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[RP]Chez la Comtesse Vivi (vi Foreveur)

Kheldar
Eddard tournait en rond dans sa demeure tournaisienne. Il s'était rendu chez Rosa mais n'y avait trouvé qu'une porte close, et songeant qu'elle s'était enfermé pour être seule, il avait alors appliqué un raisonnement propre à lui même. Une porte n'était qu'une porte, il avait largement de quoi la faire réparer ou même lui en offrir une toute neuve une fois son méfait commit.
Une fois à l'intérieur, le colosse fut surpris de ne pas trouver son épouse dans le lit où il l'avait déposé avant de quitter la pièce pour ne pas ajouter à son mal par sa simple présence.

C'est fou comme quelques mots prononcés à la personne que l'on aime peuvent donner un nouveau sens au mot souffrance. Plus efficace que le tranchant d'acier d'une lame. Et efficace, Eddard l'avait hélas été, voulant se soulager d'un poids en avouant à son épouse l'inavouable. Maintenant il devait réparer les pots cassés, mais sans Rosa à proximité c'était compromis. Seulement c'était vital, l'angoisse était telle qu'il devait la voir, quitte à la réveiller pour lui parler. Même si elle ne daignait pas répondre il parlerait, sans s'arrêter, juste pour être avec elle.

Elle n'était sans doute pas rentrée à Wodecq, pas avec le mal qu'il lui avait fait. La Motte au Bois était le seul choix possible, c'était le fief le plus proche d'ici. Eddard se hâta de sceller sa monture, mais lorsqu'il grimpât sur le destrier, il blêmit, réalisant que sa blessure ne tiendrait pas le trajet s'il chevauchait rapidement. Maudissant à nouveau son excès de confiance qui lui avait valu cette blessure, il ne renonça pas pour autant et entreprit de mener sa monture au trot. Deux paires d'heures furent nécessaires pour rallier la motte au bois, et c'est au bord de l'épuisement et le visage pâle comme un linge qu'il mit pied à terre, se dirigeant en traînant la patte vers la grande porte où se tenait...


Athus, ouvrez moi je dois voir Rosa.

Au regard navré du Capitaine de la garde de son épouse, il sut à quoi s'en tenir. L'air gêné mais ferme, celui ci répondit au Comte.

Navré Votre Grandeur mais nous avons des ordres.

L'air las, Eddard vrilla son regard gris acier dans celui d'Athus, qui soutint son regard sans faillir.

Je dois la voir, et je la verrais, dussé je vous écarter de mon chemin.

C'était sans compter sur les deux autres gardes qui, en entendant le Comte menacer leur capitaine, se hâtèrent de rejoindre la scène pour prêter main forte.

Le colosse posa la main sur la garde de son épée, aussitôt imité par les gardes qui réagirent promptement.

Votre grandeur, ne nous forcez pas à cela je vous prie, vous n'êtes pas en état et vous savez que nous ferons notre travail!

L'ancien mercenaire jaugea brièvement le capitaine du regard, et relâcha lentement la garde de son épée pour ensuite tourner les talons. Il avait beaucoup de mal à réfléchir à cause de la tempête qui faisait rage dans sa tête, mais il arrivait encore à calculer ses chances Seul contre trois alors qu'il était épuisé et blessé? Il n'en avait aucune. Peinant à escalader sa monture, il s'éloigna sans entendre le soupire de soulagement poussé par Athus. Ils avaient frôlé le drame.

Il n'était toutefois pas homme à renoncer. Si la force ne lui permettait pas, cette fois de parvenir à ses fins, il s'y prendrait autrement. Le cheval fut attaché à quelques deux cent pas de la demeure conjugale et le consort, qui connaissait désormais le château, en fit le tour aussi rapidement que lui permettait son flanc meurtri, c'est à dire très lentement. L'effort allait être conséquent, coûteux en énergie et peut être même fatal, mais Eddard n'en était plus à penser, il devait la voir.

