[RP OUVERT] Viens je te dirai ton avenir...

Depuis des lunes, l'androgyne silhouette n'apparaissait plus dans le paysage, l'Etrangère disparue de l'horizon parisien à l'instar du silencieux Gardien et Palazzo résonnait d'échos sourds quand Notre-Dame retentissait de souveraineté.
Pourtant, l'on disait que l'Ombre était revenue. Celui-là l'aurait aperçue aux abords du cimetière des innocents alors que cette autre jurait l'avoir croisée au passage du Grand Cerf et qu'un vieillard éructe qu'elle était rue Saint-Denis... Le claquement des bottes pour seul repère aux ignorants quand les oisillons chantaient à l'ouïe attentive et, quittant senestre gantée de cuir, écus tintaient de bonheurs simples aux destinataires d'aumônières fournies.

Les pas allongés d'allure infaillible, une envolée de moineaux qui la précède, telle une armée de miniatures maculées, le silence frustré par les haillons souffreteux, bientôt, minois dissimulé de large capuche passe la tenture et présence s'invite à l'enchanteresse. Sourire s'étire à peine quand l'odorat s'insurge d'encens entêtant, prunelles ambrées quêtent alors l'hôtesse et dextre de laisser retomber la lourde étoffe. La voix caresse d'assurance quand le murmure trompe le mutisme ambiant:

Oracle... Que disent les Anciens Dieux ?

Blondeur se découvre, la capuche choit aux épaules et l'interlocutrice discernera alors la Rosière... Saura-t-elle en deviner les origines, les espoirs, les intentions?
_________________
Cinquante brebis, sans un berger, ne font pas un troupeau.
(Proverbe russe)

L'endroit se veut mystique, l'atmosphère chargée des fragrances enivrantes, propres à détourner l'attention du temporel... La lippe est mordue d'intention simulée quand le regard adverse vient cueillir l'opalin juvénile, les cils font rempart à lecture des prunelles dorées et Blondeur d'écouter timbre rocailleux sans même s'en émouvoir. Presque l'Etrangère s'attendrait à quelques apparitions quand elle s'installe en tailleur, face à l'interlocutrice et qu'elle s'exécute. Runes sont choisies.
Alors l'Enchanteresse d'en déchiffrer les symboles, minois impassible d'entendre la prédiction... à chaque petite pierre son présage mais scepticisme d'envelopper l'Ombre à mesure des mots et, bientôt, cascade aurifère tombe au profil qu'elle incline la tête... velouté de répondre à l'éraillé:

Mhm... Disparitions de proches, c'est fait. Trahisons, je ne les compte plus comme les abandons, les jalousies et même les crasses gratuites... Tes runes t'ont conté mon passé, l'histoire n'est guère singulière que ma vie ressemble à tant d'autres mais dis-moi, Oracle, n'as-tu rien à m'apprendre que je ne sache déjà ?

Le visage se présente aux yeux clairs que menton se redresse, nulle animosité pas davantage de défiance... D'éducation polythéiste, elle ne moque pas les arts divinatoires et le respect d'habiter l'ambre qu'elle n'aspire guère à provoquer les ancêtres.
_________________
Cinquante brebis, sans un berger, ne font pas un troupeau.
(Proverbe russe)

Est-ce cela qu'on appelle transe ? Blondeur est attentive, comme de coutume au dialogue, qu'importe le vis à vis, toujours savoir écouter plus qu'entendre. Ainsi l'apprentissage des aïeux maintenant disparus tout comme l'enseignement se poursuit, aujourd'hui et sûrement demain, des proches sincères tant qu'aimants. Alors l'Etrangère se raidit d'intention, l'interrogation encore, peut-être deviser avec les Dieux... peut-être échanger avec ceux qui manquent à son entourage, peut-être...

Sourire habille la pulpe, prunelles scintillantes de gratitude quand senestre fouine à la cape... Odin... la divinité scandinave, croyance dont elle ignore tout, ses ancêtres sont ailleurs mais pourtant... Les peuples nordiques ont traversé l'océan en leurs temps, barbares selon les écrits qu'ils sont venus guerroyer en ses terres, bien avant son apparition aux glaces éternelles. Patriarche vainqueur des envahisseurs qu'il a gagné noblesse de titre quand la grandeur d'âme était acquise et, descendante d'en avoir pleine conscience.

