chose commune dans un bal masqué, se mélanger aussi.. A n'importe qui. Et pourtant, le destin venait de mettre le petit coup de pouce, se mêlant de la partie. Sans même m'en douter, c'est vers l'homme que j'avais aimé cinq années plus tôt que je venais de m'arrêter. Coïncidence ? Peut-être. Mais ce serait bien la seule, car il fallait forcément que je m'avoue que si je l'avais invité ce soir, c'était bel et bien dans l'espoir de le revoir. Juste un peu. Pas grand chose. Renouer avec le passé peut parfois nous aider à avancer dans le futur. Comme une barrière à sauter, une épreuve à surmonter. Si le passé restait à sa place, le futur ne pourrait être que spectaculaire.

Alors d'où me provient cette sensation que le pirate ne me soit pas si inconnu...?


- En effet, faire les choses en grand, c'est ce qu'ils aiment. Vous semblez bien les connaître. Un lien particulier avec l'un d'entre eux ? Ne vous sentez pas obligé de répondre, j'aime simplement parler. Et nous sommes là pour nous amuser n'est ce pas ?

Pourquoi ma voix s'est elle mise à trembler sur les dernières intonations ? Mon corps chercherait il à me faire voir ce que mes impressions se refusent ? Ce timbre envoûtant, comme une mélodie déjà bien connue. Ce sourire qui s'étire à faire rougir les nonnes, mélangé à cette assurance... Joyeux cocktail de saveurs qui semblent crier " Ne vois tu pas, Dae ?"
Pourquoi voir, quand son toucher offre une perspective toute autre. Ses lèvres sur ma main pourraient être une gifle en plein visage si la caresse n'était pas aussi douce en ressenti, si électrique aussi...
Il est temps : de sourire mais aussi de reprendre les directives de la partie qui semble se jouer entre le Pirate et moi. Ce soir, pas de limite dans le jeu de chasseur. Pour s'amuser, il faut oser et ne pas se dégonfler. Face à chacun de nous s'offre des souris de choix, restent aux félins que nous sommes le luxe de nous en repaître.


- La vie ne m'a jamais offert l'opportunité de croiser des pirates. Et pourtant croyez-moi, j'ai fait de très belles rencontres dans ma vie. Certaines furent même...

Suspendre ma réponse semble tout à fait adapter. Pour deux choses : la curiosité n'est pas toujours un vilain défaut. Et aussi parce que stopper mes mots pour soutenir les yeux d'encre, m'y confronter.. semble être une réponse tout aussi appropriée. S'il veut savoir, qu'il questionne. J'ai besoin d'entendre encore cette voix, besoin de vérifier que l'accoutrement qui lui va comme un gant, décèle bien celui que je crois qu'il est. Est-ce un crime que de vouloir vérifier ? L'erreur est humaine, je pourrais me tromper si facilement. Dans tout ce monde, il aurait fallu comme un miracle pour...

- Si votre éducation n'est pas à revoir, j'aimerais la pousser plus encore. Les pirates savent ils danser ? Dans tout ce monde, et cette musique, il serait dommage de ne pas en profiter.

Court est l'instant où je me permets de presser son bras pour l'entraîner sans vraiment lui laisser le choix. Je suis la mariée après tout, pour ce soir je m'octroie tous les droits. Et s'il est celui que j'espère qu'il soit...
Mon cœur tambourine à cette simple pensée. Mais pourquoi ?! Question bête, à laquelle j'ai bien évidemment la réponse, même si je ne la laisse pas m'envahir.


- Venez...
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Diego_corellio
Elle parle, elle a l’air à l’aise ce qui me fait penser que ça ne peut tout simplement pas être la femme que je cherche, pourtant sa voix, son physique me rappelle inexorablement le souvenir d’une gamine que j’avais aimé.
D’un coup je me suis demandé ce que je foutais là au beau milieu de ses gens que je n’aimais pas à draguer une inconnue dans le seul but d’en retrouver une autre. Parce qu’au fond nous étions des inconnus. Des inconnus qui s’étaient plus. Trop surement. C’était malsain.

Un instant la tentation est forte de foutre le camp. Puis un coup d’œil à Niallan, à la fête et à la rousse me décident à rester dans le seul espoir de la croiser rien qu’une seconde.
L’attention est reportée sur la beauté bleue qui me fait front, elle questionne comme le font toutes les femmes. Pourquoi je suis ici et le lien. Soit je mens sois je dis la vérité. Le dilemme est tendu, j’hésite beaucoup. Révéler ou ne pas le faire.