Calant son pied contre le mur de pierre, à environ cinq mètres en dessous de la fenêtre de la chambre de Rosa, il entreprit d'escalader le mur. A mi hauteur, le bandage était rouge de sang, la plaie ne supportant pas l'effort qu'il demandait à son corps, et bien vite la sueur perla le front du colosse qui, pourtant, continuait son ascension. Harassé par la tâche, il parvint à poser une première main sur le rebord de la fenêtre, puis entreprit de se hisser à la force de ses bras. Ce ne fut fait qu'à grand peine et lorsqu'il y parvint, il n'eut alors plus la force de se maintenir. Il frappa deux fois sur la baie vitrée, et perdant l'équilibre tomba dans le vide. L'impact lui arracha un hoquet de douleur et si les buissons amortirent quelques peu le choc, le corps était bien trop faible et rapidement, Eddard sombra dans l'inconscience.

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Athus
La mine sombre Athus avait escorté sa maîtresse, il avait veillé sur elle le mieux qu'il pouvait. Que pouvait-il bien être arrivé? Qu'elle soit blessée en lice soit. C'était de bonne guerre bien qu'il détestât cordialement le fait qu'elle y ait participé et ne comprenait pas que son époux l'y ait autorisé. Enfin autorisé était un bien grand mot. Rosa avait toujours détesté qu'on la commande.

Il eut la surprise, quoique pas vraiment, de voir arriver le Comte. Il voulait forcément des nouvelles de son épouses mais les ordres étaient stricts. Il avait bien compris que le "Personne" incluait Sa Grandeur également. Peu importait comment il tiendrait sa parole.

Il avait été soulagé de voir le Comte rebrousser chemin. Au moins n'y aurait-il pas d'incident encore plus malheureux.

Les commentaires allaient bon train entre les deux autres gardes lorsqu'il aboya.



Ca suffit! Pas de rumeurs ce ne sont pas nos oignons. Les ordres de la Comtesse sont les ordres et leur motivation ne regarde qu'elle.

Les gardes obtempérèrent de mauvais gré. Fallait bien passer le temps aussi.

Toi, fais le tour du château, je veux une ronde toutes les deux heures.

Oui Capitaine.

Il râla pour la forme, il n'avait pas vraiment le choix et puis prendre un peu l'air lui ferait du bien. Il huma l'air de la nuit avant de longer les murs. L'avantage de la neige c'est que l'on voyait toute trace incongrue. Il vit un buisson sous les appartements de la Comtesse et après avoir regardé à gauche et à droite, se défit pour se soulager. Mais lorsqu'il posa les yeux dessus, il rangea ses affaires promptement. Le Comte y gisait inanimé.

Merde. Capitaine! Capitaine!

Au raffut que le garde fut, Athus et l'autre garde accoururent et constatèrent la situation. Il leur était facile de deviner ce que le Colosse avait vu faire.

On ne peut pas le laisser là

Oui mais on a des ordres.

Mais s'il meurt la Comtesse nous en voudra.

Ou pas.


Un regard noir d'Athus ferma la discussion, ils le transportèrent dans des appartements pas trop loin de la Comtesse et demandèrent à Bertine de le soigner avant de le laisser seul dans sa chambre.


Quelle histoire!
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Rosa
Elle s'était éveillée d'un sommeil lourd et profond. Ouvrant péniblement les yeux, elle contempla un moment le plafond avant d'appeler Bertine qui n'attendait que le réveil de la Blonde pour entrer, empressée.

Oui Comtesse?

Il faut changer les bandages, apportez moi un bon bouillon et il faudra que vous m'aidiez, un brin de toilette et des habits propres ne seraient pas du luxe.


Bertine hésita avant de repartir à sa tâche Rosa ne manqua pas de le remarquer.

Qu'y a-t-il Bertine?

Votre époux est ici, il a passé la nuit dans les appartements à côté.

Le sang de Rosa ne fit qu'un tour. Elle avait pourtant donné des ordres stricts! On avait osé lui désobéir! Voyant la fureur émerger sur le visage de sa maîtresse, Bertine précisa.

Ce n'est pas la faute d'Athus ma dame. Il a suivi vos ordres, le Comte a fait semblant de partir puis a tenté d'escalader pour atteindre votre fenêtre mais il est tombé à cause de sa blessure et gisait inconscient. Une chance qu'un garde faisait sa ronde. Ils ne pouvaient pas le laisser là.

Rosa hocha la tête un peu calmée.

Je veux que les porte de mes appartements soient gardés.