Oracle... interroges tes pierres régulièrement, je reviendrai te consulter. Que puis-je pour toi, en remerciements?
_________________
Cinquante brebis, sans un berger, ne font pas un troupeau.
(Proverbe russe)

Senestre s'apprête à glisser richesses dans la main tendue, ambres examinent alors tatouage singulier et perplexité d'animer les prunelles... hésitation... alors les mots s'élèvent, prismes d'intentions auxquels minois répond de stupéfaction. « Elle est sérieuse là ?! ».
S'il est une chose que Blondeur exècre, au-delà des indésirables, c'est le contact physique... point de souci dans le sacrifice, la Rosière rompue aux arts tripiers qu'elle saurait discerner viscères baignant dans la bourbe tant qu'en désigner l'appartenance. Moue assombrit l'opalin quand l'abdication s'humanise et l'évidence d’apparaître par le muscle lingual, l’Étrangère trop déférente qu'elle capitule et couvrir les formes géométriques de l'organe charnu.

Plaise aux Dieux, Oracle.

Et silhouette de disparaître sans plus de fioriture qu'elle retourne à ses oisillons et leurs chants.
_________________
Cinquante brebis, sans un berger, ne font pas un troupeau.
(Proverbe russe)

Observant la femme tirer les runes, l'enchanteresse ferma les yeux quelques instants. Glissant son doigt sur la première rune, elle commença a prononcer ce que les dieux lui réserver.

Algiz. T'as liaison avec ton époux sera forte et fondé sur l'amitié et la complicité. Vous serez très uni l'un a l'autre pour braver les dangers et les difficultés... Doit sur la rune suivante. Odin t'apparait, un évènement inévitable et irréversible bon ou mauvais te touchera. Continuer a glisser son doigt sur la prochaine. Fehu quant a elle t'annonce que ta liaison ou ta futur liaison avec un amant sera voué a l'échec. Elle ne t'apportera que désolation... Caressant du bout du doigt la rune voisine, l'enchanteresse respira longuement et repris. Isa, Isa... La rune neutre... La rune qui annonce une perte de temps... L'amant choisit te fera perdre du temps et de l'argent. Prenant la rune suivante entre ses doigts, elle fini son interprétation. Quant a Inguz, un évènement heureux te touchera toi et ton époux. Cela marquera votre vie a jamais. Une naissance sans doute...

Relâchant la rune, l'enchanteresse reposa son regard translucide sur elle.
[/b]

Convoi spécial, chaud devant.
Deux silhouettes, une maigrichonne aux yeux bridés qu'y a un peu trop fréquenté ces ruelles maudites fut un temps, l'autre silhouette arrondie, 'fin surtout du bout du ventre, enceinte jusqu'au nez, et ça déambule clopi clopant jusqu'à la niche de l'enchanteresse.

C'est que l'Enchant'resse est bien connue par icy, depuis la nuit des temps. Maryah se rappelle quand elle avait intégré la horde sanguinaire, quand elle vénérait Baphomet, et que les membres lui parlaient des anciens dieux et des prévisions de la devineresse. On disait que la bougresse se trompait rarement. Maryah ne croyait pas à ces choses là, non elle ce qui la démangeait c'était de voir ce qu'il y avait sous la grande capuche, comment c'te personne en était arrivée là, de quoi elle vivait, si elle entendait vraiment des voix ou des trucs comm' ça ! 'fin une Enchanteresse c'était palpitant et elle venait de trouver la personne idéale à accompagner pour avoir un prétexte à passer sous la toile :

Hilde. La femme enceinte qui voulait connaître l'Avenir. Elle avait du fric, après tout elle pouvait payer. Du coup, elle écarta les pans de la tente et l'invita à passer en première, surveillant leurs arrières, parce que le coin était particulièrement mal famé. Mais l'Enchanteresse était respectée. Personne ne tenait à s'attirer les foudres des Dieux, même ceux qui n'y croyaient pas.


Allez entre Hilde, allons voir ce que te réserve ton avenir !
Puis, lui emboîtant le pas :
Le bon jour, Enchanteresse ; comment vont les Dieux aujourd'hui ?

