Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] On avait dit NON (enfin moi, c'est le plus important)

Marzina
Les hurlements vengeurs de Nolan, elle y est habituée depuis des mois, depuis qu'il réclamait sans cesse des tas de choses d'elle, et qu'elle ne savait pas décrypter les différents cris qu'il poussait. Maintenant, elle savait: ces hurlements là, c'était du caprice, une simple plainte de contrariété. Cette plainte là, elle avait appris à en faire abstraction, comme lorsque son père la sermonnait autrefois, c'était devenu un bruit de fond qui tournait en boucle. D'ailleurs, Nolan devait avoir compris parce que, quand son père parut, il tourna son visage plein de larmes vers lui, allant même jusqu'à tendre une main potelée pour lui inspirer la pitié.

Peine perdue, pensait la mère, pour inspirer une quelconque pitié à l'O Mordha, il faut avoir une paire de clavicules de compétition, la sienne, l'unique! Tout cela donc pour dire, que les gueulantes de l'Irlandais, elle s'y est faite aussi. Sauf que c'est plus difficile d'y rester insensible, ça a tendance à la mettre hors d'elle, et elle se met à lui gueuler dessus aussi, avant de le frapper, fort ou non tout dépend du niveau de contrariété. Maintenant qu'elle sent que la situation commence à sentir pas très bon, elle se dit qu'il serait temps d'enterrer pour partie la hache de guerre avec le mari. Les ennuis, ça lui donne envie de s'envoyer en l'air. A moins que ce ne soit la peur des ennuis qui inhibe sa colère pour un temps.

Sur le point donc, de suggérer à son mari de lui arracher ses vêtements tout en lui narrant un scénario apocalyptique où ils seraient les deux seuls humains encore en vie, et où ils procréeraient à tour de bras dans les ruines de l'Anjou afin de repeupler le monde, un cri désespéré la coupe dans son élan. Merde, elle avait oublié ce détail infime: la lettre à l'Archiduchesse, accompagnée de son petit cadeau morbide. C'est que la colère peut aveugler, jusqu'à vous faire faire des choses que vous oubliez ensuite. Rangeant dans un coin de son esprit le scénario apocalyptique qui pourrait sûrement servir un autre jour, elle observe la scène d'un oeil perplexe. Une grimace naît sur ses lèvres lorsqu'elle voit Calyce câliner un cadavre.
Là, ça fait tilt, elle comprend enfin ce qui a pu attirer cette jeune femme chez Falco (c'est presque un cadavre ambulant après tout, il lui manque tellement de morceaux).


"Serrez pas trop fort cette pauvre bête mutilée, vous allez mettre du sang sur votre tenue!"

Et comme pour expliciter, elle précise:

"Le sang, ça tâche."

Caressant pensivement les cheveux de son fils, elle lâcha à l'attention de son mari:

"Vous avez dû contrarier quelqu'un de très méchant, m'est avis."

Puis à nouveau vers Calyce:

"Je vous inviterais bien à venir boire un verre à l'intérieur pour vous consoler, mais à l'intérieur de quoi vous dirais-je? Cette ruine n'a pas de toit, on est à l'extérieur partout. On pourrait bien être à l'intérieur de mon salon à l'instant, que je ne le saurais pas."
_________________
Calyce
Un complot visant à foutre la merde entre l'Irlandais et l'Anjou ?
Mais oui ! C'est ça ! Les cagoules et le poney rose par contre... C'est pas le genre de Cune (l'ambassadrice de poneyrosisme en Anjou) de faire ça. Ou peut-être que si, mais dans quel but ? Non, ça pue, c'est pas ça ! La branche mainoise du poneyrose ? Erwelyn ? Rhaaa ! Casse-tete que cette terrible histoire. Terrible, terrible, terrible ! Et puis tout devient clair. Très clair...

Sans se détacher de la dépouille canardesque, l'Archiduchesse se relève en hochant la tête aux dire de Papa O Mordha, l'air grave.