Pendant que Bertine exécutait les ordres donnés, Rosa vit le pli posé à son chevet. Elle l'ouvrit. Il s'agissait d'une missive d'Anaïs. D'abord souriante, sa mine s'allongea. Elle blêmit. Trompée elle avait appris qu'elle l'était mais il avait projeté de la quitter, marier une autre. Les mots dansaient sous ses yeux. Elle ne pouvait pas y croire. Les larmes coulèrent brûlantes de colère. Jamais personne n'avait osé, personne!L'humiliation était totale.

Elle tenta de se ressaisir et profita des soins de Bertine pour réfléchir le plus calmement possible. Elle n'était pas du genre à prendre des décisions à l'aveugle, guidées par la colère. Elle se rendrait au tournoi, elle espérait voir son vassal Vints embrocher celui qui avait doublement trahi sa confiance. Si le Très-Haut en jugeait bon, elle serait veuve d'ici ce soir sinon....

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Archidiacre de Malines
Princesse impériale
Comtesse de la Motte-au-Bois
Vicomtesse de Lannoy et de Poperinge
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Kheldar
A l'aube, à la Motte au bois.

Le réveil fut brutal. Eddard avait bondit dans son lit avant de grogner en sentant toutes les plaies protester. Que faisait il ici déjà? Ah oui, il rendait visite à épouse bafouée et trahie qui lui avait refusé le droit de visite. Ayant quelques soucis à se faire obéir, il en avait décidé autrement et en avait payé le prix.

Étirant ses muscles douloureux, il s'attela à vérifier si tout était en ordre. Il était venu pour son épouse, mais malgré son état de faiblesse il avait un duel à honorer. A l'exception de ses braies il était nu comme un ver aussi se mit il en quête de ses vêtements et de son équipement. Il prit trois fois plus de temps qu'à son habitude pour tout enfiler, à force de grogner sous la douleur et pour éviter de frotter ses blessures fraîchement traitées et pansées.


Bon, il était temps de voir de quoi il retournait. Poussant la porte des appartements où il résidait, il eut le déplaisir, mais pas la surprise de voir la porte des appartements de Rosa farouchement gardée.

En poussant un bref soupire, le colosse demanda.

Me dites rien... la punition n'est pas levée?

Les deux gardes se dévisagèrent et se contèrent de répondre d'un sobre hochement de tête.

Soit... l'un de vous aura t'il l'amabilité de faire passer un message pour mon épouse?
L'un d'en sembla hésita puis répondit finalement.

Nous... le ferons passer au Capitaine Athus qui jugera lui même s'il doit faire passer ce message, Votre Grandeur.

Ladite Grandeur se contenta d'acquiescer, il ne pourrait avoir d'avantage pour le moment.

Dites lui qu'aujourd'hui n'est pas le jour de ma mort, j'ai trop à faire pour me faire pardonner pour m'offrir le luxe de l'oubli.

Sans rien ajouter, l'ancien mercenaire traîna la patte jusqu'à la sortie.

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Le soir même, devant la Motte au bois.

Il les avait prévenu, il ne comptait pas mourir, et perdre n'était pas une option. Il ne pouvait prétendre être aussi sûr de lui pour le combat de demain, pas après avoir été transpercé de part en part par une rude lame et avoir perdu l'usage de son bras gauche suite à sa blessure à l'épaule. Mais il avançait mécaniquement, un véritable cadavre ambulant qui se souciait bien peu de ses blessures, animé par une seule idée, ou plutôt avec un seul nom en tête. Rosa.

Bonsoir Athus... fit il sur le ton de la conversation. Son visage ferait pâlir un mort.

Allons laissez votre épée, il vous suffirait de me tousser dessus pour me faire tomber.
Eddard pencha la tête sur le côté.

Vous êtes tout seul ce soir? Je présume que les deux autres sont devant la porte de Rosa... A propos, comment va t'elle?

C'était là l'objet de sa visite. S'enquérir de l'état de son épouse, même si celle ci le voulait à cent lieux d'elle.
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Rosa
Après moultes hésitations Athus avait fait passer le message à sa maîtresse. Elle plissa les yeux mais ne répondit rien.

Elle avait assisté au tournoi d'Eddard et Vints. Elle avait souhaité sa mort de toutes ses forces et avait espéré qu'ainsi son chagrin se réduise un peu. Mais à sa grande contrariété elle avait aussi souffert à voir ainsi la lame plonger si profondément dans le corps du Colosse. Elle n'avait pu s'empêcher de s'inquiéter de son sort ensuite. Et elle se maudissait pour cela. Après les combats elle était rentrée chez elle prendre quelque repos, ingérer à nouveau de la tisane de fleurs de pavots pour soulager ses souffrances. Elle s'était allongée, blême d'avoir autant fait d'effort dans son état.


