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[RP] Pas si simples!

Chimera

Qui opte pour l'auberge de la vallée, check.
Qui dort dans quelle tente, check.
Plaintes pour rhumatismes, enregistrées.
Bagages et provisions, empaquetés.
Diligence et célérité sont de mise. Ils sont en retard.
Le duo Gwen ha Du, Alain et Jasme montés respectivement sur jais et immaculé sécurisent la queue du convoi et, contre toute attente, c'est Elisabeth qui mène la marche, immanquablement flanquée d'Aubépine et Kistin. Comme, en sus, un Kermorial en cache souvent un autre, Camille est également du voyage, déjà volontaire, voilà quelques semaines, pour une expérience de pistage qu'elle avait eu grand plaisir à coordonner en tant que prévôt des maréchaux.

Lui reviennent alors qu'ils font halte les discussions de la veille, à la table d'une Rabine Baragwine ô combien vivante quand la troupe se trouve à Vannes, mise au repos du guerrier lorsqu'en voyage, sous la vigilance d'Albéric et de Beilhal. Rapidement, elle tirée de ses pensées par un choc sourd. Le capitaine du Lusitano vient de se rattraper in extremis, évitant la chute de justesse, alors qu'il allait, tout ronchonnant de son état, houspillant l'humidité et le confort rudimentaire du lieu, servir un godet aux voyageurs en halte.

- Pfff ... et en plus , j'me casse la gueule
Si l'ancienne duchesse, polie, ne fait que s'autoriser un sourire discret, la vive Adenora, elle, ne retient pas un rire léger et lance:
- Ca tangue, sur la terre ferme?
- Une racine qui m'a barré le chemin
- La sournoise...
Le rire s'amplifie, évidence des bonnes humeurs, taquines pour l'heure.
- On se moque pas ...
- Ce n'est pas mon genre voyons.
Dans un sourire, la jeune blonde s'étend dans l'herbe et lâche un soupir d'aise en se lançant dans la contemplation du ciel.
- Je vous laisse , je vais aux champignons ...

Après un regard à la jeune fille au repos, elle se lève, attrape un panier d'osier et appelle:

- Kistin?

L'intention est claire.
Panier sous le bras.
Promenons nous.
Qui voudra suivra, le devoir d'enseignement ne concerne qu'elle. Devoir, que dis-je. Rares sont ceux vers lesquels on court. Celui-ci en est, bien que la course soit toute figurée. Les invités curieux seront bonus, et bienvenus, dit le regard qui leur est adressé. Scrutant alentour, déjà en chasse, elle avise, penché mollement au bord du cours d'eau longeant le campement, un saule.

- Voilà qui tombe bien, pour Alain. Sais-tu nommer cet arbre? Et as-tu une idée de pourquoi il pourrait nous être utile?
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Adenora

Tels des chevaux impatients avaient-ils piaffé ces derniers jours avant de retrouver enfin la route?
Certainement.
Une blondinette au moins, même si elle n'avait pas voulu le montrer et involontairement contribué à retarder d'un jour le moment du départ.
Ce voyage elle en espérait tant, où qu'il finisse par les conduire.
Ensemble.
Ô comme ce simple mot peut vouloir dire beaucoup.

Déjà la châtaigne se sent plus légère, recouvrant relative insouciance, espérant la partager, surtout, avec son entourage.
Car les derniers jours l'ont éprouvé, elle aussi. L'inquiétude face à la retraite imprévue de sa mère, l'isolement d'Elisabeth accaparée par un mystérieux ouvrage... bien qu'elle ait toutefois pris soin de coucher quelques mots sur un billet, pour tenter de la rassurer.
Sombres pensées, crainte de l'abandon sont à chasser bien loin, à défaut de mieux dans un coin de son esprit : celui des mauvais souvenirs à ne surtout pas laisser remonter à la surface.

