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[RP]Chez la Comtesse Vivi (vi Foreveur)

Rosa
Pendant ce temps Rosa était penchée sur l'encolure d'Ourasi, comme pour lui permettre d'aller plus vite. Il lui semblait que quelqu'un était à sa poursuite mais elle n'en était pas certaine et ne tenait pas à perdre de temps pour vérifier ses impressions.

En revanche elle avait rapidement réalisé que la selle n'était pas la sienne, bien plus rugueuse et pas du tout ajustée à sa physionomie comme la sienne l'était. Elle avait manqué de s'étaler en montant sur son étalon mais pas le temps de resserrer la ventrière il avait fallu faire vite.

Ainsi elle filait, malheureusement pour elle, l'étalon ne put aller très loin, ses sabots se prirent dans un trou qu'elle n'avait pas vu et il s'effondra sous elle dans un grand hennissement. N'ayant pas ses repères habituels des étriers ni ses bras ainsi que sous l'effet de la surprise elle se retrouva à voltiger sur plusieurs mètres et elle finit sa course effrénée contre un chêne, sa tête ainsi que son côté droit heurtant le tronc ravivant les blessures de son épaule. Elle s'effondra aux pieds de l'arbre, inconsciente et en partie recouverte par les paquets de neige qui coulèrent sur elle à cause du choc contre l'arbre.

Ourasi ne pouvait se relever, ses jambes étaient brisées. Il tentait en vain de se relever, la naseaux fumants, hennissant comme il pouvait, l'oeil affolé, appelant à l'aide, à sa manière.

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Archidiacre de Malines
Princesse impériale
Comtesse de la Motte-au-Bois
Vicomtesse de Lannoy et de Poperinge
PBBDF

Bannière en cours de réfection
Athus
Le Capitaine s'était approché de l'homme qui restait. Il n'en menait pas large, ayant vu son compère se faire embrocher comme un poulet.

Si tu bouges d'un poil tu subiras le même châtiment que lui, compris?

Et il désigna la dépouille du coq hardi Flynn. Il fit signe à Balthasar de garder l'homme tandis qu'il rentra dans la bâtisse afin de l'inspecter. Rien à signaler si ce n'était une poêle en fonte au sol et... le manteau de fourrure de sa maîtresse.

Il ressortit de la bâtisse avec, elle pourrait en avoir besoin. Quelle idée aussi de partir sans par un froid pareil. En même temps, elle avait réussi à s'enfuir ce qui était déjà un exploit en soi, dans son état.

Il fronça les sourcils, ça aurait été bien qu'ils aient du renfort, il fallait à présent surveiller cet homme et Balthasar encore tout chose d'avoir tué son premier brigand. Sans compter le Comte à bout parti à la poursuite de Rosa, enfuie pour la seconde fois. Et d'ailleurs une question se posait.


Hé, toi, vous êtes combien en tout? Il y en a encore d'autres dans le coin?
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Tisanos
Tisanos était un remarquable cavalier. Il avait été entrainé par toutes les maréchaussées de France et de Navarre, et même au delà. De jour comme de nuit, il savait manier son cheval, et il n'eut aucune difficulté à rattraper son otage d'un jour.

La cavalière qui le devançait ne devait pas avoir ses habitudes, à moins que ce soit la selle. Il la vit chuter lourdement, et entendit un hennissement de douleur. Il mit pied à terre, et tenant son cheval par la bride, s'approcha du cheval blessé. Jambes tordues, brisées. Il n'avait aucune chance de survivre. Tisanos saisit son épée, et, s'excusant par avance auprès du cheval, abrégea ses souffrances en plantant son arme dans le coeur de l'animal.

Le corps inanimé de la blonde gisait contre un arbre. Il vit qu'elle respirait encore et s'approcha d'elle. Il posa son épée ensanglantée à coté de lui et redressa le corps de la blonde flamande pour l'adosser à l'arbre. La neige avait pris une couleur rouge, elle était surement blessée. Il avait son sang sur les mains.
Kheldar
Même si l'incident était regrettable, il faisait l'affaire d'Eddard même si celui ci n'en avait pour le moment pas connaissance. Au moins la chevauchée serait elle courte. De toute manière il n'aurait pu tenir plus de quelques lieues sans mettre sa vie en danger. La perte de sang était abondante, mais pas fatale. Ce fut au bout d'une lieue qu'il aperçut la scène. Un homme, un cheval en vie, un autre mort et... Rosa.