Ma dame, vous ne devriez pas bouger d'ici, vos blessures ne vont jamais guérir sinon. Regardez comme les plaies saignent à nouveau!

Comme son coeur. Trop mal en point pour protester, une fois que Bertine l'eut à nouveau soignée elle s'assoupit quelques heures. Heures bénies de l'oubli. Le monde pouvait alors s'écrouler que rien ni personne ne l'y ôterait.
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Archidiacre de Malines
Princesse impériale
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Athus
Les rumeurs commençaient à circuler bon train dans la journée et il n'aimait pas ça. Déjà parce que personne ne savait exactement de quoi il en retournait et d'autre part si elles étaient fondées, il aurait été extrêmement fâché. Depuis de longues années qu'il était au service de la Blondissime, il l'avait toujours trouvée joyeuse, fatiguée souvent, par le travail dans lequel elle s'investissait à fond, triste parfois selon ses peines de coeur, mais ainsi au grand jamais. La voir dans cet état faisait monter en lui une sourde colère. Il était payer pour la garder saine et vive. Et là non seulement elle était blessée mais doublement. Elle il ne pouvait rien y faire. Ce sentiment d'impuissance l'accablait au plus haut point

Pour l'instant tout était calme au château, sa maîtresse se reposait bien gardée, les serviteurs marchaient à pas de loup dans la propriété comme si le moindre bruit aurait pu troubler la quiétude des lieux et le repos de la trivi.

Calme? presque. Un visiteur du soir arriva, comme la veille. Plus mal en point encore, la journée avait été rude pour ce qu'il avait entendu. Il cherchait à prendre des nouvelles. Il hésita à lui en donner, l'absence de réponse pouvait être parfois plus dur à vivre, il réfléchit un instant avant de finir par lâcher un laconique:


Gravement meurtrie.

Ce qui était foncièrement vrai. Et dans tous les sens du terme.
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Rosa
[Le lendemain]

Après une longue nuit de sommeil, aussi réparatrice qu'elle le put, Rosa alla voir les tournois. Malycia et Eddard étaient sortis vainqueur de leur combat, en un coup pour l'Epineuse, en bien plus de passes pour les deux géants qui s'affrontaient alors.

Rosa fit aussi bonne figure qu'elle le pouvait. Elle ne souhaitait plus à ce point la mort de son époux, son coeur la trahissait, ses émotions damaient le pion à la colère qui l'avait envahi tout son être. C'étaient les affres de l'amour, qui empêchaient Rosa de réfléchir sereinement. Il était là, partout, il avait promis d'être dans son ombre. Le voir en taverne, entendre Athus lui passer et repasser des messages de sa part, c'était devenu trop douloureux, son coeur lui cuisait chaque fois davantage. Il lui fallait pouvoir être seule, pouvoir réfléchir sereinement sans le savoir dans les parages.

Alors qu'elle rentrait à la Motte, douloureusement, une fois installée dans son lit, les pansements changés par Bertine, elle échafauda un plan. Il fallait que nul ne soit au courant, pas même ses propres gens. Elle avait grand besoin de repos, elle tirait sur la corde depuis trop longtemps et elle craquait, pour peu elle se serait mise à pleurer en plein Conseil, ça aurait fait mauvais genre. Cela ne pouvait plus durer ainsi. Un peu rassérénée par cette perspective elle s'endormit un moment, des larmes à peine séchées sur ses joues.

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Archidiacre de Malines
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Kheldar
La rumeur commençait à se répandre comme une traînée de poudre, le colosse Eddard, l'époux de la Comtesse avait fauté. Tout le village n'était pas encore au courant mais cela ne saurait tarder. Il n'en avait cure toutefois, seuls les mots de son épouse l'atteignaient, et ils avaient prit le temps de discuter de la suite. Bien sûr qu'il faudrait du temps, mais le temps qu'elle passerait à essayer d'oublier sa douleur, lui le passerait dans l'ombre à tenter de prendre soin d'elle.

