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[RP] Voilà où mène la curiosité des enfants...

Valeriane
[Pendant ce temps dans l'arrière boutique, la salle de réception.]

Valériane avait bien vu que Gyldas se retenait de rire lorsqu'elle lui avait parlé de ses enfants... peut être qu'elles n'étaient pas si sages que ça.. mais Valériane ne connaissait pas trop les enfants.. elle ne se doutait pas que ceux-ci pouvaient bien cacher leur jeu..

Ah oui, avec une amie en plus.. comme c'est cruel.. et je me doute bien que tu n'aies que des amies.. tu es aimable, toujours à l'écoute des autres, voulant toujours bien faire , te dévouant pour les autres, travaillant avec abnégation pour le bien de ton village, de ton comté, je ne vois pas comment tu aurais des ennemis !
Mais lorsqu'une amie te chipe ton amoureux.. pour moi, je n'appelle plus ça une amie.. enfin.. et euh.. c'est qui ?


Val s'en voulut de poser cette question.. il serait temps peut être de cesser de remuer le couteau dans la plaie..

Oh, excuse moi, finalement, ça n'a guère d'importance..

Et c'est à ce moment là que Gyldas , sans le savoir sans doute, venait d'appuyer, elle aussi , là où ça faisait mal..

Ce que je deviens.. eh bien.. ma foi.. je suis co-rectrice, comme tu as pu le voir.. et .. La licorne.. oui, en effet, refusée.. euh.. comment dire..

Valériane cherchait ses mots.. il faut dire , que juste avec ce nom, tout était revenu à la surface.. le juge,la liste, le procès, la condamnation.. le rejet, l'exclusion. Elle avait beau essayer de prendre sur elle , elle n'arrivait pas à tirer un trait.. ou à tirer les leçons, selon le côté où l'on se plaçait..

Je vais te raconter, mais , tu ne veux pas prendre un verre d'hypocras ?
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--Dorilys
Pour plus de facilité de dialogue entre les enfants, je jouerai Dorilys et Cyrielle sur le même post

Sursaut de la rouquine! Elle était pourtant sûre d'avoir fait attention. Déçue de n'avoir pas été assez discrète, mais surtout vexée de se faire traiter de voleuse, ses joues s'empourprèrent. Elle s'apprêta à empoigner sa sœur pour lui demander de se taire, mais se retint de justesse: la cadette se mettrait à crier, maman allait monter, et elle serait punie.

Serrant les dents, Dorilys capitula. Ca arrivait de plus ne plus souvent, et elle commençait à en avoir marre de perdre le dessus contre une gamine de six ans.

- D'accord! Je te le dis, mais si t'as pas intérêt à rapporter. Si jamais j'ai une baffe à cause de toi, j'invente un truc et tu seras punie aussi, j'te préviens!

Cyrielle opina de la tête, mais ne se départit pas de sa frustration:
- T'es pas gentille! Faut toujours que c'est toi qui décides! Alors tu me dis, sinon, je vais voir maman quand même!

La gifle faillit partir, mais la curiosité du message fut la plus forte et Dorilys se força au calme:
- D'accord! T'as gagné, mais t'es qu'une casse-pieds! C'est la lettre de tante Ally. Maman arrête pas de la regarder, ça veut dire que y'a un truc pas normal. Et j'en ai marre de voir maman malheureuse, alors je veux savoir c'est quoi.
T'en as pas marre, toi, qu'elle soit triste? Elle joue même plus avec nous. Elle sourit presque jamais à Ambre. Et on est parties de la maison comme ça! Paf, elle a décidé! C'est pas maman, ça!


Cyrielle ne pouvait qu'être d'accord avec ça. Elle fit oui de la tête et ses yeux se posèrent sur la manche ou sa sœur cachait la lettre tant bien que mal:
- Ouais, t'as raison. Vite, on lit avant qu'ils nous demandent ce qu'on fait!

Dorilys tendit l'oreille, mais il n'y avait aucun bruit à l'étage. Tous les adultes étaient en bas. Elle sortit la lettre de sa manche et commença la lecture:

Citation:
Ma chère amie,

Sans vouloir sous entendre que ton chagrin n'est rien, je m'attendais à bien pire en lisant l'entête de ton pli. Dieu merci, il n'en est rien.

