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[RP] Dispensaire Montilien, Médikat à vot’service !

Kateline
Évidemment c'est un topic ouvert, et grand ouvert! Je demande simplement aux participants de m'envoyer un petit MP au préalable afin de coordonner les "consultations". Merci et bon jeu!


    "I need big move
    I need a sharp knife
    I need to cut these scars
    Right out of my life" *Rachel Platten


      Une grande propriété au toit de chaume se dresse dorénavant aux abords du verger Montilien, Kateline l’a investit en cette toute fin du mois du juillet, décidant du jour au lendemain qu’il était plus que nécessaire d’arrêter sa route.
      Elle savait qu’un ami vivait dans ce petit coin de France, et elle lui avait d’ailleurs promis une visite alors qu’elle se trouvait encore coincée par ses blessures à Saint Claude. Le temps s’était écoulé et bien des semaines plus tard, comme une envie de pisser, il lui prit d’honorer sa parole.
      A l’arrivée, pas d’ami, mais une fatigue psychologique grandissante la convainc finalement de poser ses malles et de profiter de cette occasion pour pratiquer enfin la médecine.
      Toutes ses rentes avaient fondu comme neige au soleil afin de financer ses études et ses nombreux voyages, et le temps avait été long avant d’en voir enfin le bout.

      Aujourd’hui sans plus aucune fortune, mais riche de son savoir, elle s’emploie à rendre son modeste dispensaire le plus accueillant possible. Quelques lits pour recevoir les malades les plus graves. Un nombre impressionnant d’ustensiles en tout genre accumulés aux cours des mois attendent, prêts à servir. Des étagères bourrées de pots renfermant toutes sortes de plantes séchées, mais pour la plupart encore vides et ne demandant qu’à être remplis, seraient bientôt transformées en remèdes. Et pour finir une partie laborantine, destinée à la création des potions et autres poisons, si cela se révélait nécessaire.

      Sebastian, son frère, indéfectiblement présent à ses côtés l’avait aidé à installer les lieux, puis était retourné à sa solitude sans demander son reste. Dans l’absolu cela ne gênait absolument pas l’Ebène, cependant elle avait besoin de lui, et maintenant, afin d’inaugurer son matériel et ses acquis tous neufs.
      Assise derrière son bureau, Kateline s’empare d’un parchemin vierge, et après avoir griffonné quelques mots à la hâte…




      Sebastian, j’ai besoin d’un cobaye. Lorsque tu en auras terminé avec tes occupations, pourras-tu me rejoindre à mon office ?
      Ps : si l’envie te prend de ramasser des fleurs sur le chemin, ne te gêne pas !


      … attache le mot à la patte de son messager à plume et le libère à la fenêtre.
      Pour patienter la médicastre en herbe décide de reprendre sa lecture ayant pour thème la pharmacologie avancée, qu’elle peine encore à comprendre parfaitement.
      Et si Sebastian tarde à répondre, elle irait certainement au village, rencontrer les habitants et leur signifier sa toute nouvelle présence à leur service.


    *J'ai besoin d'un grand mouvement
    J'ai besoin d'un couteau bien aiguisé
    J'ai besoin de couper ces cicatrices
    Et de les sortir de ma vie

_________________
Sebastian
L'Angloys avait beau être -et être beau mais on va perdre le sens de la phrase là- quelqu'un de soigneux et méticuleux, il lui venait tout de même, parfois, certaines mésaventures. Le souci dans ces cas là, c'est que la personne en face a généralement beaucoup de moins de retenu et de sang froid que Sebastian.
La raison pour laquelle je raconte ça ? Montrer qu'on a à faire à quelqu'un de sérieux qui ne court pas après les maladies et qui ne laisse pas les blessures s'infecter. Parce que le pus ça put.

Ainsi, c'est à Montélimar que la fratrie de Sierck se posa -oui, même à partir de deux, c'est une fratrie-, et que la brune frangine se décida à s'aménager un dispensaire. Après quelques tours dans la ville, Sebastian avait remarqué l'absence de tout autre lieu de soins et un pullulement presque repoussant de malades, qu'il s'agisse de blessure ou de maladies visible à l'oeil nu ou encore de traumatisme de l'esprit poussant certains des habitants de cette ville à s'exprimer de manière décousue et douloureuse à l'oreille.
Peut-être aussi, l'Angloys, avait-il pris l'habitude de côtoyer des personnes sachant s'exprimer aussi bien que des chaussettes d'archiduchesse -mine de rien tous ses "S" c'est aussi chiant à l'écrit qu'à l'oral !-.

Quelques temps après avoir aidé Kateline à s'installer, Sebastian ; alors en plein observation de la faune de Montélimar ; fut attirer par un pigeon qu'il reconnut rapidement. Un message à la patte, le volatile sautillait sur place pour attirer l'attention du destinataire, ce que le pigeon n'avait pas vu, c'est que le message n'était déjà plus à sa patte mais bien entre les mains de Sebastian. Aussi con qu'un canard ce pigeon.

Il ne fallut qu'une dizaine de minutes à l'Angloys pour rejoindre le dispensaire de sa sœur et toquer quatre coups, divisé en deux séries de deux, on est méticuleux ou on ne l'est pas ! Certes, il n'avait pas ramassé plusieurs fleurs, l'exercice et le message perdant tous deux de leur intérêt lorsqu'il devient trop imposant. Il n'était en revanche pas arrivé les mains vides et, lorsqu'il entra, il trouva Kateline là où il l'avait laissé après l'installation : assise à son bureau.


Je suis venu directement après avoir reçu ton message, chère soeur. Tu es toujours plongée dans tes livres, je vois.

Sebastian passa à son tour derrière le bureau -et donc derrière sa soeur, mais ça c'est logique vous me direz- et déposa la fleur qu'il avait cueilli sur les pages du livre. Il fit de même avec un baiser sur la joue de Kateline.

As-tu déjà eu quelques visiteurs ?
_________________
Kateline
      Concentrée sur ses essais pharmacologiques, l’Ebène se perd un moment dans cette lecture barbante, laissant le temps défiler à sa guise. Mais rapidement l’ennui gagne la jeune femme qui choisit de se rendre en taverne pour rencontrer la populace.
      Lors de son passage elle rencontre une demoiselle du nom de Léana qui souffre d’un mal qui la forçe à rendre ses repas. Le hasard faisant bien les choses, elle propose à la malade de venir à son office plus tard dans la soirée, à défaut d’un frère en relativement bonne santé, il était bien plus intéressant pour elle de s’exercer sur un véritable patient.