Le soir même de sa victoire en demi finale, le Comte n'avait pas été en si piteux état depuis la guerre de Provence. Autant dire que cela datait. Mais cela ne l'empêcha pas de faire à nouveau la route jusqu'à la Motte au bois pour délivrer un autre message à Athus qui semblait avoir troqué ses galons de capitaine pour ceux de représentant de la Comtesse. Se laissant choir de sa selle, il s'approcha du Capitaine en traînant la patte, le bras en écharpe.

Bonsoir Athus, fit il au Capitaine.

Bonsoir Votre Grandeur, répondit le capitaine, sans porter la main à son épée cette fois. Il avait sans doute compris qu'Eddard jouerait le jeu et ne tenterait pas de le rouler à nouveau.

Comment va la Comtesse? enchaîna le colosse en s'asseyant péniblement contre un talus tout de blanc recouvert.
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Athus
On reprend les mêmes et on recommence. A croire qu'ils avaient un rencart. Mais Athus détestait cette situation: que dire, que taire? Etait-ce à lui de faire le messager? Au moins en le faisant il contrôlait une partie des choses et ce n'était pas rien.

Ainsi Sa Grandeur était toujours vivante. Il n'était pas certain que ce soit une bonne chose, les rumeurs avaient couru grand train depuis la veille, le manque de bonne humeur de la Blondissime était tellement flagrant qu'il était difficile de le cacher sans compter le froid qui semblait à s'attacher à chacun de ses pas, inondant tout son entourage.

Athus réfléchit longuement avant de lui répondre.


Bertine la soigne bien, la Comtesse est forte heureusement. Mais elle devrait absolument se reposer.

IL n'osait l'avouer mais à la voir courir ainsi partout le préoccupait au plus haut point. Jusqu'à quand pourrait-elle tenir ce rythme? Cela prolongeait son temps de guérison. Et ça sans compter le reste...
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Rosa
[Jour de la finale - le 2 février 1463]

Son coeur était las, mais ses projets clairs, presque tout était prêt. Elle avait récupéré quelques forces, ses blessures commençaient doucement à cicatriser même si les mouvements restaient fort douloureux. Elle se fit amener au tournoi et les commenta, fit bonne figure, et illusion devant les gens, du mieux qu'elle put.

Eddard avait triomphé mais il avait grandement besoin de repos. C'est ce qu'attendait la Blondissime et après avoir trinqué avec du monde, et bavardé une partie de la soirée s'éclipsa en douce et rentra à la Motte alors qu'Eddard l'attendait pour manger. Il attendrait longtemps. Rosa eut une seconde mauvaise conscience de le trahir ainsi mais ce n'était rien comparé à ce qu'il lui avait fait. Elle avait d'abord projeté partir plus tard, mais face à lui elle n'arrivait pas à se maîtriser, inutile de risquer que son projet tombe à l'eau.

Elle avait dû promettre à un garçon d'écurie quelques écus pour qu'il l'aide en catimini à réunir tout ce dont elle avait besoin et qu'il avait du chiper dans les cuisines: gourdes de bière, nourriture pour la route, qu'il selle Ourasi, son fidèle étalon, qu'elle avait monté pour participer à plusieurs courses royales. Il avait pris de l'âge mais elle le connaissait sur le bout des doigts, c'était un partenaire fiable, il serait doux avec elle, elle en avait besoin, chevaucher dans son état ne serait pas de la tarte, elle pouvait heureusement le diriger de simples pressions du talon et des cuisses.

Elle avait pris quelques heures de repos et alors que tout le monde la croyait endormie, elle revêtit des habits confortables et chauds, se glissa silencieusement hors de ses appartements dont elle avait fait renvoyer les gardes. Telle une ombre elle se dirigea vers les écuries où l'attendait le jeune Arthur. Il eut de la peine à l'aider pour monter mais une fois en place elle tenait bien.


Tiens, c'est pour toi, et surtout garde bien le silence, personne ne doit savoir où je vais. Tu as bien compris?

Sur l'acquiescement du garçon, elle se mit en route, évitant ses gardes. Elle avait demandé à Arthur d'entourer les jambes d'Ourasi de tissu afin que ses fers ne fassent pas de bruit dans la cour.

