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[RP]Chez la Comtesse Vivi (vi Foreveur)

Rosa
Etait-elle arrivée enfin à destination? Le coton brumeux qui l'entourait pouvait au premier abord laisser cette impression mais la douleur et des sensations qui revenaient en force dans son corps endolori tranchèrent rapidement ce voile. Rosa ouvrit doucement les yeux. Où était-elle? Un rapide coup d'oeil autour d'elle et sur une Bertine endormie dans un fauteuil au pied du lit suffit pour réaliser qu'elle était chez elle. Sentant une présence à ses côtés, elle tourna la tête et vit Eddard, blanc comme un linge, couleur qui contrastait fortement avec sa peau tannée par le soleil. Que faisait-il là? Que s'était-il passé?

Elle se remémora alors qu'il était venu la chercher, qu'il l'avait sortie du pétrin dans lequel elle s'était fourrée. Une larme perla au coin de ses yeux. Tenait-il vraiment à elle? A moins que ce ne soit qu'une question de fierté masculine qui aurait juste très mal pris qu'un homme tel que lui perde sa femme au fond des bois avec sans cesse des remarques du genre "Elle a préféré la compagnie d'un loup que la vôtre?" ou bien "Perdu, comment cela vous avez perdu la Comtesse? Mais elle n'est pas un mouchoir qui s'échappe de votre poche!".

Dans son cœur encore meurtri elle espérait cependant, elle espérait que les larmes qui avaient roulé sur son visage dans la forêt n'étaient pas juste les siennes à elle. Qu'elle n'avait pas rêvé que ses chaudes lèvres avaient effleuré les siennes. Elle le regardait encore, son visage crispé par la souffrance, dans son inconscience et se prit à prier qu'il ne meure pas, à désirer qu'ils aient une nouvelle chance d'être heureux ensemble. Elle posa doucement sa main sur la sienne, avant de retomber dans un sommeil réparateur mais encore empli de toutes ces questions qui tourmentaient son esprit.

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Archidiacre de Malines
Princesse impériale
Comtesse de la Motte-au-Bois
Vicomtesse de Lannoy et de Poperinge
PBBDF

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Balthasar.
Balthasar était de mauvaise humeur. Il râlait et peste contre tous et contre tout, et surtout contre lui-même. Une fois un peu remis de la course-poursuite à travers les bois et d'avoir tué son premier brigand, assis sur le rebord d'une fenêtre de ses appartements, le jeune homme pestait. Il faisait mentalement le bilan de ces derniers jours. Et ce n'était pas glorieux.

Il manquait d'une part manifestement d'expérience, et l'attitude du Comte et du capitaine de la garde le lui avaient bien prouvé, il ajouta cependant à son mérite d'avoir au moins guidé à un moment la troupe dans la bonne voie, ce qui n'était pas rien. Il n'avait guère décoché que quelques mots depuis.

Pour ce qui était des événements ayant déclenché toute cette histoire, en revanche il se jura à lui-même de prendre exemple sur Père, qui, séducteur fini, avait d'ailleurs défié en duel un certain nombre de maris/amants/prétendants de ses nombreuses liaisons, et par ce fait même s'était attiré quelques inimitiés, n'avait, à ce qu'il sache jamais trompé Mère depuis leurs épousailles.

Ca ruminait sec dans sa tête mais ce qui comptait le plus pour lui était le bien-être de sa génitrice, la suite dépendrait d'elle, si elle lui pardonnerait ou pas. Et le cas échéant, Balthasar aurait à l'oeil le père par alliance.

Mais pour cela il devrait aussi apprendre à être plus méthodique et moins emporté. Mais son esprit encore jeune et fougueux lui compliquait la tâche.

Il sauta à bas du rebord de la fenêtre et partit à la recherche de la femme de chambre afin d'avoir des nouvelles fraîches et se présenta aux appartements comtaux, Bertine en sortait justement.


Bonjour Bertine, comment vont-ils aujourd'hui?

