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[RP] Gray's Anatomy*

Gray.
      “J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner.”
      - Grey's Anatomy, Mark Sloan


*J'assume parfaitement ce titre et cette citation tirés (et légèrement modifié pour le titre) de cette série à succès qu'est Grey's Anatomy ainsi que le jeu de mots avec le nom de la marionnette.



    Vingt et une heure.
    À l'horizon se dessine la fin d'une journée qui fut radieuse. D'un ciel s'assombrissant et laissant s'éclore les lumières d'une vie nocturne brassées par le vent léger telle une brise douce d'un été indien virant à l'automnal en amenant son lot de couleurs chatoyantes et ternes à la fois. Si les torches illuminent les routes menant en un centre ville encore vivant, le reste des cloaques riches sonnent la lente agonie d'un endormissement passager. Il est des endroits dans lesquels la vie s'éteint pour quelques heures et reprend son cour au lever de l'astre brillant. D'autres où la luxure mène à une véritable conscience de ce qu'est la vie et ce qui lui vaut d'être vécue. C'est pourtant dans le premier exemple qu'un certain tumulte règne encore malgré les contradictions et les ordres impérieux de rejoindre une couche chaude et sécuritaire.
    La demeure des Gray, sur une assez haute colline, reconnaissait les auras lumineux des bougies en son intérieur ainsi que du feu dans l'âtre qui brûlait ses dernières buches pendant que la valse des cliquetis de couverts s'actionnait en direction des cuisines pour le lavage puis la remise avant d'être ressortis au lendemain pour les mêmes fonctions de sustentations. Une jeune et charmante brune actionnait les pas des domestiques maugréant que les temps se faisaient longs avant de poursuivre satisfaire ses petites envies personnelles. Elle se rendait de pièce à une autre, suivie d'un valet qui aurait l'âge de terminer ses jours dans un hospice, au calme, plutôt que de vivre les perpétuelles tempêtes occasionnée par cette jeune femme. Cette dernière faisait de grands gestes en sa direction et ses lèvres semblaient vociférer quelques cris bien audible à l'extérieur. Des oiseaux prirent bien la peine de quitter les alentours de ce domaine plutôt que de vivre encore ce triste spectacle strident. Enfin, elle prit son manteau, plaça une capuche de tissu sur ses bouches sombres et se dirigea vers la sortie.


      -“Si vous voulez me suivre, et bien soit! Suivez-moi! Mais ne me ralentissez pas, j'ai d'autres projets que celui de vous materner, Hector.”


    La porte resta entrebâillée le temps de laisser passer les deux corps et se referma à la suite dans un vacarme assourdissant faisant fi des convenances et du calme qui devrait régner à cette heure tardive. Elle prit la tête de cette marche hâtive amenée à braver les ténèbres de la nuit tombée sans se soucier réellement de l'homme qui l'accompagnait. Celui-ci arborait des vêtements de soumission, bien riches néanmoins, tandis qu'elle était apprêtée comme une grande dame, d'une belle robe bleue foncée surmontée d'une riche cape de soie sombre. Brillaient à son cou, ses oreilles ainsi qu'à ses doigts et poignets quelques bijoux plutôt luxueux qui dénoteraient entièrement avec l'apocalypse que pouvait apporter une nuit banale dans des contrées qui ne connaissent pas le plaisir de s'offrir des objets inutiles comme ceux-là.
    C'est, d'ailleurs, une des raisons pour laquelle le valet avait décidé de l'escorter. D'autres raisons pourront suivre tant il a craindre avec sa maîtresse. Elle, d'une mine boudeuse, continuait à frapper les cailloux de ses bottes de cuir filant ses bas par ces gestes disproportionnées vis-à-vis de son éducation. Elle a toujours été quelque peu casanière, hors norme, un tempérament de feu à la limite de celui d'un garçon. Ses sourcils froncés, elle continua à pester contre son suivant, puis, vint le calme. Elle retrouva un visage plus serein, plus délicat, plus avenant, ayant ce qu'elle voulait, après tout. Plus aucune raison de bouderie quelconque. Elle laissa s'installer un léger sourire et communiqua enfin d'une voix vive et emprunte de plaisir ainsi que d'ironie mêlée.


      -“Seriez-vous à m'accompagner de par la volonté de faire gentilhomme en mettant en oeuvre l'escorte d'une gente Damoiselle égarée dans la folie lunaire et ainsi avoir conscience tranquille et petite marche de mise en forme avant d'aller rejoindre les bras de Morphée ou bien avez-vous quelconques craintes à mon égard qui justifierai, peut-être, une suite de ma personne pour m'empêcher de faire la moindre bévue qui infligerait alors à vous, ainsi qu'à vos compagnons, de bien mauvaises surprises?”

