Adryan
Enervé, cétait peu de le dire.
Des jeux sordides se tramaient dans les couloirs de lAphrodite. Le genre de jeu hérissant de dégout le Castillon qui de toutes choses, préférait la confrontation frontale à la sournoiserie. Le face à face aux coups dans le dos. Le pressentiment le tenaillait que de ces jeux là, il était le pantin, bien que dans son acharnement à ne pas ternir limage de Sybil telle quil lavait connue, lidée ne leffleurait même pas quelle aussi, puisse être complice de la bassesse. Fidèle à un souvenir précieux, il la croyait outrageusement manipulée afin de servir à quelques sombres desseins du Comptable, tout ignorant et réfractaire quil était à se pencher sur ses propres torts. Mieux valait dailleurs que les choses en soient ainsi. Si la tendresse castillonne dévouée à Sybil aveuglait de la seule acceptation de ses caprices et de ses bouderies quAdryan aurait balayés dun rire ironique chez toute autre femme, la fourberie dont elle faisait preuve, contraire à la plus basique amitié, aurait fait voler en éclats tout attachement, aussi profond et sincère soit-il, quand elle crachait sur sa confiance offerte naïvement. Camille définitivement étincelait dêtre lException et si lInterdit de croire navait rodé, si la vérité avait été perçue, il se serait jeté à ses pieds sans plus dhésitations.
Mais de tout cela, il ignorait tout, et cétait contre le Comptable que toute sa colère se défoulait, furieux de voir celle quil se prenait parfois à considérer comme une petite sur, manipulée et utilisée comme linnocente crue. Il aurait été si facile de mettre en garde Sybil, de la protéger contre les manigances dAlphonse, mais cette dernière sentêtant à le bouder et sétant en outre entichée du Chat comédiens émérites quils étaient tous deux berné par leurs mensonges, le Castillon supputait que lessai serait voué à léchec et quau mieux il sen sortirait avec la joue rougie dune gifle et la brimade dêtre traité de jaloux.
Aussi en quittant le salon cette soirée là, tout son être le démangeait de mettre les choses au clair avec le présumé seul et unique fautif. Pourtant, dans un élan de bon sens il sétait deviné trop irrité pour lui faire face et sétait contraint à la patience. Le regard orageux, les mâchoires crispées, le Castillon avait préféré se réfugier dans la réserve des alcools pour se saouler de paperasses, de comptes et autres comparatifs avant que son ire néclate sous les yeux des clients, et sous les Siens surtout. Ultime sursaut raisonnable pour ne pas trahir la débâcle qui se tramait. Et quand enfin il avait arraché son regard des calligraphies valsant trop devant ses prunelles, il sétait découvert épuisé et plongé dans le silence ensommeillé de lAphrodite au ventre gavé de débauche jusqu'à la prochaine nuit.
Malgré leau froide dont il avait abusé pour se laver, malgré le crin et le parfum de la saponaire, la fatigue restait tenace, et ce fut malgré lui quil dédaigna la solitude de son appartement pour limpersonnelle chambrée qui lui était attribuée à lAphrodite. Chambrée qui ne portait comme trace de sa présence que quelques vêtements de rechange. Pourtant cette nuit là, en se glissant nu entre les draps blancs, quelques mèches humides de cheveux collant à ses joues, il la trouva accueillante. Mais déjà, le sommeil lentrainait, profond et vide de rêves pour mieux lui épargner les tracasseries.
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Des jeux sordides se tramaient dans les couloirs de lAphrodite. Le genre de jeu hérissant de dégout le Castillon qui de toutes choses, préférait la confrontation frontale à la sournoiserie. Le face à face aux coups dans le dos. Le pressentiment le tenaillait que de ces jeux là, il était le pantin, bien que dans son acharnement à ne pas ternir limage de Sybil telle quil lavait connue, lidée ne leffleurait même pas quelle aussi, puisse être complice de la bassesse. Fidèle à un souvenir précieux, il la croyait outrageusement manipulée afin de servir à quelques sombres desseins du Comptable, tout ignorant et réfractaire quil était à se pencher sur ses propres torts. Mieux valait dailleurs que les choses en soient ainsi. Si la tendresse castillonne dévouée à Sybil aveuglait de la seule acceptation de ses caprices et de ses bouderies quAdryan aurait balayés dun rire ironique chez toute autre femme, la fourberie dont elle faisait preuve, contraire à la plus basique amitié, aurait fait voler en éclats tout attachement, aussi profond et sincère soit-il, quand elle crachait sur sa confiance offerte naïvement. Camille définitivement étincelait dêtre lException et si lInterdit de croire navait rodé, si la vérité avait été perçue, il se serait jeté à ses pieds sans plus dhésitations.
Mais de tout cela, il ignorait tout, et cétait contre le Comptable que toute sa colère se défoulait, furieux de voir celle quil se prenait parfois à considérer comme une petite sur, manipulée et utilisée comme linnocente crue. Il aurait été si facile de mettre en garde Sybil, de la protéger contre les manigances dAlphonse, mais cette dernière sentêtant à le bouder et sétant en outre entichée du Chat comédiens émérites quils étaient tous deux berné par leurs mensonges, le Castillon supputait que lessai serait voué à léchec et quau mieux il sen sortirait avec la joue rougie dune gifle et la brimade dêtre traité de jaloux.
Aussi en quittant le salon cette soirée là, tout son être le démangeait de mettre les choses au clair avec le présumé seul et unique fautif. Pourtant, dans un élan de bon sens il sétait deviné trop irrité pour lui faire face et sétait contraint à la patience. Le regard orageux, les mâchoires crispées, le Castillon avait préféré se réfugier dans la réserve des alcools pour se saouler de paperasses, de comptes et autres comparatifs avant que son ire néclate sous les yeux des clients, et sous les Siens surtout. Ultime sursaut raisonnable pour ne pas trahir la débâcle qui se tramait. Et quand enfin il avait arraché son regard des calligraphies valsant trop devant ses prunelles, il sétait découvert épuisé et plongé dans le silence ensommeillé de lAphrodite au ventre gavé de débauche jusqu'à la prochaine nuit.
Malgré leau froide dont il avait abusé pour se laver, malgré le crin et le parfum de la saponaire, la fatigue restait tenace, et ce fut malgré lui quil dédaigna la solitude de son appartement pour limpersonnelle chambrée qui lui était attribuée à lAphrodite. Chambrée qui ne portait comme trace de sa présence que quelques vêtements de rechange. Pourtant cette nuit là, en se glissant nu entre les draps blancs, quelques mèches humides de cheveux collant à ses joues, il la trouva accueillante. Mais déjà, le sommeil lentrainait, profond et vide de rêves pour mieux lui épargner les tracasseries.
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