Elle eut le sentiment d'être une voleuse au sein de son propre Château, mais c'était son choix. Elle devait absolument être seule un moment et le voir ravivait la douleur douleur de la trahison mais aussi son désir de lui courir dans les bras. Et de cela il était hors de question qu'elle y cédât.

Elle prit la direction de l'est. A mesure qu'elle s'éloignait du château, elle se sentait plus libre, profitant de l'air frais qui l'entourait elle respira à pleins poumons. Enfin seule.

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Kheldar
Eddard avait triomphé, et pourtant la victoire avait un gout amer pour plusieurs raisons. Rosa arrivait en tête de ces raisons, et il aurait volontiers troqué ses victoires pour un seul de ses baisers. La seconde raison était sa série de victoire. Il en était à vingt et une depuis sa seule et unique défaite. La confiance était une arme à double tranchant, en excès elle lui serait fatale, il lui fallait délaisser un peu son épée pour sa propre santé, pas tant physique que mentale. Seul l'excès de confiance et l'arrogance dont il faisait parfois preuve pouvaient le défaire, jamais il n'avait songé qu'un homme puisse égaler sa science des armes.
Mais il ne se faisait pas d'illusions, c'était un fléau que de se croire le meilleur et d'être conforté par tant de triomphes. Un fléau qui le ferait tomber de très haut lorsqu'il serait à nouveau vaincu.

Mais c'était là le second de ses soucis. Le premier le conduisait à présent à la Motte au bois où il retrouverait Athus. Il était tard mais il savait que le Capitaine serait fidèle au poste, et puis il avait un alibi... Rosa était censé dîner avec lui ce soir, à Tournai, mais elle ne s'était pas présenté à sa demeure tournaisienne et ce n'était pas son genre de lui mentir. Et pourtant il avait lu le mensonge dans son regard. Elle aussi s'y mettait semble t'il puisqu'elle avait rougit lorsqu'il avait entreprit d'en savoir plus. Un rancard? Un amant? C'était impensable venant de sa part, jamais elle ne s'abaisserait à son niveau, et la colère qu'il ressentirait si cela venait à arriver le fit frémir d'avance. Une colère qui abattrait des murailles. Mais il n'y avait pas de murailles à la Motte au Bois qui était destiné à être un lieu de vie agréable et de réception, pas comme son Chateau de Wodecq qu'il aménageait en place forte.


Eddard mit pied à terre. Il n'avait pas prit la peine de se changer et était toujours vêtu de sa cotte de maille et de ses ombres atours. L'épée était gainée de cuir et fixée à sa ceinture, et sa capuche, rabattue sur ses épaules pour que l'on puisse voir son visage. C'était toutefois inutile, la massive silhouette de l'ancien mercenaire commençait à être reconnue de loin, surtout au fief de Rosa où il avait passé la moitié de sa vie d'époux.

Le bras en écharpe et le pas lent, Eddard arriva jusqu'à la Grande porte devant laquelle se tenait le Capitaine Athus qu'il salua d'un signe de tête. Celui ci n'était plus surpris de le voir arriver, bien qu'à chaque apparition il semblait être de plus en plus invalide.


Rosa était censée dîner avec moi ce soir... reçoit elle quelqu'un chez elle pour ne pas honorer sa parole?
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Athus
Une fois de plus, le Comte faisait sa ronde quotidienne à la Motte, dans l'espoir certainement d'apercevoir la Maîtresse des lieux. En vain d'ailleurs. Tout était tranquille et les gardes placés devant les appartements de la Comtesse avaient même été congédiés. Athus se disait que peut-être cela allait s'améliorer entre ces deux là. La question du Comte cependant l'étonna. Rosa n'était pas du genre à rater un rendez-vous. Sa parole était d'or et il ne pouvait y avoir qu'une raison très impérieuse pour qu'elle y manquât.

Le Capitaine fronça les sourcils.


Non la Comtesse ne reçoit personne, elle doit se reposer sans doute. Elle est arrivée il y a deux heures environ. Tout est calme.
Kheldar
Eddard fronça les sourcils, agacé par le fait qu'elle l'ait clairement snobé. Plusieurs fois depuis qu'il avait avoué sa faute ils avaient passé quelques moments seul à seul, elle était même venu dîner chez lui la veille au soir, étant dans l'incapacité de manger seul il lui avait facilité la tâche pour que personne, en dehors de son époux n'ait à la voir ainsi diminuer et incapable d'agir en autonomie. Bon il restait le fait qu'elle soit obligée de boire à la paille, mais cela ne semblait pas gêner la Comtesse qui préférait de loin mettre sa fierté de côté que de se priver de boire une bière en taverne.