      Mais pour l’heure, c’est avec Sebastian qu’elle a rendez-vous, Kateline se presse alors de retourner à sa maison-dispensaire. En chemin elle réussit à trouver quelques simples qui lui serviront certainement plus tard, en bordure de route et qu’elle met à l’abri de sa besace.
      Le pauvre sac était plein à craquer et si elle ne le vidait pas bientôt il finirait bien par exploser…
      De retour chez elle, elle s’installe à nouveau derrière son bureau avec son bouquin devant le nez. A peine est-elle parée à ingurgiter encore quelques pavés assommants que des coups sont frappés à la porte.
      Cette dernière s’ouvre sur Sebastian, les traits de Kat s’en trouvent tout à coup illuminés, ravie qu’il ne lui ait pas fait faux bond.


      Oui toujours. Et dorénavant, ces livres seront mes seuls amants, alors il va falloir t’y faire…

      Elle sourit après sa plaisanterie, qui n’en est pas vraiment une, car intimement convaincue que plus jamais un homme ne réussirait à attendrir son cœur de béton armé doublé d'un revêtement anti explosions.
      Peut être qu’un jour, une rencontre impromptue la ferait changer de sentiment. Mais nous n’en sommes pas encore là. Vraiment pas.


      Des visiteurs non ! Mais j’ai un autre rendez vous pour plus tard, une jeune femme que j’ai rencontré en taverne tout à l’heure. Je ne sais pas si je réussirais à l’aider mais… je vais essayer.

      Pour cause, le livre qu’elle délaisse afin de rendre la bise donnée par son frère ne se trouve pas étudié à la légère. C’est bien que l’Ebène possède encore quelques lacunes qu’elle tient à combler au plus vite. Mais l’envie de pratiquer étant la plus forte, elle fait fi de ces quelques manquements.

      Je suis contente que tu sois venu ! J’avais hâte de commencer, mais…

      Elle prend alors en main la fleur déposée sur une page un instant plus tôt par l’angloys, elle lui lance alors un regard interrogatif, tout en humant le parfum de la pousse entre ses doigts.

      Tu sais quand je parle de fleurs… je pensais à des simples… m’enfin, merci quand même !

      Un petit rire s’échappe de la bouche de L’Ebène, reposant la fleur sur le bureau, elle se lève et pousse Sebastian derrière le paravent où l’attend une chaise.

      Débarrasse-toi du superflu, et rejoins-moi à côté que je puisse commencer à t’ausculter.
      Je ne voudrais pas trop trainer, ma prochaine patiente ne devrait pas tarder.


      Pendant que son frère se change, Kat passe à la partie auscultation, cette zone où elle avait aménagé quelques lits avec ses maigres moyens.
      Ses économies, celles qu’elle avait pu réunir avant son départ du Berry, n’étaient plus, certes. Mais sachant qu’une petite fortune, lègue de feu son parrain, dormait en attendant qu’elle soit récupérée avait le don d’agacer la nobliotte des bas-fonds.
      Quoi de plus difficile que de repasser par la misère une fois que l’on a connu le luxe et l’opulence qu’offrent les écus ?
      Après avoir fouillé ses dernières notes, Kateline s’assoit près du premier lit à sa portée en attendant que l’Angloys y pose son séant…

_________________
Sebastian
Les paravents, quelle magnifique invention ! Celui qui en était à l'origine aurait dû être porté aux nues, pourtant son nom était inconnu à tout le monde... On préférait se souvenir des guerres et des coucheries familiales, des choses à l'intérêt dérisoire en somme.
Tout en déboutonnant sa chemise, l'Angloys ne se priva pas de répondre.


Tu ne devrais pas douter de l'aide que tu apportes aux gens, Kateline. J'ai visité cette ville et je n'ai vu personne d'autre s'intéresser à la santé des habitants.

Il plia soigneusement sa chemise avant de se pencher sur le cas de ses bottes.

And you'll see, bientôt, ce sont tes patients qui t'offriront des simples. Dis-toi que celle-ci n'est que la première d'une longue collection.

Une chose était certaine, malgré tout ce qu'il disait, ce qu'il pourrait même dire, et rien n'était plus certain que ce que je vais vous dire maintenant : les bottes de Sebastian était d'une propreté à toute épreuve.
Les braies de l'Angloys rejoignirent rapidement la chemise et il ne restait plus au brun que son caleçon lui arrivant aux genoux.


Ta prochaine patiente sera ta première ici. Dis-toi que je suis un exercice de remise en forme.

Et enfin, il quitta le paravent pour rejoindre Kateline et s'asseoir sur le lit à ses côtés, un léger sourire de réconfort sur le visage.

Si tu te plais ici, je pourrai m'arranger pour y faire parvenir un financement de Germigny afin que toi et le dispensaire ne soyez jamais à court de matériau ?

Après tout, lui-même n'était pas pour ce déplaire dans cette ville et le bonheur de sa soeur restait une priorité à ses yeux, l'argent, lui était plus superflu.
_________________
Kateline
      Oui j'aurais bien besoin d'un renflouement des caisses. Tu es perspicace mon frère. Mais dis, tu te souviens parfois que tu n'as plus à te soucier de mes finances?
      Je peux gérer... tu verras...


      Joli mensonge qui sortent des lèvres de L'Ebène, pas du genre économe pour un sou. Et ça le frangin le sait bien. Combien de fois il avait pu voir le pognon claqué pour rien.
      Mais il n'est plus l'angloys à son service, il est tout simplement son frère. Et souvent il lui est difficile pour Kat de réfréner ses demandes, s’appuyant toujours sur son bon vouloir sans vraiment prendre en compte ses envies à lui. Elle ne pouvait pas le traiter comme cela et comme pour se prouver qu'elle n'abuse pas de trop, essaie de démontrer sa capacité à se débrouiller un peu sans lui.


      Tu devrais penser un peu plus à toi plutôt que de t'inquiéter pour mes affaires... Allez trêve de bavardages. Allonge toi, il n'y en auras pas pour longtemps.

      Médikat prend alors les rennes, elle se penche sur son frère et commence son travail. Pendant quelques instants, elle procède à quelques palpations, prend la mesure des battements de son cœur. Rien ne vient troubler le visage de porcelaine lors de l'examen.