L'ancien mercenaire secoua la tête et fit jouer ses puissantes épaules pour délier les muscles courbaturés. Il lui faudrait tirer sur la corde en cas d'affrontement, autant s'y préparer.
L'arrivée du colosse ne passa pas inaperçue, aussi fit il mettre sa monture au petit trot pour combler la distance les séparant. A une dizaine de mètres de l'homme, Eddard mit pied à terre. Rosa était inconsciente et blessée, c'est tout ce qu'il ce qu'il pouvait apprendre à cette distance. L'homme était en forme, alerte et surtout armé, mais curieusement, il ne chercha pas à se servir de son épouse pour se débarasser du colosse. Peut être avait il jaugé son état et se sentait suffisamment en confiance pour le vaincre. Ou peut être qu'il voulait mériter ce qu'il réclamait.

Comme à son habitude, le Comte compensa l'adrénaline pour garder un sang froid à toute épreuve. Il ne faisait que se rapprocher du bandit, mais dans son regard le combat était déjà entamé. D'un mouvement fluide, il tira son arme et la pointa droit vers l'homme. Pas question de perdre de temps en palabres, il n'était pas un amateur qui cherchait à se mettre en confiance en s'égosillant.


Son bras gauche était inutilisable mais cela lui importait peu. A trois mètres de l'homme, il s'arrêta, plaçant sa lame en garde basse, vrillant son regard acier dans celui du bandit.
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Tisanos
Le bruit d'un cheval au trot dans son dos le fit se retourner immédiatement. Il fut sur ses pieds, épée au poing en un instant, presque plus vite que son ombre qui, elle, pouvait dormir la nuit.
L'homme en face de lui était immense, mais ne semblait pas dans les meilleures dispositions pour une joute autre que verbale. Le manque de tonicité de son bras gauche fit sourire Tisanos. Il baissa légèrement sa garde, tout en restant à distance, histoire de voir la réaction de ce colosse.


Ola Señor ! Vous aussi vous avez entendou lé cri dé cé chéval ? Jé suis Don Tisanos de la Veirvena, oun voyageure qué viene de Castilla. Jé souis arrivé ici et y'ai trouvé mi doña, qui est blessée. Su caballo... son chéval, y'ai dou lé toué porque il a lé jambes cassées. Vous pouvez ayudarme... m'aider à l'amener ché oun médécino ?

Sa ruse allait-elle prendre ? Après tout, personne ne le connaissait, la Rosa Rosita était évanouie, il pouvait encore s'en sortir sans combattre. Une idée germa dans sa tête.

A moins qué....Il releva son épée. A moins qué vous n'êtes oune assassino, ouné mourtrié, qui avait essayé dé touer ma femme !

La doña frémit à ses pieds. La voyant légèrement réouvrir les yeux, il se précipita vers elle et lui colla ses lèvres contre les siennes dans un baiser qu'il voulut fougueux, et qu'il trouva bizarrement moins froid qu'il ne l'eut cru, tout en s'écriant fortement, comme s'il voulait que tout les animaux l'entendent : "Mi amor ! Rosa Rosita ! ". La jeune femme repartit à son évanouissement, et, la déposant doucement sur le sol, il se releva vers le colosse en disant :" Né t'inquiété pas, mi amor. Jé vé té débarrassé dé cé vil brigandé".

Et il se mit en position pour la défendre...
Kheldar
De marbre, Eddard ne broncha pas en assistant à la scène. Il n'était pas un jeune chiot fougueux à s'emporter à cause de pareilles pitreries. L'homme se contentait d'alourdir l'addition, et celle ci allait être salée.

Quand bien même l'homme aurait été innocent, il était sur son chemin, arme au poing alors qu'il lui suffisait de s'enfuir. Seulement il n'en faisait rien aussi Eddard passa t'il à l'action. On ne survivait pas à deux décennies de mercenariat pour finir mort dans une forêt, même dans son état. Le coup, plus précis que puissant fut paré. Une grimace de douleur déforma le visage du colosse qui porta la main à son abdomen. La plaie saignait abondamment et la dépense d’énergie qu'il imposait à son corps n'était pas pour l'aider.

