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[RP] Une escapade automnale

Aude


Tu considéras ton guide un instant. Il semblait affecté par la nouvelle reçue et l'éventualité de retourner au village ne le touchait pas. Peu importe, l'empathie dont tu faisais preuve te permettait de reléguer au second plan ce détail... rentrer. Oui, après tout, pourquoi faire rentrer ? se lover dans un pesudo confort, devant une cheminée, une tisane entre les mains ? Foutaises.

Vivons. La vie est une page unique qu'on ne pas déchirer et recommencer si on se trompe de voie.


J'ai pêché oui, par orgueil. Mais qui ne l'a pas fait ? A part les saints.

Naturellement, tu t'approchas de lui, posant une main amicale sur son épaule, bien piètre réconfort quand le monde semble s'écrouler autour de nous.

Quant à regretter... Le regret engendre des souffrances bien inutiles à l'esprit et au corps. On ne peut, hélas, revenir en arrière. Et cette souffrance que l'on ressent... soit elle nous détruit, soit il faut en faire une force.

Voilà que tu te perdais dans des élucubrations philosophiques... Mais, cette question concernait bien nombre de personnes, même si la plupart se défendrait de ne jamais avoir pêché.

Il faudrait laisser le passé dans l'oubli et le futur à la providence.

Si seulement c'était simple...
Meomaky
J'ai pêché oui, par orgueil. Mais qui ne l'a pas fait ? A part les saints.

Je sens sa main qui se pose sur mon épaule en signe de réconfort... qui me ramène au présent, dans le monde des vivants.

Quant à regretter... Le regret engendre des souffrances bien inutiles à l'esprit et au corps. On ne peut, hélas, revenir en arrière. Et cette souffrance que l'on ressent... soit elle nous détruit, soit il faut en faire une force.
Il faudrait laisser le passé dans l'oubli et le futur à la providence.


Voilà de bien sages paroles qu'elle m'offre, de sages conseils qu'il me faudrait apprendre à mettre en application. Mes soeurs et belles soeurs ont su faire abstraction du traumatisme qu'elles ont vécu. Elles ont su laisser le passé au passé et être heureuse dans leur vie quotidienne... Le sexe faible... quelle sottise de parler ainsi des femmes.

Le froid s'installe avec l'automne qui prends ses quartiers, préparant la venu de l'hiver. Insensible ou presque à cet inconfort, d'instinct solitaire né de l'habitude, il m'arrive de ne pas y prêter attention. C'est un frisson qui la parcourt qui me rappel cette réalité, audacieux je lui propose donc ce que je n'ai encore proposé à personne encore.


Me feriez vous l'honneur d'être mon invitée? Ma maison n'est pas très loin, bien plus près que la ville. Je pourrais vous offrir un bon feu, un bon repas et un verre de tisane ou de rhum en attendant que le repas cuisent.
Comble, je pourrais vous conter d'où je viens, qui je suis et comment je suis devenu celui que je suis. On peut compter sur les doigts d'une main ceux ou celles qui en savent si long à mon sujet, et il resterai encore des doigts.

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Aude


Des méandres sombres dans lesquels il semblait s'être perdu, il émergea enfin. Tu n'avais certainement pas la prétention de pouvoir inculquer quelconque conseil, tu avais juste traduis ce que tu avais vécu.
Tu lui souris gentiment alors que le ciel se parait de ses écharpes grises et orangées, signe que le soleil commençait sa lente agonie sur l'horizon.

Son invitation fut surprenante. Hésitation... et puis, pourquoi refuser ? Tu vivais dans une grange, un âne en guise d'animal de compagnie, une caisse et une bougie pour mobilier.

Oui.. j'accepte... je vous remercie.

Le crépuscule est une période de la journée spéciale... comme l'aube, ni jour ni nuit, des écharpes colorées strient le ciel, parfois le soleil saigne, parfois il enflamme les façades brillante après une pluie. Et là, il inondait la végétation d'une poussière d'or.

On pourra aussi parler de tout et de rien. et comble... je pourrais même vous aider à préparer le repas.

Tu souris de nouveau, une pointe de taquinerie dans la voix. Tu espérais juste qu'il retrouve un peu le sourire, malgré le lourd secret qu'il semblait porter
.
Meomaky
On pourra aussi parler de tout et de rien. et comble... je pourrais même vous aider à préparer le repas. 

De la taquinerie dans la voix, elle cherche sans doute à me sortir de la morosité qui tend à me gagner. Je ne saurai être un hôte convenable si je me laissai aller à de sombres pensées tandis que je l'invite à partager mon feu et mon repas. Non, je dois mettre en application les sages conseils de mon père... et les siens.

