Maywenn
[ Pour être hanté, nul besoin de chambre,
nul besoin de maison,
le cerveau regorge de corridors plus tortueux les uns que les autres. ]
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nul besoin de maison,
le cerveau regorge de corridors plus tortueux les uns que les autres. ]
- Emily Dickinson
Une journée comme une autre à Orléans.
Maywenn, jeune femme de 17 ans, prépara doucement ses valises, dans l'optique d'un petit voyage avec son époux.
Elle prit que des choses nécessaires et raisonnables. Vêtements, quelques plantes et des boîtes de fruits confits.
Il faut savoir que la demoiselle a un chérubin qui a élu domicile dans son ventre, et que ce dernier était féru de sucrerie !
Vrai de vrai, n'allait pas croire qu'elle se servait de lui, la bonne excuse pour savourer, laisser fondre ses petits morceaux de fruits sur la langue pour laisser diffuser le goût délicieux des fruits et du sucre, pour assouvir une quelconque gourmandise démesurée...
D'ailleurs, à la vue de ses petites boîtes, la tentation était trop forte, elle tenta bien de résister ... mais une petite voix intérieur lui murmura " vas y... tu as bien mérité une petite pause..."
Elle trouva cette petite voix pleine de bon sens et de sagesse ! Ni une ni deux, elle s'installa sagement sur son lit, prit une de ses boîtes et pécha une friandise qu'elle porta a sa bouche comme un mets divin au point qu'elle ferma les yeux...
Grouuuu Grouuuu
Elle ouvrit un oeil. Un pigeon, sur le bord de la fenêtre (ouai trop fort le piaf ! ) c'était pointé là un message à la patte.
Elle le fusilla du regard, il venait de gâcher ce moment par sa sale présence de rat volant !
Maudit volatile il avait intérêt à lui apporter une bonne nouvelle. Elle se leva doucement et détacha soigneusement la missive, la déplia et en fit sa lecture.
Elle sentit un pincement au coeur rien qu'à la lecture de la première ligne. " Ma très chère Nièce ? "
Elle retourna s'asseoir et poursuivit sa lecture, et plus ses yeux avancèrent dans la missive plus son esprit se projeta de plus en plus loin dans le passé...
Ce passé si encombrant, si douloureux ... et si présent.
Un couvent, une fuite, Varennes, Lisieux, son oncle. Tout ce bouscula dans sa tête, au point qu'elle eu besoin de ce masser le crâne.
Elenwë, la soeur de sa mère, sa tendre mère sauvagement assassiné il y a maintenant 9 ans, mais dont le temps n'avait jamais réussi à estomper la douleur.
Elle l'avait croisé une ou deux fois, mais cela remonte à si longtemps, elle se souvenait des disputes entre son père et sa mère, quand elle était encore toute petite. Lui, de sa voix impérial balança à quel point elle n'avait plus besoin de sa famille, famille qui l'avait reniée, à quel point on l'a considéré comme une traînée, comme une moins que rien qui avait jeté opprobre sur eux.
Certes elle c'était enfui avec un homme, un homme notoire, un brigand, un pirate...
Mais elle était amoureuse. Elle était aveugle. Et malheureusement, au moment où elle avait enfin ouvert les yeux, il était trop tard...
La gamine se demanda si sa tante, pensait... pense t'elle toujours cela de sa mère, voir d'elle ?
A quoi ressemblait elle maintenant ? Qu'est ce qu'elle lui voulait ? Pourquoi son oncle lui avait envoyé aucune nouvelle à son sujet ?
Et maintenant, que devait elle lui répondre ?
Elle secoua la tête. Et prit une pause... Il lui fallait un peu d'air et... un morceau de fruit confit...
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