      Et bien je peux te dire que tu es en parfaite santé Sebastian. Enfin, je m'y attendais...

      L’Ébène pousse un bref soupire dû à une pointe de déception. Elle ne souhaitait absolument pas que son frère soit souffrant, sadique mais quand même pas à ce point là! C'était sa curiosité la fautive, trop curieuse oui, avide de connaissance la petite Kat. Faudrait pas non plus la faire passer pour un monstre sans cœur. Je l'ai dit, il existe, faut juste pas être pressé pour le trouver.

      En tout cas merci de t'être dévoué. Je me sens déjà un peu plus à l'aise pour ce qui va suivre.

      Elle libère alors Sebastian et remet un peu d'ordre, bien que peu de choses aient bougé pendant l'examen. Notez la l'éternel perfectionnisme dont souffre Kateline. Ce qu'elle peut être chiante avec ça parfois...

_________________
Ryoka
Le jeune Ryoka venait de sortir d'un mois de retranchement chez les moines. Il s'était octroyé ces petites « vacances » en les justifiant d'une fatigue qui commençait à peser sur ses petites épaules. A un peu plus de la vingtaine, dans la force de l'âge, celui qui devait être en forme avait soudainement déclaré qu'il ne l'était pas. Son travail n'était pas plus contraignant que les autres, et ses passes-temps étant d'un banal affligeant, il lui fallait trouver une excuse valable pour expliquer cette retraite plus ou moins spirituelle (nous conviendrons bien entendu que pour lui le côté spirituel résidait dans le simple fait de rêver dans une église plutôt que dans un arbre). Et cette excuse, il l'avait trouvé : cela faisait deux mois qu'il avait eu l'avant bras cassé par, rappelons-le, un malentendu entre lui et un duc avec lequel il n'avait pas pu rivaliser en force ainsi qu'en brutalité. L'accident avait occasionné une fracture ouverte radio-ulnaire qui avait été pansée dans un premier temps par Somica qui lui avait prodigué les soins d'urgences. La consigne avait été par la suite de ménager cette partie du corps devenue fragile le temps de la consolidation. Directive qu'il n'avait pas réellement observé, puisqu'il avait une légère tendance à prendre des risques malgré lui, par maladresse plus que par vaillance. C'était alors sans l'ombre d'un doute la raison pour laquelle ses os avaient la fâcheuse tendant à pseudarthroser. Et c'était là l'excuse qu'il avait bien pu trouver afin de pouvoir s'enfermer quelques semaines chez les moines : ce retard de consolidation, de cicatrisation osseuse le gênait.
Cela n'était pas complètement faux, puisque la douleur était toujours présente lorsqu'il voulait bouger son bras. Mais il avait eu alors tendant à exagérer le trouble pour qu'on le laisse tranquille.

Nous voilà donc un mois plus tard, à trois mois de la fracture, et le jeune homme sort tout frétillant de son séjour à l'église de Montélimar. La fracture est quasiment consolidée. Un air niais sur le visage, une naïveté dans le regard qui semblait le faire redécouvrir son village, et le garçon se baladait gaiement sur les chemins qu'il avait mille fois parcouru en rêvant. Vous l'aurez compris, il aime bien rêver le bonhomme, entre autres activités improductives à souhait.
Puis, au détour d'un chemin qu'il connaissait pourtant par cœur, le paysage le surprit et il s'arrêta. Quelque chose avait changé. Balayage de droite à gauche, de haut en bas, et il trouva ce qui s'était greffé dans le tableau de son chemin : un dispensaire.
Ca tombait bien, il pourrait fier de lui, montrer son avant bras afin de se faire féliciter de son dernier mois de calme et sa bonne guérison. Le bras était toutefois toujours en écharpe, dans le but qu'on le laisse encore un peu tranquille, surtout pour le travail. Ca lui permettait de glander gentiment avec une excuse visible. Il fallait donc qu'il reste discret avec le résultat de sa consultation imminente.

C'est dans cette idée donc que Ryoka frappa à la porte du nouveau lieu qui venait d'ouvrir à Montélimar. Il frappa sans compter, parce que lui, ce n'était pas vraiment le genre de personne à compter quoi que ce soit. Et encore moins à faire des séries de chocs calculés pour qu'on le reconnaisse. Il était plutôt du style à se viander lamentablement entrant quelque part, ou à trébucher sur un objet qui pourrait croiser son chemin.
Il souriait bêtement devant la porte, et attendait.
La première patiente qui devait donc se présenter aujourd'hui était un homme, un jeune homme, un ami même. Et sans le savoir, une surprise l'attendait derrière cette porte, à laquelle il criait déjà :


Youhou !
Je peux entrer ?
Kateline
      Le temps s'est égrainé depuis l'installation intempestive de Kateline à Montélimar, pas beaucoup, juste assez pour chambouler la vie de l'Ebène et la mettre dans une situation qu'elle n'avait pas prévue, et de loin qu'elle aurait préféré éviter hors connaissance de l'objet de son présent désir, responsable de cette condition nouvelle qui n'était finalement pas pour lui déplaire.
      Le temps, une dizaine de jours au total, où elle s'est retrouvée confrontée à la fois à la pire des pestes incarnée sous la forme d'une mignonnette, ce qui évidemment trompe son monde, mais aussi l'évidence qu'en le père de cette dernière elle venait de trouver son double au masculin. Parce qu'avec toute la meilleure volonté pour ne plus céder aux marasmes d'une vie de couple, ou d'une relation aussi bien charnelle qu'éphémère, elle ne put ignorer son attirance irrémédiable envers lui.
      Et à ce jour qui nous concerne, c'est au bras du chieur, le sien, et aux côtés de son loyal frère qu'elle revient de l'escapade en terre languedocienne, qui lui aura d'ailleurs valu des côtes en bouillies, une jambe à la traîne, et d'innombrables ecchymoses sur l'ensemble de son corps. C'est que ce n'est pas sans danger les chemins sudistes. Elle aurait dû s'en souvenir, quelques années plus tôt elle arpentait ces mêmes routes en compagnie d'une rose angloyse, bien avant de devenir celle qu'elle est devenue aujourd'hui. Mais le risque ne fait-il pas partie de ce qu'il y a de meilleur en ce bas monde pour se sentir vivant?