Une enquête. C'est bien ça une enquête...même si j'ai déjà une idée du coupable. J'soupçonne la blonde Broceliande ! C'est elle. Elle transpirait la jalousie en apprenant votre récente angevinitude à vous deux. La Princesse a cru qu'en vous faisant accuser de canaricide alors on vous renverrait en Bretagne, le tout en brouillant les pistes avec cette histoire de rose...Mais elle s'fout carrément le doigt dans l'oeil, la Grenouille ! Poulaine de nouveau agitée rageusement vers le ciel. Il y aura vengeance...et enquête. Une plainte sera déposée auprès de notre Momie-Procureur et le coupable sera trouvé ! Puis il sera...sera...tondu, on y arrachera les yeux qu'il fera cuire lui même avant de les manger. Puis on lui fera retirer les dents une à une avant d'y faire bouffer ses mains dont la cuisinière d'Alessandro aura fait de la viande hachée. Va falloir prévenir sa nouvelle bourrelle de l'activité à venir. En public, que tout le monde sache qu'on ne déconne pas avec les Canassassins. (merci Katina)

A Marzina, elle adresse un petit sourire reconnaissant pour sa robe. Rares sont les personnes capables de garder la tête froide, pratique, dans de telles circonstance. Le cadavre de la bête est déposé délicatement, avec respect, au sol non sans lui avoir chuchoté à l'oreille avant (ça a une oreille un canard ?) : "Fais dodo mon petit canard, fais dodo, maman va étriper c'lui qui t'a fait ça."

Et de regarder autour d'elle en grimaçant. Vivre là dedans (ou là dehors) c'est PRESQUE pire que la mort des canards. Alors elle s'approche de la Princesse Chouchenesque, lui tapote l'épaule :


-J'vous aurai bien proposé l'aide de mon chef de chantier José, il vous aurait monté ça vite fait bien fait à coup de pelle et d'truelle et d'main d'oeuvre roumaine pas chère...mais j'vais en avoir besoin pour le monument aux canards morts... Elle re-chiale, voilà. Faudra faire une messe aussi et j'crois que ce serait bien que ce soit vous qui officiez. Tous les deux. Ils sont morts chez vous...

La vision de du Petit Nolan lui arrache un nouveau sourire.

Il est très belle. Vous pouvez être fier, Finn.
Mouahahaha ?
_________________
Marzina
L'espace d'un instant, juste un, elle s'inquiète un peu de la tournure que prennent les événements, la Bretonne. Mais bon, le bouleversement émotionnel que subit son mari est bien suffisant pour compenser cette petite frayeur, c'est jouissif de le voir ainsi sortir de ses gonds. Hochant la tête gravement aux propos de l'Archiduchesse, elle commente:

"Oui, vile est Ida. Mais c'est une Brocéliande, ca m'étonne pas."

La haine des Brocéliande est transmise de parent à enfant chez toutes les générations de Montfort, bien qu'il y ait clairement eu un loupé chez certains qui se sont mis à croire qu'il fallait coucher avec l'ennemi. Arbitrairement, Marzina avait décidé que ce serait désormais les branches pourries de la famille. Quand on retirait aussi les morts et la branche du tonton extrémiste religieux Clodeweck, alors ne restait que son frère et elle, et franchement, elle trouvait que c'était le mieux.
Les menaces de mort envers le coupable d'agression sur canards lui remettent les pieds sur terre, et quelque part en elle-même, elle se dit qu'elle devrait prévoir au cas où un plan d'évasion rapide de l'Anjou. Au moins se dit-elle, elle est sûre que la Bretagne l'accueillera à bras ouverts: elle serait paria de l'Anjou ET criminelle, deux qualités qui font de vous un réfugié politique de premier choix chez les descendants des druides.


"Je vous remercie de votre proposition d'aide Calyce, même si elle ne tient plus au vu des événements. Mais le souci avec la main d'oeuvre roumaine pas chère, c'est que le travail au final vaut pas cher non plus. J'aurais peur que le ciel me tombe sur la tête, ou en l’occurrence le toit de ma maison."

Là, elle maitrise totalement la situation. Tout le monde est désormais déprimé et il y a un tas de cadavres autour d'elle: ca fait du bien de se sentir enfin chez soi! Depuis que Finn avait décidé de se faire passer pour mort et qu'un homme qui lui ressemblait vaguement avait été décapité sous les yeux de la Blonde, être entourée de cadavres lui semblait être particulièrement rassurant. Et elle avait développé une vague obsession sur la décapitation et le fait de tuer des êtres vivants, mais c'est un détail ça. Pas comme le fait de devoir non seulement assister, mais en plus officier à une messe!
Heureusement, Blondie a une excuse toute trouvée.


"J'ai été dispensée de messe par mon médecin, je suis désolée."

Être son propre médecin a des côtés bien pratiques.