Mais la douleur était son lot quotidien et ne l'empêcha pas de reprendre le combat en économisant ses mouvements. Aucun coup n'était superflu, rien n'était brouillon, mais privé de sa vigueur habituelle, il ne dominait pas le combat comme il l'aurait dû. Le tintement de l'acier résonnait à travers la forêt et continua jusqu'à ce que l'ancien mercenaire ne se décida à changer de tactique. Feignant d'être plus épuisé qu'il ne l'était il boitilla vers l'arrière, mimant une pénible retraite et crachant ses poumons en jetant de fréquents regards vers sa monture qui l'attendait plus loin. Sa pâleur cadavérique ajoutait au subterfuge.

Les quatre assauts qui suivirent furent déviés, pour dicter une routine, pour simuler une lente défaite. Au cinquième, Eddard laissant l'arme adversaire fendre l'air sans lever son arme, et au dernier moment esquissa une torsion de buste qui, aussi douloureuse qu'elle fut pour son corps, lui permit toutefois de contre attaquer alors que l'homme était emporté par son élan. La lame émit un sifflement strident en fendant l'air en direction du brigand...

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Athus
Balthasar n'avait plus sorti un mot, le portugais semblait mort de peur et lui parla par signes. Il semblait qu'il en restait un qui était parti par derrière la maison.

Athus prit sur lui d'aller rejoindre le Comte, il aurait peut-être besoin de leur aide.


Venez Balthasar, nous y allons. Rejoignons le Comte.

Et de remonter aussi sec sur son cheval, imité par le jeune homme qui avait remis son épée rougie à son côté. Ils suivirent les traces fraîches laissées peu de temps auparavant par leurs prédécesseurs. Il sentit qu'ils étaient proches mais surtout il craignait à cette heure pour l'état de santé du Colosse qui n'allait vraiment pas en s'améliorant.

Ils lancèrent leur monture au triple galop, suivant les traces fraîchement déposées dans la neige.

Ils ne tardèrent pas à arriver sur le lieu où Eddard se battait face à un troisième larron, Ourasi mort, Rosa blessée ou pire au pied d'un arbre. Que s'était-il donc passé?
Tout cela ne sentait pas bon. Athus dégaina son épée, prêt à donner main forte à Eddard.


Besoin d'un coup de main?

Le regard planté sur l'homme était menaçant, et ils étaient désormais trois contre un. Il ne donnait guère cher de sa peau.
Manuel_o_portugues
--Athus a écrit:
Hé, toi, vous êtes combien en tout? Il y en a encore d'autres dans le coin?


Heu... heu... heu...

Répondit Manuel devant le corps de son compère gisant au sol dans son sang.

Yé... yé... chui... yé chui otage... yé... yé... chui...

Ouf !!! Leur attention avait été attirée ailleurs. Ils partirent aussitôt et Manuel, qui venait de tout lâcher dans ses braies, courut en sens inverse. Il se cacha dans un buisson jusqu'à la nuit tombée puis, dans une charrette de foin qui passait et qui l'emmena en Artois où il trouva du travail dans une bergerie. Plus jamais il ne briganda. C'était bien trop dangereux. Son plus grand regret fut de ne pas avoir pu récupérer sa précieuse. Mais bizarrement, peu après, on voyait se balader dans les rues de Bertincourt, des petites filles chauves. On ne se défait jamais totalement de soi-même...
Tisanos
Le colosse taciturne ne dit mot. Il engagea le combat en silence, et Tisanos, qui n'était pas né de la dernière pluie, même espagnole, comprit vite qu'il avait affaire à du lourd, à du combattant autrement entrainé que les idiots qu'il combattait d'habitude. Même blessé, l'homme lui faisait forte impression, comme si le sauvetage de cette femme lui était essentiel.

Il crut à un moment que son adversaire perdait pied, que les coups étaient moins difficiles à parer. Il hésita entre en profiter pour fuir, ou pour attaquer, et dans le doute qu'il envahit, il commit l'erreur de dégarnir sa garde. L'autre, surement à l'affût, en profita pour attaquer et perçant la défense de l'ibère, lui ouvrit le flanc du tranchant de son épée. La douleur fût si forte que Tisanos recula sur le coup de plusieurs pas, remontant vers le corps inanimé de la blonde. Il se redressa bravement, et, se tenant la main au flanc, regarda le colosse droit dans les yeux. Son épée n'était qu'à quelques centimètres du visage livide de l'endormie. Souriant dans une grimace, il s'adressa à son adversaire, que deux comparses avaient rejoint.