      -“Madame. Sans vouloir vous manquer de respect, dit-il d'une voix faiblarde et tremblante marquant ainsi une peine retentissante, c'est que votre dernière... trouvaille nous a tous apeurés et nous craignons, effectivement, que vous vous en alliez retrouver votre ami Croque-Mort afin de faire affaires et nous ramener de nouveau une chose... puante dans l'enceinte de votre demeure, Madame.”

      -“Oh! C'est donc cela! Répondit-elle accompagnée d'un gloussement bien innocent. Vous savez bien les concessions qu'il faut faire pour l'avancée de la science, mon cher Hector. Vous me parlez de la mort comme étant puante, et je vous parle de la vie comme étant resplendissante. N'auriez-vous donc aucun tact à me laisser tenter de résoudre le plus grand fléau que la Terre ait jamais connue? Voudriez-vous, peut-être, placer quelconques bâtons dans mes roues pour m'empêcher seulement de résoudre un problème majeur? Ce n'est pas une odeur qui pourra vous indisposer. Vous êtes un homme, non?”

      -“Joséphine, Madame. Elle s'est évanouie en passant devant la porte de votre chambrée.”

      -“Il faut avouer qu'elle et ses manies d'entrer sans frapper afin de changer les draperies de mon lit, conclut-elle simplement en haussant les épaules et faisant tourner ses yeux dans ses orbites. Elle m'a d'ailleurs empêché de mettre le doigt sur la solution. Je l'avais pourtant placé sur un nerf reliant le coeur aux poumons. Je touchais au but jusqu'à ce qu'un faux pas occasionné par elle ne déclenche une éruption sanguine. Elle a finalement eut une raison de changer la draperie. Et ce n'était pas là la cause d'une émulsion périodique, comme le laissait envisager Roland. Vous mettez tous du vôtre pour gâcher mes espoirs?”

      -“Vos rêves... Madame...”


    Ils continuèrent à marcher d'un pas beaucoup plus lent tout en tenant cette conversation qui laissa filer le temps. Les deux compères avaient déjà quitté depuis de longues minutes le domaine familial et se tenaient presque à portée du centre-ville. Bien qu'il était là question du but de ce voyage, elle bifurqua à l'embranchement d'une ruelle pour se rendre plutôt aux alentours des bas fonds, des environs les plus abrupts de cette ville avec ces hommes répugnants aux convenances déloyales et brutales. La brune prenait un malin plaisir à continuer de converser pour tenir éloignées les idées de son valet. Le temps qu'il ne comprenne quoique ce soit à ce qui lui arrivait, la conclusion de cette marche nocturne arriverait à terme. Néanmoins, elle ne pouvait s'empêcher de se retourner vers lui, levant le doigt en se rapprochant très rapidement et proche de sa tête. Elle plaça son index tout contre ses lèvres, un air mauvais se lisant dans son regard.

      -“Et cessez de m'appeler Madame! C'est ma mère, Madame. Je ne suis pas ma mère. Ai-je l'air d'être ma mère? Seriez-vous capable de me comparer à cette ignominie hypocrite et égoïste qui a mené à bien ses envies décadentes pour me faire arriver ici même afin de me permettre de vous faire vivre convenablement malgré l'Enfer que vous semblez décrire de ma compagnie? Ayez un peu de compassion pour cette pauvre Madame qui a souffert le martyr en se faisant déchirer l'entrejambe pour nous laisser respirer et, je vous prierais, de m'appeler Anne. Ce n'est qu'une centaine de fois que je vous le dis, Hector. Faites attention, vous pourriez le regretter!”

      -“Mais Ma...Anne... déglutit-il”, paniqué par cette injonction.

      -“Je ne suis pas vôtre, Hector. Ce n'est pas parce que j'aime à batifoler dans mon bain pendant que vous me grattez le dos que je puis être... Oh mon Dieu! Fouttredieu de merde!”