______________________________________
Quelques temps plus tard

L'affaire semblait être passée sans heurt particulier, et Marzina avait même réussi à avouer son crime à son mari sans avoir à divorcer. Néanmoins bien d'autres obstacles semblaient devoir se dresser, notamment par rapport à sa nouvelle profession que son mari digérait très mal.
Comme convenu avec ce dernier, elle s'était chargée de finir les travaux de ce qui devait devenir "chez eux", ça consistait finalement à commander et réduire à l'état d'esclaves de pauvres ouvriers mainois qui payaient pour l'un de leurs congénères ayant eu le malheur un jour d'être le géniteur de l'Altesse ici présente, et de lui tourner le dos avant qu'elle voit le jour. Commander et réduire à l'état d’esclavage, c'était donc tout à fait dans les cordes de Madame O Mordha qui regardait petit à petit l'hôtel se construire sur les cadavres de représentations de son géniteur (oui, elle est un peu rancunière, même quand les gens sont déjà morts). Elle en était déjà à commander les rideaux et autres tentures et tapis, Nolan crapahutant autour d'elle en habits de petit prince sur le sol de pierres froides. Aujourd'hui, une délégation d'ouvriers mainois avait débarqué dans ce qu'elle avait décrété être son bureau temporaire, y ayant installé son secrétaire, pour réclamer des conditions de travail plus dignes d'êtres vivants.


"Et nous exigeons en plus de cela, l'arrêt séance tenante des coups de fouet, ainsi que le passage à deux repas par jour."

La Blonde releva la tête un moment de ses livres de comptes, et adressa un regard noir à la gueusaille qui était en ce moment même en train de salir son tout nouveau tapis persan en posant leurs pieds puants dessus.

"Rien que ça?", interrogea-t-elle d'un ton doucereux.
L'ouvrier mainois en chef, loin de percevoir la menace, avait repris de plus belle:


"On veut plus que du gruau au repas, on veut aussi avoir un morceau de pain avec!"

Renvoyant quelques adorables boucles dorées derrière son épaule, l'Altesse demanda alors:

"Vous êtes nouveau, c'est ça?"

Étonné, l'homme bégaya:

"Et bien euh...oui. J'ai été recruté hier après qu'un ouvrier ait été écrasé par une pierre. Soit dit en passant, c'est inadmissible d'avoir fait pendre toute sa famille pour avoir gâché une pierre!"

Marzina ne s'énerva pas, parce qu'elle s'était promis de ne pas s'énerver, et plus particulièrement devant son fils, actuellement occupé à jouer non loin. Assis sur le sol, Nolan s'était emparé d'un chevalier de plomb qui s'acharnait actuellement à exploser un cheval de bois en lui sautant frénétiquement dessus, le tout avec des bruitages de circonstance qui imitaient les bruits d'os fracassés et l'agonie de la pauvre bête.
Le regard de la mère s'attarda un instant sur son fils, et s'emplit de fierté: il progressait de jour en jour, ca se voyait! Ce moment d'émotion passé, elle se tourna vers sa main d'oeuvre:


"Vous avez une famille, ouvrier?"

Tandis que l'homme blanchissait, Boucle d'Or lui annonça d'un ton neutre:

"Je vous laisse aller leur faire un dernier câlin. Vous avez cinq minutes, après vous devrez reprendre le travail. Tous les ouvriers verront leur dose de gruau réduite de moitié grâce à vous."

Se tournant vers un autre des ouvriers mainois qui jetait maintenant un regard empli de haine vers son congénère, elle lui précisa:

"J'offre dix minutes de pause à tous les ouvriers pour qu'ils puissent remercier comme il se doit leur camarade revendicatif."

Alors qu'ils repartaient, elle fronça cette fois les sourcils et hurla:

"ET ARRETEZ DE DEGUEULASSER MON TAPIS!"

Finalement, elle s'était quand même énervée.
_________________
Finn
Se faire l’idée que son épouse est canaricide ne fût pas chose aisée. Elle, l’âme sœur, plus précieuse encore que l’or de ses écus, venait de lui confesser son abominable crime quelques jours auparavant. Quelle triste déconvenue ce fût, car en plus il fallut digérer le fait qu’elle avait cherché à lui en faire porter le chapeau la garce... Mais le mariage est ainsi bâti, pour le meilleur et pour le pire. Quelques consultations avec la torride doctoresse bretonne dans l’intimité de son nouveau cabinet ont su le convaincre d’accepter son sincère repentir et de l’aider à combattre ses pulsions meurtrières envers la gent palmipède. Depuis, il s’est même employé à diriger les soupçons vers de meilleurs coupables, voire à mener l’enquête dans une impasse. Après tout, il avait promis de violer le cadavre de l’assassin des douze canards avec une pique, et c’est à peu près ce qu’il a fait si l’on assimile sa promesse de vengeance turgescente à une petite mort par empalement.

