Carmeen
Les yeux noirs et profonds de la jeune Carmeen se baladent, examinent, découvrent et explorent chaque recoins, maisons et ruelles étroites du Puy. Il y a des fleurs partout, les oiseaux chantent, des femmes et des vieillards passent à côté d'elle, certains la dévisagent, d'autre sont trop occupés pour la voir.
Pourtant, elle n'a pas de quoi être discrète.
Sur sa tête, un capuchon, cachant une partie de son visage et laissant dépasser de très longs cheveux noirs aussi foncés que le pelage d'un corbeau, accompagnés de quelques petites tresses, de perles multicolores attachées à des rubans rouges.
Sa démarche est lente, élancée, souple et à la fois légère. Derrière elle, sa cape virevolte. Dans sa main droite, elle tient un bout de parchemin déchiré avec une adresse griffonnée dessus, de l'autre main une petite malle.
Un bonhomme passe, et, malencontreusement, il fonce droit dans son épaule. Un bruit de ferraille, des "gling gling" sonores retentissent, comme si un coffre au trésor venait de s'ouvrir et atterrir en plein milieu de la ruelle. Carmeen ne peut réprimer un gémissement de mécontentement. Sa bouche, fine et rouge s'ouvre, prête à laisser échapper un juron, mais se referme aussitôt. Elle doit apprendre à se contenir, surtout dans la rue, en public. Trop impulsive.
Elle relève la tête. 69. Temple de Vénus. Un coup d'il sur le parchemin. Bingo. Elle souffle une dernière fois. Puis ouvre la porte.
La salle est jolie. Le sol est de marbre. Des banquettes meublent la pièce. Un comptoir, là, à gauche. Mais personne derrière. La jeune femme laisse échapper un soupir.
Elle s'avance, pose sa malle. Jette un oeil un peu plus loin. Personne.
Y a quelqu'uuuuun ?
Sa voix résonne en écho. Alors en attendant, elle s'assoit sur l'un des sièges confortables. L'odeur de l'encens s'infiltre dans ses narines. Elle ferme ses paupières. Enfin, un endroit agréable, et non plus ses tavernes immondes...
_________________
Pourtant, elle n'a pas de quoi être discrète.
Sur sa tête, un capuchon, cachant une partie de son visage et laissant dépasser de très longs cheveux noirs aussi foncés que le pelage d'un corbeau, accompagnés de quelques petites tresses, de perles multicolores attachées à des rubans rouges.
Sa démarche est lente, élancée, souple et à la fois légère. Derrière elle, sa cape virevolte. Dans sa main droite, elle tient un bout de parchemin déchiré avec une adresse griffonnée dessus, de l'autre main une petite malle.
Un bonhomme passe, et, malencontreusement, il fonce droit dans son épaule. Un bruit de ferraille, des "gling gling" sonores retentissent, comme si un coffre au trésor venait de s'ouvrir et atterrir en plein milieu de la ruelle. Carmeen ne peut réprimer un gémissement de mécontentement. Sa bouche, fine et rouge s'ouvre, prête à laisser échapper un juron, mais se referme aussitôt. Elle doit apprendre à se contenir, surtout dans la rue, en public. Trop impulsive.
Elle relève la tête. 69. Temple de Vénus. Un coup d'il sur le parchemin. Bingo. Elle souffle une dernière fois. Puis ouvre la porte.
La salle est jolie. Le sol est de marbre. Des banquettes meublent la pièce. Un comptoir, là, à gauche. Mais personne derrière. La jeune femme laisse échapper un soupir.
Elle s'avance, pose sa malle. Jette un oeil un peu plus loin. Personne.
Y a quelqu'uuuuun ?
Sa voix résonne en écho. Alors en attendant, elle s'assoit sur l'un des sièges confortables. L'odeur de l'encens s'infiltre dans ses narines. Elle ferme ses paupières. Enfin, un endroit agréable, et non plus ses tavernes immondes...
_________________