Alphonse_tabouret


L’arrivée d’Adelaïde délaya brièvement son attention, parfumant comme toujours à sa vision, les saveurs tendrement passées des souvenirs, alimentant un peu plus la bonhommie inhabituelle du comptable, et s’il avait eu une seule chose à regretter à cet instant ci, cela aurait été la présence Castillonne que l’entichement ridicule de son empoisonneuse privait du régal de voir autant de femmes apprêtées dans un périmètre aussi restreint, car s’il fréquentait les bordels depuis une décennie désormais, il ne se lassait jamais du travail d’orfèvre réalisé par certaines femelles pour ramener le désir de l’effeuillage toujours plus près des frontières envisagées.
La main serrée de Riesling s’ajouta à la somme encore mince d’observations glanées depuis l’apparition, chat dont l’œil voguait souvent aux premières frondaisons par soucis d’amasser çà et là divers échos à ses interrogations, s’attardant le luxe de l’appréciation une fois la méfiance nourrie, incorrigible animal dont les autres éprouvaient toujours les travers les plus fermement liés à sa chair. Le trait d’humour l’effleura à peine, sans pour autant le prendre mal, indifférent au sarcasme tout comme à l’ironie dès qu’ils lui étaient destinés, mais toujours intéressé de son emploi et des circonstances qui l’affutait, aimant chez ses semblables cette faculté à exprimer plus qu’ils n’auraient souhaité dire. Son sourire s’élargit doucement, signe que la boutade n’était point mal prise, mais plus important encore, que la spontanéité de la donzelle trahissait surement son ignorance de la dualité abritée en ces murs, lacune rassurante, toujours, lorsqu’il s’agissait de garantir la vertu des secrets abrités derrière la façade huppée du bordel.
Au sourire moqueur de la rousse, il répondit par l’insolence du sien, quand les courbes de Sybil venaient déraisonner sa peau d’une main encore sage, débauchant dans le premier geste de cette complicité à la fois tronquée et pourtant tangible, nivelant sur plusieurs étages et le contentement et la coalition, un frisson à la surface d’envies boudées récemment par les récents aléas fluctuant de sa vie. Les femmes et leur joyeuse multiplicité étaient depuis quelques semaines devenues un met dont il festoyait peu, réservant ses quelques heures de liberté à son fils, aux courtes nuits de son amant, aux retrouvailles épisodiques d’avec Axelle, et, un instant, l’ idée de toucher un corps auquel il n’avait encore jamais accusé sa concupiscence l’effleura distraitement, rehaussant au pli de son sourire, les crocs animaux.
"Si vous en recrutez encore, j’aimerais être une de vos filles. J’cause pas d’ennui, j’suis sage et disponible."
Dans l’ombre de Riesling apparut la silhouette de la soubrette, qu’Alphonse gratifia d’un geste de la tête, étonnement rassuré par cette présence discrète mais immuable, dont les pas avaient cessé un temps de résonner dans les couloirs de la maison avant de revenir bruisser aux oreilles félines, berceuse qui lui rappelait leurs arrivées proches en ce lieu de perdition et le laisser y puiser une source de réconfort inattendue.
Ma chère, distiller quelques vérités pour dissimuler un mensonge plus gros que vous est certes assez plaisant, mais à mon sens, pas la meilleure façon de vous présenter, rétorqua-t-il enfin, espiègle, en faisant signe à Adelaïde de remplir les verres vides autour de lui, car s’il la concevait possiblement putain sous peu à même ce comptoir, la moue naturelle de son visage et l’abandon de ses propos n’auguraient ni la sagesse, ni la docilité.
Tu as déjà vendu ton corps ?
La question de Sybil l’amusa dans sa facilité à délaisser le superflu pour passer à l’essentiel des jeux dans lesquels elle évoluait, le bon sens de la putain revenant mettre la conversation dans ce qu’elle avait de plus professionnel quand le chat étirait tout juste l’ombre de ses griffes dans les grèves neuves que présentait le caractère de Riesling, soumis au silence et par l’attente de la réponse, et par les dents blanches de la blonde venant cueillir, délicates, la ligne de son oreille.
Sa main, propriétaire pour l’heure, décomplexée des barrières jusque-là bêtement respectées des toquades nobiliaires, duelliste propre dont les habitudes le menait à ne pas saper les éveils quels qu’ils soient, pour préférer l’embrasement dévorant des consciences tout justes écloses, s’achemina volontairement vers l’intérieur de la cuisse blanche jusqu’à s’approprier d’une main la suave rondeur, la pulpe des doigts encore sages et pourtant déplacés dans leurs frôlements à peine perceptibles au bas du ventre tendre de Sybil, les yeux noirs ne lâchant pas le visage poétiquement anguleux de sa flamboyante voisine.