Son bonnet de Noël vissé sur le chef et la barbe longue d’une petite semaine – en prévision des frimas de l’hiver – le Gaélique déboule ce jour-là sur le chantier pour constater que les travaux de l’hôtel avancent bon train. Ici se dresse déjà la tour carrée qui abriterait les appartements des maîtres de la maison, et là un bâtiment annexe commence à se coiffer d’un toit. Les stigmates du génocide semblent avoir été effacés, même si le souvenir demeure. Prenant quelques instants pour se recueillir en paix dans la cour, là où il avait été témoin de la tragédie, l’Irlandais est dérangé par un léger tumulte quelques pas plus loin. Un groupe d’ouvriers mainois met à profit l’une des rares pauses accordées par la maîtresse de lieux pour lyncher à coups de maillet l’un des leurs…

Le soulagement du vieux grison éclate sous forme de soupir. Dieu soit loué, ce n’est qu’un sale Mainois. Ce dernier venant de pousser son dernier cri d’agonie, Ó Mórdha tire aussitôt une volée de carreaux afin de dissiper l’attroupement.


« La fête est finie ! Reprenez l’boulot, bande de rats ! »

On leur donne la main et tout de suite ils prennent le bras.
_________________
Calyce
    -"J'aurais cependant une condition préalable à mon emménagement : j'aimerais que vous m’accordiez gra-tui-te-ment la jouissance d’un bout du rempart d'Angers ainsi que deux de ses tours afin que j'y accole mon hôtel familial ; il abritera les miens, notamment ma splendide Princesse bretonne (j'ai dû l’enlever de force, il me faut des murs épais pour la retenir). En contrepartie, je mettrai mes modestes ressources à disposition de l'Archiduché et de son indépendance. Sans limite de temps.

    Ah, et je veux un canard aussi. Noir." Finn Ó Mórdha, fin octobre 1462.-


L'Irlandais l'avait eu son petit coin de paradis angevin et il avait tenu parole lui aussi en répondant présent à l'appel de l'Archiduchesse quand il était question de bouter du Fatum hors de l'Anjou. Presque quittes. Manquait cette histoire de canard noir qu'elle avait oublié...ou qu'elle repoussait sciemment. C'est qu'il est question de se séparer d'un canard ! Une vraie déchirure même si c'est pour le confier à Finn, l'homme qui pense canard, qui respire canard, qui pisse canard. Sauf que l'Insulaire a aussi la menace facile et le regard qui tue. Dénéré n'a pas envie de mourir. Il est temps de régler ses dettes.

En route pour le bout de rempart du couple Irlangevinbreton. Le coeur serré un peu en se remémorant sa dernière visite chez eux.
Elle y est...
La porte n'est plus rose, c'est déjà ça.
Le poing levé, prêt à frapper pour s'annoncer quand son attention est attirée par une envolée de flèches dans le ciel...Ca recommence ENCORE. Catastrophée à l'idée d'un nouveau génocide palmipède, l'Archiduchesse oublie les politesses et arrive bien vite au milieu de la cour. Là, son pied bute contre le cadavre d'un...


-Ouuuuf ! Ce n'est qu'un homme !


Soupir soulagé.
Et le bout de la poulaine de pousser un peu l'homme jusqu'à pouvoir voir son visage bien cabossé. C'est pas angevin ça, c'est mainois. C'est comme ça, l'angevin a cette faculté de reconnaitre un mainois quand il en croise un.

Moue dégoutée en regardant Finn.


-Vous laissez trainer vraiment n'importe quoi par chez vous.

Haussement d'épaule avant d'enjamber le mainois mort pour tendre à l'Irlandais un panier d'osier plein d'un canard noir.

-Il s'appelle Moumoudou. A ne pas confondre avec son frère Mamadou que vous avez soigné la dernière fois et que j'ai donné à Anaon.

Et de regarder le bonnet qui couvre la tête de l'Ó Mordha en battant des cils. Elle a une idée.