Croyez vous que mon histoire soit ennuyeuse au possible??? Et ma cuisine toxique pour votre palais???

Avant qu'elle ne cherche à se justifier ou même trouver une repartie, je lui offre mon éternel sourire, un peu taquin sur les bords et mon bras pour la conduire au chaud. Suivre les enseignements de mon père... je pense à lui et c'est naturellement que je commence mon histoire par celui qui fut plus qu'un père.

Mon Père avait coutume de dire qu'il faut savourer la vie pour honorer les morts... mon Père...
Imaginez un homme aussi grand que moi, environ 6 pieds de haut avec les cheveux mi-long tiré en une queue de cheval, une barbe généreuse mais entretenue et un regard capable de vous transpercer et vous clouer sur place.
Torse nu, une vilaine cicatrice lui barre le torse, causée par un loup, un collier en dents de loup justement lui donne un air encore plus sauvageon.
Au premier abord c'est un sauvage, inculte et indigne de confiance... au premier abord.


Je souris en repensant à lui, secret bien plus que je ne le suis, il s'amusait des à priori des naïfs qui le sous estimé. On ne peut juger de la valeur réelle d'un livre à sa couverture. Nombreux sont tombés des nues devant ses connaissances et sa loyauté invisible de prime abord.

Cultivé pourtant il était, et il possédait une soif de connaissance inépuisable. Élevé loin du monde par un Hermite, il était d'une loyauté sans borne et ne cessait de répéter que nous avons tous le devoir de servir selon nos capacités.
Très vite il mit son épée aux services du peuple, lui qui était capable de se servir de n'importe qu'elle arme comme étant une extension de lui même. Et il commenca aussi à se mêler de politique....


L'air de rien, nous arrivons en vue de ma modeste demeure, un sentier débroussaillé y conduit, je l'entretien pour ma sécurité et pour rendre plus accessible la venue de ceux qui ont mon estime. La route en devient plus aisée, très vite elle pourra se réchauffer au coin du feu.

Ma Mère elle est du genre petite, enfin dans la moyenne, rêveuse autant que mon père était terre à terre. Elle connaît la vertu des plantes, en prépare des potions, des cataplasmes et autres. Elle sait aussi mettre les enfants au monde, mais par dessus tout, elles adore la poésie et son plus grand passe temps est de lire et d'écrire des poèmes.
Fille de fermier, elle tourna la tête de mon Père, qui lui appris à lire, et la rendis heureuse de nombreuses années durant.
Enfin... je doit apprendre à parler d'elles au passé désormais...


Je ne dois pas laisser ma tristesse prendre le dessus, et ne le ferai pas. J'ouvre la porte de mon chez moi et m'efface pour la laisser entrer.

Je vous souhaite la bienvenue chez moi.
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Aude


Oh mais non je ne voulais ...

Et la phrase d'excuse qui franchit tes lèvres s'échoue lamentablement en bredouillage incohérent, avec une guirlande rosée qui décore tes joues, avant de comprendre qu'il vient de te prendre à ton propre jeu. Tu ne peux que sourire à ton tour, glissant ton bras sous le sien.
Le soir, accompagné de son écharpe froide et brumeuse, s'enroule autour de vous. Tu t'en remettais complètement à ton guide du jour pour sortir de là.
En franchissant le tapis pourpre et or que formaient les feuilles sèches qui craquaient sous vos pas, le voilà qui raconte... se raconte. Tu l'écoute attentivement, presque avec solennité. Se dévoiler est un exercice de style que peu maîtrise. Entre vantardise et mièvrerie, la frontière est mince. Mais lui, arrive à faire cela avec pudeur et surtout, tu peux sentir sa fierté de cet héritage reçu.

A présent, un sentier bien dessiné s'ouvre sous vos pas, alors qu'il évoque sa maman. Rêveuse, maîtrise des plantes, accoucheuse, amoureuse des mots... Tu n'as pas le temps d'esquisser un sourire en réalisant qu'elle et toi... aviez des points communs. Sa dernière phrase est empreinte d'une terrible émotion qu'il tente pourtant de dissimuler...

Merci...

Un pas, puis deux dans son logis. Il y fait déjà plus chaud. Tu te retournes vers lui et tu t'écartes, pour le laisser entrer à son tour.

Ca ne vous ennuie pas de vivre si loin du village ? Je suppose que non... sinon, vous ne seriez pas là...

Un sourire réservé qui orne tes lèvres, et, même si c'est impoli, mais on le fait tous... tu regardes autour de toi, appréhendant l'environnement de ton hôte, mais sans insistance tout de même.

