Gwenn.
Le soleil se couchait lentement à lhorizon, jetant ses derniers rayons dans un ciel dun bleu azur, où seuls quelques linceuls blancs traînaient, mettant çà et là des teintes allant du rose clair au mauve soutenu. Les ombres sétiraient dans les champs qui séveillaient seulement au printemps, et quelques étoiles faisaient déjà leur apparition, promesse dune magnifique nuit claire.
Gwenn était installée dans son fauteuil favori, brodant un motif floral et jetant de temps à autres un regard bienveillant aux enfants qui jouaient calmement à ses pieds. Jean, à présent âgé de dix ans, était en réalité le fils de sa regrettée cousine, et ils lavaient adopté à son décès. Elle laimait comme son propre fils. Dabord très affecté par la perte de ses parents, lenfant était longtemps resté replié sur lui-même. Le temps avait fini par faire son uvre, atténuant la douleur, et il sétait épanoui. Sous légide de son maitre darmes, sa musculature se développait, ainsi que son astuce et sa finesse.
Yvain atteignait quant à lui les cinq ans. Il regardait avec émerveillement son frère faire tourner des toupies sur un plateau de bois poli par lusage, éclatant de rire quand les jouets se mettaient à tourner dagréable manière.
Non loin de là, leur dernière-née, Héloise, babillait dans son berceau que le fils de leur fidèle Fernand avait façonné lui-même. Un petit mobile de bois frappé aux armes des De Rye était suspendu au-dessus, représentant des chevaux multicolores.
Edith débarrassait les derniers reliefs du repas. Elle remplissait le rôle à la fois de cuisinière, de nourrice et de femme de chambre de Gwenn, mais était aussi une amie courageuse et loyale.
Près de la jeune maman, son tendre époux était installé dans un deuxième fauteuil, savourant une tasse de tisane bien chaude. Un feu crépitait dans lâtre, ajoutant de la chaleur à cette pièce pleine de vie et de bonheur.
Au sol, un épais tapis étouffait le bruit des pas, alors que les murs étaient parés de tentures et de tapisseries diverses, dans un goût discret mais sûr. Un grand chandelier était dans le coin le plus éloigné de la cheminée, afin de disperser un peu les ténèbres de la pièce.
Gwenn était émue par ce tableau qui lui semblait idyllique. Rien ne pouvait venir entacher son bonheur. Même pas lombre des machinations sournoises que ses détracteurs tissaient autour delle et de son époux, à linstar dinsidieuses et dangereuses araignées. Elle gardait foi dans le Très Haut, et elle savait quIl ne les laisserait pas provoquer sa perte. Ça serait dune telle injustice que dans son esprit, cela lui semblait inconcevable.
Posant son ouvrage, elle posa une main douce sur celle de son époux. Elle était heureuse dêtre enfin sortie des fourberies et des mesquineries de la politique.
En fait de politique, cétait surtout envers ce quelle appelait « la sphère obscure du pouvoir » quelle en voulait. Ce trio composé de la vieille chouette dHersende, de lEcarlate Richelieu, et du toutou max12.
Quimporte qui était le comte au pouvoir. Cétait eux qui faisaient la pluie et le beau temps en Provence. Gwenn lignorait jusquà son accession au siège dIllustre, et sa déception avait été grande. Elle avait cherché à changer les choses, à provoquer le renouveau du pays qui senfonçait dans un marasme le paralysant dans des Institutions vieillottes et dépassées. Mais cela équivalait à mettre en péril le pouvoir de ces trois infernaux, et ils lavaient vite considérée comme une menace. Alors bien vite, les intimidations, les pressions et les chantages avaient commencé. Dabord subtils, puis de plus en plus pressants et menaçants. Et la conjoncture politico-religieuse était telle que les raccourcis malheureux et erronés étaient faciles. Si vous nétiez pas avec le Marquis-Cardinal, vous étiez pour les Réformés. Il ny avait pas de demi-mesure.
Quand ils avaient commencé à menacer sa famille et son époux par le biais de lexcommunication, Gwenn avait craqué. Elle avait toujours été une fervente aristotélicienne, se rendant régulièrement aux messes. Elle possédait même une chapelle privée dans son domaine, sur les terres de Rye. Alors comment avait-elle pu être frappée dinterdit ? Comment pouvaient-ils ainsi menacer son mariage, la légitimité de ses enfants, alors quelle avait toujours essayé de faire ce qui était le plus juste à ses yeux ?
Son plus grand regret, qui était comme une dague en plein cur lorsquelle y pensait ou quune conversation tournait autour de la politique, était quaucune des réformes quelle avait proposées navait pu voir le jour, paralysé par lEcarlate. Elle le vivait comme une honte, un échec cuisant, une trahison envers le peuple qui lui avait fait confiance. Et le poids de la culpabilité serait probablement long à salléger.
Elle laissa échapper un court soupir tout en continuant sa broderie. Elle tentait de cacher cette douleur à son époux. Lui-même vivait un calvaire sans pareil, sous le coup de procès incohérents et validés par le régent qui voyait là un moyen de se venger des affronts quils lui avaient faits. Et elle avait beau chercher des moyens pour sen sortir, ils étaient pris dans les filets hipsiens, et rien visiblement, ni personne, ne pourrait venir les en extirper. Chaque jour, elle guettait avec angoisse leur mise en accusation pour Haute Trahison envers le comté. Le Baron de Gardanne les en avait menacés. Serait-il assez « couillu » pour le faire ? Gwenn en doutait. Mais on nétait jamais à labri dune surprise.
Sentant le regard de son tendre Phé posé sur elle, elle releva la tête dans un geste gracieux et lui sourit.
