Annelyse
* Raymond Latarjet.
Une gamine oui... elle l'était, ni la meilleure, ni la plus parfaite, bien loin de là, elle était une jeune fille simplement... parfois faible, parfois doutant et se trompant, parfois en colère, ridicule, pleurant en secret, hurlant, souvent injuste, absente aussi, surtout absente.
Et au-delà des apparences, au-delà de ses airs farouches, de son jeune âge, au-delà de sa façon d'être, de ses envies, de ses caprices, et de tout ce qui faisait qu'elle était-elle, une petite prétentieuse, elle n'était qu'une jeune fille, bigote comme il aimait à lui dire, lui l'avait vu et compris... cet homme, l'avait pris, embrassant ses qualités tout autant que ses défauts, malgré les blessures, les souffrances et les peurs, malgré les risques pour elle de succomber à une quelconque tentation bafouant ses principes, acceptant linacceptable à ses yeux, oui ils avaient réussi à fonder un lien particulier, une relation inexplicable qui était propre à eux, ambiguë mais qui leurs correspondait parfaitement. Jusquà un fameux jour où la situation avait dérapé et le Grain de beauté avait totalement fulminé n'ayant pas su gérer les circonstances, seffaçant ensuite du jour au lendemain se perdant dans une folie inexpliquée.
Et depuis le temps, persuadé que ce dernier lavait oublié, elle resta dans son mutisme ne rentrant plus en contact avec lui, se prenant souvent pourtant à l'appeler en silence... à désirer sa présence. Ce sentiment de culpabilité, cette émotion était une des plus destructrices pour elle combattant sa fierté. Il était pourtant naturel quelle se sente mal quand elle lésait autrui ou bafoué sa propre vérité, en général non par pour Annelyse qui se fichait bien duntel ou untelle, mais lui, il avait été spécial à ses yeux. Sa moitié refoulée.
Elle était envahi par le remord et ça en devenait une maladie chez la Dénéré. Elle avait de toute manière finie par se perdre dans un brouillard de doutes et de sentiments de non-valeur, au point de ne plus apercevoir la beauté et la joie que la vie lui offrait, tellement quelle reniait tout le monde, devenant excessive, arborant un statut inébranlable. La fin de son histoire avec un batracien disparu, un père quelle ne supportait plus, cet autre perdu, et cette incompréhension delle-même.
Quand elle se puni pour ses erreurs en cultivant le remords, elle entre dans un cercle vicieux de désespoir et d'autodestruction qui la prive de toute lucidité face à elle-même, aux situations quelle vit et vis-à-vis des autres. Elle sait pourtant que chacun dentre eux sont très bien comme ils sont, ou pas, et il est naturel de s'égarer de temps à autre. Mais, les erreurs devraient simplement lui servir de leçon et laider à poursuivre sa route sans plus tomber dans les mêmes pièges. Sauf que chez Annelyse rien était logique, rien ne tournait rond, et elle avait du mal justement à apprendre de ses erreurs, car parfois elle ne cessait den redemander encore, peut-être se sentait-elle vivante ainsi.
Il lui faudrait évacuer toute idée de péché et de vertu, les deux sont stupides, ensembles, elles lui ont sapé le goût de vivre. Le pécheur se sent coupable et sa joie en est détruite. Comment apprécier la vie si elle se sent condamnées en permanence, si elle cherche sans arrêt à soulager son cur dans l'un ou l'autre confessionnal ? A en croire les prêtres et les moralistes, sa vie est un enchaînement de crimes. Dans de telles conditions, savourer la vie est exclu forcement.
Alors on ferme les yeux, on revit cette histoire empêchant les moments de devenir incertains, on immortalise dans sa tête juste pour y croire encore que cette histoire sera sans fin et se donner du courage. Elle savait quelle ne pouvait changer le passé, alors autant l'accepter avec ces tournures, même avec des remords ou des regrets..
Prise alors un jour d'une soudaine nostalgie, elle avait revisité comme souvent ses souvenirs, sauf que cette fois-ci elle prit enfin une plume afin de rédiger un courrier pour lui.
- - Composer un présent simple avec un passé imparfait et un futur incertain. -
Une gamine oui... elle l'était, ni la meilleure, ni la plus parfaite, bien loin de là, elle était une jeune fille simplement... parfois faible, parfois doutant et se trompant, parfois en colère, ridicule, pleurant en secret, hurlant, souvent injuste, absente aussi, surtout absente.
Et au-delà des apparences, au-delà de ses airs farouches, de son jeune âge, au-delà de sa façon d'être, de ses envies, de ses caprices, et de tout ce qui faisait qu'elle était-elle, une petite prétentieuse, elle n'était qu'une jeune fille, bigote comme il aimait à lui dire, lui l'avait vu et compris... cet homme, l'avait pris, embrassant ses qualités tout autant que ses défauts, malgré les blessures, les souffrances et les peurs, malgré les risques pour elle de succomber à une quelconque tentation bafouant ses principes, acceptant linacceptable à ses yeux, oui ils avaient réussi à fonder un lien particulier, une relation inexplicable qui était propre à eux, ambiguë mais qui leurs correspondait parfaitement. Jusquà un fameux jour où la situation avait dérapé et le Grain de beauté avait totalement fulminé n'ayant pas su gérer les circonstances, seffaçant ensuite du jour au lendemain se perdant dans une folie inexpliquée.