Sans les connaître, vos parents étaient bons... et vous savez faire ressortir tout cela.. Ils sont aussi aussi fiers de vous que vous d'eux.

Tu espères ne pas être maladroite en disant cela, tu aurais pu choisir de ne rien dire, mais étrangement, tu ne peux pas rester sans rien dire à ce sujet.

En quoi puis je vous aider alors ?! Lances-tu, avec un nouveau sourire.
Meomaky
Ca ne vous ennuie pas de vivre si loin du village ? Je suppose que non... sinon, vous ne seriez pas là...

Curieuse comme tout un chacun, elle jette un coup d'oeil sur ce qui l'entoure, ce qui fait mon logis. De quoi est fait la maison d'un célibataire solitaire? En temps normal je n'en sais rien, pour ma part, c'est ordonné sans être martial. Clair avec les fenêtres percées dans le mur sud, mon lit bas sous l'une d'elle me permet de voir le ciel une fois couché. Une bibliothèque y regroupe des traités d'art martial, quelques recueils de poésie et un petit coffre pour y ranger ma correspondance.

Au centre de la pièce, une table à manger, qui me sert également de bureau, 6 chaises y sont disposés autour. L'habitude d'une grande famille, elle ne me sert jamais vraiment mais... certains repères sont nécessaires. Mur nord, un âtre où quelques braises rougeoient encore. Posés dessus, une dague offerte par Dame Ledzeppelin du temps où elle était Capitaine, et une rose en fer forgée. Jumelle de celle que j'avais offert à notre Lionne locale pour m'excuser de mon impolitesse. Au centre, un récipient permet d'y déposer de l'essence de fleur. Pour ma part, de l'essence de rose...

Un buffet bas dans un coin, un coffre à vêtements au pied du lit et deux faudesteuils confortable, posés près de l'âtre complète le mobilier. Rien de luxueux mais confortable et pratique, l'important à mes yeux. Point besoin de grande garde-robe ou de portraits d'illustres inconnus, simple mais c'est mon chez moi. Les souvenirs des miens me suffisent.


Il m'arrive souvent de ne pas me sentir à ma place au milieu de la foule... et puis j'ai passé tellement d'heures en forêt durant ma formation que je m'y sens bien.

Sans les connaître, vos parents étaient bons... et vous savez faire ressortir tout cela.. Ils sont aussi aussi fiers de vous que vous d'eux.

Elle ne saurait me faire de plus grand compliment, et une fois n'est pas coutume je n'ai rien à y répondre. Je lui souris, ému, et jette deux bûches dans le feu pour le relancer. Jouant du soufflet pour le relancer plus vite, très vite c'est un feu respectable qui flambe et rechauffe autant qu'il éclaire. Récupérant un brandon, j'allume les bougies dispersés dans la pièce pour éclairer confortablement mon logis.

En quoi puis je vous aider alors ?!

Commencez par vous installer confortablement et entraînez vous à me tutoyer, je reviens.

Je ressors pour aller chercher de quoi faire un ragoût, une cave aménagée en dehors de ma maison me permet de conserver de la viande et des légumes en toute tranquillité. Bien pratique pour ne pas avoir à aller au marché chaque jour, c'est un luxe que je me suis offert à la sueur de mon front. Je reviens avec ce qu'il me faut pour préparer un bon petit repas simple mais copieux, et un peu de charcuterie pour patienter. Je dépose le tout sur la table, et lui fait face de nouveau.

Que puis-je vous offrir à boire? Du lait de chèvre, de la tisane, ou du rhum? Je n'ai pas de vin, veuillez m'en excuser.
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Aude


Tu. Tu... tu.

Entrainement au tutoiement... hmm. Tout à cette réflexion sur la relation des humains entre eux, tu jetas encore un oeil discret autour de toi alors qu'il sortit chercher de quoi faire pitance. Tu ôtas ta cape et l'accrochas au clou prévu à cet effet. Son logis avait quelque chose de chaleureux tout en étant sobre. A l'image de son propriétaire.
Tu pris place sur le bord d'un faudesteuil, avisant le bois qui se faisait dévorer par les flammes. Puis, regardant sur le manteau de la cheminée, tu observas avec attention la dague, et surtout la rose forgée. De là où tu étais, tu pouvais deviner que cet ouvrage avait été travaillé soigneusement.

Tu ne l'entendis pas revenir et le son de sa voix qui te sortis de ta contemplation par un léger sursaut. Et c'est d'un bond que tu retrouvas debout face à lui.