Jé vois qué vous êtes ploutôt doué por lé maniement des armes. Jé crois qué jé mé rappellerais dé la leçon qué vous me donnez, señor Mudo. Votre doña était bien noble, visiblement. Dommage qué jé né pas pou en profiter plous.

Son épée toujours au dessus de la tête de Rosa, il siffla son cheval qui attendait non loin de l'autre canasson.

Jé vous conseille dé né plous faire un geste, sinon la choute dé mon épée pourrait être préjoudiciable à la Doña Rosa Rosita.

Il attrapa le licol de sa monture, puis mettant le pied à l'étrier, se mit difficilement en selle.

Adios, caballeros ! Et sans rancune pour la blessure.

Il poussa un cri et sa monture fila dans la nuit noire, en direction du sud. Il avait au moins gagné une selle flamande. C'était mieux qu'une figurine de lion flamand comme souvenir, non ? Et le cavalier, qui surgit hors de la nuit, courut vers l'aventure au galop.
Kheldar
Les enjeux de ce duel était bien plus importants pour lui que pour l'ibère qui, dès la première blessure, se rabattit sur un moyen moins honorable de sauver sa peau. Moins honorable mais ô combien efficace. Eddard ne bougea pas d'un cil, ou plutôt n'avança pas car il lui fallait presser son abdomen pour limiter la perte de sang déjà importante. Ses deux compagnons étaient arrivés au moment où il blessait le brigand, ce qui l'avait sans doute aidé à se limiter à une seule et unique plaie pour un combat qu'il ne pourrait, de toute manière pas remporter.

Que personne ne bouge, ordonna le Comte au cas où ses compagnons, révoltés par les agissement de l'ibère, ne se livrent à un excès de fougue qui serait fatal à la Comtesse. L'ordre s'adressait d'avantage à Balthasar qu'au Capitaine, bien moins émotif.

Une fois encore les mots de l'espagnol passèrent sur l'ancien mercenaire sans le heurter et le seul masque qu'il lui offrit fut rigoureusement indéchiffrable. Le sang froid était la clef de tout engagement sérieux, et les émotions étaient à bannir. Une minute plus tard, l'ibère venait de talonner sa monture, ce fut le signal qu'Eddard attendait pour courir péniblement vers Rosa.

Rosa! C'est moi Eddard... revenez à vous!

Maintenant il pouvait être expressif, maintenant il pouvait laisser libre court à ses émotions. Celles ci prirent l'aspect de larmes qui roulèrent sur le visage de son épouse qu'il tenait contre lui. Le résultat des remords, de l'angoisse, de la fatigue et de l'inquiétude de ces derniers jours, particulièrement éprouvants pour le couple Comtal qu'il avait seul mis à mal.

Le coeur battant la chamade, il ôta sa cape d'un geste rageur pour couvrir son épouse transie par le froid.

Par pitié Rosa... réveillez vous!
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Rosa
Un choc, une douleur sourde, le néant. Rosa n'en fut sortie que quelques fractions d'instants par des lèvres chaudes collées sur les siennes mais c'était pour mieux repartir encore vers le cocon brumeux qui l'attirait telle une force invisible, l'entraînant hors de son corps. Ce corps qui avait froid, qui souffrait, qui était à bout d'avoir tant supporté, tant subi, tant surmonté. Ce corps, telle une coquille s'était abîmé et une fissure en avait gagné les profondeurs, meurtrissant son coeur aussi sûrement que la lame avait percé son corps.

Ce brouillard lui sembla salvateur, lui procurant enfin le repos tant attendu, cet espace vierge où elle pouvait récupérer, enfin être elle-même. Elle n'avait qu'un désir, s'y abandonner complètement. Son esprit arriva dans un endroit éclairé où, entièrement guérie comme par enchantement, elle aperçut ceux qui lui avaient été proches: Carlopetrus, Louis-Hubert, Merenwen, Camille-Agathe, Cassandre, Duncan, Léalie et tant d'autres encore, elle les croyait tous disparus. Ils la regardaient un air réjoui, lui faisant signe d'approcher, comme s'ils l'invitaient à rejoindre leur bande et fêter son arrivée. Ils allaient bien s'amuser sans aucun doute, la bière coulerait à flots, les soucis s'envoleraient pour toujours. Ils l'appelaient encore et encore tandis qu'elle s'avançait vers eux.


Rosa... Rosa... Rosa... Par pitié Rosa...réveillez-vous!

