Elias.
C'était un après midi assez particulier dans les bois d'Epinal, le savoyard était parti de ses terres Piémontaises tôt le matin, le galop incessant de son compagnon d'armée n'avait pas faiblit depuis son départ, il était déterminé à ne pas reculer.. sa vie avait été bouleversée ces dernières semaines..ce qui n'avait été pour lui qu'une longue attente, pleine de désespoir et de souffrance n'était plus. Il avait vu sa vie changer en seulement un mois, transformée sans que celui ci ne s'en aperçoive.
Aujourd'hui il s'était rebâti un couple, une fiancée qu'il avait croisé un soir alors qu'il délassait les dossiers sur son bureau, une jeune femme, une belle enfant au sang noble, à l'éducation exemplaire, neutre, dénuée de tous sens partisans..et sa chevelure était rousse, bordée d'une couleur qu'il s'était vanté de ne jamais ployer sous le charme, il en avait finalement été autrement..que pouvait t-il ressentir? De l'amour fou? Non..non, il en avait été différemment.
Il était depuis toujours, depuis sa naissance un solitaire, qui n'aimait fréquenter le monde que pour le soutenir ou par nécessité de s'ouvrir, il avait découvert en sa nouvelle compagne le plus beau des cadeaux, une complice, ils fonderaient une famille peut-être, auraient une progéniture mais ne serait pas bordé d'un feu ardent, ils seraient ensembles, profitant des rares moments d'insouciance que pouvait apporter la vie loin des prélats et des obligations de leur travail, et cela leur allait, autant à lui qu'à elle..mais sa nouvelle belle famille était divisée, non pas sur son cas mais sur un problème bien extérieur..
Il était allé voir les deux concernés, ceux qui en plus de Tibère allaient entrer dans le cercle de ses proches. Il avait comprit peu à peu tout le quotidien qui les étouffait, ce choix, lui aussi aurait pu le faire il y a longtemps..sur les murs de Dôle, mais il avait résolu depuis longtemps de ne souffrir d'aucune façon.
Le bruit et la marque des sabots de sa monture sur la terre sèche et rafraîchie de Lorraine, bordée au ciel par un début de crépuscule et un vent froid pour un début d'été ne le laissa pas douter, quitte à risquer sa vie, il devait revenir parler à celui qui souffrait le martyr, celui qu'il sefforçait de comprendre jours après jours, celui qui était le jumeau de celle qu'il avait résolu d'épouser si l'église lui donnerait la délivrance du célibat.
Pourquoi l'avait t-il choisie? Il ne se posait même pas la question en lui même, le savoyard qui était de naissance un sang très noble n'avait jamais été dans la pensée hautaine ou méprisante, il s'était toujours laissé guider par un côté confiant, entreprenant, et la part de l'esprit occupait une grande place en ses choix, il ne voulait en rien reculer, et était prêt à tout pour comprendre celui qui se fermait, quitte à subir sa rage pour après la canaliser, et essayer d'apporter, au moins un instant un sentiment de paix en lui. Après tout..il était bien dans le métier de la plume.
Alors que les buissons et le sentier battu depuis des heures se refermait au loin derrière eux, il aperçut les roulottes de sa belle famille, ôtant les bottes de ses étriers pour bondir sur la terre meuble, conduisant au pas d'éclaireur qu'il avait été plus jeune, son cheval à un pan de bois au côté d'autres montures, ses azurs naviguèrent entre les différentes carrioles, cherchant une présence de celui qu'il devait inévitablement retrouver, se dirigeant vers la porte de celle du maître écorcheur, frappant quelques coups contre le bois de l'entrée, son souffle se faisant plus distinct sous le hululement d'une chouette, il souffla:
Il y a quelqu'un?
N'entendant pas de réponse directement, il plissa délicatement ses paupières et échappa un souffle avant de passer l'entrée, sentant une forte odeur, les couvertures n'étaient mêmes plus présente, et il semblait qu'aucun ménage n'y avait été fait depuis un moment, sortant dés lors de là sans y perdre plus de temps, il manqua de se diriger plus au nord du campement, avant que son nez lui donne la réponse, son nez ressentant la même odeur qu'à l'intérieur, le blond appuya sa main droite et se mit accroupis pour regarder en dessous des roues, ouvrant grand les yeux, surprit de l'y trouver..il ne put laisser qu'échapper:
Diable..que fais tu là?
[Merci de mettre les balises.
Modo Jd Eden]
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