- Tu vois, je savais bien qu'un truc allait pas! Je continue:

Citation:
Néanmoins, je suis désolée que ça se termine comme ça avec Artéis, même si je m'y attendais un peu. Je ne peux que te comprendre de n'être pas partie la première, car ensemble vous avez eu des enfants, mais j'aime à me dire que maintenant, tu es libre, et plus accrochée à un goujat avide de femmes. Désolée si mes mots sont durs, mais c'est ce que je pense...

Là, la rouquine commença a se décomposer. Elle s'arrêta et Cyrielle lui demanda:
- Ca veut dire quoi "avide de femmes"?
- Ben… Tu te rappelles, le maître, quand il me dit que je suis avide de liberté. Je crois que ça veut dire que je veux que ça, et rien d'autre.
- Alors ça veut dire que papa veut que des femmes? Ca veut rien dire!


La main de Dorilys s'était mise à trembler. Elle, elle comprenait parfaitement ce que ça voulait dire: que leur père était allé une fois de plus voir une autre femme, mais cette fois, c'était pour de bon. Elle déglutit péniblement et tenta de garder bonne contenance:
- Attends je continue, c'est peut être expliqué après.

Citation:
En tous cas ma belle amie, sache que tu pourras toujours compter sur moi, d'une manière ou d'une autre. Si tu as besoin, il suffit de le faire savoir, et je me débrouillerai pour me rendre utile.

Au moment où je t'écris, nous avons quitté Honfleur, et nous devrions passer ce soir en Alençon pour rejoindre le Maine où Arfée - si tu t'en souviens - doit se marier. Et tu ne devineras pas qui j'ai "choisi" pour me servir de cavalier...hmmm allez, je te laisse tout de même chercher.

En attendant, ma chère Gygy, je t'embrasse bien fort, et je te souhaite du courage dans cette épreuve. Embrasse également tes enfants pour moi, les filles doivent se demander ce qui se passe...

Amicalement, Ally

- Dory, j'en ai marre, je comprends rien. Tu messpliques ou je vais le dire à maman qu'on a fouillé dans ses affaires et je m'en fous d'être punie!

Elle avait oublié de parler tout bas, mais Dorilys s'en moquait à présent. Elle avait envie de crier, et c'est ce qu'elle fit. Peut importe si on les entendait, maintenant:

- Mais tu comprends rien! Ca veut dire que papa n'épousera jamais maman, qu'il ne reviendra jamais à la maison, et qu'il nous a abandonnées…

Rien qu'à prononcer ce mot, Dorilys sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle avait été abandonnée quand elle était bébé, et depuis qu'elle le savait, elle n'avait qu'une hantise, c'est que ça se renouvelle. Elle se sentait désorientée, et son jeune âge ne lui permit pas de se reprendre. Cyrielle avait raison: elle n'aurait jamais du fouiller dans les affaires de leur mère. Lentement, elle remit la lettre dans le sac et prit sa sœur par la main.

- Viens, on descend! Sinon, ils vont nous poser des questions. Et j'ai pas envie de répondre.



LJD Allyxia est d'accord pour la publication de son courrier.
Gyldas
Loin de se douter de ce que ses filles venaient de découvrir, Gyldas continuait sa conversation avec Valériane.

- Un verre d'hypocras? Je ne sais pas ce que c'est. Moi, tu sais, à part le calva… Mais je veux bien. Ca me changera un peu.

Préoccupée, mais pas au point de se couper totalement de tout, Gyldas remarqua qu'elle avait touché une corde sensible. Personnellement, elle n'aimait pas qu'on la force. Aussi se reprit-elle:

- Mais tu sais, si t'as pas envie d'en parler, tu n'y es pas obligée. Je sais par expérience que parfois, on préfèrerait oublier certains... désagréments.

Bérangère reparut alors, mais sans les enfants. Elles avaient du rester dans la chambre. Gyldas n'aimait pas ça. Qu'est-ce qu'elles pouvaient bien fabriquer. Elle s'efforça néanmoins à se concentrer pour suivre la conversation.