Elle entrouvrit les yeux et aperçut une masse sombre penchée sur elle. Un loup, ou un ours probablement. C'était la fin, il allait la dévorer et elle serait alors libre. Elle tendit son cou comme pour mieux s'offrir à cette délivrance ultime.

Mais à la place de l'atroce morsure elle sentit des larmes couler sur son visage, une vague de chaleur posée sur elle.

Elle murmura comme elle put, réalisant qu'il s'agissait de son époux:


Eddard, vous êtes là. Un constat mêlé de soulagement. Il était venu. Il était là pour elle, il venait la sortir de son cauchemar. Un faible sourire s'esquissa sur son visage, mêlé de larmes. Etre auprès de lui c'était tout ce qu'elle souhaitait en cet instant.
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Archidiacre de Malines
Princesse impériale
Comtesse de la Motte-au-Bois
Vicomtesse de Lannoy et de Poperinge
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Balthasar.
Ils avaient enfin rejoint le Comte où une scène de désolation les attendait. Eddard blessé à mort joutant dans une ultime bataille, sa Mère morte ou du moins inconsciente. Les mots de l'espagnol au moins l'avaient rassuré sur son état, morte il ne l'aurait pas menacée ainsi.

Obéissant aux consignes du colosse, Athus et lui n'avaient pas bougé et lorsqu'il voulut accourir auprès de sa mère, l'époux précéda largement le fils, qui resta à distance à contempler le spectacle des deux époux/amants qui se retrouvaient. Il ne voulait rien dire qui puisse rompre cet instant unique.

Il devait admettre que malgré ce qui s'était passé, son beau-père tenait au moins bien à sa mère, ce qui était un bon point pour lui. Il aurait donné sa vie pour elle, c'était manifeste, constat qui le rassura quelque peu.

Ce qui l'inquiétait énormément en revanche étaient les taches de sang qui s'élargissaient à vu d'oeil chez Eddard ainsi qu'à l'épaule de Mère.


Il vous faut vous soigner et nous rendre au plus vite au Château, pour tous deux. Je puis la porter avec moi sur ma monture.

Ce n'était pas maintenant qu'ils l'avaient enfin retrouver qu'il fallait les perdre par leurs blessures béantes. Son coeur se serra à cette idée.
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Kheldar
Bercé par la langueur qui gagnait ses membres engourdis par une mauvaise irrigation du sang, Eddard mit plusieurs secondes avant d'assimiler les mots de son fils par alliance. Il venait de retrouver son épouse, et la réaction qu'elle avait eu lui permettait d'espérer, mais ce fragile espoir ne devait pas s'éteindre à cause de leurs blessures respectives. Pour pouvoir profiter pleinement de leurs retrouvailles, ils leur fallait être hors de danger.

Après avoir doucement effleuré les lèvres de son épouse, Eddard se redressa lentement, gardant une Rosa à demi consciente serrée contre son coeur, tituba alors que Balthasar arrivait à leur hauteur, vacilla, puis s'écroula, des étoiles obscurcissant brutalement sa vue. Privé de toute énergie, et dangereusement affaiblit par les dernières épreuves, il sombra à son tour dans l'inconscience, la peau d'une pâleur mortelle et le regard éteint.

Il sentit à peine les mains se poser sur lui, et n'entendit pas les voix l'appeler. Rosa était sauve, il pouvait à présent s'autoriser le luxe de tomber.

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Athus
Tout d'abord heureux du dénouement de la poursuite, le capitaine lâcha une bordée de jurons lorsqu'il s'aperçut de l'état d'Eddard bien pire qu'il ne le craignait jusque là. Le colosse était tombé, terrassé par les épreuves qu'il avait subies, même si d'une certaine manière il les avait cherchées. Ils n'étaient à peine pas dans la mouise à devoir se coltiner le couple comtal blessé à mort et à transporter au plus vite. Il était encore bien trop tôt pour écrire une tragédie épique du genre "Roméo et Juliette".

Il réfléchit rapidement au moyen de les rapatrier au mieux sans empirer leur état et sans perdre un temps fou à essayer de porter le colosse et le placer sur un cheval. Il donna quelques instructions à Balthasar.


Balthasar, vous allez déchirer quelques bouts de tissu, de la robe de Rosa, leur compresser les plaies et bander le tout,, je retourne à la chaumière, j'ai une idée pour les transporter. Et versez-leur sur les lèvres quelques gouttes de ce remontant qui les aidera un peu à tenir le coup. Et couvrez-les chaudement, je reviens rapidement.