Le plissement au creux des sourcils traduisaient son inquiétude. En fait Balthasar ne savait guère cacher ses sentiments. Encore une chose qu'il lui faudrait apprendre.
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Bertine
La nuit avait été longue et le jour avait bien entamé sa course. Après avoir effectué les soins de la matinée, Bertine allait nettoyer les bassines contenant l'eau et les linges souillés lorsqu'elle se retrouva quasi nez à nez avec Balthasar, le front soucieux.

Votre mère devrait se réveiller bientôt j'espère, les blessures sont pénibles mais pas inquiétantes, elle n'a point de fièvre, elle a surtout besoin de beaucoup de repos, toute cette aventure et ces émotions, ne lui ont vraiment pas fait du bien.

Elle hésita un moment avant d'ajouter.

L'état du Comte est bien plus préoccupant, la fièvre le gagne et ses blessures se rouvrent les unes après les autres ou mettent longtemps à cicatriser un peu, je crains hélas pour sa survie. Nous faisons de notre mieux pour le soigner.

Elle soupira, n'osant même pas imaginer si elle n'arrivait pas à le faire et qu'il mourrait, quelle serait la réaction de Rosa.

Excusez-moi messire Balthasar, j'ai à faire.

Elle s'effaça pour aller terminer la tâche qui l'attendait.
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Balthasar.
"Bon débarras" fut la première pensée du jeune homme lorsque Bertine lui fit part de l'état de santé préoccupant d'Eddard. Après tout cela ferait un souci de moins. Quoiqu'au vu de sa mère les premiers temps de leur mariage, elle avait paru si radieuse, si enjouée... La solitude ne l'avait jamais rendue malheureuse, mais lorsqu'elle l'était, heureuse, le monde semblait illuminé autour d'elle. Et il y avait des chances pour que cela renaisse à nouveau.

Parcourant le couloir, Balthasar haussa les épaules. Après tout le bonheur de sa mère ne dépendait pas de lui mais était bien dans les mains de ce colosse. Balthasar espérait juste de ses voeux que la trahison passée n'avait été qu'un épisode passager et malencontreux et n'augurait en rien une autre, bien pire encore.

Il voulait se changer les idées et alla en cuisine dans l'espoir de chiper quelque denrée qui calerait son estomac avant d'aller faire un tour dans les environs.

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Kheldar
Depuis qu'il s'était écroulé dans les bois, Eddard n'avait pas ouvert l'oeil, ni n'était sorti ne serait ce que quelques minutes de la torpeur dans laquelle l'avait plongé les ravages des derniers jours. Pourtant le corps n'était pas resté immobile pour autant et par deux fois la pauvre Bertine avait retrouvé le Comte étendu par terre après des crises particulièrement virulentes. Son corps était tantôt brûlant, tantôt glacé et des spasmes l'avaient jeté à terre avant qu'un cri de son épouse, qu'il ne savait évidemment pas alitée à côté de lui n'avertisse le personnel. Le Comte avait finit par être précautionneusement attaché au lit pour ne plus que pareil incident ne se reproduise.
Cela ne faisait que quelques jours, mais à son réveil il aurait sans doute l'impression d'avoir vieillit de dix ans.

Ses songes étaient bien pénibles et des épisodes peu glorieux qu'il aurait bien souhaité garder enfoui au plus profond de lui le tourmentaient à nouveau. Il se revoyait tantôt dans la peau de Raven le libertin, mercenaire sans foi ni loi, dans la peau de l'Inconnu, guerrier au masque d'acier, et de Thraunee le tueur et le violeur. Parmi tout ses noms d'emprunts, c'était bien là les pires qu'il ait porté, et les plus pénibles à se remémorer.
Comme unique fond sonore, c'était le cliquetis de chaînes rouillé qui lui rappelait la cause de tout ces souvenirs.

