Landyves Il se tint adossé à la porte après lavoir refermée derrière lui. Puis il regarda Mounia en affichant un sourire satisfait.
Oui il avait fait un cauchemar, il avait été terrible et avait duré une éternité, mais bien quil en resterait quelques séquelles, tout était revenu dans lordre.
Puis cessant de faire durer ce suspens stupide, il sapprocha de la dame. Pour une fois, il était aussi rayonnant quelle, et il avait de quoi.
Il alla sasseoir sur le rebord du lit et prit la main de son épouse entre les siennes. Oui son épouse. Il lavait oubliée. Comment lavait-il pu alors quelle qui était si fraiche, si belle, si douce. Elle était toute sa vie.
Non, pas de cauchemar
je crois juste être redevenu
moi !
Il gardait le sourire, mais celui-ci était accompagné de quelques larmes quil avait pourtant crues taries. Lémotion apportait son lot de déconvenues.
Il était là, de retour, cétait le principal, non ?!
Oh ma chérie je suis désolé.
Cela faisait si longtemps quil était désorienté, cétait donc comme une renaissance pour lui. Et il redécouvrait sa tendre Mounia, celle pour qui il avait tissé un fil dor suffisamment résistant pour rentrer, puis se souvenir.
Et pour se souvenir, il se souvenait. De tout. Du pire comme du meilleur. De ce qui faisait quil était Yves Land et que plus jamais il ne laisserait sa famille de la sorte. Ce nétait juste pour personne, et voilà où son égoïsme lavait mené.
Je taime si fort, si tu savais.
Ses yeux ne décollaient plus de ce visage quil reconnaissait enfin.
Azenor2819 Azénor se trouvait immobile devant l'entrée de limmense bâtisse. Elle attendait qu'on vint lui ouvrir, inquiète de l'état dans lequel elle allait retrouvé son frère. Sa belle-sur avait préféré la prévenir, il risquait de ne pas la reconnaître.
Elle ne les avait pas vu depuis si longtemps, sa vie avait bien changée depuis.
Elle avait accouru de Millau dès qu'elle l'avait pu, traçant son chemin d'une traite, puis avais brusquement ralenti sur les dernière lieues qui la séparaient du domaine.
L'instant de vérité était là
Lucie_gouvernante
Lucie faisait la lessive de bon matin près du ruisseau. Il faut dire qu'il faisait très chaud en journée!Saleté de sud, elle aurait mieux fait de rester dans son Anjou natal!
En tournant par hasard la tête vers le château, elle aperçut une dame inconnue.
Curieuse et surtout soucieuse de bien servir sa nouvelle maitresse, elle délaissa son linge et marcha vers l'arrivante en s'essuyant les mains.
Bonjour madame.
Je suis Lucie, la gouvernante de Lédenon.
Je peux vous aider?
Azenor_
Bonjour madame.
Je suis Lucie, la gouvernante de Lédenon.
Azénor leva la tête surprise. Puis elle réalisa qu'elle avait fini par perde l'habitude d'être servie pas des domestique. Bêtement elle s'attendait à être accueillie par son frère ou sa belle-sur.
Oui euhh bonjour je suis Azénor. Azénor Land. Enfin la sur de Yves vous voyez?
Oui elle devait savoir tout de même, Azénor avait prévenu son frère de son arrivée. Mais avait-il transmis son message? Elle l'ignorait.
La gouvernante fit pénétrer Azénor dans la demeure où un majordome prit en charge son accueil. Elle s'installa confortablement et attendit de plus en plus impatiente
Landyves Lennui lorsque vous perdez la mémoire cest que vous nêtes plus capable de gérer grand-chose, à part vous-même, et encore.
Donc pour prévenir de larrivée dAzenor, cétait tout naturellement vers les appartements de Mounia que sétait dirigé le domestique, ne sattendant pas à trouver Yves enlacé avec cette dernière suite aux récents évènements. Alors imaginez un peu la tête de ce même majordome quand, après avoir frappé à la porte, il entra pour voir les deux tourtereaux en pleines retrouvailles. Une telle chose sans quil nen fût le premier averti le rendit quelque peu amer. Mais en bon employé il fit son travail.