      C'est donc une médicastre boitillante, abîmée, mais au final comblée, qui reprend possession de son dispensaire après l'avoir laissé à l'abandon ces quelques jours. Lorick et Sebastian allaient sûrement vaquer à leurs occupations pour la journée, elle les reverrait certainement plus tard. Pour l'Angloys elle en était certaine, pour le chieur, un peu moins, puisque dans la vie rien n'est acquis et que la fraîcheur de la relation ne lui permettait pas de se projeter plus loin qu'au jour qui vient...
      A peine le pied posé en sa demeure qu'elle se rend directement dans sa salle de soin, afin de mettre la main sur ses propres baumes, ses propres simples. C’est avec soulagement qu’elle peut enfin mettre fin aux douleurs que subit son corps devenu frêle après les mois passés à faire son deuil.
      Kat se prépare une décoction d’écorce de saule, ce qui la fait sourire car elle repense à la leçon qu’elle a reçu la veille à propos des arbres de la forêt. Une fois la tasse fumante entre ses mains, elle s’installe à son bureau pour la boire, fouinant dans ses papiers pour passer le temps.

      Le temps, qui file et qui éloigne le passé, mais pas tant que cela, car lorsqu’elle entend qu’on frappe à la porte du dispensaire, elle est loin de s’imaginer qu’une partie de son passé va se rappeler à elle en la personne de son visiteur. Elle se lève de sa chaise, une main pour tenir le côté encore douloureux et boitille jusqu’à l’entrée. La porte s’ouvre à la volée et découvre le visage d’un jeune homme qu’elle n’a pas vu depuis presque… deux ans ? S’était-il écoulé tellement de temps ?
      Les prunelles de l’Ebène trahissent la surprise qu’elle ressent face à lui, mais un large sourire se dessine sur sa lippe, démontrant le réel plaisir qu’elle a de revoir Ryoka. Elle le savait habitant du coin, sans plus, elle avait espérer le croiser à tout hasard, mais ne se serait pas imaginé qu’il viendrait un beau matin frapper à sa porte…


      Bonjour jeune homme, en quoi puis-je vous aider ?

      Et de laisser s’échapper un petit rire, c’est qu’elle se revoit deux ans plus tôt derrière son bureau à la mairie de Bourges, préposée au cadastre qui attend de connaître le nouvel habitant qui se présente à elle.
      Le temps a passé, et finalement a fait son œuvre, changé tellement de choses… mais l’amitié sincère lui, non. Mais va-t-il reconnaitre en elle la jeunette en voie de rédemption qu’elle avait été, sous le visage en partie bleuit par les coups?... Seul le temps, et les secondes qu’il mettrait à la saluer donneront la réponse à cette question.

_________________
Ryoka
Le jeune homme attendit les quelques poignées de secondes qui séparaient Kateline et sa marche boiteuse de la porte. Comme il ne savait pas faire grand chose sans laisser son esprit s'évaporer, il attendit en regardant les nuages qui surplombaient le dispensaire.
Puis après avoir entendu des bruits de pas d'une démarche approximative, la porte finit par s'ouvrir sur une femme qui semblait bien plus mal en point que lui. Sorti de sa rêverie par ce visage meurtri, et un air surprit de le rencontrer, il ne mit par plus d'une seconde à réaliser qu'il connaissait cette trogne. Enfin, elle ressemblait terriblement derrière ses blessures et son allure de mamie qui se tient les côtes à une amie qu'il n'avait pas vu depuis bien longtemps maintenant.

Il n'eut pas le temps de se présenter qu'elle lui demandait déjà ce qu'il faisait là. Et c'est lorsqu'il entendit sa voix qu'il se rendit compte qu'il n'y avait plus d'erreur possible. Si jusque là il hésitait encore, sa mémoire auditive lui imposa une reconnaissance certaine. Même si visuellement, elle avait morflé avec le temps la copine...
Elle riait et cela le fit sourire. Il voulu lui sauter au cou pour exprimer sa joie de la revoir enfin, lorsqu'il prit conscience que dans l'état ou elle était, cela n'était pas la manière la plus maline de lui signifier cette joie. Trop tard, il était lancé et, en tentant d'arrêter son geste fou, il trébucha et tomba bêtement à ses pieds.
La situation étant trop ridicule pour former des retrouvailles dignes de ce nom, il décida de rester au sol, et de la regarder en riant.


Kateline?
Sacrebleu, si je m'attendais ! T'as presque pas changé !
Tu ne m'as pas prévenu de ton arrivée ici, ou alors j'ai raté ton pigeon. Tu viens ici pour rencontrer le nouveau médecin toi aussi?


Il souriait en la regardant et riait niaisement, se souvenant de leur première rencontre. Les retrouvailles semblaient improbables, mais mieux valait faire comme si de rien n'était pour le moment, et continuer de parler au sol. Au moins, il ne risquait pas de tomber plus bas, pour le moment. Il lui demanderai plus tard comment elle en était arrivée à avoir de telles contusions.
Kateline
      Il l'a reconnu huhu! Kateline se fend d'un sourire et s'apprête à embrasser son ami, les bras se tendent et le visage s'avance puis... salto!! Ryoka tombe à ses pieds et l'Ebène de partir dans un fou rire, il n'a pas changé d'un poil le jeune homme qu'elle a connu!

      Kateline?
      Sacrebleu, si je m'attendais ! T'as presque pas changé !
      Tu ne m'as pas prévenu de ton arrivée ici, ou alors j'ai raté ton pigeon. Tu viens ici pour rencontrer le nouveau médecin toi aussi?


      Une fois la crise de rire passée, elle se penche sur lui pour l'aider à se relever, non sans grimacer parce que ses côtes lui font encore un mal de chien.
      C'est ainsi qu'elle remarque enfin que Ryoka est blessé lui aussi, ce qui l'a sans doute amené à sa porte en ce jour. Et oui, un dispensaire... ça attire les blessés, les grands malades, toussa toussa.


      Ben Oui c'est bien moi... T'es gentil... dit elle, un sourire amusé sur sa lippe, en touchant l'ecchymose qui la défigure.

      Non mais je ne voulais pas t'écrire et te faire la surprise! Hé, ben c'est gagné...

      Qu'elle constate en voyant son air et à l'entendre. Une fois son ami relevé, elle lui colle une bise affectueuse sur la joue. Pas spécialement fanatique des effusions corporelle, mais les exceptions existent, et elles sont peu nombreuses.

