Domdom
" Les bateaux ne partent pas que des ports, ils s'en vont poussés par un rêve " *
[Le vingt-et-neuvième jour du onzième mois de l'an de grâce 1462 (soit un peu moins de 30 ans avant Christophe Colomb): On embarque ]
Accoudé au bastingage de « la Narbonesa »,lencapuché regardait le port de Narbonne dun air songeur, tout en se massant machinalement la bosse quil sétait faite au front en se prenant les pieds dans un cordage, lors de lembarquement.
Le voyage vers Alexandrie commençait bien.
Ce projet,ils avaient été sur le point d abandonner, avec sa rousse, tant ils avaient eu de difficultés à le mettre en place, lorsquils avaient reçu une missive quasiment miraculeuse, comme tombée du ciel, un mois auparavant.
Une proposition dembarquement à partir de Narbonne dun capitaine de navire dénommé Jefflebarde.
Cette offre avait été accueillie par de grands cris de joie par les deux amants, qui aussitôt avaient entamé un pas de danse joyeuse devant les yeux ébahis des autres usagers de la taverne dans laquelle ils étaient attablés, à ce moment précis.
Epoque bénie pour le couple, qui avait appris peu de temps auparavant le début de grossesse de Bellha.
Ce voyage tant désiré, en plus de la naissance dun premier enfant : la rousse Bellha flottait dans une sorte de nappe de bonheur ouatée dans laquelle elle se délectait.
Le brun, un peu moins.
Lannonce de la venue dun héritier lavait renvoyé vers sa culpabilité de papa ayant laissé ses enfants à Epinal, sous la garde dAlexandrine, leur nourrice, mais aussi vers la souffrance de ne pas avoir de nouvelles de sa dernière née , Eolia Luna, quil navait pas revue depuis sa rupture avec Satine, il y avait plus de six mois.
Domdom savait que la brune lorraine, la mère de sa petite Princesse Lune, avait eu le même idée que lui et voguait elle aussi, en ce moment, sur la mer du Milieu.
Quavait elle fait de leur fille ? A qui lavait elle confiée ?
Il était impensable que Satine ait eu la folie dembarquer leur petit merveille vers une aventure aussi hasardeuse quun voyage vers Alexandrie.
Quant au voyage vers lEgypte, cétait plus le rêve de la vie de Bellha, quune aspiration du brun lui-même, qui lavait entraîné dans la fièvre des préparatifs.
Personnellement, Domdom nétait pas attiré plus que ça par les splendeurs de cette Perle de lorient que tout le monde décrivait avec de petits étoiles dans les yeux, ni par lidée de passer un mois sur un navire, dailleurs.
Aimant par-dessus tout sentir la terre ferme sous ses pieds, il navait pas particulièrement dinclination pour la navigation (même sil aimait passer des heures à admirer le combat des vagues contre les rochers et sable des plages) et était malade dès quil mettait les pieds sur un bateau.
* Erik Orsenna
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[Le vingt-et-neuvième jour du onzième mois de l'an de grâce 1462 (soit un peu moins de 30 ans avant Christophe Colomb): On embarque ]
Accoudé au bastingage de « la Narbonesa »,lencapuché regardait le port de Narbonne dun air songeur, tout en se massant machinalement la bosse quil sétait faite au front en se prenant les pieds dans un cordage, lors de lembarquement.
Le voyage vers Alexandrie commençait bien.
Ce projet,ils avaient été sur le point d abandonner, avec sa rousse, tant ils avaient eu de difficultés à le mettre en place, lorsquils avaient reçu une missive quasiment miraculeuse, comme tombée du ciel, un mois auparavant.
Une proposition dembarquement à partir de Narbonne dun capitaine de navire dénommé Jefflebarde.
Cette offre avait été accueillie par de grands cris de joie par les deux amants, qui aussitôt avaient entamé un pas de danse joyeuse devant les yeux ébahis des autres usagers de la taverne dans laquelle ils étaient attablés, à ce moment précis.
Epoque bénie pour le couple, qui avait appris peu de temps auparavant le début de grossesse de Bellha.
Ce voyage tant désiré, en plus de la naissance dun premier enfant : la rousse Bellha flottait dans une sorte de nappe de bonheur ouatée dans laquelle elle se délectait.
Le brun, un peu moins.
Lannonce de la venue dun héritier lavait renvoyé vers sa culpabilité de papa ayant laissé ses enfants à Epinal, sous la garde dAlexandrine, leur nourrice, mais aussi vers la souffrance de ne pas avoir de nouvelles de sa dernière née , Eolia Luna, quil navait pas revue depuis sa rupture avec Satine, il y avait plus de six mois.
Domdom savait que la brune lorraine, la mère de sa petite Princesse Lune, avait eu le même idée que lui et voguait elle aussi, en ce moment, sur la mer du Milieu.
Quavait elle fait de leur fille ? A qui lavait elle confiée ?
Il était impensable que Satine ait eu la folie dembarquer leur petit merveille vers une aventure aussi hasardeuse quun voyage vers Alexandrie.
Quant au voyage vers lEgypte, cétait plus le rêve de la vie de Bellha, quune aspiration du brun lui-même, qui lavait entraîné dans la fièvre des préparatifs.
Personnellement, Domdom nétait pas attiré plus que ça par les splendeurs de cette Perle de lorient que tout le monde décrivait avec de petits étoiles dans les yeux, ni par lidée de passer un mois sur un navire, dailleurs.
Aimant par-dessus tout sentir la terre ferme sous ses pieds, il navait pas particulièrement dinclination pour la navigation (même sil aimait passer des heures à admirer le combat des vagues contre les rochers et sable des plages) et était malade dès quil mettait les pieds sur un bateau.
* Erik Orsenna
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