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--Dorilys
Dans l'escalier qu'elle et sa sœur descendaient lentement, Dorilys essayait de réfléchir:

**Il ferait jamais ça, papa. Il nous aime bien. Et même maman, il l'aime bien. Ah! Comme j'aimerais que Jade soit là pour m'expliquer! **

Pourtant, ce n'était pas dans les habitudes de tante Ally de dire des mensonges. D'après ce que lui avait raconté son copain blondinet, sa mère avait plutôt tendance à faire éclater la vérité, et souvent assez brutalement. Mais alors pourquoi son père aurait fait ça?

Gyldas avait peut être un don pour voir si tout allait bien ou pas, mais là, face à la mine déconfite de la rouquine, elle n'allait pas avoir besoin de ses talent de maman. N'importe qui pourrait voir qu'elle était préoccupée. De plus, son appétit avait soudain disparu, et Bérangère trouverait sûrement ça bizarre. En effet, quelques minutes plus tôt, les fillettes avaient accepté de la suivre pour grignoter un truc.


- Cyrielle, t'as raison: faut qu'on parle à maman. Moi, je veux pas qu'on m'abandonne encore.

Elle attendit un acquiescement de sa sœur, tout en sachant que cette dernière se rangerait à son avis. La lettre, même si elle n'en avait pas saisit tout le sens, l'avait au moins aussi bouleversé qu'elle. Mais comment s'y prendre?

Valeriane
Valériane cherchait du temps.. elle sortit deux jolis verres et y versa un peu d'hypocras



Tu ne sais pas ce que c'est ? eh bien, cet apéritif fût élaboré par un médecin grec, Hippocrate et fût ramené plus tard dans nos contrées.
C'est une boisson à base de vin, d'épices et de plantes. On peut y ajouter du miel, de la cannelle, du gingembre...tu verras , c'est délicieux..


Valériane se rassied près de Gyldas et lui dit calmement, après avoir trempé ses lèvres dans le fameux breuvage.


Tu sais, je vais être brève, car j'avoue que je supporte de moins en moins toute cette histoire. Comment dire, j'avais un rêve, celui de rentrer à l'Ordre Royal de la Licorne. Mais comme son nom l'indique, il est Royal et nul ne peut être accepter en son sein s'il n'obéit pas aveuglement à tout ce qui représente le Roy et ses ordres. Je suis donc allée jusqu'à la Forteresse de Ryes , en normandie et j'ai passé un entretien, long et épuisant nerveusement. J'avais l'impression que cet examen de passage ne laisserait rien au hasard. C'était comme si, je passais une nouvelle fois en procès.. car bien entendu, le sujet principal était celui-ci :

Mes différends avec la décision prise par l’Assemblée des Pairs de France, mon procès et ma demande d’appel.
Pour eux, il est clair que tout membre de l’Ordre Royal de la Licorne se doit de respecter les ordres de ses supérieurs hiérarchiques, mais aussi du Roy et de ses représentants.

Et la question qui tue :" ne trouvez-vous pas cela contradictoire de vouloir respecter à la lettre le Code de Chevalerie de l’Ordre de la Licorne, mentionnant le fait qu’il s’agit d’un Ordre Royal, donc ne devant point aller à l’encontre des décisions de Sa Majesté ou de ses représentants, alors que vous avez fait fi d’une décision prise par l’Assemblée des Pairs de France, noble assemblée ayant l’aval et la confiance de Sa Majesté, le représentant dans les affaires courantes du Royaume?"

Tiens, j'ai la un extrait de la Charte :

Citation:
Allégeance
- Le Grand Maître de l'Ordre se doit de jurer fidélité au Roy
- Un chevalier de la Licorne jure fidélité au Grand Maître de l'Ordre
- Un chevalier se doit de respecter les ordres de ses supérieurs hiérarchiques, sauf si ceux-ci sont contraires à la charte ou aux ordres donnés par le Roy de France.
- Un chevalier se doit de respecter la charte de la Licorne avant tout.
- Un chevalier ne doit pas avoir de relations avec un groupe ou une personne reconnus comme étant criminelle.
- Tout acte de trahison avéré sera puni d’un renvoi immédiat de l’ordre.


A ce moment là, je me suis dit que j'étais morte... mais j'ai continué et j'ai donné mes explications.. ensuite ils ont voté. Et tu vois.. enfin...j'ai été refusée...
Maintenant, me reste le procès en appel... on verra bien.