L'on ne devenait bon que par un concours de circonstance, et bien trop rarement par choix. L'enfant dont la mère avait été violée sous ses yeux, le village brûlé ne gardait en lui que le gout amer de la vengeance qui l’entraînait tout droit sur la pente du crime. Il y avait peu de chances que ce même homme se mette à aimer son prochain et embrasser une carrière dans la religion. Ce n'était pas ce qui était arrivé au Comte, mais l'exemple était parlant. Un enfant qui n'avait jamais manqué de rien et qui avait reçu une bonne éducation et grandit en sécurité avait peu de chance de finir à écumer les routes, le chant de l'adrénaline pour seule compagnie et à la recherche de quoi l'apaiser. Là encore ce n'était pas ainsi qu'il avait grandit, mais il avait été des deux côtés de la ligne, et lorsqu'il l'avait franchit, il avait été à l'extrême.

Aujourd'hui il ne cherchait pas la rédemption, il voulait profiter d'une vie heureuse car si quoi que ce soit devait attendre l'homme de bien après la mort, cela lui serait refusé, quand bien même consacrerait il tout le reste de sa vie au bien d'autrui. A défaut d'autrui, il s'occuperait de son épouse et de sa famille.

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Rosa
Bienheureuse inconscience qui sortait votre corps des affres des douleurs et votre esprit des mille tourments, pensées, questions, difficultés qui peuvent l'assaillir. Le réveil en revanche est brutal, vous ramenant à la dure réalité à laquelle on préférerait parfois échapper, vous ramenant non seulement dans le monde des vivants mais aussi des êtres pensants et agissants.

Lorsqu'elle reprit conscience ce jour là, Rosa n'échappa point à cette règle. La douleur l'envahit à nouveau et seuls des bribes de mémoire lui revinrent sur ces derniers jours. Ainsi elle n'aurait pas été inconsciente en permanence, naviguant entre sommeil, inconscience, le tout ponctués de quelques réveils dont certains très agités.

Immédiatement elle regarda à son côté. Il était là, pansé et attaché, elle se remémora vaguement ses chutes impressionnantes, ses cris à elle. Elle se redressa à moitié sur son lit et appela d'une voix faible mais déjà plus tonique qu'elle ne l'avait eue il y a peu encore.



Bertine! Bertine!

Bertine la fidèle n'était jamais loin et fut prompte à rejoindre sa maîtresse. Un air réjouit montrait son contentement à la voir ainsi éveillée.

Je suis là, comment vous sentez-vous, ma dame? Contente de vous revoir parmi nous.

Rosa grimaça. Les douleurs sont pénibles, amenez-moi une potion avec de la fleur de pavot et remontez mes oreillers.

Et regardant son époux, elle demanda d'une voix inquiète.

Et lui, comment va-t-il?

Bertine avait hoché la tête en écoutant les instructions et grimaça à son tour, il lui faudrait annoncer la mauvaise nouvelle.

Il a de grandes fièvres que j'ai de la peine à faire tomber, c'est comme si quelque chose le tourmentait terriblement.

Rosa s'adossa aux oreillers que Bertine venait de lui remonter et fut songeuse un instant, tâchant de rassembler ses pensées et ses connaissances médicales. Il lui faudrait un remède de cheval, mais en trouvant le bon équilibre.

Faites-lui une décoction à base d'angélique, anis, bourrache, camomille, pavot et romarin. Pour ses plaies, faites des emplâtres de lavande, camomille, saule blanc, sureau et tilleul.

Et amenez-moi une bière fraîche, j'ai grand soif.


Alors que Bertine se chargait d'aller suivre ses instructions, le front barré par l'inquiétude, Rosa, d'une main, caressa le visage de l'homme qu'elle avait épousé. Une énigme à lui tout seul, portant en lui son lot de contradictions vivantes. Il semblait rongé de l'intérieur, ne sachant trop comment l'aider et l'apaiser, Rosa commença à lui conter de sa douce et faible voix son enfance, avant qu'elle ne s'enfuit de chez elle pour échapper à un mariage avec un homme vieux et décati mais bien nanti, comment elle s'installa à Tournai, ses débuts dans sa vie de jeune fille et de femme, ses champs de blé, son moulin avant de rapidement devenir bourgmestre puis Comtesse, ses années en tant qu'infirmière, dans l'armée, ses batailles, ses courses-poursuite avec les soldats qui voulaient échapper à ses seringues, les courses d'escargots qu'elle organisait alors, les batailles de noisettes célèbres à Tournai, cette période d'insouciance ou Slam était nommé "L'Enfant Terrible des Flandres" et où il faisait la une des conversations en taverne et dans les lieux publics.