Petit sourire en coin, bah oui elle n'avait pas pu s'en empêcher !
_________________

La bridée restait calme, à l'affut de tout, sentant bien que la petite blague d'entrée n'avait fait marrer qu'elle et cherchant tant bien que mal à voir ce qui se cachait sous la capuche.

Elle se racla un peu la gorge, car la fumée la dérangeait. Boudiou pas moyen d'faire un peu d'air dans c'bordiau ! Bon m'enfin, faudrait faire avec, parce que l'enchanteresse pourrait bien la transformer en grenouille et elle aurait bien l'air malin !
Elle s'assit donc en tailleur, aux côtés de Hilde, qui semblait garder tout son calme, même dans cette situation inattendue et extra-ordinaire.

Elle ne pouvait que sourire en entendant les questions de cette dernière, preuve que l'esprit était habitué à contrôler et non à se faire contrôler. Hilde devait certainement toujours décider avec qui, où, quoi, comment, et c'était assez drôle de la voir dans ce contexte où elle n'avait aucune prise ni sur le temps ni sur le lieu, ni même sur les révélations qui allaient voir le jour.

Quand la devineresse parla de lui lécher la main, Maryah sourit, soulagée. Elle avait redouté que l'élue des Dieux ne demande un sacrifice à Hilde, ou peut être encore pire, mais non il n'en était rien. Restait à savoir si Hilde allait accepter de lécher la main râpeuse, main dont on ignorait où elle s'était posée ou ce qu'elle avait touché avant d'arriver icy, accroché au bras de l'Encapuchonnée.
C'est avec une surprise non dissimulée, qu'elle entendit la réponse positive de Hilde. ça alors ?! Epatant ! Maryah ne regrettait pas de l'avoir amené finalement, même si elle s'était vite débarassée de Poum et s'était assurée que Cobra ne les suivait pas. Les Serpents avaient laissé un sentiment bien douloureux chez l'Epicée.

Puis rompant le silence, relevant son regard tiré vers l'Enchanteresse, elle ajouta :

La Dame Hildegardeii voudrait savoir ce qui lui réserve l'avenir. Moi j'ui ai bien prédit un gamin, vu son ventre mais ça lui suffit pas. J'suis sûre qu'si vous lui parlez amour et famille, z'allez lui faire un grand plaisir. ça s'rait bien qu'vos Dieux soient dans d'bonnes dispositions, parc'que j'ai pas envie d'la voir déprimer toute la soirée !

Et donnant un p'tit coup de coude à Hilde à ses côtés :
Hein ouais ?! tu tir'rais pas la tête toute une soirée quand même ?:
_________________

J'étais si concentrée sur la main de la devineresse et le symbole tatoué que j'en aurais presque oublié Maryah, immobile à mes cotés. Lorsque sa voix s'éleva, je sursautai et me tournai vivement vers elle.

Dame Hildegarde ? Depuis quand me donnait elle du "dame" ? Et puis que lui prenait il de précipiter les choses ainsi ?

Une vague de contrariété m'envahit alors qu'elle continuait en faisant allusion à mes coups de blues de ces derniers temps. Même si je supposais que tout ceci était le résultat de mon état, ces nerfs à fleur de peau me faisaient perdre patience pour des riens et tout prenait une ampleur démesurée. Je sentis une bouffée de colère colorer mes joues, ce qui accrut mon malaise.

La voix de la devineresse brisa le silence qui s'était installé à nouveau et elle referma ses doigts avec force, retira sa main brusquement. Il me sembla que l'espace se réduisait autour de nous et que l'air devenait plus lourd. Je mis ça sur le compte de l'encens qui saturait l'oxygène et étouffait mes poumons. La capuche se leva pour laisser apparaître deux yeux étincelants qui me fixèrent un instant avant de s'ancrer sur Maryah. Un fourmillement parcourut ma nuque et je sentis mes cheveux se hérisser.

Par nos remarques innocentes, nous avions heurté la susceptibilité de la femme et la réaction ne tarda pas. Elle n'était donc pas dépourvue de sentiments, ce qui me rassura. Son culte lui donnait la force mais était aussi sa faiblesse.
Maryah avait bien joué son coup.
Nous pouvions continuer...

Respecte ce lieu comme tu respectes tes lieux de culte. Tire donc maintenant cinq runes.

Ce serait donc des runes. Soit.

