--La_cape_sombre
Chambéry intramuros.
La nuit était bien entamée.
Quelques chiens aboyaient et se répondaient à travers la ville endormie. A part cela, aucun bruit ne venait perturber le sommeil des manants.
Il avait bien choisi sa nuit. Les gardes étaient trop occupés à surveiller les chemins, espérant tomber sur quelques genevois en manque de vengeance. Il en sourit... jubilation... Tout s'était déroulé comme il le voulait. Libre, depuis quelques jours à peine et il pouvait déjà mettre en scène ce qu'il avait pensé pendant ces 15 ans de geôles. Il avait eu le temps de réfléchir, de peaufiner, de s'exercer, d'apprendre et surtout...de faire grandir cette haine qui aujourd'hui guidait ses pas.
Un léger souffle de vapeur sortait de sa bouche entrouverte. Les yeux fous fixés vers la scène, vers ce tableau qu'il avait habillement créé. Il avait pris soin de chaque détail, et c'est non sans émotion, toutefois retenue, qu'il adorait son oeuvre. Béat, il matait, arborant un sourire carnassier.
Il avait pris recul dans l'ombre, caché derrière un coin de mur. Son coeur battait fort, mu par un mélange d'excitation et de peur. La gorge était serrée d'émotion... La nuit était fraîche et d'un geste machinal, il serra un peu plus sa cape sombre autour des épaules. Elle dissimulait son corps maigre et élancé dans son entièreté. Il devrait partir, bientôt... Mais prit encore quelques instants...Il se sentit là, tout puissant !
Le nombre réduit de torches éclairant la rue de ce quartier pauvre, n'arrivaient pas entièrement jusqu'à son délit (non pas délit, cétait un chef duvre) mais l'animait de mouvements spectraux. Elle mouvait telle une limace que l'on mettrait au feu, prise de remous rythmiques, dansant une gigue mortelle comme si la chose encore vivante se tordait douloureusement sur son piédestal.
Le chant d'un premier coq le sortit de sa torpeur. Le jour poindrait bientôt, il devait partir. A regret, presque à reculons, il s'éloigna, ajustant sa capuche bien basse sur le visage, cachant ses traits au passant qu'il pourrait croiser, espérant que cela ne se ferait point encore ; trop tôt, il fallait que le soleil se lève. Sa silhouette spectrale longea les murs sombres. Bientôt la foule saurait, bientôt la ville reconnaitrait la force de son talent. Nul n'ignorerait plus le tout-puissant artiste
La nuit était bien entamée.
Quelques chiens aboyaient et se répondaient à travers la ville endormie. A part cela, aucun bruit ne venait perturber le sommeil des manants.
Il avait bien choisi sa nuit. Les gardes étaient trop occupés à surveiller les chemins, espérant tomber sur quelques genevois en manque de vengeance. Il en sourit... jubilation... Tout s'était déroulé comme il le voulait. Libre, depuis quelques jours à peine et il pouvait déjà mettre en scène ce qu'il avait pensé pendant ces 15 ans de geôles. Il avait eu le temps de réfléchir, de peaufiner, de s'exercer, d'apprendre et surtout...de faire grandir cette haine qui aujourd'hui guidait ses pas.
Un léger souffle de vapeur sortait de sa bouche entrouverte. Les yeux fous fixés vers la scène, vers ce tableau qu'il avait habillement créé. Il avait pris soin de chaque détail, et c'est non sans émotion, toutefois retenue, qu'il adorait son oeuvre. Béat, il matait, arborant un sourire carnassier.
Il avait pris recul dans l'ombre, caché derrière un coin de mur. Son coeur battait fort, mu par un mélange d'excitation et de peur. La gorge était serrée d'émotion... La nuit était fraîche et d'un geste machinal, il serra un peu plus sa cape sombre autour des épaules. Elle dissimulait son corps maigre et élancé dans son entièreté. Il devrait partir, bientôt... Mais prit encore quelques instants...Il se sentit là, tout puissant !
Le nombre réduit de torches éclairant la rue de ce quartier pauvre, n'arrivaient pas entièrement jusqu'à son délit (non pas délit, cétait un chef duvre) mais l'animait de mouvements spectraux. Elle mouvait telle une limace que l'on mettrait au feu, prise de remous rythmiques, dansant une gigue mortelle comme si la chose encore vivante se tordait douloureusement sur son piédestal.
Le chant d'un premier coq le sortit de sa torpeur. Le jour poindrait bientôt, il devait partir. A regret, presque à reculons, il s'éloigna, ajustant sa capuche bien basse sur le visage, cachant ses traits au passant qu'il pourrait croiser, espérant que cela ne se ferait point encore ; trop tôt, il fallait que le soleil se lève. Sa silhouette spectrale longea les murs sombres. Bientôt la foule saurait, bientôt la ville reconnaitrait la force de son talent. Nul n'ignorerait plus le tout-puissant artiste