Elle lui contait tous ses souvenirs, même si elle se doutait qu'il n'en aurait aucun ensuite, à son réveil. Toutes ces histoires entrecoupées de pauses et de périodes de silence où Rosa se reposait. Elle espérait juste que le son de sa voix et que ses mains fraîches caressant son visage lui procurent un peu de réconfort et l'apaisent un peu.

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Archidiacre de Malines
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Comtesse de la Motte-au-Bois
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Bertine
La dame de chambre râlait. Ils avaient reçu en livraison un bouquet de fleur nommé "Folle passion" destiné non à la Comtesse... mais au Comte, avec un mot dans un pli. Au vu des derniers événements, elle n'était pas certaine que l'apporter dans la chambre où il était serait la meilleure des choses à faire. Une envie irrépressible de le balancer dans un recoin l'envahit, puis elle se reprit, après tout ce n'était pas à elle de décider.

Elle vint l'apporter et le déposa sur la commode du côté où le Comte inconscient gisait. Elle le fit d'un geste naturel, espérant que cela passe inaperçu.


Ma dame, veut encore une chope de bière?

Avec un peu de chance lui détourner l'esprit aura fait échapper son dernier geste à la Comtesse.
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Rosa
Lorsque Bertine entra, Rosa rédigeait une missive à l'attention d'Irina, si elle remarqua les fleurs elle ne réalisa pas de suite de quoi il s'agissait. La proposition de Bertine fut la bienvenue.

Oui volontiers, et tu iras envoyer cette missive, c'est pour Irina, qu'elle sache que nous sommes ici, elle est conviée à venir voir son frère.


La camériste opina du chef. Elle sera amenée dès son arrivée ma dame.

Parfait, parfait. Fit-elle en se reposant sur ses oreillers. Et au fait, ces fleurs viennent d'où? Il y a un mot?

C'est pour Sa Grandeur Eddard, ma dame. Il y a un pli l'accompagnant.

Des fleurs? Cela l'aurait étonné que le Capitaine Sly ou d'autres envoient des fleurs au Colosse.

Donnez-moi le pli, Bertine. Fit-elle d'un ton impérieux, face à la gêne manifeste de sa suivante. Vous voyez bien qu'il n'est pas en état, et puis d'ici qu'il puisse lire les fleurs seront fanées.


Rosa décacheta le pli et lu le nom de l'expéditeur, en l'occurrence, de l'expéditrice et fronça immédiatement les sourcils, elle se retint de jeter le pli en boule et se mit en devoir de lire les quelques lignes. Un gage de paix à leur intention, sous couvert d'un bouquet de folle passion, le message lui parut pour le moins ambigu à la Blonde. Elle soupira et donna le pli à Bertine, un peu froissé.

Mets-le près du bouquet.

Elle n'avait pas à le lui cacher, Rosa était d'avis que pour pouvoir choisir et trancher il fallait avoir le plus d'éléments possible en mains. Ensuite chacun était responsable de ses choix. Et pour l'instant le choix semblait être fait. Il lui avait promis quand ils s'étaient expliqués de ne pas la lâcher d'une semelle, et il avait remué ciel et terre pour la retrouver. Et il était là, à ses côtés. Il n'y avait plus qu'à espérer que ce choix ne lui coûtât pas la vie.

Rosa rédigea une autre missive destinée à Malycia avant de refermer ses yeux pour prendre quelque repos.