    Les yeux sombres de la ténébreuse s'étaient jetés en dehors du regard apeuré de sa proie de serviteur pour s'en aller vers d'autres dessins beaucoup plus avantageux et affriolants. Elle se sentit comme emportée vers une tierce personne qui dévalait la ruelle tout en toussotant fortement et crachant quelques petites gouttes de sanguin. Elle resta interloquée pendant plusieurs secondes, laissant son pauvre compagnon tenter de se reprendre et, surtout, reprendre le dessus sur la situation, en vain. Elle continua à dévisager l'inconnu plutôt attrayant avec sa barbe mal taillée et ses cheveux blonds étincelants dont reflétaient les flammes qu'arboraient la ruelle pour permettre aux âmes de ne point s'égarer. Sa musculature seyante la rendit pâle quelques instants tant, suivant les mouvements, les muscles bandaient et bravaient l'attraction terrestre avec une telle nonchalance qu'il en était alléchant. Elle se passa une langue le long de sa lèvre inférieure, dessinant tout le pourtour carmin et secoua lentement la tête pour s'en remettre enfin à couper les paroles inutiles du vieillard.

      -“Hm? Oui, oui. Je sais, Hector, je sais. L'on m'a offert l'éducation adéquat pour ne point jurer sur Dieu et tout ce tralala fantasque et ces inepties dévastatrices pour le bien-fondé de notre cervelet en manque d'enthousiasme sur les questionnements d'une vie qui défilent et se meurt petit à petit. Je sais. Mon père ne cessait de me donner corrections à chaque fois que je parlais mal de ce pauvre Tout-Puissant qui a les oreilles si chastes qu'elles doivent gonfler dans d'atroces douleurs à chaque fois que je prononce la moindre interjection à son égard. Qu'il aille se faire voir, Dieu. Tout comme mon père, ce sac à foutre mêlant si bien la queue à la fente d'une bonne soeur en manque d'action dans sa vie si inutile et frétillante d'ennui pour lui permettre d'hurler au Bon Dieu que c'est si bon de grimper au rideau et d'aller lui faire “coucou” au septième ciel. Assez, Hector! Assez! Si je souhaite forniquer avec le Diable et cocufier Dieu par la même occasion en ébranlant ses dessins fantastiques concernant ma destinée et la sienne, et bien laissez-moi faire ce que je souhaite. Je sombrerais dans les limbes de la déchéances fantasmagorique en écoutant les cantiques démoniaques et me faisant fouetter continuellement avec une miche de pain sur laquelle pousserait quelques vers blancs répugnants. Ne me faites pas la leçon. ”

      -“Madame!” Hurla-t'il en plein milieu de la ruelle tout en se signant.

      -“Là je vais commencer à réellement m'égosiller et m'énerver. Vous me faites quelque peu sortir de mes gonds et ce n'est aucunement la journée pour. Si vous voulez m'entendre vous le dire, vous avez bien fait de me suivre ce soir car j'ai une mission de la plus haute importance à vous confier. Vous allez, de ce pas, faire demi-tour et rejoindre ma demeure afin d'y trouver ma soeur. Enfin. Ce truc devenu répugnant à trois pattes qui me sert de soeur, ou quelque chose s'en approchant de près ou de loin. Vous lui direz de me retrouver ici-même, elle montra du doigt la taverne attenante, à “La Chatte Mouillée”. Elle doit sûrement dîner, à cette heure. Peut-être dans la cave, ou que sais-je encore. Sans doute pourrait-elle être dans sa chambre à forniquer avec son ami argenté. Bref. Vous lui dîtes que j'ai une affaire de la plus haute importance à lui confier. Que ça lui permettra, fort certainement, de lui aiguiser ses canines. Elle a une dentition quelconque ces derniers temps. Je compte sur vous, Hector. Ne me décevez aucunement!”


    Et le vieillard se dépêcha de partir exécuter cette mission non sans avoir avertie sa Dame des risques encourus à la laisser seule ici-même et de l'imbécilité de la demande. Devant le regard assassin de sa maîtresse, il n'eut le choix de faire au plus vite sans rechigner. Et Anne prit la porte de la taverne afin de prendre possession des lieux.
Grey.
Je ne me touche pas. Elle l'ignore certainement, mais mes mains restent sagement éloignées de mon corps, quoi que mes doigts ne ressentent aucune gêne à s'agiter à l'intérieur d'autres enveloppes charnelles, la mienne reste vierge de tout contact, si ce n'est le contact d'autres lèvres sur mes lippes et quelques paumes baladeuses sur ma nuque. Vierge de tous et de toutes, comblée d'elle. Gray, qui ne semble guère apprécier les deux nuances de Grey que je lui offre, totalement ignorante de ma fidélité inconsidérée à son égard. Encore une fois, alors que mes pensées s'égarent à son encontre, mon palpitant s'amuse à s'affoler sous ma cage thoracique. Mes joues se teintent d'une légère teinte rosée, ainsi que me le montre le miroir qui me fait face, posé contre le mur, derrière mon invitée, qui le remarque et se moque de ce ton enjoué si féminin et agaçant.