      Le médecin?! Ben c'est moi en fait. Depuis la dernière fois qu'on s'est vu, j'ai beaucoup étudié et je le suis devenue.
      Mais entrons, je t'en prie, nous n'allons pas rester sur le pas de la porte. Je crois que tu as autant besoin de mes services que moi même, je me trompe?


      Elle l'invite alors d'un geste à entrer dans le dispensaire, s'apprêtant à refermer derrière lui.

      Raconte moi tout! Que deviens-tu depuis nos derniers échanges?

      C'est que la dernière fois qu'elle a eu de ses nouvelles, l'Ebène se trouvait en Franche-Comté, entre la vie et la mort, après la perte tragique de son époux. De l'eau a coulé sur les ponts pendant ces quelques mois...

_________________
Ryoka
Ben Oui c'est bien moi... T'es gentil...
Gentil et maladroit le bonhomme, qui continue de lui sourire niaisement avec sa vue en contre plongée.

Non mais je ne voulais pas t'écrire et te faire la surprise! Hé, ben c'est gagné...
Il est vrai que sa stupéfaction n'avait pas pu être très bien cachée avec cette petite chute. Il ferma les yeux et se releva rapidement d'un geste approximatif mais efficace. Il avait saisit la main de la jeune femme, mais la voyant grimacer n'avait pas osé tirer dessus. Il y était allé brusquement en donnant tout dans les jambes. Puis après cet effort quasi-surhumain, le réconfort: Kateline lui fit une bise qui le fit penser qu'il ne s'était pas relevé pour rien. S'il fallait tomber devant elle pour qu'elle lui fasse des bisous, il allait devoir penser à venir la voir en armure. A cette idée, il ne put s’empêcher un léger rictus qu'il cacha en enchaînant.

Ca pour une surprise c'est une surprise !
Je suis bien content de te revoir enfin. Je t'avouerais que je pensais jusque là que je ne te reverrai jamais... Enfin, même si c'est chez le médecin, ça compte quand même pour des retrouvailles !


Le médecin?! Ben c'est moi en fait. Depuis la dernière fois qu'on s'est vu, j'ai beaucoup étudié et je le suis devenue.
Mais entrons, je t'en prie, nous n'allons pas rester sur le pas de la porte. Je crois que tu as autant besoin de mes services que moi même, je me trompe?


Ouah, t'as eu le temps de devenir médecin et de faire la guerre depuis la dernière fois qu'on s'est vu ! C'est vrai que le temps passe vite.

Puis en montrant son bras en écharpe:
Et pour ça en fait je me le suis cassé en tombant. Il n'allait quand même pas lui raconter qu'il s'était fait casser en deux par quelqu'un d'autre... Sa fierté avait déjà pris assez de claques pour aujourd'hui, avec sa chute à l'entrée du dispensaire.

Mais c'était il y a plusieurs mois, et ça va déjà beaucoup mieux. En fait je garde l'écharpe pour qu'on me laisse un peu tranquille à la mine... Ajouta-t-il en riant. Mais tu le gardes pour toi hein !
M'enfin, je ne serai pas contre une vérification par un œil spécialisé comme le tiens.



Ils étaient maintenant dans le dispensaire, la porte fermée par la brune, et le jeune homme l'attendait au milieu de la pièce sans savoir ou se mettre. Son regard scrutait la pièce, pour vérifier qu'il n'y avait pas d'outils qui étaient susceptibles de lui infliger des douleurs dont il n'avait pas besoin. Il avait toujours eu légèrement peur des médecins, et même si là c'était Kateline, il se méfiait. Elle avait eu le temps d'étudier comment faire des saignées ou d'autres gens de traitements du même types, que Ryoka fuyait comme la peste.


Raconte moi tout! Que deviens-tu depuis nos derniers échanges?

Ben pour te dire la vérité il ne m'est pas arrivé grand chose. Je suis arrivé ici avec mon frère, et je me suis installé à Montélimar, qui est une ville plutôt sympa. Lui s'est installé à Lyon et je ne le vois pas beaucoup en ce moment.
Sinon je fais beaucoup de balades dans le duché, je m'occupe un peu des animations du coin aussi. Enfin... Ça doit te paraître un peu plat comme vie à toi qui aime bien voyager et guerroyer !


Il avait préféré passer sous silence les rares fois ou il lui était vraiment arrivé des choses récemment. Son enlèvement de duchesse et son cassage de bras... "Sorti d'son contexte, ça peut être mal interprété."OSS117

Et toi alors? Raconte moi tout, en commençant par ce qu'il t'es arrivé pour que tu sois dans cet état.
Kat
      Oui j'ai eu le temps de faire tout ça.. mais la guerre non. J'ai abandonné les armes.. tout du moins quand je n'y suis pas strictement obligée...

      Un mince sourire s'efface rapidement des lèvres de l'Ebène qui écoute les dires de son ami avec attention, non sans fixer le bras en écharpe... Toujours curieuse de connaître les conditions d'une blessure, les tenants et les aboutissants. Tout est toujours bon pour accumuler de nouvelles connaissances. Mais Ryoka ne semble guère vouloir épiloguer à ce sujet, elle essaierait d'en savoir plus, sans doute plus tard.
      Une fois la porte refermée, et Ryoka dans la salle d'auscultation, d'un geste de la main elle lui désigne une chaise afin qu'il y prenne place.
      Alors que le jeune homme lui explique en quoi consiste ses occupations, elle s'installe à son tour sur le fauteuil qu'elle a abandonné un instant plus tôt.


      Ben pour te dire la vérité il ne m'est pas arrivé grand chose. Je suis arrivé ici avec mon frère, et je me suis installé à Montélimar, qui est une ville plutôt sympa. Lui s'est installé à Lyon et je ne le vois pas beaucoup en ce moment.
      Sinon je fais beaucoup de balades dans le duché, je m'occupe un peu des animations du coin aussi. Enfin... Ça doit te paraître un peu plat comme vie à toi qui aime bien voyager et guerroyer !


      Oh oui ton frère, Bartholomé si je me souviens bien? Il a toujours été plus discret que toi, en tout cas il ne m'a pas autant marqué que toi! Dommage que vous n'ayez plus trop de contacts...