Je euh... Du lait, s'il vous plaît. Je regardais la dague et la rose sur votre cheminée, c'est un travail habile.

Tu regard coula sur la table chargée de victuailles et tu lui souris : On ne risque pas de mourir de faim ! me donneriez vous un couteau que j'épluche au moins les légumes ?

Il dû céder à ton insistance, il était hors de question de rester assise à ne rien faire.

Vous me disiez avoir passé du temps en forêt de par votre formation... Est ce indiscret de vous demander quelle est cette formation que vous avez reçue ?

Pour toi, toutes les questions touchant de près les personnes que l'on côtoie sont indiscrètes, mais il fallait bien commencer par un bout, pour qu'une connaissance devienne amie. Et pour le tutoiement, on essaiera une autre fois.
Meomaky
Je euh... Du lait, s'il vous plaît. Je regardais la dague et la rose sur votre cheminée, c'est un travail habile.

C'est gentil à vous de m'en faire compliment... c'est la soeur jumelle d'une rose que j'ai forgé pour notre lionne, qu'elle me pardonne ma goujaterie.

Ça ne remonte qu'à quelques mois seulement et pourtant... j'ai parfois l'impression qu'il s'agit de plusieurs années déjà. Conseillère à l'animation, elle avait organisé un concours de pêche pour animer la ville, quelques participants avaient permis de passer de bons moments. J'avais pris place à ce concours en jouant les champions pour la belle Daisy. Le temps à passé... je sors deux verres de mon buffet et nous sers deux verres de lait de chèvre, que je lui tends et fais tinter nos verres.

On ne risque pas de mourir de faim ! me donneriez vous un couteau que j'épluche au moins les légumes ?


Je me serais bien contenté de la laisser siroter son verre de lait mais elle ne semble pas disposer à patienter sagement alors, je lui tends un couteau manche en avant et la laisse faire avec les légumes. Pour ma part, je tranche de quoi grignoter un peu de charcuterie et m'applique à desosser un cuissot de veau.

Vous me disiez avoir passé du temps en forêt de par votre formation... Est ce indiscret de vous demander quelle est cette formation que vous avez reçue ?

Je me retourne, faisant mine de voir si nous sommes vraiment seul ou non, pour de nouveau me retourner vers elle avec un sourcil relevé dans un semblant d'interrogation. Non personne, et pourtant elle me donne encore du vous. Elle ne sera pas dupe de mon manège, j'en suis bien conscient et j'en souris de plus belle.

Ce n'est point secret, donc point indiscret, mais pour vous conter cette histoire, il faut que vous sachiez que je suis le sixième de la fratrie. Le petit dernier, les terres, les bêtes et le moulin et la boucherie revenait donc à mes aînés. Je n'en ai jamais conçu de jalousie mais... il me fallait trouver ma place.

J'ai finis de désosser la cuisse de veau, mais plutôt qu'à de découper la viande en cube, je vais me rincer les mains, et prenant de l'eau propre et fraîche, en verse dans le chaudron pour déposer celui ci au crochet amovible fixé à ma cheminée. Je repousse ce dernier en direction du feu, sans le mettre tout à fait au dessus. Le but n'est pas de la faire bouillir. Je reviens ensuite à table et reprends mon récit.

Comme je vous l'ai déjà dit, mon père excellait dans le maniement des armes. Alors quand j'ai eu huit ans, après le mariage de ma plus grande soeur... je lui ai demandé de m'apprendre à me battre pour être aussi fort que lui...
Il m'a regardé compte s'il me jaugeait... Un regard pénétrant... et m'a répondu que ce n'était pas une bonne raison mais qu'il me laisserai encore deux chances...


Reprenant les morceaux de viande, je m'applique à les couper en dès égaux de taille généreuse sans être excessive. La viande se doit d'être tendre sans se décomposer dans le chaudron à la cuisson. En passant, je déguste un peu de saucisson, fait pour être mangé.

Désarçonné par ce refus inattendu, je suis resté deux jours à réfléchir à une meilleure réponse, et quand j'ai pensé avoir trouvé, je suis retourné lui demander de m'enseigner.
Je lui ai expliqué qu'il me fallait trouver un avenir, qu'à bien y réfléchir le métier de soldat me conviendrai et qu'il était le mieux placer pour débuter mon entraînement...
Une bonne réponse selon lui, mais pas suffisante, il y avait de bons instructeurs dans l'armée qui m'apprendraient ce qu'il me serait nécessaire quand je serai en âge. Il a néanmoins souligné qu'il me restait une dernière chance...