Assise face au feu de camp tout lui semble possible, à nouveau, optimisme retrouvé, prête à en user et en abuser pour convaincre les désabusés, justement, de s'y convertir.
Et déjà, sans même y prendre garde son rire fuse pour un rien, pour sa mère et Alain, quelque part entre Rieux et Rennes, lieu d'une bienvenue halte.

Le ronchon s'éloigne un peu, sous quelconque prétexte, chercher des... champignons, vraiment? Tandis que son regard se perd vers les cieux, là couché sur la terre, où quelques brins d'herbes facétieux dépassent juste pour lui chatouiller le menton.
Pourtant le mouvement de l'Aubépine a suffit à alerter la Châtaigne, qui agilement se relève sitôt son nom prononcé sur le ton d'une invitation à la promenade.

Mais si le panier emporté laisse présager une cueillette de simples, c'est face à un arbre que sa mère, son Hencher, l'interroge.

- Voilà qui tombe bien, pour Alain. Sais-tu nommer cet arbre? Et as-tu une idée de pourquoi il pourrait nous être utile?

La forme de ses feuilles, allongées, au moins trois fois plus longues que larges, l'emplacement où il s'épanouit, la renseignent, et s'est d'une voix assurée qu'elle répond.

C'est un saule.

Adenora s'approche d'avantage, jusqu'à caresser, paume d'une main ouverte, les feuilles à sa portée.

Il soulage la douleur, idéal pour les rhumatismes dont se plaint Alain!

L'on peu utiliser les chatons et les feuilles en infusion, l'écorce en décoction, mais je n'ai aucune idée des proportions.

Puis ajoute amusée, pour avoir plus d'une fois utilisé ces feuilles pour elle même, autrefois, lorsqu'elle grimpait aux arbres sans jamais s'inquiéter de la manière d'en redescendre, autrement que d'une façon... spectaculaire, et parfois quelque peu douloureuse.

Et sinon, les feuilles peuvent aussi servir en compresse pour soigner les contusions et les plaies, ou en emplâtre contre les entorses et les élongations.

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Chimera

Les lippes aubépines s'entrouvrent à mesure que la jeune neveziad parle. Ainsi elle a lu, a appris de son propre chef. Le sentiment vexé de n'être pas la seule source de savoir est rapidement remplacé dans l'esprit de l'ovate en herbe -quel comble- par une fierté à peine dissimulée. Elle avait fait usage du bâton qui lui avait été confié. Dans un sourire satisfait, elle opine.

- Celui-ci est un saule blanc. Salix alba. L'ogham qui lui correspond est Sail. Puisque tu m'en as parlé dans des termes d'ovate, je t'en parle en tant que scelaig, et tu verras qu'il est aussi très utile aux beleans.

Il est l’arbre qui veille sur le sommeil. Il est associé à la lune et à la femme, et il calme les angoisses. Il est l’arbre qui tempère les colères et ouvre le dialogue. Il est l’arbre de la tempérance, icône de la diplomatie. Il convient d’en brûler un peu lors de chaque ouverture de concile dans les cromlec’h, ou lors de cérémonies courantes, si tu l'estimes nécessaire.

Elle marque un temps d'arrêt, amusée par la pensée qui vient de fuser dans son esprit.

- Je devrais sans doute m'en faire une infusion ce soir, et en envoyer une bonne branche à la mairie de Vannes, qu'en dis-tu?

Sourire léger.

- Revenons à ses propriétés et aux dosages dont tu parlais.

Il soulage la douleur, en effet, les fièvres, maux de têtes, saignements douloureux chez les femmes, apaise les inflammations des tendons et permet de lutter contre les vomissements. Il agit aussi comme antirhumatismal, oui, tu as raison, et apaise les douleurs dues à l'arthrite, aux rhumatismes dorsaux et articulaires notamment des hanches et des genoux. On peut aussi l'utiliser pour les personnes ayant des insomnies ou des bouffées de chaleur nocturnes.