      Depuis que Kat s'est vue attifée d'un demi-frère, d'un autre adopté et d'un beauf, elle ne concevait plus la vie sans la famille. Elle a d'ailleurs à ce moment là une brève pensée pour ceux qui à ce jour ne sont pas à ses côtés et qui lui tarde de retrouver, en particulier sa rousse, sa zum qui lui manque atrocement. Foutues guerres...

      Ça ne me parait pas plat du tout, tu dois être pas mal occupé avec tout cela, je crois même que je suis loin de m'imaginer à quel point.
      Nouveau regard sur sa blessure et sourire narquois. Kat est suffisamment maline pour deviner qu'un garçon comme lui, qui n'est pas du genre bagarreur, n'a pas pu se blesser ainsi juste en chutant sur le pas d'une porte... par exemple!
      Je ne dirais rien pour ton bras, mais je pourrais quand même regarder si tout va bien tout à l'heure oui...

      Mais déjà son ami enchaîne, ils verront ça plus tard donc. Ou pas.

      Et toi alors? Raconte moi tout, en commençant par ce qu'il t'es arrivé pour que tu sois dans cet état.

      Et l'Ebène de prendre une grande inspiration, c'est qu'en deux ans, l'eau a coulé SOUS les ponts comme je voulais dire... Elle hésite, ne sait pas trop par quoi commencer, comment résumer sa vie sans endormir celui qui vous écoute?

      Et bien, en fait, je me suis énormément investie pour le Berry, politiquement, mais l'investissement n'a pas vraiment valu la peine. En tout cas, je n'en garde pas de merveilleux souvenirs. J'ai connu de longues périodes de doutes, de vide, j'ai fait quelques séjours chez les nonnes. Jusqu'au jour où...

      Et là les souvenirs affluent, le complot contre son filleul, commandité par son propre parrain, la fuite avec le blond après avoir orchestré leurs fausses morts, puis la résurrection... Une trop grande vague d'émotions la submerge, mais ne laisse rien paraître. Ces mois de souffrances lui ont donné de pouvoir paraître plus glaciale et dénuée de sentiments qu'elle n'était capable avant. Elle passe donc sous silence les détails sordides et résume grossièrement les évènements.

      J'ai eu quelques soucis en Berry, j'ai préféré m'éloigner, j'avais pour but de vivre chez les Helvêtes, à Genève plus exactement... Je n'aurais pas pu supporter de m'établir dans une contrée à la botte des faux roys qui se succèdent sur le trône, enfin à cette époque. Et bien qu'elle ait mauvaise réputation, cela me paraissait un choix judicieux.
      J'y ai rencontré l'homme que j'ai épousé, sur les routes une armée franc comtoise me l'a pris, mais ça tu le sais déjà. Je n'aurais eu que trois mois de paix à ses côtés.
      J'ai passé les semaines qui ont suivit retirée de tout, et de tout le monde. J'ai fait mon deuil. Entre temps la guerre s'est installée à Genève et je me cachais la plupart du temps, incapable de prendre les armes pour qui que ce soit. Mais bloquée par cette dernière. Dans mon état un nouveau poutrage aurait sans doute signé mon arrêt de mort.


      Elle marque une petite pause, puis posant son regard sur le visage de son ami elle poursuit les explications.

      Jusqu'à il y a quelques jours de cela, j'ai su qu'il fallait que je me remette à vivre. Que je me sorte de ce passé qui me hante, et me voici! J'ai profité d'une accalmie dans les combats, j'ai pris la route avec Sebastian, mon demi frère. Et comme Montélimar m'a paru agréable au premier coup d’œil, j'ai décidé de m'y installer.

      Elle sourit enfin, car si elle n'avait pas décidé d'arrêter son périple en cet endroit, elle n'aurait pas rencontré le chieur pour qui elle s'est fait cassé la gueule en chemin.

      Pis pour mes blessures, c'est simplement que je me suis faite dépouillée entre Arles et Nîmes. Je voulais voir la Provence mais finalement je suis revenue, et accompagnée de surcroit.
      Voilà, pour résumer!

      Enfin vlà... tu veux peut être boire ou manger quelque chose? Je me doute que tu es venu pour une consultation mais quelle mauvaise hôtesse je ferais si je ne te proposais pas une collation.


      Et Kat déjà levée en attendant de savoir ce que souhaite Ryoka, boire... manger... ou se faire ausculter... bien qu'il puisse aussi continuer de lui parler.

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Ryoka
Finalement elle ne semblait pas avoir d'attirance particulière pour la guerre comme pouvait le penser le jeune homme lorsqu'il lisait ses lettres. Et c'était bien mieux comme cela, elle aurait moins de chances d'être blessée en abandonnant les armes comme elle le disait si bien ! Il accompagna ses dires avec un regard approbateur, et un sourire rassuré de savoir qu'elle risquerait moins sa vie, pour le moment du moins.
Puis elle s'était arrêtée de parler, de sourire même, pour observer le bras du garçon. Avant d'enchaîner sur son frère. Elle était vraiment professionnelle la brune, elle arrivait à s'enquérir des nouvelles du châtain tout en scrutant les détails de sa blessure telle une détective à la recherche d'indice de manière détendue.


Ben on a quand même encore quelques contacts, mais aux dernières nouvelles, il s'était enfermé chez les moines. Du coup ceci explique cela... Je risque d'en avoir de moins en moins jusqu'à ce qu'il se décide à ressortir. Mais je ne me fais pas de soucis pour lui !

Elle semblait mettre en doute la platitude de sa vie, mais d'un signe de tête, tout en souriant il voulu lui faire comprendre qu'il ne se passait pas tant de choses que cela pour lui. Il se voulait rassurant, malgré son bras en écharpe. Il savait qu'il n'avait pas vraiment une vie à risque lui, il ne voyageait pas sur les routes toute la journée, il ne guerroyait pas toute la nuit, il préférait les balades en forêt. Sa maladresse et son sens de l'orientation terriblement défaillant eux pouvaient le mettre en danger, mais il n'avait besoin de personne pour cela. Et puis cela faisait parti du quotidien pour lui, c'est donc que ça devait être normal. Une vie normale comme la sienne devait donc être plate, comme la terre, aux dernières nouvelles.