Forte en gueule, inexpérimentée, débutante, indisciplinée, têtue… peu m’importe qui tu es … Montre-moi juste ce que tu penses, ce qui te gêne, les limites que tu imposes à ton corps et au mien… Amuse-moi pour commencer, après, peut être, m’intéresserai je à ton nom…
_________________

La main serrée de Riesling s’ajouta à la somme encore mince d’observations glanées depuis l’apparition, chat dont l’œil voguait souvent aux premières frondaisons par soucis d’amasser çà et là divers échos à ses interrogations, s’attardant le luxe de l’appréciation une fois la méfiance nourrie, incorrigible animal dont les autres éprouvaient toujours les travers les plus fermement liés à sa chair. Le trait d’humour l’effleura à peine, sans pour autant le prendre mal, indifférent au sarcasme tout comme à l’ironie dès qu’ils lui étaient destinés, mais toujours intéressé de son emploi et des circonstances qui l’affutait, aimant chez ses semblables cette faculté à exprimer plus qu’ils n’auraient souhaité dire. Son sourire s’élargit doucement, signe que la boutade n’était point mal prise, mais plus important encore, que la spontanéité de la donzelle trahissait surement son ignorance de la dualité abritée en ces murs, lacune rassurante, toujours, lorsqu’il s’agissait de garantir la vertu des secrets abrités derrière la façade huppée du bordel.
Au sourire moqueur de la rousse, il répondit par l’insolence du sien, quand les courbes de Sybil venaient déraisonner sa peau d’une main encore sage, débauchant dans le premier geste de cette complicité à la fois tronquée et pourtant tangible, nivelant sur plusieurs étages et le contentement et la coalition, un frisson à la surface d’envies boudées récemment par les récents aléas fluctuant de sa vie. Les femmes et leur joyeuse multiplicité étaient depuis quelques semaines devenues un met dont il festoyait peu, réservant ses quelques heures de liberté à son fils, aux courtes nuits de son amant, aux retrouvailles épisodiques d’avec Axelle, et, un instant, l’ idée de toucher un corps auquel il n’avait encore jamais accusé sa concupiscence l’effleura distraitement, rehaussant au pli de son sourire, les crocs animaux.
"Si vous en recrutez encore, j’aimerais être une de vos filles. J’cause pas d’ennui, j’suis sage et disponible."
Dans l’ombre de Riesling apparut la silhouette de la soubrette, qu’Alphonse gratifia d’un geste de la tête, étonnement rassuré par cette présence discrète mais immuable, dont les pas avaient cessé un temps de résonner dans les couloirs de la maison avant de revenir bruisser aux oreilles félines, berceuse qui lui rappelait leurs arrivées proches en ce lieu de perdition et le laisser y puiser une source de réconfort inattendue.
Ma chère, distiller quelques vérités pour dissimuler un mensonge plus gros que vous est certes assez plaisant, mais à mon sens, pas la meilleure façon de vous présenter, rétorqua-t-il enfin, espiègle, en faisant signe à Adelaïde de remplir les verres vides autour de lui, car s’il la concevait possiblement putain sous peu à même ce comptoir, la moue naturelle de son visage et l’abandon de ses propos n’auguraient ni la sagesse, ni la docilité.
Tu as déjà vendu ton corps ?
La question de Sybil l’amusa dans sa facilité à délaisser le superflu pour passer à l’essentiel des jeux dans lesquels elle évoluait, le bon sens de la putain revenant mettre la conversation dans ce qu’elle avait de plus professionnel quand le chat étirait tout juste l’ombre de ses griffes dans les grèves neuves que présentait le caractère de Riesling, soumis au silence et par l’attente de la réponse, et par les dents blanches de la blonde venant cueillir, délicates, la ligne de son oreille.
Sa main, propriétaire pour l’heure, décomplexée des barrières jusque-là bêtement respectées des toquades nobiliaires, duelliste propre dont les habitudes le menait à ne pas saper les éveils quels qu’ils soient, pour préférer l’embrasement dévorant des consciences tout justes écloses, s’achemina volontairement vers l’intérieur de la cuisse blanche jusqu’à s’approprier d’une main la suave rondeur, la pulpe des doigts encore sages et pourtant déplacés dans leurs frôlements à peine perceptibles au bas du ventre tendre de Sybil, les yeux noirs ne lâchant pas le visage poétiquement anguleux de sa flamboyante voisine.
Forte en gueule, inexpérimentée, débutante, indisciplinée, têtue… peu m’importe qui tu es … Montre-moi juste ce que tu penses, ce qui te gêne, les limites que tu imposes à ton corps et au mien… Amuse-moi pour commencer, après, peut être, m’intéresserai je à ton nom…
_________________