Voyons, Sir Leopold, vois-je réellement quelques rougissements incongru sur votre visage, ou n'est-ce qu'une illusion amenée par les lueurs du crépuscule?

Amalia. Grande, cheveux d'or, perles émeraudes. Ce n'est point sa beauté qui cause sa présence en ces lieux, et bien que le léger parfum de rose qui émane d'elle me fasse saliver, elle se trouve assise sur une chaise, face à moi, et non dans mon assiette, ce qui, j'en conviens, est fortement dommage. J'ai un immense favoritisme pour les brunes, ou encore les rousses, mais je trouve aux blondes un air beaucoup trop naïf et faible. J'aime les femmes fortes, que ce soit dans mon lit, ou dans mon ventre. Posant ma fourchette sur la table, j'essuie mes mains dans la serviette avant de me redresser afin de lisser la soie de ma chemise blanche, lui adressa, d'un petit pincement de lèvres, un sourire poli.

Je ne saurais rougir de votre présence Amalia, vous savez pertinemment que mon invitation est dénuée de tout intérêt...personnel. Nous devions converser de...

Les coups à la porte m'interrompent alors, je me tourne lentement vers cette dernière, sourcils froncés, avant de lancer un "Ouvrez" autoritaire de ma voix grave. Le valet de ma soeur, entra, l'air méfiant, et je laissais un soupir d'exaspération m'échapper. Il semble ironiquement apeuré, comme si je risquais de lui faire le moindre mal, mais bon sang, a-t-il déjà oublié qui est ma soeur?

Monsieur...j'ai un message de Madame à vous faire parvenir...je...

Me levant, j'incline légèrement du buste face à mon invitée tout en m'excusant de cette arrivée impromptue, mais la famille n'est-elle pas la famille, justement? Pardon demandé, je fit signe à Hector de sortir, et offrit une dernière pirouette et un baise-main à Amalia.

Mes remerciements pour ces instants en votre compagnie...ce fut édifiant.

Sans rien ajouter, je rejoignit l'homme qui m'attendait dans le couloir, et passait devant lui, l'air renfrogné, sensiblement énervée de cette interruption indésirable, l'ignorant tandis qu'il se traînait derrière moi, au pas de course dans une tentative vaine de me rattraper. J'ouvrit la porte d'entrée à la volée et lui lançait un regard de dogue.

Ses mots exacts!

Ma...il déglutit devant le regard que je lui lance à ces mots, Monsieur....Madame m'a ordonné, de faire demi-tour et de rejoindre sa demeure afin d'y trouver sa...son frère. Ce truc devenu répugnant à trois pattes qui lui sert de soe...frère, ou quelque chose s'en approchant de près ou de loin. Vous devez la retrouver à cette taverne, la "Chatte Mouillée", elle a une affaire de la plus haute importance à vous confier. Et une histoire de canines aiguisées.

Il sembla tant embêté de prononcer ces mots que j'eut envie de partir sans pousser plus loin, malheureusement je ne supporte guère qu'on me désobéisse. Sur un dernier regard lourd de sous entendus explicites sur mon mécontentement, je claquais la porte et me mit à marcher jusqu'à la taverne indiquée. La Chatte Mouillée. Quel piètre nom, peu surprenant qu'Anne ait choisit ce lieu. J'ouvrit la porte et entrait, laissant un instant mes yeux s'accoutumer à la lumière ambiante puis me dirigeait vers ma soeur, ignorant hautainement les diverses œillades féminines qui me sont accordées sur le chemin. Je m'attable alors face à la source de tous mes désirs, indiquant d'un geste brutal au tavernier de m'apporter sa meilleure bière.