Toute cette histoire m'a rongée, tu travaille toute une vie pour faire reconnaitre ta valeur, te faire estimer, mais une seule erreur.. et encore.. pour moi, tout ceci n'était qu'injustice et manigance de la part de Stannis, donc, un seul écart, et tout tombe en miette.

Val prit son verre et but cul sec.. elle soupira et regarda Gyldas

Je n'ai pas été vraiment brève n'est ce pas ? Bref.. alors , t'en pense quoi de ce petit Hypocras ?
Heureusement, j'ai trouvé cet emploi de co-rectrice et cela me change.. et je suis loin de la politique, de toutes chamailleries.


Val avait vu Bérangère descendre et se diriger vers la cuisine.. mais les filles avaient du rester dans la chambre, sans doute pour jouer..


Elles sont bien longues tes filles, tu ne trouve pas ?

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Gyldas
Valériane semblait à la fois déçue et remontée du refus qui lui avait été infligé, aussi Gyldas décida-t-elle de ne pas en rajouter sur le sujet. La boisson qu'elle lui avait servie lui permit heureusement de changer de sujet sans impolitesse.

- Oui, c'est original. Ça change du calva et de la bière. Va falloir que je m'y mette.

Elle appuya ses mots d'un clin d'œil afin de détendre un peu l'atmosphère. Mais la baronne la ramena à la réalité plus vite que prévu:


Elles sont bien longues tes filles, tu ne trouves pas ?

Toute à la conversation, Gyldas ne s'était pas trop préoccupée des filles. Elle avait l'habitude de ne pas les avoir dans les jambes, mais là, c'était différent. Rester seules dans une pièce quand elles n'étaient pas chez elles ne leur était guère familier.

- Oui, c'est vrai ça. Qu'est-ce qu'elles font?

Gyldas se leva et se précipita dans le couloir, un peu inquiète quant à une éventuelle bêtise de la rouquine, d'autant plus que sa sœur commençait à la suivre, maintenant qu'elle allait aussi à l'école. Elle les trouva assises sur la première marche de l'escalier, silencieuses et maussades. Dorilys semblait presque au bord des larmes, et Cyrielle serrait sa poupée contre elle comme si elle cherchait un réconfort. Ça contrastait terriblement avec la vitalité dont elles avaient fait preuve en arrivant.

- Houlà! Vous deux, y'a quelque chose qui ne va pas. Allez, on raconte: quelle bêtise vous avez faite? Vous n'avez rien cassé au moins?

Les mains sur les hanches, à la manière bien paysanne de sa condition, Gyldas toisait les deux enfants de manière à dissuader un mensonge, sans pour autant tenter de les effrayer.

- Allez! Dites-le! On s'en rendra compte à un moment où à un autre de toute façon.

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--Dorilys
C'est dingue comme les mères savent tout deviner. Enfin… au vu de la tête qu'elle tirait, ça n'avait pas été bien difficile à cerner. Alors avouer ou ne pas avouer? Baffe ou pas baffe au bout de la confession? Mais quand maman prenait son attitude de fausse sévère, Dorilys savait qu'elle avait intérêt à se mettre à table sans quoi la contrariété de Gyldas pouvait très vite se transformer en colère. Et c'est là que la punition était souvent au-delà des proportions de la bêtise.

Ce fut tout de même en tremblant qu'elle avoua. Sa sœur, planquée derrière elle, n'en menait pas large non plus.


- Ben… on a trouvé la lettre de tante Ally… C'est vrai que papa est parti pour de vrai? Il nous abandonne? Comme mon premier papa quand j'étais bébé? Pourquoi? T'auras le droit de nous garder si on n'a pas de papa?

Elle avait toujours vu des enfants dont les parents étaient par deux. Même Jade n'était pas restée longtemps sans papa. Les questions se bousculaient dans sa tête. Elle aurait aussi aimé savoir pourquoi son père préférait une autre femme que sa maman, mais pour l'instant, sa préoccupation principale était de ne pas finir en orphelinat.