-Finn...vous vous souvenez de votre promesse ? Celle qui disait que vous mettrez vos ressources à disposition de l'Archiduché... Rassurez-vous ! je ne toucherai pas à vot'bourse ! C'est d'une aide gratuite dont j'ai besoin. Le don de votre personne pour les angevins... Comme vous le savez, ces derniers mois ont été pénibles un peu; Ils ont dormi sous une tente dans l'attente de combats qui ne venaient pas. Ils se sont montrés patients et courageux...j'aimerai les remercier et c'est pourquoi j'aimerai que vous m'accordiez gra-tui-te-ment vos genoux. Pour la Saint-Noel qu'on rebaptisera la Saint-Finn pour l'occasion.

Par les sentiments, elle le prend.
Lui qui rêve de se voir canonisé un jour, hein...

_________________
Finn
Là, l’Archiduchesse d’Anjou dans sa modeste cour.
Quelle heureuse surprise.
Quel honneur…


« Faites comme chez vous. Faut surtout pas vous gêner ! »

La prochaine fois, il la ferait empaler.

« Vous laissez trainer vraiment n'importe quoi par chez vous. »

« N’est-ce pas. », lui rétorque le vieux grison, dardant son œil revêche sur la récidiviste de l’effraction.

Comme à son habitude, il tend la patte vers Dénéré. Non pour l’inviter à l’intérieur du logis et la gaver de fruits confits, mais pour qu’elle lui cède son goûter. Se livrant à son racket ordinaire, l’Irlandais prend possession du panier en osier et découvre avec une certaine frustration qu’il ne s’y trouve rien de comestible. Juste un canard. Noir… Moumoudou.

Ça y est, il se souvient. Il en voulait un.

La noble bête a beau se situer dans un entre deux âges qu’on pourrait appeler l’adolescence palmipède, son plumage n’en est pas moins aussi sombre que les frisons de son maître. Quant à son regard, aussi perçant que celui d’un aigle. Non, plus même. Ó Mórdha ramène sa créature contre lui, l’entourant d’un bras paternel, et passe tranquillement les doigts dans ses plumes avant de faire remarquer :


« Vous m’avez toujours pas payé pour les soins administrés à son frère… »

Tout en offrant une oreille impatiente aux bavardages de son auguste intruse, il voit Marzina dévaler les marches de l’entrée, tirée – pour ne pas dire traînée – par son dogue. Le canard s’affole un peu dans ses bras à la vue du chien fou tandis qu’il reporte son attention sur la nouvelle brillante idée de l’Archiduchesse.

Une aide gratuite ? Le don de sa personne ?

« La Saint-Finn ? », reprend-il, sa curiosité piquée. « J’aime beaucoup le nom. »

Quelques secondes de réflexion durant lesquelles il s’entretient visuellement avec son épouse, laquelle a dû entendre l’ensemble de la proposition, et l’Irlandais hoche le caisson.

« J’accepte. La Saint-Noël sera la Saint-Finn. Et au lieu du 25 décembre, on l’inscrira au 30. » Tant pis pour les Roger. « Je me tiendrai à disposition des Angevins durant toute cette journée afin qu’ils viennent m’apporter leurs présents. J’en reçois si peu… »

L’humanité, cette ingrate.

« En échange, j’écouterai pacifiquement leurs espoirs et leurs attentes pour la nouvelle année. Par contre, ils poseront leurs misérables séants à même le sol d’Anjou, ou sur un petit tabouret. »

...

« Dans ma grande générosité, je fournirai le tabouret. »
_________________
Calyce
- Vous m’avez toujours pas payé pour les soins administrés à son frère…
-Ajoutez le à ma note...
qu'est déjà aussi longue que les cheveux de Raiponce.

Il n'y a pas que le canard qui s'affole à l'arrivée de la maitresse de maison, Calyce aussi. C'est quoi ce molosse ? Comme si le couple bretangevin ne faisait pas déjà assez peur comme ça, faut qu'ils en rajoutent une couche. Bordel.


-Va pour le 30. Il accepte, ça tient du miracle alors on va pas le contrarier, hein. Même pour l'histoire des présents angevins, elle ne moufte pas. Il n'a pas précisé quels cadeaux il voulait recevoir alors ils n'auront qu'à lui offrir...des dessins, allez, c'est gratuit.

Par contre...


Faudra vous vêtir tout de rouge, j'y tiens.

_________________
Finn
« Du rouge avec des rayures noires ? »

Il y tient aux rayures l’Irlandais, alors il négocie. Ou plutôt, il impose, se détournant aussitôt sans attendre de réponse pour se pencher sur le jeune dogue excité par la présence d’une inconnue. Flattant de la main le large crâne du molosse tandis que celui-ci renifle le jupon de Dénéré, il lève un œil vers elle.

