Spirit_a.
[Aux Champs Elysées, nan j'déconne]
C'était un jour comme un autre. Un jour d'automne assez triste, froid et maussade. La gamine redécouvrait le plaisir de l'air impur, des ruelles plus ou moins animées, des bousculades, des regards suspicieux, de la douce odeur des villages, de... En somme, Spirit Von Zweischneidig, sa blondeur, sa maigreur, et sa nain'eure. était de sortie. Son ami imaginaire 'Naïc, accroché à sa jupe beige, elle grelottait en se promenant dans cette ville qu'elle n'avait pas eu l'occasion de voir énormément. Son père - qui avait confiance en elle - lui laissait faire un peu ce qu'elle voulait. On remettra en cause ou non cette éducation à une autre occasion. L'important était là : le Petit Chaperon Rouge qu'était Spirit, toute fragile, toute grelotante, toute blonde, tout pâle était bel et bien en pleine rue un jour d'automne.
Elle se baladait sur l'avenue, le cur ouvert à l'inconnu, elle avait envie de dire bonjour à n'importe qui. N'importe qui et ce fut toi et je t'ai dit n'importe quoi.*
A dire vrai, la môme espérait revoir un de ses copains, ou en rencontré un autre. A dire vrai, elle sortait et se mêlait aux passants pour briser sa solitude enfantine. Elle cherchait un compagnon. De discussion, de jeu, de bêtise. La première pensée de l'homme, qu'il soit lépreux ou forçat, infâme ou malade, grand ou petit, est d'avoir un complice de sa destinée. A satisfaire ce sentiment qui est la vie même, il emploie toute ses forces, toute sa puissance, la verve de sa vie.² Et Spirit cherchait un complice de sa destinée. Elle avait eu l'impression d'en trouvé un, un an auparavant, jusqu'à sa disparition. Elle avait besoin d'un autre complice. Complice de bêtises certainement. La môme était facile à entrainer. D'ailleurs, un de ses rêves enfantins étaient de rencontrer un pirate, un vrai de vrai, et d'apprendre le brigandage - pour le plus grand drame de son père.
Au bout d'un moment, elle finit par s'asseoir par terre, et ramasser des petits cailloux qui se trouvaient là par un mirifique hasard. Petits cailloux qu'elle entreprit de lancer sur le mur avoisinant. Parce que quand l'ennui est là, plus rien ne va, et qu'elle faisait bien ce qu'elle pouvait avec ce qu'elle trouvait. D'ailleurs, elle finit par râler - douce habitude contractée à force de côtoyer sa tante adorée :
Rha j'ai froid, j'm'ennuie, j'en n'ai marre !
Oui, c'est dure la vie de petite fille. Je ne vous le fais pas dire !
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C'était un jour comme un autre. Un jour d'automne assez triste, froid et maussade. La gamine redécouvrait le plaisir de l'air impur, des ruelles plus ou moins animées, des bousculades, des regards suspicieux, de la douce odeur des villages, de... En somme, Spirit Von Zweischneidig, sa blondeur, sa maigreur, et sa nain'eure. était de sortie. Son ami imaginaire 'Naïc, accroché à sa jupe beige, elle grelottait en se promenant dans cette ville qu'elle n'avait pas eu l'occasion de voir énormément. Son père - qui avait confiance en elle - lui laissait faire un peu ce qu'elle voulait. On remettra en cause ou non cette éducation à une autre occasion. L'important était là : le Petit Chaperon Rouge qu'était Spirit, toute fragile, toute grelotante, toute blonde, tout pâle était bel et bien en pleine rue un jour d'automne.
Elle se baladait sur l'avenue, le cur ouvert à l'inconnu, elle avait envie de dire bonjour à n'importe qui. N'importe qui et ce fut toi et je t'ai dit n'importe quoi.*
A dire vrai, la môme espérait revoir un de ses copains, ou en rencontré un autre. A dire vrai, elle sortait et se mêlait aux passants pour briser sa solitude enfantine. Elle cherchait un compagnon. De discussion, de jeu, de bêtise. La première pensée de l'homme, qu'il soit lépreux ou forçat, infâme ou malade, grand ou petit, est d'avoir un complice de sa destinée. A satisfaire ce sentiment qui est la vie même, il emploie toute ses forces, toute sa puissance, la verve de sa vie.² Et Spirit cherchait un complice de sa destinée. Elle avait eu l'impression d'en trouvé un, un an auparavant, jusqu'à sa disparition. Elle avait besoin d'un autre complice. Complice de bêtises certainement. La môme était facile à entrainer. D'ailleurs, un de ses rêves enfantins étaient de rencontrer un pirate, un vrai de vrai, et d'apprendre le brigandage - pour le plus grand drame de son père.
Au bout d'un moment, elle finit par s'asseoir par terre, et ramasser des petits cailloux qui se trouvaient là par un mirifique hasard. Petits cailloux qu'elle entreprit de lancer sur le mur avoisinant. Parce que quand l'ennui est là, plus rien ne va, et qu'elle faisait bien ce qu'elle pouvait avec ce qu'elle trouvait. D'ailleurs, elle finit par râler - douce habitude contractée à force de côtoyer sa tante adorée :
Rha j'ai froid, j'm'ennuie, j'en n'ai marre !
Oui, c'est dure la vie de petite fille. Je ne vous le fais pas dire !
* O Champs Elysée, Joe Dassin
² citation extraite du roman Illusions Perdues, de Balzac
² citation extraite du roman Illusions Perdues, de Balzac
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