Elenwe
[Une nuit, un couvent dans les tréfonds de la forêt ardennaise]
La couverture tirée jusquaux oreilles et ses sens en éveil, Elenwë attendait le moment propice. Des quatre coins du dortoir montaient de légers ronflements. Tout semblait calme et endormi, assez pour ne plus hésiter et passer à laction.
La peur commençait à létreindre, son cur à battre à tout rompre et sa respiration à devenir difficile. Si une Sur lattrapait, elle risquait gros ! Mais en restant ici, cest sa vie qui était en jeu ! Non pas que les Nonnes la traitaient mal et elle avait même réussi à se faire des amies.
Mais entre les levées à laurore, les cours intensifs sur la religion, sur le métier dépouse parfaite et tout le tralala propre aux jeunes filles de bonne famille, elle nen pouvait plus !! Puis il y avait eu cette histoire, goutte de trop à cause de laquelle le vase avait débordé Une petite moquerie sur la Mère Supérieure lui avait valu de se retrouver pendant 48 h dans une toute petite pièce, seule « Expie ta faute et tu retrouveras la lumière ! », voilà ce quon lui avait dit en lenfermant là Mais cétait plutôt à un plan dévasion quelle avait réfléchi !
Et ce soir, enfin, cétait LE grand soir ! Celui du début de sa vie libre !
Elenwë glissa doucement et le plus silencieusement possible de son lit. Une fois au sol, à 4 pattes, elle écouta encore une fois les bruits environnants. Mis à part quelques vieux lits qui grinçaient, personne navait lair réveillé. Elle récupéra ses chausses et sa cape cachée sous le lit, les enfila à la hâte, se releva, resta un instant immobile, puis commença à marcher. Le parquet était vieux mais par habitude, la jeune fille connaissait les lattes à éviter.
Arrivée devant la petite porte, elle déglutit puis posa sa main sur la poignée. Très lentement, son pouce appuya sur le loquet et au bout dun temps qui lui parut terriblement long, Elenwë se retrouva enfin dehors, face au cloitre. La porte dentrée était sûrement fermée, aussi ses pas la menèrent dans laile opposée où se trouvait un passage permettant de se rendre au jardin. Là, il ne lui resterait plus quà escalader le mur. Habillée comme elle létait, en chemise de nuit et avec une cape sur les épaules, lopération sannonçait difficile, mais comme le disait le vieil adage : qui ne tente rien na rien ! Alors, elle tenta ! La liberté valait bien un bout de tissu arraché !
En arrivant de lautre côté du mur, Elenwë se contenta dans un premier temps de sy adosser, de fermer les yeux et découter les bruits de la nature environnante. Elle se sentit revivre, presque enivrée. Son palpitant galopait désormais, heureux, ému. La brune leva les yeux et contempla un instant la lune, lumineuse et arrondie. Sa route ne se ferait au moins pas dans lobscurité, cétait plutôt une bonne chose.
Au couvent, Elenwë avait déniché une vieille carte du Royaume et après étude de celle-ci, la direction à prendre pour rallier la Normandie ne lui était plus inconnue. Car à Lisieux se trouvait son frère Gaugericus. Son frère qui risquait de ne pas être très heureux de la savoir en fuite
La couverture tirée jusquaux oreilles et ses sens en éveil, Elenwë attendait le moment propice. Des quatre coins du dortoir montaient de légers ronflements. Tout semblait calme et endormi, assez pour ne plus hésiter et passer à laction.
La peur commençait à létreindre, son cur à battre à tout rompre et sa respiration à devenir difficile. Si une Sur lattrapait, elle risquait gros ! Mais en restant ici, cest sa vie qui était en jeu ! Non pas que les Nonnes la traitaient mal et elle avait même réussi à se faire des amies.
Mais entre les levées à laurore, les cours intensifs sur la religion, sur le métier dépouse parfaite et tout le tralala propre aux jeunes filles de bonne famille, elle nen pouvait plus !! Puis il y avait eu cette histoire, goutte de trop à cause de laquelle le vase avait débordé Une petite moquerie sur la Mère Supérieure lui avait valu de se retrouver pendant 48 h dans une toute petite pièce, seule « Expie ta faute et tu retrouveras la lumière ! », voilà ce quon lui avait dit en lenfermant là Mais cétait plutôt à un plan dévasion quelle avait réfléchi !
Et ce soir, enfin, cétait LE grand soir ! Celui du début de sa vie libre !
Elenwë glissa doucement et le plus silencieusement possible de son lit. Une fois au sol, à 4 pattes, elle écouta encore une fois les bruits environnants. Mis à part quelques vieux lits qui grinçaient, personne navait lair réveillé. Elle récupéra ses chausses et sa cape cachée sous le lit, les enfila à la hâte, se releva, resta un instant immobile, puis commença à marcher. Le parquet était vieux mais par habitude, la jeune fille connaissait les lattes à éviter.
Arrivée devant la petite porte, elle déglutit puis posa sa main sur la poignée. Très lentement, son pouce appuya sur le loquet et au bout dun temps qui lui parut terriblement long, Elenwë se retrouva enfin dehors, face au cloitre. La porte dentrée était sûrement fermée, aussi ses pas la menèrent dans laile opposée où se trouvait un passage permettant de se rendre au jardin. Là, il ne lui resterait plus quà escalader le mur. Habillée comme elle létait, en chemise de nuit et avec une cape sur les épaules, lopération sannonçait difficile, mais comme le disait le vieil adage : qui ne tente rien na rien ! Alors, elle tenta ! La liberté valait bien un bout de tissu arraché !
En arrivant de lautre côté du mur, Elenwë se contenta dans un premier temps de sy adosser, de fermer les yeux et découter les bruits de la nature environnante. Elle se sentit revivre, presque enivrée. Son palpitant galopait désormais, heureux, ému. La brune leva les yeux et contempla un instant la lune, lumineuse et arrondie. Sa route ne se ferait au moins pas dans lobscurité, cétait plutôt une bonne chose.
Au couvent, Elenwë avait déniché une vieille carte du Royaume et après étude de celle-ci, la direction à prendre pour rallier la Normandie ne lui était plus inconnue. Car à Lisieux se trouvait son frère Gaugericus. Son frère qui risquait de ne pas être très heureux de la savoir en fuite