Une affaire de la plus haute importance?
Gray.
    Elle entre dans cette taverne miteuse, poussant une porte de bois bien trop bruyante pour passer inaperçu et dénote, l'espace d'un instant et bien plus encore, avec la multitude de personnes aux tenues inconcevables. Les draperies que ces rustres des bas-fonds ne camouflent que quelques lambeaux de chair, laissant entrevoir, souvent, les aléas de leur anatomie outrancière. On pourrait aisément se demander comme ces vêtements peuvent bien tenir à l'épaule et aux hanches tant les fils sont usés par le temps et la disgrâce d'un travail certainement éreintant.
    L'anarchie qui règne en ces lieux est assez palpitante pour une personne du même caractère que celui d'Anne. Elle s'y complaît, bien que n'étant dans le bon rôle et dans le bon personnage pour affronter les sévices qui règnent en maîtres ici-même. Les oeillades lancées par les hommes à son propos en disent long sur leurs envies libidineuses de bien faire à aller arpenter les courbes folles d'une Princesse en cavale. Certaines mains, par ailleurs, s'aventurent fermement au postérieur, profitant allègrement de la chair offerte sans que son propriétaire ne daigne formuler aucune remontrance que le regard noir plein de sens.
    Elle s'installe à une tablée, scrutant la porcherie de laquelle elle s'est insérée mais s'émoustille, néanmoins, à contempler les croupes asservies se positionnant au niveau des membres virils, grattant ouvertement dans des postures alléchantes pour exciter la moindre âme vertueuse, ou non. Les danses ne sont nettement pas artistique, présentent seulement quelque intérêts pour les sens masculins. Pour ceux de la brune aussi, lorsque l'on constate qu'elle peut être attirée autant par les femmes que par les hommes. Elle pourrait évidemment se payer une de ces courtisanes allègrement palpitantes si elle n'avait d'autres idées derrière la tête. Son regard se pose sur l'homme croisé un peu plus tôt, s'y attarde et s'y fantasme pendant de longues minutes. Jusqu'à être dérangée par son frère, sa soeur. Disons “sona frèsoeur”. Terme qui sonne bien italo-germanique.


      -“Vous voilà enfin. C'est que l'attente fut longue et le danger bien grand pour moi d'être ici, seule, dans l'admiration de tous. Vous aurai-je ainsi dérangé en bonne compagnie, chère Soeur?”


    Elle appuie autant son regard quelconque à celui de sa compère présente devant elle que le mot “soeur” qui se lâche comme une remontrance à son égard. Ses mots ne sont pas mâchés, prenant quelques libertés à taquiner son amie de toujours. Elle fut interrompue, néanmoins, par la présence du tavernier venant prendre commande d'une bière délicieuse et onctueuse. Elle le regarde, impétueuse jusqu'à formuler sa propre mande.

      -“Saumur 1452, je vous prie.”

      -“Tu t'crois chez l'Pape ou quoi ma belle? On a pas ça”, lança t'il d'un ton agacé et hautain

      -“Une prune de Limoges, en ce cas.”

      -“J'te conseille d'aller toi-même t'chercher l'prunes à Limoges, ça ira plus vite.”

      -“Dieu que ce bouge est horrible et que ce personnage est éreintant. N'auriez-vous donc point le luxe d'acquérir autre chose que de la pisse de lapin myxomatosée? Devrais-je alors faire subir à mon délicat palais des mets affreux mettant en péril mes papilles gustatives chaleureusement ornées d'une fonction au meilleur de sa forme? J'eusse pu croire naïvement, effectivement, qu'une taverne se dénommant “La Chatte Mouillée” pouvait alors offrir de la qualité dans la choix des produits. L'erreur est certes humaine et...”

      -“Tu t'décides bordel?! J'ai pas qu'ça à foutre, sale c*nne.”


    Il l'interrompt avec une telle hargne qu'elle resta prostrée un instant, le scrutant avidement, le défiant presque du regard tandis qu'il se rapprochait d'elle le poing serré et l'air menaçant. Elle afficha son plus beau sourire ironique.

      -“Allons pour la pisse de lapin. Au moins, si je deviens malade et verte et que je me met à courir en sautillant partout jusqu'à acquérir une carotte pour sustenter mon teint pâle, je saurais à qui devrais-je m'adresser pour lui pourrir l'existence en lui affligeant de nombreuses petites crottes rondes un peu partout dans sa taverne et, ce, jusqu'à la fin des temps!”


    Elle conclu d'un rire perçant, n'ayant peut-être pleinement conscience de ses mots dits en un tel bouge. Le tavernier haussa les épaules, le regard vide de conscience le temps d'un instant et revint accompagné des deux godets qu'il fracassa sur la tablée faisant, ainsi, des éclaboussure allant frapper la robe douce et soyeuse de l'intolérable brune qui lui faisait misères. Simple vengeance d'un homme simple on ne peut plus agacé par les mots de la vérité. Elle ne répondit pas, laissant passer pour cette fois jusqu'à ce qu'il s'en aille et qu'elle puisse enfin se pencher vers Leopoldine afin d'avoir un semblant de connivences dans les actes et les paroles, un rapprochement intime.