En utilisation externe, oui, tu peux en faire des emplâtres pour les verrues et les cors. Pour les plaies, privilégie des lavages après décoction.
Quand tu prélèves de l'écorce, choisis plutôt les jeunes rameaux, que tu fais sécher ensuite. Pour les infusions, quelques grammes suffisent pour une personne, dans de l'eau portée à ébullition. A conseiller avant chaque repas de la journée. Tout dépend, souvent, du niveau des douleurs et de la corpulence du malade, il faut réduire les quantités pour un enfant, par exemple, vois-tu. Il est assez rare que les préparations à base de saule dérivent et entrainent des effets indésirables. Le surdosage peut néanmoins causer des démangeaisons et des troubles digestifs comme des diarrhées ou des nausées.

Déconseille le aux femmes attendant un enfant ou allaitant. A toi aussi, si jamais un jour. Dire que le saule est une plante anaprodisiaque qui réduit la libido à sa propre fille? Plutôt crever! Lui en conseiller l'usage régulier, par contre, oui! Niark. Il faut éviter aussi de soigner par ce biais les personnes sujettes aux hémorragies ou souffrant de goutte. La goutte, tu la reconnais aux pieds. Surtout des hommes. Le gros orteil est anormalement enflé.

Elle fait une courte pause, avant de regarder la jeune femme, pour dire, dans un soucis d'honnêteté:

Saches que... je n'ai jamais reçu l'enseignement d'un ovate ordonné. Tout ce que je sais, ou crois savoir, je le tiens d'observations, d'expérience et de lectures. J'ai... souvent si peur de mal faire que je ne me propose jamais pour offrir des soins à quiconque souffre de troubles importants, me limitant aux malades légers. J’espère que tu ...trouveras un jour l'expérience complémentaire que je ne pourrai t'apporter. Je sais que tu sauras trouver à qui t'adresser pour confronter et éventuellement préciser ce que tu auras appris à mes côtés. Un jour viendra, tu pourras me reparler de tout ceci, et m'enseigner à ton tour. Et, glissant sa main libre dans le dos de la châtaigne D'ici, là, empruntons un morceau de ce vénérable généreux, et allons voir ce que nature à d'autre à nous proposer.
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Adenora

Attentive, elle l'écoute parler Ovatie, Béléanisme et Scelaigie. Trois voies qu’un druide accompli doit maîtriser.
Lorsqu'un changement perceptible dans le ton et la posture, annonce une pensée soudainement formulée.

- Je devrais sans doute m'en faire une infusion ce soir, et en envoyer une bonne branche à la mairie de Vannes, qu'en dis-tu?

La plaisanterie fait doublement mouche, étire son sourire, encourage ses espoirs de voir la flamboyante retrouver peu à peu sérénité puisqu'elle en parle avec humour et auto dérision.

Mais comme le maître revient sur les propriétés du saule, l'élève reprend vite le fil des explications, glissant toutefois, encore un peu dissipée.

Gardons nous de parler des éventuels effets indésirables à Alain, enfin du moment que je me contente de te regarder faire il ne devrait y avoir aucun risque.
La blondinette n'est pas maladroite qui s'ignore, ne voudrait provoquer un drame même s'il ne touche au final qu'a un certain inconfort, momentané.

Déconseille le aux femmes attendant un enfant ou allaitant. A toi aussi, si jamais un jour.

Si jamais un jour, et non pas le jour où...
La fille ne relève pas, si sa mère la voue inconsciemment ou non au célibat l'idée ne lui déplaît même pas, peut être parce qu'elle n'envisage plus de le rompre.
Adieu la joli robe qui mettait ses jeunes formes en valeur, demat sa tenue préférée aux couleurs de Breizh, bien peu seyante mais confortable.
L'avait-elle remarqué?

Mais qu'importe. Un pas après l'autre sur le chemin, puisse t-il être long, très long, aux côtés de sa mère et d'Elisabeth.

Elle accueille confidences et doutes sur la maîtrise d'une voie étudiée seule d'un sourire tendre.
Pouvoir apprendre un jour à son Hencher la Neveziad peine à le concevoir, qu'elle lui reparlera de ce jour, le croit.
Et de la suivre un peu plus loin.
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