Mais tout de même, elle ne lui aurait pas dit oui si elle avait prévu autre chose. A nouveau le doute s'insinua tel un poison en lui. Recevait elle, en toute discrétion un amant? Il savait qu'elle tenait une liste des amants potentiels et s'il savait que c'était un moyen de flatter son égo et en aucun cas un projet pour agrémenter ses nuits, il doutait tout de même, en cet instant précis. Il ne pouvait partir sans s'en être assuré.


La Comtesse a du oublier, vous savez qu'elle n'a qu'une parole.

Pouvez vous envoyer quelqu'un lui dire que son époux est devant la porte?
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Athus
Athus était embêté, il ne voulait pas manquer à ses devoirs mais d'un autre côté le Colosse ne lui demandait pas d'entrer juste à ce qu'il lui transmette un message. Il hocha la tête. Même si l'idée de la déranger dans son repos le crispait un peu.


Très bien je vais la voir. Restez là en attendant je vous prie.


Il ne fallait pas non plus qu'il profite de la situation pour lui jouer un autre tour tel qu'il l'avait fait quelques jours auparavant. Il grimpa à l'étage et alla gratter à la porte de la trivi.

Comtesse, puis-je entrer? J'ai un message pour vous.

Devant l'absence de réponse il recommença la manœuvre. La porte toujours close et le silence toujours total, il se risqua à ouvrir. La pièce était calme, le feu mourant mais quelque chose clochait sans pouvoir dire quoi exactement. Il s'approcha dans la pénombre et sur le lit, là où il aurait dû y avoir une forme, c'était le vide total. Il se rua hors des appartement et cria.

Bertine! Bertine!

Peu habituée à ce qu'on l'appelle ainsi à cette heure-ci, elle se précipita dans les couloirs.

Vous savez où est la Comtesse?

Bertine répondit naturellement.

Mais, dans sa chambre, elle se repose, je lui ai changé ses pansements avant.

Athus secoua la tête.

Elle n'y est pas, je viens d'aller voir. Où peut-elle être?

Il se rendit à la porte principale aussi vite que possible en interpellant de la même manière chaque domestique qu'il croisait. Même réponse partout, c'en était désespérant.

Il fut très emprunté pour dire au Comte que son épouse avait disparu. Il s'approcha de lui et annonça simplement.


Elle n'est pas dans sa chambre ni dans ses appartements et personne ne sait où elle est. Elle était censée y être.

Le poids du monde s'abattit sur lui en cet instant. Lui qui était responsable d'elle et sa sécurité ne savait même pas où elle était. Il était tard, la nuit était tombée, et la Blondissime n'était pas du genre à folâtrer à pas d'heure dans tous les recoins du château.
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Kheldar
Bande d'incapables! Rugit le Comte en tirant son épée avant de tourner les talons. Geste inutile mais qui lui fait du bien. Eddard compensa la décharge d'adrénaline pour atténuer la tempête qui faisait rage dans son esprit. Deux bonnes minutes furent nécessaires avant que les battements de son cœur ne s'atténuent un peu.
Lorsqu'il fut en état de penser un peu plus efficacement, il rengaina son arme et se tourna vers Athus.


Elle est arrivée il y a deux heures, elle est donc partie au plus tard il y a un peu moins de deux heures, à cheval vu son état. Si aucun de vous n'est au courant c'est que c'était planifié et qu'elle s'est arrangée pour n'avoir personne dans son chemin. Envoyez quelqu'un à l'écurie voir si effectivement il manque un cheval ou si on doit envisager l'enlèvement. Questionnez ensuite les membres du personnel, avec énergie s'il le faut.

L'ancien mercenaire était tellement en colère qu'il risquait de faire torturer quiconque était soupçonné de savoir quelque chose sur l'affaire.

Faites envoyer un pigeon à Wodecq, je veux Brune et Parn ici dans quatre heures avec quatre chevaux!

Il ajouta, sans le regard farouche et l'écume aux lèvres.

Et Irina aussi, c'est sa belle soeur.

Le visage du guerrier était livide de colère et son ton ne souffrait aucune réplique.
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