Bon elle a dit qu'elle ne dirait rien pour la petite magouille de son bras, c'était plutôt une bonne chose en soi. Mais le fait qu'elle veuille quand même y jeter un œil était encore mieux. Il pouvait avoir un avis médical sur son rétablissement, et pouvait ainsi savoir à quel moment il pourrait recommencer à faire le casse cou sans remords. Il lui arrivait en effet plus souvent d'avoir des remords que d'avoir l'intelligence de s'arrêter avant.
Il ôta donc son écharpe et tendit fièrement son bras à Kateline tendis qu'elle lui expliquait ses aventures en Berry, puis son périple, pour arriver au drame qui avait dû la marquer. Il laissa tomber son bras pseudo-pathologique pour poser son autre main sur son épaule dans le but de la réconforter. C'était plutôt maladroit encore une fois comme manière d'agir mais ça avait le mérite d'être spontané, et son visage plein d'empathie pouvait en témoigner.
Elle avait mentionné son demi frère dans son parcours du combattant, ce qui l’interpella.


Sebastian ? Je n'ai encore jamais eu la chance de le connaître il me semble.
J'espère que tu vas me le présenter !


Montélimar avait l'air de lui plaire, et cela lui fit plaisir.

Tu as bien fait de rester un peu dans le coin.
Déjà parce que j'y suis, et cela me semble être une raison plus que suffisante, et puis parce que le Lyonnais Dauphiné est un duché assez sympa dans l'ensemble. Tu verras si tu y restes un peu !
Je te montrerai des balades à faire avec ton accompagnateur, je les connais presque toutes !

Merci pour ce résumé, et je maintiens ce que j'ai dis: le récit de ma vie ne saurait être autant en relief que le tiens !
Pour ce qui est de manger je n'ai pas très faim. J'ai rarement faim en fait, je ne mange pas beaucoup de manière générale. Comme tu peux sans doute le constater aux vues de ma musculature plutôt impressionnante nous en conviendrons ! Héhé !
Je vais te prendre un verre d'eau, et je veux bien que tu jettes un œil à ce bras.


Il tira avec son bras sain sur sa chemise pour l'enlever par la tête d'un geste vif et assuré, l'envoya au sol, d'un geste moins assuré cette fois, puisqu'il visait une chaise, et posa son autre bras sur la table d'auscultation. Il était relativement gêné de se retrouvé torse nu devant son amie mais comme elle était médecin, il ne voulait pas lui poser de problème. Son frère avait été clair avec lui dans son éducation : il faut toujours tout faire pour aider le médecin, car c'est un professionnel qui a un regard asexué au moment de l'auscultation.
Il n'était pas outrageusement musclé mais était harmonieusement proportionné. Un bras était légèrement plus trophique que l'autre, nous comprendrons pourquoi, et il avait la chance (au niveau de l'hygiène surtout pour la chance, pour le style ça reste une autre affaire) d'être imberbe au niveau du thorax.
Il attendait en regardant le décor distraitement.
Kat
      Ben on a quand même encore quelques contacts, mais aux dernières nouvelles, il s'était enfermé chez les moines. Du coup ceci explique cela... Je risque d'en avoir de moins en moins jusqu'à ce qu'il se décide à ressortir. Mais je ne me fais pas de soucis pour lui !

      Kateline sourit alors à Ryoka, elle comprenait qu’on puisse vivre sans être collé à sa fratrie, si tant est qu’on en a une. L’Ebène rattrapait le temps perdu en gardant Sebastian auprès d’elle. En quittant le Berry et sa charge d’intendant par la même occasion ce dernier aurait très bien pu faire sa vie et la laisser vaquer à ses petites occupations. Et puis, pourquoi changer une équipe qui gagne ?
      D’ailleurs en parlant de lui…


      Sebastian ? Je n'ai encore jamais eu la chance de le connaître il me semble.
      J'espère que tu vas me le présenter !


      Bien sûr je me ferais un plaisir de te le présenter. Quand je t’ai connu, il travaillait pour moi, j’ignorais qu’il était mon demi-frère. Les angloys sont peu loquaces…

      Elle ne se départit pas de ce sourire, sincèrement contente de pouvoir échanger avec Ryoka, il y a avait tellement de temps qui s’était écoulé que finalement, elle avait du mal à croire qu’il puisse être là.
      Elle avait perdu de vue un bon nombre de personnalités qui n’ont fait que passer dans sa courte vie, et qui n’ont vraiment fait que cela, rares sont les amis qui demeurent malgré le temps qui passe, ne serait-ce qu’avec un échange épistolaire sommaire.
      Aux côtés de Ryoka, au moins pour quelques minutes d’illusion, elle se retrouve à cette époque un peu plus insouciante de leur rencontre. En le regardant un instant, elle la regrette cette période, mais juste un instant.
      Kat est déjà debout, elle n’a plus qu’à rebondir sur ce que son ami lui demande, et de quitter la pièce pour aller lui chercher un verre d’eau, ce qui laisse le temps au garçon de retirer sa chemise.
      En revenant dans la salle, son verre à la main, elle marque un temps d’arrêt, prenant conscience que son ami est à moitié nu devant elle, que c’est normal, qu’elle doit dorénavant regarder la nudité des patients avec pareil flegme qu’aux apprentissages théoriques. Tout ça c’est bien mignon, m’enfin c’est tout de même déstabilisant pendant la demi seconde où Kateline prend conscience de tout cela.
      En tout cas, aucune gêne ne transparait en dehors de cet instant d’arrêt. Elle dépose rapidement le verre d’eau près de lui, puis rapproche sa chaise afin de s’intéresser à son bras. Sa jambe la fait encore trop souffrir pour réussir à rester debout très longtemps.


      Je n’ai qu’une chose à te conseiller sans même commencer à regarder. C’est que manger c’est bon pour la santé, c’n’est pas un mythe…

      Un sourire à peine taquin se dessine sur les lèvres de L’Ebène qui se penche légèrement de son bras, s’en empare et commence une palpation. Sous ses doigts, aucune sensation ne semble indiquer que la fracture se soit mal remise. Une chance si le jeune homme a pour habitude de se contenter de peu pour ses repas. Elle rend son bras à son propriétaire, en lui souriant d’un air rassurant.

      Ton bras va bien, il va falloir que tu te serves de lui à nouveau, tranquillement, pour regagner en force. Et essaye de manger un peu plus de viande, sérieusement, ça ne te fera pas de mal.
      Mais tu risques de ressentir quelques douleurs dorénavant, surtout par temps humide…
      Voilà tu peux te rhabiller. Hum.