Je plongeai ma main dans le sac à la suite de l'encapuchonnée et y rencontrais les petits cailloux lisses et ronds que je fis rouler entre mes doigts. Au toucher, rien ne les différenciaient les uns des autres et j'en tirai cinq que je fis tomber sur le plateau de la table.

Aussitôt l'Enchanteresse s'anima et déplaça les symboles selon un code dont j'ignorai la signification.

J'eus une pensée pour celui qui partageait ma vie depuis plus de deux ans maintenant. Pendant que la femme fermait les yeux et se penchait sur les runes, je me remémorais les moments importants de notre vie commune, nos coups de sang, nos coups de coeur, les coups du sort, toujours vaincus ensemble, l'un soutenant l'autre dans les moments difficiles.
J'eus une pensée pour Poum, notre fille adoptive qui avait su devenir indispensable à notre quotidien et notre précieux trésor malgré une schizophrénie souvent destructrice et difficile à contenir.

La voix de la femme s'éleva alors dans la tente enfumée et elle enchaina les prédictions, tout en passant d'un caillou à l'autre avec agilité.

Tout alla très vite, ma cervelle n'eut pas le temps de tout analyser bien qu'enregistrant chaque mot. Cela donna ça :

Patience...
On m'appelait Patience parfois, pour se moquer. Cependant je le devenais de plus en plus, patiente.

Frustration et un accident violent.
Ce voyage vers Alexandrie était périlleux, je le savais. Mais la vie, elle même l'était, alors qu'importaient les dangers, j'étais prête à aller au bout du monde pour acheter une robe à Poum !

Une naissance difficile.
Tu parles ! Je serrais les fesses depuis que j'avais appris que j'étais enceinte, refusant presque mon état, alors c'est clair que cet enfant allait m'en faire chier jusqu'au bout en digne héritier du Serpent et de sa putain de Vipère qu'il était !

Pas le choix... Une protection ?
J'avais déjà la plus belle des protections en la personne de ma Cali, ma muse, mon étoile du berger qui veillait sur Cobra et moi bien mieux qu'aucun Dieu ne le ferait jamais.

Quant à faire des sacrifices... humains...
J'avais été capable de butter une bonne femme par fierté idiote alors s'il fallait le faire pour le bien de la famille... ce serait sans la moindre hésitation, ni remord.

J'ancrai mon regard trouble et rougi par les fumerolles de l'encens dans celui de l'enchanteresse et déglutis, tout de même estomaquée par les révélations de l'encapuchonnée.

J'entends, j'entends, Ô Divine Devineresse,
Par ta bouche, les Dieux parlent et te rendent prêtresse.
Oracle ! Tends moi ta main que j'y pose la caresse
D'un baiser, d'une langue. A ton caprice, Ogresse !

Je saisis la main osseuse et glacée et fut surprise de la trouver douce. Je m'inclinai révérencieusement, tout en la caressant du pouce et, tendant mon cou au-dessus du poignet, laissai couler un mince filet de salive qui vint s'écraser sur la peau veinelée de routes bleues. Ensuite, de mon index droit, tandis que je gardais toujours la main prisonnière de la mienne, je traçais deux ou trois petits cercles pour étaler la salive sur le symbole satanique.
Puis, sans plus d'hésitations et dans un profond respect, je vins lécher la peau et la salive d'un coup de langue humide.

J'ignorais si Maryah servirait de vecteur pour m'indiquer le sacrifice ou si elle n'était là qu'à titre de témoin. Je relâchai la main de l'enchanteresse et me redresssai lentement et lui adressai un sourire de remerciement.
_________________

L'enceinte lèche rapidement la main. Pas de réaction même au fait de devoir verser du sang. La main tendu se repli. Étrange personnage. Étrange chose fragile.

Comment pouvait on accepter la chose aussi facilement. On lui avait dit bien des choses, fait voir bien d'autres. Un jour un sage lui avait dit "Qui sommes nous pour prétendre qu'un jour nous aurons le droit au bonheur ?"

Le regard froid de l'enchanteresse se porte sur la bridée. La réaction est vive. Les airs de bravoures ont disparu pour faire face a la crainte. Hochement de tête de la part de l'enchanteresse.

Que lui dire d'autres, que lui offrir d'autres. La femme est prête a tout. Sa mort en ferait partie ? Une esclave n'était bonne qu'a se sacrifier pour son maître et pour elle le temps était venu.