« Il connaît votre odeur, maintenant. Tardez pas trop à payer votre ardoise. »

Il insiste du regard, faisant peser la menace quelques instants, avant d’en revenir à ses moutons.

« On fait ça où ? »
_________________
Calyce
Finn ou l'art de donner l'impression qu'il vous laisse le choix alors que pas du tout. Comment le contredire, lui dire que non elle ne veut que du rouge avec, à la rigueur, un peu de moumoute blanche par endroits alors qu'elle a le clebs aux basques ?! A peine aura-t-elle ouvert la bouche que le chien en aura fait un steack haché menu menu. Alors elle fait comme toujours, elle dit oui, elle paiera ! 'fin, elle ne le dit pas, elle le fait comprendre par un hochement de tête. Faudrait pas exciter la (les ?) bête(s).

Chez vous. C'est bien chez vous, ça permettra aux angevins de voir comme vous avez squat...hum retapé ce bout de rempart laissé à l'abandon. Je me charge du crieur qui annoncera l’événement.

Deal ?

_________________
Finn
Ó Mórdha échange un regard avec son épouse, interloqué.

« …Des gens, chez nous ? »

Ce doit être une blague. La preuve, il se gondole.

« Chargez-vous de crier oui, et faites-moi livrer ma tenue rayée de Père Finn. Je vais pas me la tricoter, quand même. »

Ça suffit les blagues.

« N’auriez pas une belle place en terrain dégagé, et neutre ? » Mais si, elle doit avoir ça à Angers. « Je vous laisse vous occuper de la déco’ – n’oubliez pas de planter le grand if de Finn. Et si ce jour si spécial pouvait coïncider avec une série de pendaisons, ce serait pas plus mal. Pensez festif. »
_________________
Calyce
Comment assoir son autorité archiducale face à...ça ?! Même quand il rigole, il fait peur ! Calyce se ferait presque pipi dessus. Presque, hein, elle le fait pas.

D'accord, d'accord ! Vous aurez tout et on fera ça...en lice !


C'est bien ça la lice, des fois que l'histoire finisse en combats.

Je vous laisse le soin de choisir vos futurs pendus, je m'en vais parler déco avec Katina. Pour la tenue...je m'en charge aussi...


Voilà, voilà ! Môssieur a gagné. Elle s'occupe de tout, il s'occupe de rien. Comme d'hab'. Dénéré soupire en regardant Madame Ó Mórdha.

...a moins que Marzina veuille le faire !

_________________
Marzina
Finissant par accepter de laisser son précieux héritier quelques instants pour s'occuper de son molosse devenu agressif faute d'attention de la part de ses maîtres, elle décida donc de s'occuper un peu de son dressage. Mais dresser un minuscule chiot un peu glouton est chose relativement aisée face au puissant monstre affamé qu'il était devenu. Après que quelques mainois aient dû y laisser des morceaux de peau pour le maintenir suffisamment longtemps pour que sa maîtresse passe un collier à l'horrible bête, elle se dit que faire tranquillement le tour de la cour sans qu'il ne lui arrache un bras serait déjà considéré comme un progrès. Ainsi sortant dans la cour elle aperçut le mari coiffé de cet incroyable couvre-chef -elle s'étonnait encore d'avoir réussi à le convaincre de le porter- et de la dirigeante de ce pays de fous -a contrario de la Bretagne qui elle, est un pays de sauvages.
Le chien semblait lui aussi avoir repéré les deux individus puisqu'il leva brusquement la truffe vers l'effluve d'eux que le vent portait avant de tendre sa laisse comme un débile, trainant derrière lui une blonde excédée qui, ne désirant en aucun cas perdre ce bras de fer, s'arcboutait sur ses jambes pour faire contre-poids -sans grand succès, il faut bien l'avouer, face à l'énorme molosse.

Ainsi il fut le premier à les rejoindre, la truffe curieuse, la langue baveuse sortie, mais les crocs aussi, tandis que son attention se focalise sur le nouvel habitant palmipède des lieux. Un léger grondement menaçant sort du corps de l'animal tandis que ses babines vibrent au son de cet avertissement. La Bretonne arrive elle, les boucles éparses, les joues rouges d'avoir fait son exercice de la journée: promener l'animal.