      -“Quel affreux cloaque, n'est-il pas? Je me suis aventurée dans un seul dessin, finalement. Et ce pourquoi je t'ai certainement dérangé dans un acte qui t'es propre à l'homme que tu semble être actuellement. Tu iras détrousser la petite jouvencelle qui traîne, sûrement encore, dans notre maisonnée à notre retour. Ce ne sera que partie remise, n'est-il pas?”


    Lui disant cela, elle lui offre un clin d'oeil cynique comblant ainsi les sens cachés de ses phrases à son encontre. Anne a toujours agit de la sorte avec sa soeur. Maniant le vouvoiement lorsqu'ils sont entourés d'âmes et, surtout, pour lancer quelques piques plus puissantes. Puis, le tutoiement lorsqu'elle se retrouvent à converser en intimité ou lorsque les mots ne sont audibles que par elles seules. Son teint à cependant rosit lorsqu'elle admire son reflet jumeau au physique, néanmoins, différent. Ses yeux pétillent d'une certaine grâce et d'envie à peine dissimulée. Peut-être voudrait-il se payer une danse offerte par la magnifique Leopoldine, laissant de côté ce prétentieux Leopold.

      -“Tu vois, il m'arrive, parfois, de penser à toi. Je ne parle aucunement de nos nuits d'ivresse lorsque nous nous retrouvons emboîtées d'une quelconque façon, ni des chatoyantes douceurs que nous nous octroyons. Non, je sais aller beaucoup plus loin en pensant à l'utile ainsi qu'à l'agréable, pour toi. Et pour moi aussi. Tu vas te retourner doucement et admirer l'homme qui se trouve non loin de toi avec sa musculature d'Adonis. Tu vas le regarder quelques instants, imprimer son visage dans ta mémoire et sentir les gargouillis de ton ventre. Je le sens, pour moi, tu devrais être semblable à mon état.”


    Elle laissa sa soeur entreprendre l'acte mandé allant jusqu'à lui faire quelques remontrances lorsque le regard s'éternise au risque de se faire remarquer bêtement. La brune empoigna la main de l'autre brune charmante, même au masculin. Elle caressa la paume de ses doigts droits et lança ses prunelles comme un défis dans ceux de sa compère. Un rictus fort en éloquence finit par poindre sur son visage et une langue passa allègrement sur sa lèvre inférieure.

      -“Je le veux. Je veux que tu me l'offres pour mes expériences. Il allie la Vie à la Mort par sa carrure et la maladie certaine qui semble l'occuper au plus profond de ses entrailles. Je le veux sur ma tablée. Je veux lui couper la peau. Je veux entreprendre une visite profonde de sa boîte crânienne. Je veux comprendre ce qu'il peut apporter à la Vie ainsi qu'à la Mort. Bien évidemment, je t'offrirai le reste du corps à la fin de mon “enquête”. Tu pourras en bénéficier comme il te plaira. Il sera déjà bien découpé dans ton assiette par la simple douceur de ta chère soeur qui aime prendre soin de toi.”


    Ponctuant tout cela, elle s'éloigne de son visage et prit ses aises sur sa chaise, empoignant son godet pour le mener à ses lèvres. Et, avant de boire, lança une dernière parole.

      -“À moins que vous n'ayez d'autres chattes à fouetter, ma Soeur.”

    Elle goûta le liquide qu'elle recracha de suite tant le goût n'était pas à sa convenance. La bière n'est pas un met délicat pour le palais d'une Princesse.

      -“Hey! Toi, la c*nne! On n'gâche pas!”
Grey.
Je ne suis point stupide, il était évident que ma soeur m'avait fait venir pour une de ses scientifiques recherches, pourtant le regard qu'elle tenait posé sur un des hommes ne m'avait pas échappé, et il était loin d'être analyste, mais je n'y prêtait guère d'attention, à l'écoute de ses mots pleins d'ironie.

Comme si ma présence vous était nécessaire pour votre protection...En effet, vous m'avez dérangé, et de manière fort inconvenante, il s'agissait d'une excellente compagnie, que vous ne sauriez égaler.