Es tu prête a faire couler ton propre sang ? Es tu prête a te sacrifier pour la femme du dieu des Dieux ? A lui offrir ton sang dans son intégralité ?

Cour des Miracles, je suis en vie, et je compte bien me venger.

J'étais enfin de retour à la Cour. Etrangement, j'appréciais l'endroit. Ce n'était pas le lieu d'amourettes, de choses futiles à l'esprit qui ne servaient qu'à embrouiller les idées, non. C'était le lieu du sang, de l'odeur putride de la mort ou d'un quelconque cadavre en décomposition, c'était le lieu de la mort, le lieu de la douleur et de la souffrance, un lieu réservé aux malfrats, tueurs, voleurs et personnes sordides en tout genre. Et puis, il y avait moi. Au milieu de cette pagaille sans nom. Je ne m'alliais pas aux étiquettes que je venais de citer. Non, j'étais venue avec quelques malles, rien de plus. Je traînais dans les parages. J'étais comblée. Je me sentais bien, dans cette nouvelle vie.

J'avais laissé derrière moi mon fiancé, qui aimait une autre, et histoire de se compliquer la tâche, m'aimait aussi. Je l'avais lâché, sans aucun regret, juste de la tristesse, puis, j'étais partie, lui promettant que nous nous reverrons. Sottises? Je n'en sais rien. J'avais beau être enceinte de ce con, j'allais comme allait la vie. J'étais libre, et je revivais. Alors, je m'arrêtais devant cette tente sombre et étrange. Je m'approchais, et attendis devant. J'entendais des voix. Ils parlaient de sacrifices. C'était amusant, ça aussi. Je frottais le pavé sale de la pointe de ma chaussure, patientant.

Dépêchez vous, j'ai quelqu'un à torturer, plus loin. Une vengeance à assouvir.

_________________

Un sourire froid se dessine sur ses lèvres. La futur mère protège l'esclave. L'esclave se rebelle et en sort sa dague. Que pouvait elle faire contre elle ? Rien, les anciens dieux veillaient sur elle. Rien ne pouvait lui arriver.

Levant ses mains lentement, face tatoué vers elles, l'enchanteresse se dresse comme une barrière. La mort ne l'effraye pas. Le Valhalla ne sera que plus doux si elle le rejoins par les armes. Les dieux pourront faire la fête avec elle et elle pourra enfin reposer son esprit.

Le sourire toujours froid sur son visage ne bouge pas et elle répond a l'enceinte, ignorant la dague, ignorant la bridée.

Femme, je t'ai dis ce que je voyais. Tu me demandes des solutions, je t'en donne. Qu'elles te plaisent ou non m'importe peu. Remettant sa capuche sur sa tête, l'enchanteresse retourne dans son ombre et reprend de sa voix glacial. Maintenant, sortez, vous osez m'insulter encore une fois et me menacer ! Sortez !

Qui veut intervenir intervient. C'est vraiment fait pour ^^

Femme, je t'ai dis ce que je voyais. Tu me demandes des solutions, je t'en donne. Qu'elles te plaisent ou non m'importe peu ... Maintenant, sortez, vous osez m'insulter encore une fois et me menacer ! Sortez !

Ouais mais ... non ... Elle a pas tout compris l'enchanteresse, et elle ose en rajouter une couche en disant que ça l'importe peu ! Le sang de Maryah ne fait qu'un tour, icy on lui appris très jeune que pour se faire respecter faut donner l'change. Tu m'insultes, j't'insultes plus fort. Tu m'blesses, j'te blesse plus fort. Tu m'vexes, j'te vexe plus fort.

N'écoutant que son impulsivité, se détournant d'Hilde et du fond de la tente, Maryah n'entendra pas arriver l'inconnu qu'avant d'avoir perçu le bruit du lourd tissu de la tente qui retombe, le petit courant d'air souffler, et la voix d'une femme derrière elle.
Elle a bondi, il y a eu la levée des mains tatouées, la capuche rabattue sur sa tête et l'injonction de sortir. Il y a eu cette main tendue, maintes fois léchée, qui indiquait la sortie. Et puis, il y a eu cet éclair, cette lame qui, dressée par un bras agile, est venue laisser sa marque sur la peau de l'Enchanteresse. Une griffe, une éraflure, une saignée ... et le carmin se répand sur la main, alors que l'ancienne Sanguinaire se satisfait de ce rétablissement d'équilibre. Un partout.
Alors qu'une voix féminine demande à raison : "il se passe quoi ?".