Arrivée juste à temps pour entendre parler de la Saint Finn, elle s'étouffe en essayant de réprimer un puissant fou-rire. Mais entendant dire que la dicte fête serait censée REMPLACER Noël, cette fois elle s'étouffe réellement et lâche son dogue qui en profite pour forcer sa laisse et s'échapper en lâchant un aboiement rauque avant de se mettre à entamer des tours autour du petit groupe, louchant sur Moumoudou. Récupérant sa respiration, Marzina prévient:


"Laissez pas trainer vos mains, Morfal a pas encore mangé sa moitié de boeuf aujourd'hui."

Elle préfère ne pas évoquer les doigts de mainois qui trainent dans son estomac, ce ne sont que des amuse-gueule, pas de quoi le rassasier. Jetant un oeil sur Morfal, l'Altesse a la pertinence de se dire qu'elle doit avoir loupé un truc dans l'éducation du chien de compagnie, mais ne perçoit pas exactement quoi. L'animal vient cependant rejoindre le côté de son maitre pour recevoir une caresse sur le crâne, en se mettant cette fois à fixer l'Archiduchesse sans sourciller, en arrêt.

"Moi j'en dis que si quelqu'un qui n'est pas invité pose encore un orteil chez moi, il sera condamné à jouer avec Morfal une journée entière."

Et elle oublie souvent de le nourrir en plus.

"Noël c'est sacré, je peux pas participer à la Saint Finn. Et la couture, je la fais que sur des peaux humaines, ce serait gâcher mon talent que de pratiquer mon art sur du tissu."

Oui, elle a déjà la grosse tête du futur docteur ès médecine.

"Mais je viendrais assister en simple spectatrice. Je veux voir Finn s'épuiser à force de devoir être sympathique avec tout le peuple angevin. Je veux voir aussi les pendaisons, parce que j'aime ça."

Elle oublie de préciser que la première qui s'approche de Patrick, elle l'égorge, mais ça va de soi.
_________________
Marzina
[Le 14 février, chez les O Mordha]

La construction et l'ameublement de l'hôtel sont quasiment terminés, ne laissant que peu de choses à faire à l'Altesse, habituée à crouler sous les tâches multiples, chiantes et urgentes. Après tout, c'était Elfyn qui l'avait élevée, et elle avait bénéficié de l'éducation des Montfort: "Donne sans compter pour la Bretagne, ta patrie". Mais Marzina n'était pas Elfyn, elle ne comptait pas mourir pour une patrie qui voulait lui bouffer la main dès qu'elle faisait un pas qui ne lui convenait pas. Mais ça lui revenait en tête régulièrement, comme à toutes ces personnes qui tentent de foutre un coup de pied au cul à leur éducation, et se rendent compte que ça ne suffit pas à l'enterrer. Parfois elle se sentait même légèrement schizophrène, à continuer d'aimer la Bretagne et ses terres, et à la détester tout à la fois, à avoir envie de retourner se ressourcer sur ses terres, et à détester l'idée de devoir y aller...

Tout bien considéré, elle l'était peut-être bien devenue, schizophrène.
Elle avait pourtant prévenu l'Irlandais: "Faut pas me laisser sans rien faire".
Elle se désintéressait même de Nolan dernièrement, et celui-ci se vengeait en détruisant petit à petit tout ce qu'il lui était possible de désintégrer, même s'il fallait pour cela qu'il donne des coups au même endroit plusieurs jours durant. Elle n'avait pas encore remarqué. Les études n'avançaient pas aussi vite qu'elle l'aurait souhaité, et elle jetait des regards boudeurs à son cabinet flambant neuf qui n'attendait qu'elle pour ouvrir. Alors elle enfonçait les mains dans les poches de sa houppelande et arpentait les couloirs de la demeure avec une mine renfrognée. Parfois elle salopait la maison, juste pour le plaisir sadique d'obliger ensuite les domestiques à nettoyer. Entre elle et Nolan, l'hôtel était vite devenu un foutoir digne d'une scène de guerre et ce jour-là, ça n'allait pas aller en s'arrangeant.