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Irina
Les distances n’ont point la même signification d’une personne à une autre. Pour Irina Liszt, chevaucher de Wodecq à La Motte était un écart important mais plus qu’envisageable. Malgré le froid et l’humidité qui mordait, elle ne faillit point en guidant sa monture de par les chemins menant jusqu’à la luxueuse résidence où reposait son frère inconscient. La nuit tombait presque lorsque le garçon d’écurie l’aida à descendre du destrier et s’informa de son identité, pressant le pas vers un domestique pour faire venir la bonne de la comtesse.

Une jeune servante coiffée d’un bonnet d’un blanc immaculée vint chercher Irina, la précédant de par les couloirs et escaliers du châtelet, ouvrant les portes et la guidant vers les appartements où la visiteuse imaginait être attendue. La missive qu’elle avait reçue de la part de Rosa avait étonnée Irina, ne s’imaginant pas son frère capable de faillir et de sombrer ainsi dans une inconscience inexpliquée. Le pli ne contenant que peu de détails sur l’état du Colosse, elle ne put que décider de prendre la route afin d’en constater par elle-même la gravité et de soutenir sa belle-sœur dans cette épreuve.
Transie de froid, la tenue légèrement négligée par sa chevauchée, Irina fut introduite dans l’antichambre où se trouvait une Rosa adossée confortablement dans un fauteuil, les yeux fermées, prenant un peu de repos sans doute ou méditant sur les aléas de la vie.


D’une petite voix, la bonne l’introduit à la comtesse: "La sœur du Comte...Damoiselle Lablanche d'Abancourt..." Une révérence plus tard et la domestique se retira prestement, laissant Irina seule avec Rosa.

Rosa...Je suis contente de vous voir en bonne forme et saine et sauve...Qu'en est-il de Kheldar ? Que s'est-il passé ? Je suis venue le plus rapidement qu'il me fut possible...


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Fiancée à Haironthe Sciphanius
Rosa
Bertine avait introduit Irina dans ses appartements où elle se reposait. Le feu brûlait bien dans la cheminée, apportant une chaleur agréable. A l'entente du prénom Rosa ouvrit les yeux et sourit, lui désigna un fauteuil où elle pourrait s'asseoir à moins qu'elle désirait juste s'approcher du feu.

Je suis heureuse de vous revoir Irina. Et elle entreprit de lui raconter l'histoire, enfin l'essentiel pour le moins, de sa voix encore faible qu'elle tentait de garder claire.

Peut-être savez-vous que j'étais partie juste après le tournoi, pour...enfin ne plus voir Eddard quelques jours le temps de réfléchir, après avoir appris que...enfin vous savez... et après avoir discuté avec lui. Cette entreprise s'est avérée plus compliquée que prévu et je me suis retrouvée en difficulté, au mains de brigands et ensuite bien mal en point.

Eddard était allé à ma recherche, sans s'être remis de ses graves blessures reçues lors du tournoi. Il m'a retrouvé et sauvée, mais tous ces efforts ont anéantis le peu de forces qui lui restaient. Il est en proie à de grosses fièvres et n'a pas repris conscience depuis qu'il m'a retrouvée. Nous faisons de notre mieux pour le soigner mais, son état reste préoccupant.


Après avoir tant parlé elle ferma les yeux quelques instants avant de poursuivre.

Désirez-vous le voir? Il est juste là dans la chambre. Elle désigna la porte du doigt.
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Irina
La première partie du récit que Rosa raconta était connue de la visiteuse. Irina se garda bien d’en donner son opinion, sachant fort bien que le moment n’était pas convenable pour le faire. Son frère savait pertinemment ce qu’elle en pensait et aussi combien il avait de la chance d’avoir une femme comme Rosa dans sa vie. De combien de manières lui avait-elle dit ? Aussi, lors de la disparition de sa belle-sœur, Irina n’avait pas été inquiété outre-mesure comprenant que la blonde devait avoir une urgente envie de tout laisser en pan pour quelques heures ou quelques jours afin de recouvrer une liberté salvatrice. Par contre, l’histoire des brigands intrigua Irina qui s’approcha du feu, les sourcils froncés et les traits inquiets. L’idée que ces malfrats aient pu maltraiter de quelconque façon Rosa répugnait la Hongroise mais Rosa semblait en forme et la narration de l’état de santé de son frère l’inquiéta davantage.