Maryah se recule, et regardant l'entrante, glisse sa lame sur sa langue tendue, s'abreuvant du goût de sang de la messagère des Dieux, avant de faire disparaître la dague.

Y s'passe mam'zelle la Curieuse que je rétribuais l'Enchanteresse à hauteur de son talent. En effet, personne ne sacrifie personne.
Et pourtant c'est pas l'envie qui lui manque ! Puis, jetant un coup d'œil vers Hilde, s'assurant qu'elle allait bien, elle ajouta :
J'voulais m'assurer qu'elle était humaine, les Sorcières on les jette au bûcher par icy ... c'est bon elle saigne, et rouge, elle a eu son paiement.
Puis jetant une œillade à la saignante encapuchonnée :
Maint'nant on peut sortir ... si vos Dieux n'y voient pas d'inconvénients ...
Petit sourire au coin des lèvres, elle désigne du bras la sortie à Hilde, et rajoute à l'intention de la rousse :
Ce fut un plaisir de vous avoir rencontré Al' ...un p'tit conseil, vérifiez qu'vous en ayez pour vot'argent ...
_________________

Si j'avais un don moi? C'était probablement de me faire passer pour ce que je n'étais pas. C'était vraiment facile en fait. Elles avaient l'air de me croire, et je passais pour la fille, tombée de nulle part qui n'avait peur de rien, et qui surtout, ne se méfier pas. Me méfier? Moi? C'est mon plus grand défaut, et ma plus grande qualité. Au fond, du sang. Pas beaucoup hein, juste un peu. J'étais venue ici pour voir l'intérêt que les gens tiraient de ce genre d'extravagances. Je ne croyais pas plus en une divinité qu'en ce genre de personne. Moi, avec tout ce qui m'était arrivé au cours de la vie, j'avais jugé que Dieu ne méritait pas mon attention.

Je regardais toujours autour de moi, un sourire au lèvres.

Tout ce sang m'a dégoûtée.

C'est crédible? Dîtes, c'est crédible. Arthur, bordel, 'pouvez pas être là quand on a besoin de vous? Ben non, bien sûr! Amoureux d'mes deux. L'autre brune est partie pour murmurer à l'Enchanteresse. Alors non, il fallait que je détale. Sans aucun doute, sinon, j'allais finir comme.. Meeerde! J'avais presque oublié. J'ai d'ailleurs une victime qui m'attend là. Mince, mince, mince. Je me recule, lentement, vers la sortie. Une main toujours placée sur la dague, mais bien camouflée de façon à ce qu'on ne remarque nullement ma méfiance.

Bon, et bien.. Je vais vous laisser, je crois. J'ai laissé quelque chose sur le feu.

Je soulève le pli de la tente, et je pars d'un pas rapide. Tant pis pour aujourd'hui, pas de bonnes aventures. Je cherche Arthur des yeux, ce grand gaillard bien bâti, puis, je le trouve. Sauvée. Je l'empoigne par le bras, et lui sourit largement.

Ca faisait longtemps, tiens!

Hop, au revoir donzelles meurtrières. Enfin si c'est ce que vous êtes. En attendant, on me touche pas, je suis enceinte quoi, même si c'est pas vraiment visible.

_________________

L'enfant qui n'en est pas une arpente les rues La capuche trop grande rabattue sur un visage infantile et patibulaire possédant deux trous ou l'on peut remarquer deux yeux anarchiques entouré de cernes si la luminosité ne fait pas défaut... Une enfant qui pourrait presque être mignonne ... Si la partie droite n'était pas la ... De profonds sillons creusé dans la chair faisant ressembler le faciès a un champs de bataille entre pureté et chaos ... Des frusques brunâtres et sales dans lesquels quatre souris arpentent le corps entre les plies des tissus ... Elle marchait gauchement dû a ses jambes arquées le long des ruelles dans un silence morbide, écoutant les rumeurs ... Un maréchal sodomite ? Elle lui vendra un soporifique pour violer un écuyer ... Un mari infidèle ? Rendre impuissant n'est qu'une question de dosage ... Mais ces travaux la lassent péniblement ...