Azenor
Quelque peu sonné par lintrusion et linformation donnée, un peu moins collé à sa blonde mais restant dans son espace vital, Yves resta un moment interdit sur le prénom de la frangine.
Ah, bien, oui Azenor ! Ma sur, Azenor !
Il afficha un très large sourire. Il ne se souvenait absolument plus de la dernière fois où il lavait vue, la chose devait dater. Et il navait pas la moindre idée du pourquoi de sa visite. Aurait-elle fait le chemin par simple courtoisie ? Le benêt craignait que non car on prenait rarement la route pour le plaisir et encore moins lorsquelle nétait pas totalement sécurisée. Pour résumer on sy promenait rarement.
Alors que venait-elle donc faire ici ?
Yves regarda son épouse interloqué.
Tu savais quelle devait venir ? Comme les femmes se disent tout ou presque.
Il tourna la tête pour sadresser au majordome.
Hum
je crois que cest à moi dy aller, cest ma sur tout de même ! Autant profiter du plus grand nombre pour le retour de mon esprit.
Il ricana avant dembrasser joyeusement Mounia, comme si toute la dernière année nétait déjà plus quun lointain souvenir.
Elle vous attend.
Beh ça va, jarrive, jarrive ! Vous nallez pas commencer à me presser
Il sextirpa du lit quil trouvait pourtant douillet.
Non mais je vous jure
Tu nous rejoins ma chérie ?
Il atteignait la porte quand il se tourna de nouveau, mais en direction de Mounia cette fois-ci.
Est-ce que je tai dit que je taime ?
Il sourit, encore, puis il sortit de la chambre préférant laisser sa belle émerger. Puis il passa ses doigts dans sa chevelure pour lui redonner un semblant dallure, bien que son corps fût toujours suffisamment maigrichon pour comprendre quil y avait eu un problème.
Après quelques instants il rejoignit donc le salon et ne prit pas le temps de se faire annoncer, après tout cétait sa sur qui se trouvait dans la pièce, pas besoin de jouer de conventions, d'ailleurs la tenue de nuit que portait le benêt reflétait une certaine originalité dans la façon d'accueillir l'invitée.
Oh toi ! Que nous vaut lhonneur de ta présence ?
Azenor_
Oh toi ! Que nous vaut lhonneur de ta présence ?
Habituée pourtant aux excentricités de son frère, Azénor fut un peu décontenancée par la question ! Que lui vaut l'honneur ? Il y avait tellement de raisons ! Il s'était passé tellement de choses. Allait-elle devoir tout lui raconter des derniers mois ?
Elle se décida à lui poser dabord la question qui lui brûlait les lèvres depuis son départ :
Tu... tu me reconnais ? Tu te rappelle de moi ?
Il avait l'air en tout cas.
Je suis venue ... pour avoir de tes nouvelles, tout dabord. Celles que Mounia m'a transmises n'étaient pas très bonnes. Et puis pour te voir, ça fait tellement longtemps ! Il faut une raison? Juste avoir envie de te rendre visite ne suffit pas?
Et puis...
Elle lui avait annoncé la nouvelle mais elle ne savait pas si il s'en rapellait...
J'ai perdu mon époux tu sais. Je suis maintenant veuve et j'ai décidé de revenir m'installer dans le sud, à Millau, non loin de vous et de Gersande. Je te l'ai écrit, tu ne t'en souvient pas ?
Tout se bousculait un peu dans sa tête. Elle était tellement heureuse de revoir son frère, d'avoir tourné la page sur une vie morne et solitaire ... Elle avait l'impression de renaître. Elle avait choisit pourtant de taire un événement important et tellement imprévu de ces dernières semaines, une rencontre à laquelle elle ne s'était pas attendue. Non il était trop tôt.
Landyves Un sourcil se arqua montrant alors un Yves intrigué tout autant quamusé par la clairvoyance dont il avait fait preuve quelques minutes auparavant. Navait-il pas dit à son épouse que les femmes se racontaient tout ? Même létat lamentable dun Land revenu de très loin. Dailleurs cela avait dû être le principal sujet de conversation des dernières semaines.