Elle réussit à lever les yeux vers sa mère. Des yeux qui s'étaient remplis de larmes comme elle en avait rarement. Son dernier chagrin remontait au jour où elle avait attendu une lettre de son père qui avait tardé à venir. Elle ne put se retenir plus longtemps et des perles se mirent à rouler sur ses joues. Avant que sa mère ait le temps de répondre, la fillette, aussitôt imitée par sa sœur, s'était précipitée sur sa mère. Elle lui entoura la taille de ses bras qui en faisait à peine le tour:

- S'il te plait! Punis moi si tu veux! Mais nous abandonne pas! S'il te plait!

Gyldas
Tout s'était déroulé tellement vite que les informations mettaient du temps à faire le tour dans la tête de Gyldas. Si elle avait voulu leur cacher la lettre, c'était pour ne pas que ses filles apprennent que leur père avait encore choisi une autre femme que leur mère. Ce n'était pas des sujets à raconter à des enfants. Elle savait que l'image d'un père volage les choquerait, mais elle avait été à cent lieues de s'imaginer que les petites redouteraient davantage l'abandon. Les enfants étaient décidément très surprenants.

Gyldas resta un moment interdite, cernées par deux paires de bras qui la suppliaient. Elle se reprit très vite. Aucune colère n'avait eut le temps de se manifester. Au contraire, la détresse des fillettes émut leur mère. Elle jeta un regard d'excuse à Valériane puis s'agenouilla pour se mettre à la hauteur des enfants.


- Mais qui vous a mis une telle idée en tête? Je ne vais pas vous abandonner. On vivra sans papa, c'est tout. Vous pourrez même aller le voir, si vous voulez.

Elle leur parlait doucement en les serrant contre elle et en leur caressant les cheveux. Elle sortit son mouchoir et essuya tendrement leurs larmes. Elle n'hésita qu'une seconde avant de leur expliquer la suite. Apparemment, leur cacher la vérité avait été pire que le mal. Il fallait les rassurer:

- Vous savez, les adultes sont parfois compliqués. Papa et moi, on s'est aimé, mais on ne s'aime plus. C'est triste, je sais, et c'est pour ça que parfois, je me mets un peu en colère pour rien. Mais jamais, jamais, vous entendez, je ne vous abandonnerai.

Elle les laissa digérer ses paroles. Peu à peu, les larmes se tarirent, remplacées par de faibles sourires. Il allait leur falloir du temps pour accepter ce qu'avait fait leur père. Sous ses airs de rebelle, Dorilys cachait une nature fragile. Sa réaction de ce soir en témoignait.

Pourtant, au risque de les surprendre, Gyldas décida de ne pas en rester là. Les filles avaient fouillé dans son sac, il n'était pas question de passer l'éponge.


- Bon, maintenant, vous savez quand même que ce que vous avez fait n'est pas bien. Ca vous a fait peur, et ça pourrait être une punition suffisante, mais je ne suis pas d'accord. Alors…

Elle leva une main pour intimer le silence à Dorilys qui allait protester, et c'est sans animosité, mais avec tact qu'elle annonça la punition:

- … alors, après manger, vous aiderez Bérangère à faire la vaisselle. Ce n'est pas négociable.

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--Dorilys
Elle s'en tirait bien, au bout du compte. Pas de cri, pas de colère de la part de maman. Mais comme si le fait d'apprendre que leur père avait préféré une autre femme ne suffisait pas, leur mère leur avait tout de même infligé une punition. Et pas des moindres.

Elles étaient reçues chez une grande Dame, invitées à sa table pour le repas, et Gyldas rabaissait ses enfants au même rang que la domestique de la maison. Faire la vaisselle, c'était courant à la ferme. Mais ici, Dorilys en ressentit une légère humiliation. Sa sœur la regardait sans savoir quoi répondre. Elle voulait jouer aux grandes, mais dès qu'il s'agissait de contrarier maman, elle passait par la rouquine d'abord.

Dorilys soupira. Nerveusement fatiguée parce qu'elle venait d'apprendre, elle avait perdu toute son énergie et ne réussit même pas à protester. Résignée, elle capitula sans tenter de discuter.


- D'accord. D'accord, on ira faire la vaisselle.

Ses bêtises connaissaient souvent des fins plus heureuses. C'est cependant libéré d'un poids que la fillette se mit à table, mangea sans appétit, et fit la vaisselle sans enthousiasme malgré les efforts de Bérangère pour la distraire.

Le restant de la semaine passa sans anicroche, et déjà, il fallait songer à repartir sur les routes.


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