Parce qu'aujourd'hui, c'était la Saint Valentin, et parce que Finn n'étant pas là, il lui fallait ATTENDRE son cadeau.
Mais ça, c'était pas possible. Non. Ça demandait de la patience. Elle n'avait plus de patience.
Alors elle s'était mise à chercher dans toute la maisonnée, persuadée que Finn avait dû laisser son cadeau ici plutôt que d'avoir à se promener avec dans toute la ville, ce qui aurait été la honte. Vidant toutes les armoires, retournant tous les tiroirs, comme une bête sauvage creusant et laissant derrière elle des tas de terre (ou en l'occurrence de vêtements et objets divers). Ne trouvant bien sûr rien du tout, elle se tourna vers la commode où Finn rangeait ses frusques. Pensant lui faire subir la même chose, elle fut cependant arrêtée net par un horrible cœur en fleurs qui avait été fourré là sans ménagement. Sa première pensée fut que c'était sûrement son cadeau, et la deuxième que c'était extrêmement moche et donc indigne d'elle. Néanmoins le mot qui y était joint ne laissait aucun doute sur le fait que le présent ne lui était en aucun cas destiné.
Elle passa alors par les différentes phases de deuil.
Le choc d'abord, comme un coup dans l'estomac.
Puis très vite la colère, qui monta dans un cri de rage "JE LE SAVAIS!".
...
Bon, en fait, ça s'arrêta là, parce qu'elle resta bloquée sur la rage. Alors elle hurla un chapelet d'insultes bretonnes tout en transperçant plusieurs fois le dit cœur de sa dague, jusqu'à faire des confettis des pétales de fleurs. Malheureusement, prise dans l'élan, dans ce combat contre l'odieux cadeau, elle voulu aussi envoyer son pied dans l'adversaire.
Commode versus poulaine de luxe...
Cri de douleur, presque aussitôt suivi d'un cri de rage.
Commode 1 - Poulaine 0
Elle plissa ses yeux noirs sur la commode, première victime de sa jalousie meurtrière, et d'un regard transperçant lui indiqua que sa fin de vie était proche. Elle attrapa alors une torche qu'elle pencha lentement vers l'objet du délit.
Petit à petit, le coeur prit feu, aidé par les frusques de Finn sur lequel il reposait. Les flammes firent leur boulot macabre, dévorant tissu et fleurs, venant danser dans les yeux de Madame O Mordha, avant de lécher le bois de la commode.
Un sourire en coin malsain se dessina sur les lèvres fines de la Bretonne.
Commode 0 - Marzina 1
Mais ce n'était pas suffisant, Finn devait souffrir, des gens devaient mourir, elle devait abattre la colère divine quoi!
Sans quitter les flammes des yeux elle ordonna:


"Amenez moi une douzaine de canards!"

Comme un goût de déjà vu...
_________________
Finn
De retour de sa promenade, ce ne fût pas le bordel ambiant qui le frappa en premier. L’Irlandais y était habitué depuis qu’il avait déraciné une Bretonne pour l’enfermer au pays des fous. Ce ne fût pas non plus son fils qu’il trouva en train de jouer avec une chandelle, on aimait jouer avec le feu dans cette famille.

Non, ce fût cette abominable odeur de pot-pourri incendié qui le prit au museau à l’approche de la chambre à coucher.


C’est QUOI ce… bordel.

Marzina était là, un regard tant fasciné qu’inquiétant posé sur les flammes qui réduisaient en cendres un pan entier de la pièce. Lui, il se contenta de laisser flotter ses bras le long de son corps.

Ah bah ça va pas mieux… Vous pourriez vous chauffer devant la cheminée au lieu de cramer le mobilier comme une pauvresse. On est riches, merde !
_________________
Marzina
Oui oui, la Blonde incendiaire mettait carrément le feu à la chambre à coucher.
C'était assez impressionnant de voir à quelle vitesse le feu passait d'un objet à un autre, se renforçant de chaque combat gagné sur les choses qu'il avait dévoré. Fascinée par le spectacle, la Bretonne envisagea l'espace d'un instant d'abandonner ses études de médecine infructueuses pour passer à des études de pompier où elle pourrait librement exercer son art de pyromane.
C'est à ce moment qu'arrive Finn, avec un air désemparé.


"J'ai trouvé le cadeau de votre maitresse", c'est comme ça qu'elle explique, pour le feu, pointant de l'index un truc en cendres dans les restes de la commode cramée.

"De toute façon, la déco de cette chambre était à chier", c'est comme ça qu'elle justifie son geste, en foutant un coup de pied dans la commode qui tombe alors en cendres.

"Vous vous rendez tout de même compte que je vais devoir assassiner votre semblant de fille?", là c'est pour qu'il prenne conscience de la gravité de la situation.

"Et vous avec."
"Vas-y cours, je te laisse prendre de l'avance".
Et c'est pile poil le moment que choisit le mainois pour apporter une cage de bois où s'entassent une douzaine de canards, l'air paniqué de voir que l'Irlandais était lui aussi présent.
Brandissant sa dague vers l'un des canards, la Blonde annonça:


"Ce soir c'est canard à la broche!"
"Je suis très fachée."
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)