Je décide d'ignorer le mot "Soeur" qui m'hérisse les bras, ainsi prononcé en public, tandis que je salue d'un simple mouvement de tête le tavernier venu prendre la commande de mon propre sang, qui n'hésite pas à employer cette intermède pour répandre ses exigences futiles sur un homme qui ne demandait rien. Appuyant mon dos au dossier de ma chaise, je joue des pouces sous la table en observant la scène, clin d'oeil compatissant pour le tenancier, regard exaspéré pour ma soeur, éclat brutal de rire en voyant la réaction de cette dernière, que je vois se taire, surprise, et combien même l'instant reste fugace, je savoure son fond inédit. Je lève les yeux au ciel en entendant sa réponse puérile qui ne tarde point à venir, tandis que plusieurs des hommes présents autour de nous se retournent face à l'allusion sexuelle absurde et enfantine qui vient d'être émise, à qui je balance sans vergogne un regard emplit de hargne. Elle est ma propriété, et je fut surpris qu'elle ne réagisse pas devant les éclaboussures venues entacher sa chère tenue de ville, si incongrue en un tel bouge. Une fois seuls, si tant est que nous puissions l'être ici, elle se penche vers moi, sans que je ne daigne lui renvoyer la politesse, me complaisant dans un de ces rares moments où elle me permet inconsciemment de lui être supérieure, même si cette supériorité n'est que factice, elle m'est chère.

Cet endroit est sans conteste le moins seyant à nos personnes, vous en conviendrez n'est-il pas? Il ne m'était point venu à l'esprit de détrousser qui que ce soit en cette belle soirée, le dérangement que vous m'occasionnez en est tout autre, cette vision absolument...perverse et dépravée, dirais-je, que vous avez de moi est fort offusquante. Et vous n'avez de cesse de penser à moi voyons!

En tant que Leopold, j'agit toujours ainsi avec ma soeur, elle s'amuse à me tutoyer dans l'intimité, je garde toujours le vouvoiement de convenance, il ne serait guère bienséant, à mes yeux, qu'un frère se rapproche ainsi de son propre sang. Cette distance que je met entre nous l'agace surement, il se pourrait même que ce soit pour cela qu'elle préfère retrouver la soeur que je suis pour elle à l'homme que je devient lorsque nous sommes entourés d'âmes. Je me retourne, comme elle me le demande, bien que ses yeux exigent plus que cela de ma personne. J'aime qu'elle me désire ainsi, mais je ne puis me permettre de répondre à cela dans l'immédiat. Contrairement à ce qu'elle peut croire, mon attardement sur l'homme désigné ne crée aucun gargouillis au creux de mon ventre, son esprit ne semble guère s'être éclairé avec le temps. Lorsque je revêt cette apparence masculine, mon corps ne saurait être échauffé par une entrejambe plus charnue que la mienne. J'observe l'inconnu, désireux. Voilà l'homme que je ne serais jamais. Elle interrompt le fil de mes pensées en me lançant des remontrances stupides, attrapant ma main. Ses doigts sont doux sur ma paume, et j'apprécie la caresse, il est étrange qu'elle sache être si tendre alors qu'elle n'a aucun soucis des convenances. Je l'écoute, silencieux, impassible, jusqu'à ce qu'elle ait terminé, et craché, un acte à l'opposé de la gracieuse femme qu'elle semble être.

Vous êtes bien exigeante, chère soeur, ne cesserez vous donc jamais de quémander, encore et encore, comme une pauvre enfant face à un parent sévère?

Lâchant un soupir d'exaspération, ma marque de fabrique en sa présence, j'attrape mon verre et avale d'un trait le liquide qu'il contient, appréciant son côté rustre, que justement elle ne supporte pas, avant de le poser. Je me lève et incline légèrement du buste.

Si vous permettez...rentrez donc chez nous, déliez vos muscles dans la chaleur d'un bain, je m'occupe de vous amener votre...proie...avant l'aube.

Sans plus attendre, je lui tourne le dos et m'approche d'une des prostituées accoudées au comptoir, sur lequel je m'appuie, sortant parchemin et plume de ma besace, j'écrivit rapidement quelques mots avant de plier le papier et de le tendre à la jeune femme, ignorant son ex futur client et lui offrant quelques pièces en lui indiquant le chemin à l'oreille. Elle disparu dans la nuit tandis que je me commande une autre bière et l'avale en l'attendant. Le temps me sembla long jusqu'à ce qu'elle revienne, armée d'une petite besace, que je prit en la remerciant, avant de lancer quelques pièces au tavernier et de me glisser dans l'arrière pièce. Il était temps de satisfaire ma chère soeur. J'ôtais mes braies, mes bottes, et ma chemise et les posait sur une chaise, puis je fouille dans la besace, en sortant une magnifique robe de soie bleu nuit, que j'enfile, avant de glisser mes pieds dans les petites chaussures qui allaient de paire, dénouant mes cheveux et les coiffant. Leopold redevint lentement Leopoldine.