J’suis là pour profiter d’la fête, une réception en grandes pompes ça ne se rate pas surtout vue ce qui figurait sur l’invit’… ça promettait de donner.

Voilà comment j’ai répondu en partie à sa question. Elle sait que je suis un invité et pas un de ces pauvres gens qui vont taper l'incruste. Non j'ai reçu une invitation.
Mais juste en partie. Elle me prendra peut-être pour un fou ou un con ou les deux mais je m’en tape, je ne cherche pas à la faire passer dans mon plumard celle-là juste à lui faire cracher son nom pour vérifier qu’elle n’est pas celle que je veux.

Elle parle encore. Mais ça ne me gêne pas parce que je n’ai pas envie de faire la conversation et qu’elle la fasse à ma place m’arrange.
Diego va falloir que tu mettes un peu plus d’entrain avec cette demoiselle sinon tu t’en sortiras jamais.
La bonne conscience se fait entendre et il ne m’en faut pas plus avant de retrouver mes esprits et mon but par la même occasion.
Et puis cette phrase qu’elle laisse planer entre nous … elle m’intrigue et quand une femme m’intrigue il ne m’en faut pas plus pour vouloir creuser et mettre son âme à nu pour qu’elle n’ait plus de secrets pour moi.

Profitez donc d’en avoir un sous la main pour découvrir ces hommes …
Certaines furent mêmes ?


Le sourire se fait charmeur et encourageant pour qu’elle poursuive, à cet instant je crève d’envie qu’elle me déballe ses secrets, même si je ne la connais pas et que je les aurai oubliés demain, je me sens proche de cette femme

Dites-moi tout …


Ces quelques mots sont sussurés à son attention. Méthode spéciale Corellio pour faire craquer une dame, et je vais pouvoir vérifier pas plus tard que tout de suite si niveau drague je ne me suis pas un peu rouillé depuis mon mariage avec ma femme.

Nos regards sont rivés l’un a l’autre comme quelques années plus tôt alors qu’il faisait si chaud dans ce pré qui accueilli la naissance et le passage d’une fille au statu de femme.
Le regard en dit long sur la personne. Le souffle dans ma gorge se coince et soudain je suffoque, j’étouffe dans ce déguisement pourtant aéré, parce que certaines choses ne trompent pas, et certaines choses, surtout ne s’oublient jamais. Ses yeux, pour le nombre de fois où j’y ai sombré dedans, je n’ai pu les oublier. Il aura suffi de ce regard pour me dire que ce soir la chance est avec moi et qu’à la première rousse que je croise c’est la bonne. Et maintenant ?

Elle veut danser, alors je suis aux ordres de la princesse, nous allons danser, mais cette danse ma chère ne ressemblera en rien au modèle de danse vertueuse que tu connais.

Si mon éducation est à revoir, je vous mets personnellement en charge de me corriger, les pirates savent danser, mais mieux que cela ils n’écrasent pas les pieds de leurs partenaires … quand ils les apprécient. Seulement.

La taquiner comme au bon vieux temps. Comme avec cette brindille. Parce que c’est à cause de cette brindille que tout avait commencé.
Je veux qu’elle me reconnaisse, je veux qu’elle comprenne qui je suis. Je veux qu’elle lise dans mes yeux que rien n’a changé. Que mes sentiments pour elle au lieu de s’éteindre comme ils auraient du n’avait fait que croitre.

Ma main vient alors trouver place au creux de ses reins, légère, effleurement innocent alors que je l’entraine pour danser. Une fois arrivé, mon bras enserre sans ménagement sa taille et l’attire d’un mouvement bref contre mon torse dans une proximité indécente. Nos mains se joignent et les bras se tendent pour l’entrainer dans un rythme que je ne connais que trop bien, jouant sur la musique, corps qui vont et viennent.
Alors que je la fais tournoyer, que je l’éloigne pour mieux la coller contre moi, pas une seule seconde mon regard ne se défile, yeux rieurs autant que les lèvres qui sont retroussées en un rictus taquin et enjôleur.

