Plus question de me défiler, de lui mentir... Elle sait.
Prudemment, j'ôte ma chemise en grimaçant un peu... Dame, je sang a déjà coagolé en partie et tire sur les bords de l'entaille plus profonde qu'il y paraît au premier abord...
Je regarde ma Sirène en souriant... ne pas l'inquiéter, ne pas montrer...
- Elle m'a pas raté, la bestiole... Elle a levé la tête au moment où le bondissais...
Phé, qui a rejoint note groupe ouvre de grands yeux... regards allant des uns aux autres
- C'est bon, Phéréa... ce n'est pas bien grave... Il me fait refermer cette plaie... c'est tout.
Ton léger... conversation de salon... banale... Les mains douces et tendres de ma Sirène... un frisson, un soupir, je ferme les yeux un instant.
- Phé, ma besace s'il te plait ma soeur...
Je la regarde faire... je sais qu'elle est morte d'inquiétude, mais la blessure, certes profonde, et impressionnante n'est pas mortelle... pourvu qu'elle soit nettoyée et suturée.
Un flacon d'un liquide parfumé. Azzera a déchiré le bas de sa jupe... ses chevilles nues apparaissent... Sourire attendri malgré la gravité de la situation... Tout en elle m'attire, me séduit. Elle devient en cet instant ma force et ma raison de vivre. Je sais que dans deux jours, cette blessure sera un mauvais souvenir... Si je pouvais l'en persuader !
Déjà, le liquide bienfaisant a quelque peu apaisé la douleur... les traces de sang disparaissent laissant à présent voir nettement la plaie.
Longue de quelques centimètres à peine, elle est plus profonde qu'il y parait... Un peu plus et la laie me déchirait le thorax... j'ai eu de la chance... Les Dieux ont décidé que ce n'était pas mon heure... et puis, cela n'avait guère d'importance, Azzera était sauve !.... C'était pour moi bien plus important que ma propre vie.
Long regard... Elle sait ce que je pense, j'en jurerais !... Je lui parle d'une voix douce, caressante :
- Amour ?... La compresse n'y suffira pas... il me faut fermer cette plaie... Prends, dans ma besace cette petite bourse de peau et donne-la moi, si tu veux bien... Et... tant que tu y es, prélèves une touffe de poils les plus longs possible sur la queue de la dépouille de la laie que j'ai emporté .
Regard interrogateur des deux Blanches... Mais Azzera sait que je ne demande rien sans raison valable.
Pendant qu'elle s'affaire sur la peau de la laie, j'extrais de la petite bourse une longue alène recourbée.... très fine, mais robuste.
Ma Sirène reviens avec la touffe demandée... j'en retire les plus longs poile et eu enfile un sur l'aiguille sans trembler... Je sais que c'est un sale moment à passer, mais il le faut.
-Phé... vous avez toujours cette prune ?
Subjuguée par mon ton, elle va chercher la bouteille d'alcool et me la tend... Je l'ouvre, en bois une rasade à même le goulot, puis j'y trempes l'aiguille
Ensuite, je pince les bords de la plaie avec une grimace, et sans hésitation, j'y plante l'alène... Petite grimace... mais faut ce qu'il faut... à l'autre bord... Ouch... ça pîque... serrer les dents... ne rien laisser paraître de la douleur... Ma Sirène me regarde, elle épie la moindre crispation de mon visage... Par mimétisme, son visage se crispe avec le mien à chaque fois que l'aiguille pénètre dans ma chair....
Temps qui semble durer une éternité, je sues à grosses gouttes, mais je n'ai pas le choix.
Enfin, la plaie est refermée... je me détend... un peu tremblant, je m'allonge et les regarde en souriant, puis à Azzera :
- Voilà Amour... il ne te reste plus qu'à me bander, si tu veux bien... après avoir appliqué une compresse de ton remède.
Doux sourire, rassurant... je sais qu'elle a compris que le danger ne vient plus de cette plaie... un peu de temps et de repos...la vie est belle... nous nous aimons... le reste ne compte pas.