Je stoppe ma préparation pour la fixer dans les yeux, le visage grave et mes souvenirs faisant surface peu à peu. Un tournant décisif dans ma vie, un tournant qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui.

Je savais qu'il attendait quelque chose de moi, mais je ne trouvais pas quoi. Après une semaine de réflexion, je suis retourné une dernière fois le trouver. Je comprenais enfin, c'est donc déterminé et sans crainte, ou presque, que je suis allé le trouver.
Il revenait des champs, nous étions à l'extérieur, personne aux alentours que lui et moi. Alors je lui ai rappelé que chaque homme se devait de servir selon ses moyens. Que je voulais servir en protégeant ceux qui ne le pouvaient, et que pour ce faire je réclamais mon héritage.


Un sourire de fierté et de nostalgie étire mes lèvres à ce souvenir. Une page se tournait mais je n'en avais pas réellement conscience à l'époque. Confiant, sûr de moi, je n'imaginais pas ce qui allait changer.

J'ai lu de la fierté dans son regard, j'avais trouvé les mots justes. Il m'a demandé si j'étais sûr de ma réponse, sûr de moi. À partir du moment où il accepterai il ne serait plus seulement mon père mais moi maître. Je devrais l'appeler comme tel et lui obéir en toute chose... il m'a demandé si j'étais bien sûr.
Je lui ai répondu que oui... un simple oui... juste oui... je me souviendrais toujours de ce qui est arrivé à cet instant...

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Aude


Les légumes agonisent par des craquements sous le couteau qui pèle et tranche la chair dure.

Tu te mets à bêtement rougir face au sourire taquin de ton hôte, alors qu'il feint la surprise dans le vouvoiement. En répondant d'un sourire entendu, tu bois une gorgée de lait entre deux légumes à émincer.

Huit ans...

Le murmure se perd dans la suite de son récit, le but n'étant pas de l'interrompre, mais de le suivre avec intérêt. Tu imaginais Méo du haut de ses huit ans, poings sur les hanches et déterminé face un homme juste et fier. Tu accélères le mouvement pour peler et tailler les légumes plus rapidement, alors qu'inconsciemment, tu admirais sa dextérité à découper la viande en morceaux réguliers.

Il avait cette manière d'amener les choses avec mystère, et forçait à l'écouter jusqu'au bout, en savoir toujours davantage... Et vos regards soudés, l'un avide de raconter, l'autre de tout savoir, il distille la suite, toi, couteau en main d'où pendouille la dernière pelure d'un légume attendant d'être réduit au même sort que les autres. Ce n'est que lorsqu'il détend le visage d'un sourire que tu termines ta tâche...

Il avait toutes les raisons d'être fier de vous..

tu l'aidas à mettre les denrées à cuire. Les épluchures finiront dans un compost ou dans l'auge des cochons.

Qu'est-il arrivé ensuite ?

Tu étais pendue à ses lèvres. Bon, évidemment, tu savais que le garçonnet deviendrait grand et fort, généreux et altruiste. Mais le comment du pourquoi, tu voulais savoir.
--Meomaky.
Qu'est-il arrivé ensuite ?

Je me penche au dessus de la marmite, y plongeant les légumes pour les faire cuir doucement afin qu'ils gardent leurs saveurs et leurs textures. Ça mijote doucement, je l'invite d'un geste à s'asseoir dans l'un des faudesteuil tandis que je récupère nos verres et la charcuterie pour les ramener près de nous. Je prends place à mon tour dans le deuxième faudesteuil, face au deuxième et donc à mon invitée.

J'ai toujours eu l'habitude de voir mon père bouger et réagir rapidement, rançon des gens d'armes qui s'entraînent régulièrement, pourtant... je fus témoin pour la première fois de ses véritables capacités en la matière...

Je m'enfonce davantage dans mon faudesteuil, de façon à être assis de façon plus confortable et je laisse mon esprit revivre cette journée. Mon regard se fait vague, la scène se déroule de nouveau devant mes yeux.

Je ne saurai mieux décrire sa vitesse qu'en la comparant à celle d'une vipère. Immobile jusqu'à l'instant où elle se détend pour frapper sa proie. Ce fût la même chose... immobile et une seconde après, son poing s'enfonçait dans mon estomac, m'envoyant valser à plusieurs pas.

Je reviens au présent et lui souri d'un air contrit, il m'avais donné ma première leçon et déjà je ne l'avais pas écouté.

Il était mon maître autant que mon père désormais, je devais l'appeler par son titre. Il m'avait prévenu et déjà j'avais enfreint son ordre. Il m'a prévenu qu'il en serait ainsi désormais à chaque fois que je lui désobéirai. Qu'il m'attendais demain à l'aube à cet endroit même. Et il est reparti vers les bois, me laissant rendre tripes et boyaux, aussi faible qu'un chaton.

