Spirit_a.
[Languedoc, Novembre 1461]
La môme avait fêté ses 7 ans clouée au lit, et dans un état qui faisait douter son père - entre autre - de sa vie future. Sa faiblesse et sa fragilité lui avait fait frôlé la faucheuse. Elle n'était plus qu'un tas d'os, d'une pâleur à faire peur. Mais elle était toujours bien vivante. Remise sur pied, on lui avait dit qu'elle aurait le droit de manger tout ce qu'elle voudrait jusqu'à ce qu'elle retrouve son poids d'antan. Ce à quoi elle ne manquerait pas de profiter. Elle avait le droit depuis quelques jours de quitter son lit et de faire quelques pas dans la chambre. On lui avait apporté des missives d'amis, qu'elle avait lu avec plaisir et auxquelles elle avait répondu. Jusqu'à ce que se fasse jour dans son esprit un cruel manque qui lui fit appeler son père en criant.
PAPA !! j'ai pas eu de missives de 'Line dis ? Ni toi ? T'as de ses nouvelles ? Elle devient quoi ? J'veux la voir !
Oui oui, tout ça en une seule et même phrase, en un seul souffle. Spirit dans toute sa splendeur. Et ses 'je veux' de princesse avait pour excuse sa longue convalescence, et l'inquiétude de son père qui lui cédait tout - plus encore que d'habitude - et c'était pas peu dire ! Il nuança tout de même l'envie spiritienne en lui conseillant de lui écrire. Maintenant qu'elle savait manier la plume et déchiffrer ses signes étranges que formaient l'alphabet autant qu'elle s'en serve non ? Son père la plaça devant un bout de parchemin, avec plume et encrier - transformer son paternel en serviteur c'était beau nan ? tout le monde a le droit de rêver après tout.
Ainsi installée, la blondinette fixait sa plume d'un air absent. Lanceline de Valdesti. La jeune femme la plus gentille qu'elle avait sans doute connu. Sa sauveuse à elle. Celle qui avait accepté d'être sa marraine devant le Très-Haut. En somme une femme tellement importante dans la vie et dans le cur de la môme que la distance, la séparation et le silence qui s'en suivait la rendait étonnamment triste et inquiète. Et si 'Line ne l'aimait plus ? Et si elle l'avait oublié ? Et si quelque chose lui était arrivé ? Et si et si et si... Finalement, la gamine, soudainement grave et sérieuse se pencha sur le parchemin, et trempant plume dans l'encrier entreprit la rédaction d'une des missives qui lui tenait le plus à cur. L'écriture était celle, appliquée mais encore incertaine d'une jeune demoiselle venant d'apprendre à se servir d'une plume et à retracer les signes complexes de l'alphabet. Avec quelques fautes d'orthographes disséminées de ci de là parce que bon... elle ne pouvait pas tout savoir encore la pauvre gamine.
De Spirit Von Zweischneidig Kenway
A Lanceline de Valdesti
Ma raine,
ça commence à faire longtemps maintenant. Je n'ai pas pu assister à ton mariage et je suis désolée. Je te demande pardon. J'ai été très malade. Papa dit que je suis trop fragile. Il dit aussi qu'il a eu très peur. Mais ça va mieux. Et comme ça fait longtemps et que tu me manques, et bin, je m'inquiète un peu. J'espère que tu vas bien ma 'Line. Tu sais, je pense très fort à toi, et j'ai toujours le dessin des trois ronds que tu m'avais donné quand j'étais toute seule avec toi. Et les rubans aussi. Mais y'a personne pour me coiffer et je sais pas faire toute seule.
On est en Languedoc pour l'instant. Parce qu'on m'a dit que l'air du sud c'était bien pour moi. Je sais pas trop pourquoi mais c'é pas grave. Je m'ennuie un petit peu. J'espère que tu oras cette missive et pis que tu me répondras. Parce que si tu me réponds pas ça veut dire que tu m'en veux, et j'espère que tu m'en veux pas. Parce que je serais très criste parce que moi je t'aime très beaucoup. Et j'aimerais beaucoup te revoir aussi. Faudra vraiment que je me fasse baptiser aussi, et j'espère que tu veux toujours bien être ma ma raine et Arnaut mon pa rein parce que j'en veux pas d'autres ! J'espère vous allez bien tous les deux !
J'attend de tes nouvelles. Et papa aussi. Parce qu'il t'aime bien lui aussi en vrai, même si il aime pas cro le dire.
Gros bisous ma 'Line. Mais pas de bisous à Arnaut parce qu'il aime pas cro ça !
Ta Spirit.
La missive pliée avait été remise à son père qui s'était chargée d'aller la porter à qui devrait l'emporter. Il ne restait plus qu'à la mioche d'attendre la réponse. Et au vu de sa patience légendaire, son père serait ravie de recevoir cette fameuse réponse également. Réponse qui mettrait fin au "alors ? elle a répondu ? ah..." incessant et répétitif. Au moins un par heure, sinon, ce n'est pas drôle. Impatience, impatience...
