--Cassandre
Il caresse toujours le hanches de l'animal qui continue de braire inlassablement. D'un coté plus l'animal hurlait plus son propriétaire se hâterait, mais en même temps il tenait a la santé de ses oreilles que les braiments frénétiques fragilisaient un peu plus.
Il continue de trainer l'animal vers l'orée du bois, mais voila qu'une résistance se fait de l'autre coté du fil, l'animal ne veut pas avancer.
- T'es bien un âne toi! Tu veux rester la ? il est ou ton maitre hein ?
Il force un peu sur la corde mais l'animal bien connu pour être de race têtue s'acharne a l'immobilité et continue de braire a la mort.
Cassandre sent poindre une veine nerveuse sur son front qu'il dégage de la main. Le manque de sommeil, l'alcool de la veille et les braiments de l'animal entêté vont avoir raison de lui.
- Bon ça va ça va... t'a faim c'est ça ?
Il regarde autour de lui regardant au pied des arbres les fruits tombés.
- je dois être fou, à m'occuper de toi... je pourrais te laisser la et aller dormir ailleurs... Mesure ta chance, j'pourais etre en plus charmante compagnie... Quoique cela pourrait etre beaucoup moins reposant pour moi...
Il sourit, levant les yeux alors qu'il se rend compte qu'il est en train de s'entretenir avec un baudet.
- ralala je suis vraiment très fatigué moi...
Il ramasse quelques fruits ça et la et les présente devant les naseaux dilatés de l'âne qui commence a gouter timidement. Cassandre se laisse surprendre par le silence soudain qui se fait dans les bois, c'en est presque... Assourdissant. Il sourit regardant l'âne lui chatouiller la paume.
- j'suis bonne âme va! et toi tu dois être bon âne!
Il ramasse a nouveau des fruits et les présente a l'âne gourmand devenu silencieux. Il apprécie enfin le silence de la foret, ponctué des sifflement d'oiseaux, cette quiétude dans la quelle il se serait volontiers endormi si cet âne n'avait pas...
Il est coupé dans sa pensée, son oreille se tend. A t'il entendu une voix? une voix qui disait "je suis la...". Il porte sa main libre a ses lèvres comme pour réclamer le silence aux êtres de la foret.
- Dis l'âne tu as entendu ça ?
Il dégage sa main du museau du baudet pour la nettoyer nonchalamment contre ses braies déjà sales. Il tend davantage l'oreille. Plus rien. A t'il révé ? Il fronce les sourcils et regarde la mule comme s'il en attendait quelque explication. L'animal le fixe et le début d'un hoquet lui indique que l'âne va se remettre a braire.
- Toi... tu n'as pas pu arriver ici tout seul...
Il abandonne les rennes de l'animal qui comme prévu recommence a braire. Il n'y fais pas attention, préoccupé par la possibilité que quelqu'un, probablement le propriétaire de l'âne ait besoin d'assistance.
Il revient sur ses pas, a l'endroit même ou il avait trouvé l'âne qui étrangement le suivait de son propre chef. Il regarde a nouveau l'animal.
- Il est pas loin hein ton maitre n'est ce pas...
Il arrange une nouvelle fois sa mèche scrutant les bosquets au millimètre près.
- y a quelqu'un ? vous m'entendez?
Il regarde l'animal qui s'est calmé a nouveau se doutant qu'il n'aurait certainement aucune réponse. Il s'avance dans la clairière et lance un regard circulaire, faisant de son mieux pour couvrir le rayon dans lequel pouvait se trouver le propriétaire de l' âne. Luttant contre un mal de tête naissant qu'il devait sans doute au baudet, il s'avance vers les arbres et les buissons un par un.
Il aperçoit enfin un pied. Fouillant dans le buisson il trouve enfin la personne a secourir. Une frêle blonde, sans connaissances. L'âne aussi est sur place et étrangement se penche pour caresser la joue de la demoiselle de son museau. Il le regarde en souriant doucement puis s'accroupit pour examiner la trouvaille.
- C't'elle ta maitresse alors? petit veinard... Pour un âne t'es bien loti, tous les ânes peuvent pas en dire autant... tu l'sais j'espère...
Il sourit a l'animal qui est bonne oreille, puis passe délicatement sa main sous la nuque de la demoiselle l'installant contre lui.
- qu'est ce qu'elle a c'tte demoiselle hein dis moi ? Elle est tombée?
Délicatement il lui tâte les membres, aucune cassure a signaler.
Il la regarde, elle est très pâle. Il tâte son pouls de son doigt sur son poignet, faible. Elle est maigre, très maigre pour une si jeune demoiselle. Il regarde ses lèvres. Elles sont presque blanches et sèches.
- humm... pauvre enfant...
Il tapote doucement son visage qu'il a dégagé des mèches blondes qui le recouvraient afin qu'elle reprenne connaissance.