Tout en retirant ses gants et sa cape, elle demanda à Rosa :

« Dites-moi que vous êtes indemne de cette aventure ! Pour ce qui est de mon frère, je suis certaine que vous savez le soigner mieux que quiconque… Avez-vous tenté de lui faire boire une concoction d’écorce de salix blanc ? Cela est fameux pour faire baisser la fièvre !

Elle posa ses mains sur le dosseret du fauteuil, réfléchissant à ce qui aiderait son frère. Rosa étant médecin, celle-ci avait sans doute préparé plusieurs concoctions et tenté celles-ci sur le Colosse. Posant son regard sur le visage fatigué de la Comtesse, Irina lui dit :

Je veux bien passer le voir…si vous le permettez.»
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Fiancée à Haironthe Sciphanius
Rosa
Au rappel de sa rencontre avec les brigands, un éclat de crainte rejaillit dans ses émeraudes. Elle avait rarement eu autant peur de sa vie et était bien heureuse de s'en sortir sans... dommage. Elle avait gardé à ce moment-là le sang-froid dont elle avait eu besoin mais en après coup c'était différent, tout ce qu'elle avait enfoui avait une malheureuse tendance à ressurgir, d'autant plus qu'elle était fatiguée.

J'ai perdu quelques mèches de mes cheveux et j'ai pu m'enfuir à temps pour... garder mon honneur.

Elle ne s'étendit pas plus avant, ayant une subite envie de pleurer à se remémorer ce dur moment. Elle opina du chef à la suggestion d'Irina, non dénuée d'intérêt, bien au contraire.

Oui bien sûr c'est la première essence que j'utilise en ce cas, mais il a une forte constitution et nécessite aussi d'adapter les doses. En fait...

Elle hésita un moment. Il semble rongé de l'intérieur par quelque chose. Mais allez donc le voir.

Rosa lui sourit d'un air encourageant.
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Irina
Irina comprit le trouble que Rosa semblait ressentir lorsque celle-ci évoqua ces difficiles moments aux mains brigandes. La Hongroise ayant vécue à quelques reprises ce genre de situations et n’avait pas toujours pu s’en sauver indemne à l’instar de sa belle-sœur. Elle fit à la Comtesse un regard compatissant et revint au sujet des fièvres de son frère.

J’ai entendu dire que dans certains pays nordiques, ils utilisent de la neige, déposé sur un drap par-dessus le malade afin de faire descendre la fièvre…Peut-être est-ce une alternative…

Rosa a écrit:
Il semble rongé de l'intérieur par quelque chose.


Irina regarda longuement Rosa songeant aux raisons qui pouvaient ronger la conscience de son frère. Elle savait peu de la vie de celui-ci mais suffisamment pour imaginer les pires histoires. La brune baissa les yeux et sans ajouter quoi que ce soit et se dirigea vers la pièce adjacente où reposait son frère dans le grand lit à baldaquins. À première vue, il semblait dormir paisiblement mais en s’approchant de la couche, Irina découvrit un visage blafard recouvert de sueur. Irina prit un linge posé à son chevet et le trempa dans une bassine d’eau fraîche puis le passa sur le visage de son frère, laissant l’onde froide couler sur son cou.

D’une voix basse elle lui dit :

Kheldar…c’est moi, Irina… Tu vas me faire le plaisir de sortir de ton mal le plus rapidement ! Ta grande carcasse sait très bien lutter contre n’importe qui et n’importe quoi, alors ce n’est pas une fièvre qui va l’affaiblir ! Rosa est juste à côté…elle te soigne… et je suis là aussi… si c’est ton foutu orgueil de mâle qui est blessé de ton dernier combat… ce n'est pas une raison... Je suis venu parce que je suis inquiète et que c'est mon devoir de venir te casser les...enfin...de t'embêter...tu ne seras pas tranquille si tu ne reviens pas à toi...je t'assure !