Il lui tendit une fiole qu'il sortit de sa ceinture et grimpa lestement sur son cheval, délia l'autre qu'il laissa à Balthasar et se rendit au triple galop à la masure ou il prit le châlit qui s'y trouvait, mit de la paille dessus et attacha solidement le tout d'une corde à sa monture, cela formait une sorte de travois que son cheval pouvait tirer. Le deuxieme larron s'était manifestement enfui mais il ne perdrait pas son précieux temps à le poursuivre. Il revint le plus rapidement possible sur les lieux sans que l'assemblage se démonte. Balthasar avait entretemps exécuté ses instructions avec célérité.

Bien, à présent aidez-moi à porter le Comte et à l'installer là-dessus. Je m'occupe de le prendre par les aisselles, vous vous chargez des jambes.

On aurait pu dire "aussitôt dit, aussitôt fait" s'il ne s'était pas agi d'un Colosse. L'entreprise s'avéra compliquée par le poids de la bête, également aussi à cause de ses nombreuses blessures, mais heureusement pas impossible. Ils le calèrent le plus confortablement possible, avant de réitérer l'opération avec Rosa, prenant garde à son épaule. Ils la placèrent délicatement au côté d'Eddard, les deux corps étant assez serrés l'un contre l'autre, d'une part pour tenir chaud, d'autre part parce que le châlit n'était guère grand. Ils les recouvrirent des capes du Géant et de la Blondissime et attachèrent le tout au cheval qui jusqu'à présent n'avait pas été monté, les rênes tenues fermement par le soldat . Ils reprirent place sur leur monture, l'étrange convoi s'ébranla. Athus jeta un dernier coup d'œil à la dépouille d'Ourasi. Sa maîtresse regretterait beaucoup la mort de son étalon favori lorsqu'elle réaliserait sa perte. Les bêtes se chargeraient d'éliminer sn cadavre,c'etait la loi de la nature...

Balthasar et lui n'échangèrent que quelques mots pendant la route, l'un priant Saint-Illinda pour que sa mère et son époux survivent, l'autre... hé bien songeait surtout aux cahots de la route et espérait que toute cette histoire finisse bien.

De trop longs moment plus tard ils arrivèrent enfin à la Motte, hommes et bêtes complètement fourbus.

La maisonnée restée éveillée pour une partie vint rapidement à leur rescousse et emmena promptement le couple comtal dans leurs appartements.

Athus lança une dernière recommandation avant d'aller s'écrouler lui-même dans ses quartiers, achevé par l'épuisement dû à cette journée qui ne s'était achevee que le lendemain.


Mettez-les ensemble. Ce sera plus simple pour les soigner.

Excuse cousue de fil blanc mais il les avait vus ensemble et ce n'était pas le moment de les séparer à nouveau.

Bertine aidée de quelques autres servantes s'occupèrent de soigner Eddard et Rosa, de les laver avant de les laisser enfin reposer dans leur lit conjugal, dûment veillés par Bertine qui commença le tour de garde. Quelques prières au Très-Haut s'échappèrent de ses lèvres, répétées en boucle tel un mantra dans l'espoir qu'il épargnât leur vie.
Bertine
La jeune femme n'avait guère dormi lors de la disparition de sa maîtresse, son esprit constamment angoissé le lui interdisait. A présent qu'elle et le Comte étaient enfin de retour et qu'elle devait veiller... elle s'assoupissait régulièrement à sa grande honte. Heureusement pour elle d'autres aides venaient régulièrement prendre leur tour de garde, cependant elle tenait à soigner personnellement les deux corps étendus sur le lit conjugal. Mais dans quel état.

Si le bras gauche de la Comtesse se remettait bien du tournoi il en était autrement pour son épaule droite qui avait manifestement reçu un choc récent, sa blessure s'était rouverte. Quand à celles, du Comte, elle était innombrables et beaucoup s'étaient rouvertes par l'effort soutenu et ininterrompu pendant plusieurs jours.

Bertine fit de son mieux, changeant les bandages, mettant des emplâtre, veillant à ce qu'ils soient au chaud et confortables.

Après avoir procédé encore une fois aux opérations, elle écrivit une missive destinée au Capitaine Flam, il fallait bien qu'il soit au courant que la Comtesse était vive et sauve. Après quoi elle reprit sa garde, et s'assoupit, une fois de plus...

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