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La môme avait fêté ses 7 ans clouée au lit, et dans un état qui faisait douter son père - entre autre - de sa vie future. Sa faiblesse et sa fragilité lui avait fait frôlé la faucheuse. Elle n'était plus qu'un tas d'os, d'une pâleur à faire peur. Mais elle était toujours bien vivante. Remise sur pied, on lui avait dit qu'elle aurait le droit de manger tout ce qu'elle voudrait jusqu'à ce qu'elle retrouve son poids d'antan. Ce à quoi elle ne manquerait pas de profiter. Elle avait le droit depuis quelques jours de quitter son lit et de faire quelques pas dans la chambre. On lui avait apporté des missives d'amis, qu'elle avait lu avec plaisir et auxquelles elle avait répondu. Jusqu'à ce que se fasse jour dans son esprit un cruel manque qui lui fit appeler son père en criant.
PAPA !! j'ai pas eu de missives de 'Line dis ? Ni toi ? T'as de ses nouvelles ? Elle devient quoi ? J'veux la voir !
Oui oui, tout ça en une seule et même phrase, en un seul souffle. Spirit dans toute sa splendeur. Et ses 'je veux' de princesse avait pour excuse sa longue convalescence, et l'inquiétude de son père qui lui cédait tout - plus encore que d'habitude - et c'était pas peu dire ! Il nuança tout de même l'envie spiritienne en lui conseillant de lui écrire. Maintenant qu'elle savait manier la plume et déchiffrer ses signes étranges que formaient l'alphabet autant qu'elle s'en serve non ? Son père la plaça devant un bout de parchemin, avec plume et encrier - transformer son paternel en serviteur c'était beau nan ? tout le monde a le droit de rêver après tout.
Ainsi installée, la blondinette fixait sa plume d'un air absent. Lanceline de Valdesti. La jeune femme la plus gentille qu'elle avait sans doute connu. Sa sauveuse à elle. Celle qui avait accepté d'être sa marraine devant le Très-Haut. En somme une femme tellement importante dans la vie et dans le cur de la môme que la distance, la séparation et le silence qui s'en suivait la rendait étonnamment triste et inquiète. Et si 'Line ne l'aimait plus ? Et si elle l'avait oublié ? Et si quelque chose lui était arrivé ? Et si et si et si... Finalement, la gamine, soudainement grave et sérieuse se pencha sur le parchemin, et trempant plume dans l'encrier entreprit la rédaction d'une des missives qui lui tenait le plus à cur. L'écriture était celle, appliquée mais encore incertaine d'une jeune demoiselle venant d'apprendre à se servir d'une plume et à retracer les signes complexes de l'alphabet. Avec quelques fautes d'orthographes disséminées de ci de là parce que bon... elle ne pouvait pas tout savoir encore la pauvre gamine.
De Spirit Von Zweischneidig Kenway
A Lanceline de Valdesti
Ma raine,
ça commence à faire longtemps maintenant. Je n'ai pas pu assister à ton mariage et je suis désolée. Je te demande pardon. J'ai été très malade. Papa dit que je suis trop fragile. Il dit aussi qu'il a eu très peur. Mais ça va mieux. Et comme ça fait longtemps et que tu me manques, et bin, je m'inquiète un peu. J'espère que tu vas bien ma 'Line. Tu sais, je pense très fort à toi, et j'ai toujours le dessin des trois ronds que tu m'avais donné quand j'étais toute seule avec toi. Et les rubans aussi. Mais y'a personne pour me coiffer et je sais pas faire toute seule.
On est en Languedoc pour l'instant. Parce qu'on m'a dit que l'air du sud c'était bien pour moi. Je sais pas trop pourquoi mais c'é pas grave. Je m'ennuie un petit peu. J'espère que tu oras cette missive et pis que tu me répondras. Parce que si tu me réponds pas ça veut dire que tu m'en veux, et j'espère que tu m'en veux pas. Parce que je serais très criste parce que moi je t'aime très beaucoup. Et j'aimerais beaucoup te revoir aussi. Faudra vraiment que je me fasse baptiser aussi, et j'espère que tu veux toujours bien être ma ma raine et Arnaut mon pa rein parce que j'en veux pas d'autres ! J'espère vous allez bien tous les deux !
J'attend de tes nouvelles. Et papa aussi. Parce qu'il t'aime bien lui aussi en vrai, même si il aime pas cro le dire.
Gros bisous ma 'Line. Mais pas de bisous à Arnaut parce qu'il aime pas cro ça !
Ta Spirit.
La missive pliée avait été remise à son père qui s'était chargée d'aller la porter à qui devrait l'emporter. Il ne restait plus qu'à la mioche d'attendre la réponse. Et au vu de sa patience légendaire, son père serait ravie de recevoir cette fameuse réponse également. Réponse qui mettrait fin au "alors ? elle a répondu ? ah..." incessant et répétitif. Au moins un par heure, sinon, ce n'est pas drôle. Impatience, impatience...
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