Il nallait pas se plaindre dêtre le centre dattention de la famille et il comprenait quon ait pu sinquiéter de sa situation. Alors effectivement Azenor posait une question qui dans le contexte était justifiée.
Je conçois quil y ait un manque dévidence, mais oui, je me souviens de toi.
Son sourire sélargit mais il ne pipait mot, préférant lécouter. Il était plutôt bavard en règle générale, mais même sil avait retrouvé lusage total de la parole, ce nétait pas une raison pour piquer la vedette à la frangine.
Jusquà ce quelle évoque le décès de son époux. Non pas que la chose fut dune grande tristesse, mais le benêt nallait pas afficher une mine ravie, ça ne se faisait pas.
Ah euh
oui
cest possible que tu men ais touché quelques mots. Comment est-il mort au fait ?
Le gars vachement au courant quoi. Il faut dire aussi que cela ne faisait que quelques heures quil avait retrouvé son identité, alors calmos.
Mais
nétait-ce pas plutôt Mounia qui avait lu ta missive ? Parce que moi, il y a deux mois
enfin je nétais plus très loin de Lédenon, mais cétait encore le chaos tout de même.
Il ne put sempêcher de laisser échapper un petit rire qui sestompa en douceur pour ne laisser place quà un sourire timide. Cest alors quil vint prendre sa petite sur dans les bras. Cela faisait tellement plaisir de retrouver un visage familier, de le reconnaitre, et de lui parler. Il exprimait sa béatitude dans un long soupir.
Puis il lâcha son étreinte.
Je suis ravi que tu sois venue nous voir en tout cas, que ce soit pour une raison ou une autre. Hum tiens, toi qui parles de Gersande, ta-t-elle raconté comment elle sest souvenue de nous et comment elle a fini par nous retrouver ?
Il resta songeur.
Dommage quelle ne soit pas là, on aura fait un sacré banquet ! Dailleurs, il se tourna vers le majordome faites-nous apporter de quoi prendre un copieux petit-déjeuner, il commence à faire faim.
Lhomme sexécuta laissant les deux jeunes gens entre eux. Yves sintéressa donc de nouveau à Azenor.
Alors Millau, comment est-ce ? Pourquoi as-tu choisi cet endroit plutôt que de revenir par ici ?
Il lui proposa enfin de sasseoir.
Azenor_
un soulagement, un grand soulagement... C'est ce qu'Azénor ressentait à cet instant. Elle ne savait pas comment elle aurait réagit si son frère ne l'avait pas reconnue... Mais la question ne se posait plus de toute façon.
Mon époux... Elle essayait de ne pas montrer trop de mépris en parlant de lui, mais visiblement son frère ne semblait pas affecté que ça non plus.
Bah, il s'est mis en tête de devenir soldat. Le problème c'est qu'il l'a toujours raté ce qu'il entreprend alors... sauf qu'a la guerre, ça ne pardonne pas. Oui, c'est probablement Mounia qui est au courant de cela.
Azénor appréciait toujours les marques d'affection de son frère. Il avait toujours fait fi des convenances en la matière. Beaucoup de choses s'étaient passées et Azénor avait bien changée. Mais elle se retrouva, l'espace d'un instant, telle la petite fille d'autrefois que son frère serrait dans ses bras.
Gersande, j'ai peu de nouvelles. Elle est en vadrouille, il semble que ce soit une chose courante avec elle. Il me tarde de la rencontrer. Je vis à Millau qui est une petite ville et cela me convient parfaitement. Je viens de traverser plusieurs grande villes du Languedoc et je dois te dire que toute cette animation ne me convient plus.
Azénor saliva à l'annonce du petit déjeuner. Elle continuait à converser avec son frère tout en mangeant, retrouvant vite leurs vielles habitudes. On avait de lappétit chez les Land!
Elle entendit la voix de sa belle sur et se leva immédiatement pour la saluer.