      Deuxième indice de gêne, et dernier coup d’œil sur Ryoka, le garçon ne se présente peut être pas comme une armoire à glace comme la moitié de la population mâle du Royaume, mais il ne manque pas de charme. Aucune mauvaise pensée derrière ceci, simplement Kat a des yeux, et là elle voit… Heureusement que tout cela se passe dans sa tête, car elle serait probablement très embarrassée d’évoquer cela alors qu’elle procède à un examen médical.

      Essaie de ne plus tomber dessus simplement. ‘Fin si tu peux.

      Kat repense à la cascade à son arrivée, un sourire au coin des lèvres toujours, nul doute que le risque est réel.

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Ryoka
A mesure que Kat' parlait de son demi-frère, le jeune homme jubilait à l'idée de se faire un nouvel ami. De plus, si c'était le demi-frère de sa demi-soeur, cela voulait dire qu'il était à moitié comme elle. Il s'imaginait alors un hybride à moitié guerrière-médecin avec les beaux yeux sombres de la brune et des muscles monstrueux d'un homme à l'accent anglais. Il avait un vague souvenir de cet accent et son esprit l'avait légèrement caricaturé, rendant les paroles de l'hybride dans sa tête difficilement crédibles.

La seconde d'arrêt nécessaire à la réflexion de la jeune femme n'avait pas été remarquée par Ryoka qui était à moitié en train d'imaginé son futur nouvel ami, à moitié en train de se concentrer pour ne pas rougir de la situation. Sa concentration était d'ailleurs en plein débat avec sa fierté afin de savoir s'il fallait contracter le plus de muscles possible dans le but d'impressionner son amie. La conclusion de ce débat, qui avait fait appel au sens de la vue pour témoin, avait finalement statué sur le fait que c'était inutile puisqu'objectivement, ses muscles étaient trop fins pour pouvoir impressionner qui que se soit. Il le savait déjà mais le temps de cette réflexion lui permit de ne pas réaliser qu'elle était déjà à ses côtés, et que le verre d'eau était prêt.
Il eut à peine le temps de rire au conseil d'hygiène de vie alimentaire que venait de lui fournir son amie, qu'elle avait déjà embarqué son bras dans une inspection méticuleuse.

Le jeune homme trouva les manipulations de Kateline agréables, car même s'il la prenait toujours pour une guerrière, elle avait les mains douces. Son esprit balançait entre le désir de voir se prolonger ce moment médical doux, et l'envie qu'on lui rende son bras parce qu'il avait quand même toujours peur d'avoir mal.
En parlant d'avoir mal, elle lui indiqua que le temps humide pouvait jouer en sa défaveur. Une chance qu'il ne vivait pas au nord du royaume, il parait que la haut l'hygrométrie est hostile. Cependant, cette idée le perturba. Il ne comprenait pas comment l'humidité pouvait lui redéclencher quelque douleur.


Comment ça?
Tu veux dire que mon bras il va rouiller?


Il la regardait en fixant son regard, tout en se baissant pour ramasser sa chemise au sol.
Il avait vu le petit coup d'oeil qu'elle lui avait lancé avant de lui demander d'arrêter de tomber, et le jeune homme l'interpréta avec inquiétude. Ce dernier regard sur son corps entier n'avait pas l'air médical, et en plus juste avant elle avait l'air de dire qu'il allait rouiller le bonhomme. Peut être était-ce là le regard d'une femme qui observe une dernière fois son ami avant une dégénérescence prochaine? Peut être qu'elle voulait garder en mémoire l'image du jeune homme alors qu'il était encore entier et qu'il pouvait bouger?
Il s'approcha d'elle le regard anxieux, la chemise à la main.


Dis... J'ai vu ton regard...
Si je retombe dessus je vais pas mourir hein?


Il ouvrait grand ses yeux noisettes pour la fixer et ne laisser aucune chance au hasard désormais dans les interprétations qu'il devait faire. Il n'était pas d'un naturel anxieux, pas assez réfléchis pour cela certainement, mais la curiosité mélangée à cette situation gênante avait créé un quiproquo dans son esprit qu'il voulait vite chasser.
L'idée de mourir ne l'effrayait pas outre mesure, il savait que cela devrait arriver un jour, on lui avait déjà raconté la fin de l'histoire. Mais l'idée de rouiller avant de mourir, ou encore d'avoir un talon d'Achille au niveau de l'avant bras le troublait beaucoup trop pour qu'il reparte de cette consultation avec ça sous le bras.
Kat
      En voyant l’air de Ryoka, l’Ebène comprend rapidement qu’elle a d’ores et déjà effrayé son ami, bien que ce ne fût pas là le but de la prévention. Et sa question qui suit concernant son bras ne laisse aucune équivoque. Elle part alors dans un petit rire.

      Enfin non… tu ne vas pas rouiller voyons ! Simplement, les temps humides ont généralement sur les os qui ont été cassé un effet désagréable. Tu risques uniquement quelques légères douleurs, tes os ne vont pas se transformer ne t’inquiètes pas !

      Son regard et son sourire se veulent toujours aussi rassurant, en tout cas elle essaie, mais Ryoka ne semble pas réactif. Au contraire, puisqu’à l’idée de retomber sur son bras, le garçon s’imagine déjà mourir. Le rouge monte légèrement aux joues de Kat, qui réalise que son regard curieux a non seulement été pris en flagrant délit de voyeurisme mais en plus a initié le malentendu qui vient de s’installer.
      Léger toussotement de la part de Kat qui répond aussi vite que possible pour dissimiler sa gêne.


      Non tu ne vas pas mourir… je.. tu..hum..

      Et voilà qu’elle bégaie, ben elle est belle sa consultation… Kat reprends-toi ! hurle-t-elle dans son esprit pour reprendre possession de ses moyens, évitant de poser à nouveau ses émeraudes ailleurs que dans les billes noisettes qui la scrutent.

      Ton os est fragile, si tu retombes dessus, tu vas surtout risquer de le casser encore, ou tout du moins de te faire plutôt mal. Ce que je ne te souhaite pas évidemment !!

      Elle pousse un bref soupire, le débit de ses paroles peut retrouver un flux normal. La gêne est passée.

      Voilà, j’espère que j’ai pu te rassurer… et non pas t’effrayer. Ce n’était pas le but.
      Tu vas bien, ton bras va bien. Tout va bien.


      Et l’Ebène de sourire avec douceur.

      Est-ce que je peux faire quelque chose d’autre pour toi ?

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