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(RP - Lédenon) A dada sur mon bidet...

Mounia
La blonde était descendue tôt aux écuries ce matin-là. Le défi était de taille puisqu'il lui fallait trouver le cheval parfait pour aider Estuardo à vaincre ses craintes et lui apprendre par conséquent à monter de manière convenable.

Elle avait passé les chevaux en revue, un à un, et s'était décidée pour un percheron. Placide, calme, un peu lourd mais pour débuter, ce serait parfait. Ils changeraient quand le moment du trot arriverait.

En sifflotant, elle avait préparé sa jument et le jeune percheron: brossage, curage des fers, rebrossage pour le plaisir. Puis le tapis, la selle, tranquillement. Les montures se laissaient faire, apaisée par le chant doux de leur propriétaire.

Deux heures après, enfin, la blonde les sortaient et se dirigeait vers le pré. La jument, parti aussitôt au galop de joie, le percheron se contenta de brouter.

La blonde dirigea son regard vers la route qui menait à Nîmes. Ne manquait plus qu'Estuardo.

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Estuardo
- Non! Yé n'irais pas!

Du haut de sa trentaine et très malgré sa barbe tout-à-fait masculine, Estuardo avait répondu d'une voix de gamin. Le pauvre gosse (le vrai gosse) qu'était le fils de la Marie, en était un brin incommodé, ne sachant pas si la réplique lui était destinée ou pas. Le Jean (le gosse, donc), du haut de ses sept-huit ans, regardait le forgeron piétiner et continuer à forger. L'air pouvait se couper avec un couteau, tellement l'atmosphère dans la Forge Sans Nom de Nîmes était tendu entre l'Aragonais et son tout jeune presque apprenti.
Pourtant le mioche n'avait rien fait, il avait juste eu l’indélicatesse de rappeler à son maître le rendez-vous de la journée au château de Lédenon. Le silence commença à peser sur le bambin, tandis qu'Estuardo s’acharnait sur un un bout de fer qui était destiné à devenir une épée. Mais ses coups étaient tellement colériques que Jean savait qu'il devrait fondre de nouveau le fer. Jamais une épée en ressortirait de cette lame avachie et maltraitée. Et Estuardo continuait d'ignorer royalement le pauvre enfant.


- J'pourrais aller là-bas prév'nir d'vot'absence. Dir'qu'z'êtes malade, qu'qu'chose comm'ça...

Le *cling cling* (qui, à ce moment-là, ressemblait plutôt à un *SHPLEF-SHPLEF*) du marteau sur le métal s'arrêta net. Estuardo ne fit même pas l'effort de se retourner.

- Ouais! Vas donc dire ça. Dis qué y'ai la grippe d'Alexandrie ou quelqué chose! Invente! Yé n'irais pas!

Le "pas" fut ponctué par le renouvellement du martèlement sur le fer difforme. Jean se fit tout petit. Jamais, peut-être, il avait connu un Estuardo si énervé, et il ne comprenait pas du tout d'où pouvait lui venir cette colère. Ce n'était quand même pas si compliqué ni si mauvais d'aller passer la journée dans un magnifique castèl, accompagné d'une Dame et de beaux chevaux. Et au pire, ce n'était quand même pas si grave d'annuler un rendez-vous. Ce que le gosse ne savait pas encore, c'était qu'Estuardo, dans sa couardise, détestais accepter ses torts et ses peurs. Alors, il s’énervait. C'était quand même vachement plus simple.

Jean pris alors une cape délavée, qu'il noua sur ses épaules, car le matin était encore frais. Et s'apprêta à quitter discrètement la forge, se sentant absolument chanceux d'avoir un bon prétexte pour flâner, s'éloigner d'un aragonais insupportable, et visiter un castèl. Peut-être même pourrait-il parler directement avec la Dame de Lédenon, et peut-être que celle-ci lui offrirais un gâteau pour son énorme peine d'être allé jusque là-bas. Il s'en léchait déjà les babines.


- Non! J'irais!

S'il avait osé, Jean aurait maudit et juré, et aurait fait la morale à Estuardo, comme quoi même Rose, la fille de Gertrude, était moins inconstante que lui, et si ça ne lui faisait pas honte, quand même. Mais l'enfant n'osa pas. Il vit seulement disparaître devant lui l'image des gâteaux roses que la Dame de Lédenon allait lui offrir.
Estuardo, lui, lâcha le marteau et se lava les mains.


- Apportes ma chemise. La mauve.

Il était torse nu, et Jean, d'un pas désespéré devant les promesses évanouies, laissa tomber sa cape sur une chaise et apporta ladite chemise.
Après quelques brèves préparations (qu'Estuardo tenta de faire durer le plus longtemps possible sans réellement y parvenir), l'homme quitta sa forge et se dirigea, à pied bien évidemment, vers le castèl de Lédenon.

La marche matinale lui permit de se changer les idées. Il ne voulait quand même pas arriver d'une si mauvaise humeur chez Dame Mounia. Pendant qu'il marchait, il comptait au rythme de ses pas. De un à trois cents et de retour.


- Cent-vingt-et-trois, cent-vingt-et-deux, cent-vingt-et-un, cent-vingt, cent-dix-neuf, cent-dix-huit, cent-di...

Et il arriva. Trop bientôt pour son goût, mais déjà il était calme. Au jeune page qui se présenta devant lui, il sourit presque.

- Y'ai rendez-vous avec Donà Mounia, s'il vous plait. Yé suis Estuardo Gonzalez.

Et il le suivit au travers le terrain.
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Cherche joueur pour incarner le fils de Shirine, 1 an => MP
Mounia
La blonde vit enfin apparaitre au loin Estuardo et un de ses jeunes pages. Son visage s'illumina. Ainsi l'aragonais ne s'était pas dégonflé!Elle hésita à aller au devant d'eux, au galop, mais elle se retint. Il fallait vraiment qu'elle se montre moins impulsive.

Au lieu de quoi, elle se leva, donna une poignée de foin à chacun des chevaux et vérifia les harnachements.

Puis elle se retourna, toujours impatiente. Si peu de visite à Lédenon que cette fois, elle ne bouderait pas son plaisir. Elle agita son bras pour saluer amicalement l'homme qui arrivait.


Vous voilà enfin!
Je pensais ne jamais vous voir Estuardo!


Elle fit un petit signe au page.

Mercè Albin!Fa aisinar lo dinnar*.

Puis se retourne vers Estuardo.

Vous resterez déjeuner n'est-ce pas?

Mounia lui sourit et s'en retourne vers les chevaux, tout en continuant à discuter. La blonde est bavarde, surtout qu'elle reçoit peu de visites.

Voici ma jument!Et le percheron que je vous ai choisi.Cela vous convient j'espère?

*Merci Albin!Fais préparer le déjeuner.

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