Quelle merveilleuse soirée mon âme, ne crois-tu pas ? Cest si bon de retrouver un peu dapaisement après toutes ces mésaventures.
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Gwenn était installée dans son fauteuil favori, brodant un motif floral et jetant de temps à autres un regard bienveillant aux enfants qui jouaient calmement à ses pieds. Jean, à présent âgé de dix ans, était en réalité le fils de sa regrettée cousine, et ils lavaient adopté à son décès. Elle laimait comme son propre fils. Dabord très affecté par la perte de ses parents, lenfant était longtemps resté replié sur lui-même. Le temps avait fini par faire son uvre, atténuant la douleur, et il sétait épanoui. Sous légide de son maitre darmes, sa musculature se développait, ainsi que son astuce et sa finesse.
Yvain atteignait quant à lui les cinq ans. Il regardait avec émerveillement son frère faire tourner des toupies sur un plateau de bois poli par lusage, éclatant de rire quand les jouets se mettaient à tourner dagréable manière.
Non loin de là, leur dernière-née, Héloise, babillait dans son berceau que le fils de leur fidèle Fernand avait façonné lui-même. Un petit mobile de bois frappé aux armes des De Rye était suspendu au-dessus, représentant des chevaux multicolores.
Edith débarrassait les derniers reliefs du repas. Elle remplissait le rôle à la fois de cuisinière, de nourrice et de femme de chambre de Gwenn, mais était aussi une amie courageuse et loyale.
Près de la jeune maman, son tendre époux était installé dans un deuxième fauteuil, savourant une tasse de tisane bien chaude. Un feu crépitait dans lâtre, ajoutant de la chaleur à cette pièce pleine de vie et de bonheur.
Au sol, un épais tapis étouffait le bruit des pas, alors que les murs étaient parés de tentures et de tapisseries diverses, dans un goût discret mais sûr. Un grand chandelier était dans le coin le plus éloigné de la cheminée, afin de disperser un peu les ténèbres de la pièce.
Gwenn était émue par ce tableau qui lui semblait idyllique. Rien ne pouvait venir entacher son bonheur. Même pas lombre des machinations sournoises que ses détracteurs tissaient autour delle et de son époux, à linstar dinsidieuses et dangereuses araignées. Elle gardait foi dans le Très Haut, et elle savait quIl ne les laisserait pas provoquer sa perte. Ça serait dune telle injustice que dans son esprit, cela lui semblait inconcevable.
Posant son ouvrage, elle posa une main douce sur celle de son époux. Elle était heureuse dêtre enfin sortie des fourberies et des mesquineries de la politique.
En fait de politique, cétait surtout envers ce quelle appelait « la sphère obscure du pouvoir » quelle en voulait. Ce trio composé de la vieille chouette dHersende, de lEcarlate Richelieu, et du toutou max12.
Quimporte qui était le comte au pouvoir. Cétait eux qui faisaient la pluie et le beau temps en Provence. Gwenn lignorait jusquà son accession au siège dIllustre, et sa déception avait été grande. Elle avait cherché à changer les choses, à provoquer le renouveau du pays qui senfonçait dans un marasme le paralysant dans des Institutions vieillottes et dépassées. Mais cela équivalait à mettre en péril le pouvoir de ces trois infernaux, et ils lavaient vite considérée comme une menace. Alors bien vite, les intimidations, les pressions et les chantages avaient commencé. Dabord subtils, puis de plus en plus pressants et menaçants. Et la conjoncture politico-religieuse était telle que les raccourcis malheureux et erronés étaient faciles. Si vous nétiez pas avec le Marquis-Cardinal, vous étiez pour les Réformés. Il ny avait pas de demi-mesure.
Quand ils avaient commencé à menacer sa famille et son époux par le biais de lexcommunication, Gwenn avait craqué. Elle avait toujours été une fervente aristotélicienne, se rendant régulièrement aux messes. Elle possédait même une chapelle privée dans son domaine, sur les terres de Rye. Alors comment avait-elle pu être frappée dinterdit ? Comment pouvaient-ils ainsi menacer son mariage, la légitimité de ses enfants, alors quelle avait toujours essayé de faire ce qui était le plus juste à ses yeux ?
Son plus grand regret, qui était comme une dague en plein cur lorsquelle y pensait ou quune conversation tournait autour de la politique, était quaucune des réformes quelle avait proposées navait pu voir le jour, paralysé par lEcarlate. Elle le vivait comme une honte, un échec cuisant, une trahison envers le peuple qui lui avait fait confiance. Et le poids de la culpabilité serait probablement long à salléger.
Elle laissa échapper un court soupir tout en continuant sa broderie. Elle tentait de cacher cette douleur à son époux. Lui-même vivait un calvaire sans pareil, sous le coup de procès incohérents et validés par le régent qui voyait là un moyen de se venger des affronts quils lui avaient faits. Et elle avait beau chercher des moyens pour sen sortir, ils étaient pris dans les filets hipsiens, et rien visiblement, ni personne, ne pourrait venir les en extirper. Chaque jour, elle guettait avec angoisse leur mise en accusation pour Haute Trahison envers le comté. Le Baron de Gardanne les en avait menacés. Serait-il assez « couillu » pour le faire ? Gwenn en doutait. Mais on nétait jamais à labri dune surprise.
Sentant le regard de son tendre Phé posé sur elle, elle releva la tête dans un geste gracieux et lui sourit.
Quelle merveilleuse soirée mon âme, ne crois-tu pas ? Cest si bon de retrouver un peu dapaisement après toutes ces mésaventures.
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