Des yeux se tournent sur la tente qui croise son regard ... Son visage se penche tandis qu'elle observe les femmes sortir tour a tour ... Puis d'une oreille faussement attentive elle écoute un énième malandrin conter une histoire de devin païen ... L'enfant sourit affreusement ... Un confrère ? Quel dieu ? La curiosité l'emporte et voila que le corps tordu s'avance vers la tente , l'ouvrant d'un geste presque mécanique et lent avant de laisser la gravité la refermer tout en posant le pied dans l'habitat ... Les yeux tordus se plantent sur la femme sans animosité ... Ni bonté ... Une neutralité pouvant paraître étrange alors que l’œil gauche écrasé par les plies de peaux tremble d'une colère malsaine dans un océan de veine pétée ... L'hideux sourire s'élargit ... La commissure des lèvres rejoint presque l'oreille droite avant qu'elle ne s'écarte pour dévoiler des dents brunâtre et croasser un

Bonsoir ... Mes dieux me promettent un avenir ignoble ... De souffrance ... Les aristotéliciens prétendent un bonheur si je prie leur dieux cruel qui a décimé tant des miens ...

Un rictus tordu se dévoile tandis que le visage se penche sur la droite pour dévoiler un peu plus la déformation ... Elle semble amusée ... Ce masque d'horreur impénétrable qu'elle revêt depuis tant d'année peut cacher des noirceurs de solitude

J'aimerais avoir l'avis d'autres dieux anciens ... Combien d'écus réclamez vous pour me dire ce que je peux savoir ?

Ses yeux fous arpentent l’encapuchonnée d'haut en bas pour l'étudier minutieusement ... Non d'un œil De sappho ... du politicien a la recherche de faiblesse a exploiter ... Mais de l'érudits observant les réactions hasardeuses d'une préparation alchimique avec une minutie presque libidineuse ... essayant de deviner ce qui l'attend ... Prête au pire ... Mais pas au meilleur ...


_________________

L'enfant sourit et sautille légèrement en couinant un rire fou ... Elle ne prétend au bonheur ni ne le cherche. Elle savait son existence vouée aux jets de pierres, aux flammes et son esprit aux lacérations d'anciens dieux sombres et fous a l'esprit et l'intelligence aussi perverse que les hommes... Une carcasse arpentant ce monde décadent et semant sa folie comme le ferait un libertin avec ses bâtards ...

Nooon ... Réclamer le bonheur aux dieux serait arrogant de ma part ... Mais je suis une enfant curieuse ...J'aime voir au delà des frontières des mondes

Les yeux dilatés se lèvent sur ceux de la femmes... la lumière les fait briller plus encore ... La consommation d'une plante magique ne fait aucun doute pour les sorciers, druide et autres bannis ou amoureux de rites et dieux anciens*

La main droite se tend ... Le poignet jusqu'au coude couvert de bandage gorgé de sang séché et noircis par le temps .. La dextre est couverte de scarifications païenne** et de brûlure qui les effaces partiellement ... L'enfant tire cinq runes en croassant sordidement et murmurant des paroles a elle seule .... Avant de les disposer devant elle ... Elle connaissait ses pierres ... Sa mère lui avait parlée de pierre disant l'avenir et traduisant les pensées des dieux aussi anciens que les siens ...


_________________

La chose rigole, s'amuse, aucune crainte n'est apparente lorsqu'elle tire les runes. Ce petit personnage est bien étrange. Ici normalement les gens la craignent et essayent d'adoucir les dieux avec leurs paroles saintes. Ou ils la bravent pour cacher la crainte, le désespoir ou on ne sait qu'elle autre sentiment.

Sa main toujours a vif le lui rappelle a chaque instant. La bridée l'avait marqué a vie comme elle, elle l'avait marqué a vie. La prédiction de la mort de l'enfant viendrait tôt ou tard. Les dieux la vengeront et Hel se régalera...

La main de la créature s'est tendu, des inscriptions sont dissimulés sous des brulures. L'enchanteresse ne connait pas ces pratiques chez les fervents serviteurs du très haut. Aucun commentaire sur ses autres dieux inconnu. En France, de nombreuses religions existait et toutes ou presque étaient pratiqué.