Saisissant une poêle, j'y déposer les morceaux de viande avec un oignon coupé enlmorceaux au préalable par Aude, au dessus du feu je la fais rissoler pour entamer sa cuisson. Une fois prête, je mets le tout avec les légumes et laisse poursuivre le ragoût suivre son cours.

Le lendemain et tous les jours qui ont suivi, je l'ai retrouvé à l'aube. Au début, il s'est contenté de me renforcer ma musculature et mon endurance. Course à travers les bois, aide dans les champs ou aux moulins. Transporter les carcasses pour la boucherie, tout était bon... jusqu'à ce que ce soit trop simple et qu'il me fixe des poids partout sur le corps, les bras et les jambes.

Je prends une louche et remue le ragoût pour bien le faire mijoter. Ralentir la cuisson pour que tous les aliments se mélangent entre eux. Bientôt il sera prêt et peu de temps avant la fin de la cuisson, j'y rajouterai de la mie de pain pour épaissir la sauce.

Quand j'ai eu neuf ans bien passé, presque dix, il a commencé à m'entraîner au combat à mains nues. Désormais chaque matin, je devrais me laver à la cascade, directement sous l'eau tombante. En hiver je devais casser la glace pour puiser mon eau. Et si la glace était trop épaisse, me frotter avec de la neige.
Ensuite il m'enseignait des mouvements simples et je devais les mettre en pratique en combattant contre lui. Je sortais toujours perclus de douleurs et couverts de bleus.


Je la regarde de nouveau fixement, auditrice attentionnée elle ne m'interrompt pas mais je ne voudrais pas qu'elle comprenne mal mes propos.

C'était un mal nécessaire pour m'insensibiliser et m'apprendre à contrôler la douleur. En plus de ça il me fallait apprendre à lire le rythme de mon adversaire, me l'approprier et imposer le mien. Pour ce faire je devais mettre de côté tout ce qui n'était pas nécessaire dans l'instant, sans rejeter mon environnement. Je ne comprenais pas. Jusqu'au jour où tout est devenu limpide. J'avais onze ans.
Aude_


L'expression " boire ses paroles" prenait tout son sens à nouveau.
Alors que la la délicieuse odeur de l'oignon fondant se répandait peu à peu dans la chaumière, tu étais transportée par son récit, imaginant être là, à observer l'apprentissage du jeune garçon qu'il était.
Tu ne l'interrompis pas et avant que tu aies pu esquisser une mine effrayée de ses derniers propos - à croire qu'il te connaissait déjà bien - il te rassura, du moins, en fit la tentative.

Un délicieux fumet s'élevait maintenant, aussi doué à manier les mots que la cuisine.
Dix ans. L'âge où tout garçon était censé être considéré comme un homme, et il fallait déjà en mesurer le courage et la valeur.

Vous avez fait montre d'un grand courage mais surtout... d'une force de caractère et d'un volonté sans faille, vu l'homme que vous êtes devenu.

Compliment déguisé, tu n'étais pas vraiment douée pour ce genre de chose, et en prenant ainsi la parole, tu sentis tes joues rosir de nouveau.

Et au risque de me répéter... votre père peut vraiment être fier de vous.

Tu lui souris avec sincérité avant de proposer de mettre le couvert, puis de l'encourager à reprendre son récit.

Et alors, qu'avez vous donc compris ?
--Meomaky.
Vous avez fait montre d'un grand courage mais surtout... d'une force de caractère et d'un volonté sans faille, vu l'homme que vous êtes devenu.

Les pommettes qui se teintent de roses, est elle intimidée par mon regard franc qui s'accroche au sien sans ciller, ou bien par le simple fait de prendre la parole? Qui sait, récemment encore on me fit la remarque que j'étais intimidant de par ma franchise... mais à bien y réfléchir, je ne crois pas l'avoir jamais vu mêlée à la foule... peut être est elle simplement timide.

Et au risque de me répéter... votre père peut vraiment être fier de vous.

Ce n'est pas une rougeur qui me monte aux joues, mais un sourire qui étire mes lèvres. J'accepte volontiers ce compliment, inclinant la tête et le buste pour la remercier, avant de rompre une miche de pain afin de l'émietter dans le ragoût pour l'épaissir. Devant sa volonté à se rendre utile, je lui indique où se trouve couverts et vaisselles pour la laisser dresser la table, remuant le ragoût qui finit de mijoter, pour en remplir ensuite deux assiettes.

