Marzina
Les hurlements vengeurs de Nolan, elle y est habituée depuis des mois, depuis qu'il réclamait sans cesse des tas de choses d'elle, et qu'elle ne savait pas décrypter les différents cris qu'il poussait. Maintenant, elle savait: ces hurlements là, c'était du caprice, une simple plainte de contrariété. Cette plainte là, elle avait appris à en faire abstraction, comme lorsque son père la sermonnait autrefois, c'était devenu un bruit de fond qui tournait en boucle. D'ailleurs, Nolan devait avoir compris parce que, quand son père parut, il tourna son visage plein de larmes vers lui, allant même jusqu'à tendre une main potelée pour lui inspirer la pitié.
Peine perdue, pensait la mère, pour inspirer une quelconque pitié à l'O Mordha, il faut avoir une paire de clavicules de compétition, la sienne, l'unique! Tout cela donc pour dire, que les gueulantes de l'Irlandais, elle s'y est faite aussi. Sauf que c'est plus difficile d'y rester insensible, ça a tendance à la mettre hors d'elle, et elle se met à lui gueuler dessus aussi, avant de le frapper, fort ou non tout dépend du niveau de contrariété. Maintenant qu'elle sent que la situation commence à sentir pas très bon, elle se dit qu'il serait temps d'enterrer pour partie la hache de guerre avec le mari. Les ennuis, ça lui donne envie de s'envoyer en l'air. A moins que ce ne soit la peur des ennuis qui inhibe sa colère pour un temps.
Sur le point donc, de suggérer à son mari de lui arracher ses vêtements tout en lui narrant un scénario apocalyptique où ils seraient les deux seuls humains encore en vie, et où ils procréeraient à tour de bras dans les ruines de l'Anjou afin de repeupler le monde, un cri désespéré la coupe dans son élan. Merde, elle avait oublié ce détail infime: la lettre à l'Archiduchesse, accompagnée de son petit cadeau morbide. C'est que la colère peut aveugler, jusqu'à vous faire faire des choses que vous oubliez ensuite. Rangeant dans un coin de son esprit le scénario apocalyptique qui pourrait sûrement servir un autre jour, elle observe la scène d'un oeil perplexe. Une grimace naît sur ses lèvres lorsqu'elle voit Calyce câliner un cadavre.
Là, ça fait tilt, elle comprend enfin ce qui a pu attirer cette jeune femme chez Falco (c'est presque un cadavre ambulant après tout, il lui manque tellement de morceaux).
"Serrez pas trop fort cette pauvre bête mutilée, vous allez mettre du sang sur votre tenue!"
Et comme pour expliciter, elle précise:
"Le sang, ça tâche."
Caressant pensivement les cheveux de son fils, elle lâcha à l'attention de son mari:
"Vous avez dû contrarier quelqu'un de très méchant, m'est avis."
Puis à nouveau vers Calyce:
"Je vous inviterais bien à venir boire un verre à l'intérieur pour vous consoler, mais à l'intérieur de quoi vous dirais-je? Cette ruine n'a pas de toit, on est à l'extérieur partout. On pourrait bien être à l'intérieur de mon salon à l'instant, que je ne le saurais pas."
_________________
Peine perdue, pensait la mère, pour inspirer une quelconque pitié à l'O Mordha, il faut avoir une paire de clavicules de compétition, la sienne, l'unique! Tout cela donc pour dire, que les gueulantes de l'Irlandais, elle s'y est faite aussi. Sauf que c'est plus difficile d'y rester insensible, ça a tendance à la mettre hors d'elle, et elle se met à lui gueuler dessus aussi, avant de le frapper, fort ou non tout dépend du niveau de contrariété. Maintenant qu'elle sent que la situation commence à sentir pas très bon, elle se dit qu'il serait temps d'enterrer pour partie la hache de guerre avec le mari. Les ennuis, ça lui donne envie de s'envoyer en l'air. A moins que ce ne soit la peur des ennuis qui inhibe sa colère pour un temps.
Sur le point donc, de suggérer à son mari de lui arracher ses vêtements tout en lui narrant un scénario apocalyptique où ils seraient les deux seuls humains encore en vie, et où ils procréeraient à tour de bras dans les ruines de l'Anjou afin de repeupler le monde, un cri désespéré la coupe dans son élan. Merde, elle avait oublié ce détail infime: la lettre à l'Archiduchesse, accompagnée de son petit cadeau morbide. C'est que la colère peut aveugler, jusqu'à vous faire faire des choses que vous oubliez ensuite. Rangeant dans un coin de son esprit le scénario apocalyptique qui pourrait sûrement servir un autre jour, elle observe la scène d'un oeil perplexe. Une grimace naît sur ses lèvres lorsqu'elle voit Calyce câliner un cadavre.
Là, ça fait tilt, elle comprend enfin ce qui a pu attirer cette jeune femme chez Falco (c'est presque un cadavre ambulant après tout, il lui manque tellement de morceaux).
"Serrez pas trop fort cette pauvre bête mutilée, vous allez mettre du sang sur votre tenue!"
Et comme pour expliciter, elle précise:
"Le sang, ça tâche."
Caressant pensivement les cheveux de son fils, elle lâcha à l'attention de son mari:
"Vous avez dû contrarier quelqu'un de très méchant, m'est avis."
Puis à nouveau vers Calyce:
"Je vous inviterais bien à venir boire un verre à l'intérieur pour vous consoler, mais à l'intérieur de quoi vous dirais-je? Cette ruine n'a pas de toit, on est à l'extérieur partout. On pourrait bien être à l'intérieur de mon salon à l'instant, que je ne le saurais pas."
_________________