Regardant les runes l'encapuchonné pose un doigt sur la première. Odin... Rien n'a dire sur lui et elle l'écarte du bout de son doigt avant de passer a la seconde. Il était temps de dévoiler une partie de la toile des Nornes.


Mannaz, te conseil de m'écouter pour cette prédiction. Tout ce qui va être dit va se réaliser alors soit attentive.

Le doigt glisse sur la prochaine rune.



Gebo... Une union va se produire. Une union professionnel. Pas d'amour pour toi chose, Freyja ne te l'accorde pas.

Glissant sur la suivante elle poursuit en caressant du doigt Inguz.



Hum... Quelque chose va marquer ta vie. Quelque chose de peu agréable, tu seras marqué pour toujours. Jetant un œil sur la dernière elle poursuis. Surtout avec la rune qui lui est associé.



Perth.... Défaites. Chaos. Prépare toi a la mort... Cette rune te laisse peut d'issue de secoure. Si tu meurs par les armes peut être iras tu au Valhalla ? Mais après tout... Mais qu'est-ce que la vie ? Qu'est-ce que la mort ?

L’Ombre s’était finalement résignée. Qu’aurait pensé sa soeur si elle l’avait surprise en train de l’épier ? Surement la rouquine l’aurait-elle accusé de ne pas lui faire confiance. En son for intérieur, la Noiraude révisait l’oeillade anarchique réprobatrice. Ses pupilles difformes cinglant son âme de reproches. Non, Umbra n’aurait pas supporté un tel regard venant de sa cadette. Le coeur gros, elle avait tout bonnement lâché les tentures et reculée pour se fondre dans la masse. Disparaissant dans le brouhaha parisien, elle languit que son Unique s’extirpe de cette mystérieuse tente dressée en pleine coeur des Miracles.

Faisant l’aumône, sous son linceul usé, ses hématites se rivaient sur les épaisses étoffes bien que le reste de sa carcasse se laissa chahuter par la populasse. Quelques deniers tombèrent dans son unique main, bien moins que les mimiques dégoutées et de jurons crachés mais le monde pouvait bien s’effondrer, l’Ainée n’avait d’yeux que pour Celle qui, à cet instant, demeurait invisible. Les minutes s’égrainent lentement, insidieusement l’angoisse noua la gorge d’Ombeline. Pourquoi ne réapparaissait-elle pas ? Que faisait-elle depuis tant de temps ? Qui était à l’intérieur ? Les iris de jais s’écarquillèrent à mesure que les doutes l’envahirent.

Ne m’abandonnes pas, Triora ! Je t’en supplie, reviens...

Le poitrail peina à respirer sous l’anxiété quand tout à coup, un lourd soupir de soulagement la vida de cette soudaine crainte incontrôlée et incontrôlable. Les billes charbonneuses couvèrent avec douceur la petite silhouette drapée de brun, s’échappant de la tente. L’oeillade la suivit jusqu’à la perdre dans la marée humaine puis la Bâtarde se redressa à son tour, percutant un badaud qui ne se gêna pas pour la réprimander vulgairement. Un sourire brisé éclaira maigrement le faciès de la mercenaire. Non, ce dernier n’était pas une piètre excuse pour l’insolent, il est une humble marque d’affection destiné à la Sorcière qui filait sans se soucier du sort de son Ombre.

La Boiteuse se dirigea à son tour vers la pseudo bâtisse, jetant un coup d’oeil à droite, à gauche avant d’y pénétrer. La soudaine obscurité du lieu contrasta avec l’éclat du jour extérieur. La Corneille retira sa capuche plus pour élargir son champ de vision que par respect. Ses hématites balayèrent les tentures tapissant chaque recoin de la salle. Le nez cassé huma les encens aux fragrances inconnues. L’air lourd de ces senteurs exotiques prirent la tête de la Migraineuse qui finit par haleter silencieusement. Curieusement, l’endroit ne l’effraya pas, ne l’étonna même pas. Il était de ceux dont elle avait coutume d’y rejoindre sa cadette. Ces espaces confinés où se terrent des secrets innommables, où les pieux Hommes n’osent en franchir le seuil. L’épaisse fumée fit toussoter l’Ombre mais il était évident que le propriétaire avait déjà déceler sa présence dès son premier pas en sa demeure.
_________________