Elle hocha la tête et déposa le linge sur la table de chevet. Son frère et elle ne s’entendait pas toujours, l’homme ayant la fâcheuse tendance à vouloir contrôler la vie de la brune et celle-ci souffrir de crise aigüe d’indépendance mais ce n’était pas une raison suffisante pour qu’Irina laisse tomber Kheldar. Elle s’assit près du lit et posa sa main sur le bras du Comte.

Dis-moi ce qui te ronge Kheldar…
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Kheldar
Tout n'était que brume, une brume épaisse à travers laquelle il pouvait apercevoir des silhouettes indistinctes qui semblaient marmonner quelques mots qu'il ne comprenait pas. Ça c'était pendant ses rares moments de lucidité, où la solidité de ses liens n'était pas mise à l'épreuve, où il ne finissait pas en nage et les muscles tendus sous l'effort qu'il leur imposait pour se libérer. Enchaîné, il était enchaîné et c'était bien là la pire chose qui pouvait lui arriver.

Eddard avait une peur viscérale des chaînes, et tout ce qui pouvait le réduire à l'impuissance, le réduire à l'état de spectateur. Un traumatisme qui n'avait pas eu lieu dans son enfance, contrairement à la plupart des traumatismes de ce genre, mais lorsqu'il était jeune homme, mercenaire arrogant. Il l'était toujours à ses heures mais à l'époque il était particulièrement insouciant et se souciait peu des dégâts causés, et des conséquences. Lorsqu'on est persuadé incarner le guerrier absolu, on ne craint rien, et pourtant il s'était retrouvé enchaîné et avait dû contempler pendant trois jours le fruit de ses actes. Pendant trois jours il s'était écorché à force de tirer sur ses chaînes, et les cris n'en finissaient pas.

La torture était un art qui ne lui était pas inconnu, bien au contraire, il était de ces hommes qui aiment travailler au corps et à l'esprit, ne se contentant pas du fouet ou des os brisés pour mutiler un être. Homme, femme ou enfant. La clef était son sang froid, et le fait qu'il parvienne à écarter la moindre parcelle d'émotion lorsque la tâche l'exigeait. Pas d'états d'âme, pas de régime de faveur. Un corps était un corps, qu'il soit jeune, fragile ou vieux.

Bon sang... il avait été le pire des hommes, et il espérait mener une vie heureuse? Il ne la méritait pas, tout comme il ne méritait pas cette seconde chance, si seconde chance il y avait. Mais Eddard ne misait pas tout sur la chance, il avait provoqué les évenements, il voulait absolument de cette vie et s'il n'en avait pas le droit, il le prendrait de force. Il aimait Rosa, et si quelqu'un lui brandissait son passé sous le nez, comme pour lui signifier une interdiction de passer de l'autre côté de la ligne... Eddard l'ignorerait, et continuerait à chérir ce qu'il avait ardemment convoité. Sa vie actuelle.

La mort était quelque chose qu'il prenait très au sérieux, une notion qui était au coeur de sa vie et qui souhaitait la lui reprendre à présent. Mais le colosse ne comptait pas trépasser, et encore moins de choses aussi insignifiantes que des plaies physiques. Le mal, c'était dans sa tête.

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Rosa
Rosa s'était levée un moment de son fauteuil et se tenait appuyée près de la porte, à regarder sa belle-soeur au chevet d'Eddard, à espérer que quelques mots d'elle le sortent de léthargie profonde dans laquelle il était empêtré. Il fallait absolument que quelque chose se produise. Mais quoi? Comment? Un miracle? Elle en avait bien besoin d'un en ce moment...

Irina serait peut-être ce miracle, en attendant elle regardait. Et elle espérait.

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