Je les ramène à table, jetant des coups d'oeil insistant tout autour de moi, gardant mon sérieux avec peine. Elle n'est pas dupe de mon manège, aucune malice dans celui-ci, mais la piquer dans son orgueil ou sa fierté lui fera peut être oublié sa réserve et laisser tomber cette barrière qu'elle dresse.

Une assiette déposée en bout de table, l'autre à son côté, je lui tire la chaise et l'invite d'un geste à prendre place, la repoussant à table sans heurt. La bienséance voudrait qu'à mon tour je prenne place, lui laissant le temps de se placer confortablement mais... les mains toujours posés sur le dossier de sa chaise, je me penche en avant pour lui chuchoter dans l'oreille.


Au risque de me répéter... je puis vous assurer que nous sommes seuls et vous prie de nouveau de me donner du tu.

A mon tour je prends place, sourire aux lèvres, lui remplissant de nouveau son verre en attendant de connaître sa réaction... qui ne se fait pas attendre. Peut être du genre timide, mais elle a du mordant tout de même, continuant à me vouvoyer, peut être justement parce que je lui demande le contraire.

Et alors, qu'avez vous donc compris ?

J'ai compris comment voir sans regarder... comment entendre sans écouter... comment ressentir sans être touché... comment être en harmonie avec mon rythme, lire celui de mon adversaire pour me l'approprier et imposer le mien...

Une réponse qui veut tout dire et rien dire à la fois... qui mérite explications pour expliquer ma façon de me mettre en condition avant de combattre. Comment je me plonge dans un lieu de calme et de silence au plus profond de moi.

J'ai appris à contrôler mes émotions, sans les nier pour en faire une faiblesse, mais en les canalisant pour en faire une force.
J'ai appris à ne pas rentrer dans un schéma répétitif et confortable de mes bottes et techniques d'attaques favorites.
J'ai appris à devenir ambidextre, ne privilégiant aucun de mes côtés, j'ai appris à lire le langage corporel de mon adversaire, mais surtout...

J'ai appris à me plonger dans un lieu de calme absolu au plus profond de moi, comme pour dissocier mon corps de mon esprit. Quand j'ai réussi à atteindre ce stade pour la première fois... il m'a paru lent... presque prévisible puisque j'avais l'impression d'avoir une éternité pour capter chacun de ses mouvements, des positions de son corps pour analyser et réagir en fonction...


Je suis sérieux au possible désormais, emprunt d'une certaine gravité, c'est pour ainsi dire à cet instant de mon enfance, quand je compris enfin ses enseignements, que je quittai le statut d'enfant pour acquérir celui d'homme.

Pour la première fois, je ne me contentai plus de parer et d'esquiver ses coups, contre attaquant quand je décelais un semblant d'ouverture. Je captais son rythme, me l'appropriai et tentais d'imposer le mien... il le comprit et finis par mettre fin à notre entraînement sans que l'un de nous n'ai réussi à prendre le dessus... j'allais passer au stade supérieur de mon entraînement...
Aude_


Il est sûr de lui. Ca te trouble et le fait de mettre la table, te rendre utile, permettait de te donner contenance, alors que lui même donnait consistance à au ragoût.
Une sensation étrange quand il te souffle à l'oreille de le tutoyer s'empare de toi... et tu te traites aussitôt d'imbécile avant de lui offrir un sourire amusé pour réponse et de prendre le verre pour trinquer.

Et puis... Et puis il replonge dans cet état particulier, dans son cocon de souvenirs et c'est posément qu'il t'en dévoile encore un pan, comme une multitudes de drapés dévoilerait un corps au fur et à mesure.

Et tu l'écoutes, oubliant le contenu de ton verre, le ragoût... Emprunt de mystère au premier bord, les plis du pan de défroissent un à un. Tu t'imagines parfaitement la mise en situation, de voir cet enfant, devenir homme à part. Encore une fois, tu ne l'interromps pas, les mots coulent, les paroles s'accrochent.

Il te faut un moment avant de réaliser qu'il ne parle plus, se contentant de te regarder, mais l'oeil animé de ce qu'il veut encore dire... Pourquoi te dis t-il tout ça ? A cette question, tu ne voulais de réponse, parce que tu aimes l'écouter et découvrir, tout ce que toi, tu ne seras jamais.

C'est une doctrine que tu apprenais à maîtriser...

Léger sourire à peine dessiné qui ourle tes lèvres, le "tu" est sorti tout seul, et avant de poursuivre, tu lui avoues en confidence comme lui plus tôt, te penchant légèrement : Le " tu" est à utiliser réciproquement, évidemment.