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Daeneryss
Si l'on m'avait dit que le hasard faisait souvent bien les choses, je ne l'aurais pas cru, faisant partie de celles qui aiment vérifier par elle-même la véracité de bien des faits. Il est étrange cet homme, parlant comme si il avait le feu aux fesses, chose qui serait sans doute amusante et distrayante. Surtout pour mon mariage. Je penserai, plus tard, à brûler quelqu'un pour mieux parfaire l'amusement de l'assemblée. Mais pour l'heure, il va de soi que je suis des plus attentives quant au pirate qui me fait face. Du sourire qu'il m'offre au regard qui s'accroche au mien, je ne peux que percevoir de l'assurance, mais aussi autre chose. Quelque chose que je ne saurais définir par la complexité que peut offrir un regard. Si les yeux sont le miroir de l'âme, il est évident que cet homme brûle de l'intérieur tant l'incandescence de ses yeux sombres est déstabilisante.
A moins qu'il ne s'agisse de mon esprit joueur, qui se plait à se moquer de moi, m'emportant dans les limbes d'un questionnement sans fin. Qui est-il ? Une invitation ? Du, ou de la mariée ? Etant donné que je n'ai pas envoyé moultes parchemins, ne connaissant que peu de monde en France, j'aurais aisément fait le tour des potentiels invités de mon côté, mais j'aime cette part de mystère qui plane au dessus de nous, envoûtant les airs comme la musique qui s'élève non loin.
A moins que...


- Serait-ce pousser le vice que de vous demander de qui vous avez reçu l'invitation ? Il y a tellement de monde ici que je présume que les mariés n'ont pas été les seuls à en envoyer.

Ai-je pour autant réellement envie de savoir si je suis bien celle qui a scellé le parchemin ? La respiration légèrement en suspend, je ne peux retenir un sourire emprunt de nostalgie lorsque mes pensées s'égarent vers celui qui m'a chavirée il y a plusieurs années. Ici, au beau milieu des Corleone, j'avise cet "inconnu" qui pourtant me parait familier au point de vouloir qu'il soit Lui. Celui qui a fait de moi une femme il y a cinq ans, celui que j'aimerais trouver derrière cet accoutrement au point de trouver des ressemblances avec l'homme que j'ai aimé si fort que la simple pensée à son égard suffit à me rendre tourmentée.
Penchant de peu la tête sur le côté, je prend le ton de la confidence tout en m'approchant, de manière à ce qu'il constate que seul lui est le destinataire des mots qui suivront.


- Avez vous déjà fait des rencontres si magiques qu'aujourd'hui encore vous ressentez leurs effets ? Si intenses qu'elles vous marquent au plus profond de vous...

Au sourire offert, il ne peut que comprendre que moi, ça m'est arrivé. Oui, j'ai été marquée par la magie d'un amour que j'ai vu s'en aller au détour des chemins, et sans cet égarement de nos destinées, sans ma peur de lui avouer que mon coeur ne battait que pour lui, je m'en suis allée. Sans lui, je n'aurais pas rencontré Gabriele, sans lui, je n'aurais pas connu le bonheur d'aimer à nouveau. D'aimer, au point de me donner corps et âme.

Et à cet instant, mon corps ne m'appartient plus vraiment. Car si j'ai été l'instigatrice de la danse, la façon qu'il a de me faire tournoyer, de m'amener à lui, de me faire virevolter.. est quelque peu déstabilisante. Chaque fois, je ressens sa main presser le creux de mes reins, alors que nos regards se confondent au point que mes joues se teintent. A chaque pas, le doute qui pèse si lourd en moi semble se dissiper, avec lui le mal de ventre installé par la proximité d'un éventuel trouble-fait. Car qui voudrait profiter de moi, puisque personne ne sait que je suis la mariée, si ce n'est celui dont je redoute la venue autant que je la souhaite ?
C'est drôle, jusqu'à présent, je m'étais persuadée que je ne savais pas danser et pourtant, menée par lui, je me retrouve en train de flotter sur cette piste, oubliant un peu que nous ne sommes pas les seuls danseurs et je me focalise sur sa voix. Cette voix.. chaude.. envoûtante..
Sa voix...
Certainement que le trouble se lit sur mon visage, alors que je comprends que celui qui m'a aimée est venu. Il faut que je sache, que je vérifie qu'il est bel et bien là, que je ne laisse pas mon coeur s'emballer au point de dérater et que je ne sombre pas dans une folie que je ne comprends pas moi-même.


- Je dois être chanceuse.. vous épargnez les miens on dirait..
Et alors qu'il nous approche une nouvelle fois, c'est un murmure qui m'échappe
- Vous avez quelque chose.. dans le cou..

Et c'est maintenant que je prie... Comprendra-t-il, je l'ignore mais l'espère très fort, car une chose est sûre : ce n'est pas parce que les amants furent invités que l'idée était cautionnée par le restant de la famille. Et être au milieu d'un nid de Corleone, il doit y avoir mieux. Enfin, moi je m'y plais après tout...
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