Et depuis le temps, persuadé que ce dernier lavait oublié, elle resta dans son mutisme ne rentrant plus en contact avec lui, se prenant souvent pourtant à l'appeler en silence... à désirer sa présence. Ce sentiment de culpabilité, cette émotion était une des plus destructrices pour elle combattant sa fierté. Il était pourtant naturel quelle se sente mal quand elle lésait autrui ou bafoué sa propre vérité, en général non par pour Annelyse qui se fichait bien duntel ou untelle, mais lui, il avait été spécial à ses yeux. Sa moitié refoulée.
Elle était envahi par le remord et ça en devenait une maladie chez la Dénéré. Elle avait de toute manière finie par se perdre dans un brouillard de doutes et de sentiments de non-valeur, au point de ne plus apercevoir la beauté et la joie que la vie lui offrait, tellement quelle reniait tout le monde, devenant excessive, arborant un statut inébranlable. La fin de son histoire avec un batracien disparu, un père quelle ne supportait plus, cet autre perdu, et cette incompréhension delle-même.
Quand elle se puni pour ses erreurs en cultivant le remords, elle entre dans un cercle vicieux de désespoir et d'autodestruction qui la prive de toute lucidité face à elle-même, aux situations quelle vit et vis-à-vis des autres. Elle sait pourtant que chacun dentre eux sont très bien comme ils sont, ou pas, et il est naturel de s'égarer de temps à autre. Mais, les erreurs devraient simplement lui servir de leçon et laider à poursuivre sa route sans plus tomber dans les mêmes pièges. Sauf que chez Annelyse rien était logique, rien ne tournait rond, et elle avait du mal justement à apprendre de ses erreurs, car parfois elle ne cessait den redemander encore, peut-être se sentait-elle vivante ainsi.
Il lui faudrait évacuer toute idée de péché et de vertu, les deux sont stupides, ensembles, elles lui ont sapé le goût de vivre. Le pécheur se sent coupable et sa joie en est détruite. Comment apprécier la vie si elle se sent condamnées en permanence, si elle cherche sans arrêt à soulager son cur dans l'un ou l'autre confessionnal ? A en croire les prêtres et les moralistes, sa vie est un enchaînement de crimes. Dans de telles conditions, savourer la vie est exclu forcement.
Alors on ferme les yeux, on revit cette histoire empêchant les moments de devenir incertains, on immortalise dans sa tête juste pour y croire encore que cette histoire sera sans fin et se donner du courage. Elle savait quelle ne pouvait changer le passé, alors autant l'accepter avec ces tournures, même avec des remords ou des regrets..
Prise alors un jour d'une soudaine nostalgie, elle avait revisité comme souvent ses souvenirs, sauf que cette fois-ci elle prit enfin une plume afin de rédiger un courrier pour lui.
Citation:
Je pense quil est nécessaire que je mexcuse.
Un homme vous attendra au Prieuré Ste Illinda du Rivet en Guyenne où il pourra vous mener jusquà moi. Je sais que vous y êtes non loin.
Jai laudace despérer vous y voir le premier jour de ce mois de Juillet en début de journée, le temps est favorable pour profiter des cours deau.
Je vous embrasse, là, juste sur le coin de vos lèvres où l'esquisse de vos sourires me manque bien.
Un homme vous attendra au Prieuré Ste Illinda du Rivet en Guyenne où il pourra vous mener jusquà moi. Je sais que vous y êtes non loin.
Jai laudace despérer vous y voir le premier jour de ce mois de Juillet en début de journée, le temps est favorable pour profiter des cours deau.
Je vous embrasse, là, juste sur le coin de vos lèvres où l'esquisse de vos sourires me manque bien.
A ce pli est joint un loup noir qui représente le soir où tout avait commencé. Elle avait aussi par ailleurs fait un clin dil sur la dernière phrase, une phrase quelle aimait à lui dire quand il se trouvait loin delle afin d'attiser ce jeu puéril qu'ils s'étaient amusé à établir au cours de leurs aventures.
- Le jour J : « Ce qui compte, c'est toujours d'avoir quelque chose à attendre.» Didier Van Cauwelaert
Et ta sur ?
C'était un supplice. Depuis son réveil une question lui revenait sans cesse, d'avantage quand depuis maintenant plusieurs minutes le séant Dénérien avait pris place sur une couverture , les bras croisés sur ses genoux regardant l'eau elle se mit à penser à tout les scénarios possible et inimaginable.
Viendra ou viendra pas ?
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