Là, tu es dans l'engrenage, impossible pour toi de ne pas savoir...

As tu appris à te servir d'armes ?
--Meomaky.
Une doctrine... oui c'est même un art de vivre qui a fini par faire partie intégrante de moi, forgeant mon caractère peu à peu si bien que j'applique ses enseignements sans avoir à y penser, réflexes bien affûtés qui me mets en permanence sur mes gardes et me fais analyser toutes les situations auxquelles je suis confronté pour trouver parade et échappatoire. Sans pour autant perdre de ma franchise, et profitant des joies de la vie quand elles s'offrent à moi.

As tu appris à te servir d'armes?

Mes couverts posés, je m'amuse à sortir l'une de mes dagues de son fourreau, la faisant tournoyer dans ma main, mes fidèles amies qui jamais ne me quittent ou presque... dégainant ensuite l'une de mes lames de jets, me posant une fois de plus la question de savoir qui a pu lui apprendre à forger et lancer de telles lames de cette façon si particulière... n'ayant encore jamais rencontré personne utilisant de telles lames.

Dagues et Poignards... lames de jets... j'ai très vite appris à les manier mais en ayant toujours à l'esprit que je devrais me servir de ces connaissances pour servir, pas pour nuire.

À l'esprit également le credo de notre famille, les liens du sang sont sacrés et le premier des devoirs est de la défendre, ou venger l'affront qui lui est fait. Comment alors concilier... comment les venger si je ne puis me servir de mon entraînement pour en finir avec ce porc... je ne laisse pas ma colère m'envahir de nouveau, préférant reprendre mon récit.

J'ai aussi appris à donner une dimension plus importante à son enseignement. En toute circonstance je suis à l'affût d'un son, d'un mouvement, d'un signe qui serait synonyme de danger.

Dans la rue, je balaie la foule du regard pour repérer qui est armé, de quel main mais aussi de quelle manière il se déplace, son comportement...
Quand j'entre dans une pièce j'en fais tout autant mais en mémorisant la disposition de la pièce et des issues...
Je le fais de façon inconsciente, c'est devenu un réflexe même si je me sais en sécurité.


D'un mouvement fluide je rengaine mes lames et reprends mes couverts pour prendre une nouvelle bouchée de ragoût. Mais avant de la porter à ma bouche, je plonge de nouveau mon regard dans le sien pour lui poser une question qui me trotte dans la tête.

C'est ainsi que j'ai remarqué tes absences plus tôt dans la journée... tu semblais à des lieux...

Je porte la bouchée à ma bouche, sans la quitter du regard, me demandant si elle me répondra.
Aude_


C'était trop beau pour que ça continue ainsi. C'était limite frustrant de ne plus pouvoir l'écouter. Et puis, quel homme ne s’enorgueillirait pas d'être écouté avec cette attention que tu lui témoignais... quel homme ? Mais pas Méo. Non, lui faisait partie d'un type d'homme jamais rencontré jusque là. Il était unique.

Tu reposes la cuillère que tu t'apprêtes à porter à ta bouche, et son regard te fait une nouvelle rougir, beaucoup plus que la question en elle même. les lames d'acier font place à des mots tout aussi tranchants pour toi. Il fallait ouvrir la faille, tout comme il l'avait fait, tout au long de la journée. Tu pris une profonde inspiration sans le quitter des yeux, comme pour éviter de te perdre trop vite.

Je.. j'ai eu un accident. En tout début d'année. Ta voix est posée mais a baissé d'un ton. Ton front se barre d'un pli soucieux et tu sens ton coeur accélérer à l'évocation de ce souvenir.

J"étais sur un bateau... je ne sais pas pourquoi, j'étais sur ce bateau... je n-ne sais pas nager. Et puis..

Ce n'est plus un récit, mais tu revis bel et bien cet instant où tu as cru mourir.

Je me souviens juste avoir mal à la poitrine, ma tête qui heurte quelque chose, probablement à l'instant où je passe par dessus bord... j'ai très froid et il fait noir. j'ai peur du noir... J'entends quelqu'un crier mon prénom au loin... ma tête qui se serre douloureusement et puis plus rien. Tout est calme.

Ton regard est devenu flou, et tu cherches à respirer normalement, comme si tu sentais encore l'eau t'inonder la gorge, triturant la cuillère entre tes doigts.

Ce n'est que de nombreuses heures après que je me suis réveillée, sur un navire marchand qui partait au nord... et m' a gardée à son bord jusque ce que je sois en état de m'occuper de moi toute seule... sauf que... j'avais perdu la mémoire..
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