Je me faufile de nouveau dans la salle principale, faisant tâche au sein de ce tourbillon de saoulard et de prostituées, et prit place sur une chaise, non loin de l'homme que je doit ramener à ma soeur. Il est réellement bel homme, et désormais, je sens ces petites agitations au creux de mon bas ventre dont avait parlé Anne en le désignant toute à l'heure. Une femme telle que moi, seule dans un lieu pareil, finit toujours par attirer l'attention, et la nuit est déjà bien avancée quand, soudainement, nos regards se croisent. Penchant légèrement la tête sur le côté en l'observant de mes yeux vairons, je lui adresse un sourire enjôleur, et la proie tire enfin la chaise pour prendre place face à moi...Que ne ferais-je pas, pour ton bonheur, Anne?
Gray.
    Elle entendait, dans ce brouhaha incessant, ce qu'avait à dire cet homme se tenant face à elle. Cet homme aux traits des plus féminins mais bien à l'attitude virile et aux charmes qui plaisent tant aux dames désireuses d'un peu plus d'aventure. Elle écoutait les paroles données en faisant plusieurs mouvements de lèvres, des moues, des sourires, des signes de frustrations tant la grandiloquence dont il faisait preuve pouvait parfois l'agacer férocement. Sa soeur devenue frère savait pertinemment mettre Anne dans tous ses états, la rendant méconnaissable dans son caractère si changeant, si perturbant, si néfaste face à la bonté qu'elle a parfois envers les autres. Alors que la brune assise tendait l'index vers la haut avant de formuler une réponse directe au bain proposé ainsi qu'aux autres phrases formulées, elle se fit interrompre sans gêne par un dos tourné et les pieds s'en allant vers d'autres sphères de ce cloaque perfide. Le souffle lui fut coupé, ainsi que l'herbe sous le pied. Elle qui est si bavarde, si extravertie avec les mots, les paroles et les gestes, la voici abandonnée à sa tablée devant un verre de pisse presque totalement rempli, encore, avec ce tavernier maussade qui ne cesse de la scruter d'un air réprobateur afin qu'elle daigne ne point gâcher ce qu'elle a sous le nez. Elle déglutit plusieurs fois en se forçant à avaler ce liquide poisseux, craignant de vomir et de se voir affubler de quelques boutons sales sur son visage rayonnant.

      -“Il est inconcevable qu'on me tourne le dos ainsi. Il me tourne le dos. Il m'a tourné le dos. Le couard. C'est un acte qui ne restera point pardonné. Bien qu'il puisse l'être si tu me ramènes ce que je souhaite le plus ardemment dans mes caprices puérils de l'instant. Jusqu'à la prochaine fois. Va, Léopoldine. Va trouver ce que je te mande. Peut-être te caresserai-je le bras pour te donner récompense et oublier ce geste malsain dont tu me régales une nouvelle fois. Tu as gagné ce coup là, mais les échecs se jouent à plusieurs manches.”


    Formulant ceci en regardant son frère tendre les lèvres vers l'oreille d'une catin, elle tourne le regard pour voir un être boutonneux et à l'allure pestilentielle la regarder fixement tandis qu'elle parlait seule. La Gray se lève en le fixant d'un air dégoûté tout en haussant un sourcil. Elle lève la main comme une précieuse pour éviter d'avoir à toucher cette personne et toutes celles qui traînent dans ce lieu. Ce n'est pas dans l'appréciation de l'homme qui peste fortement, outrepassant les lois de la sourdine. Sans s'en soucier, Anne continue son chemin en se dandinant comme une belle femme de ce monde. Les regards se tournèrent à plusieurs foulées. La bave semblait pouvoir couler des lèvres et l'envie irrévérencieuse pouvait se lire dans chacun des iris proposés. Ceci dit, l'impétueuse n'avait aucunes craintes quant à un possible attouchement quelconque en son intimité. Cela ne pouvait être et ne sera jamais. C'était ce genre de femme forte au regard puissant et à l'attitude de roc, ou de grès. Elle termina ses quelques pas jusqu'au pas de la porte avant de pousser la grinçante et se faufiler dans la nocturne offerte avec toutes ses grâces.
    Elle souleva son crâne un instant afin de tenter d'admirer le ciel étoilé. Rien que les nuages ne camouflent le sombre azur. Tout comme les nuages savent cacher les réalités, d'une certaine manière. D'une vérité toute relative de ce qui peut bien se cacher derrière, nous laissons songer, imaginer, pervertir la vérité pour s'octroyer le doux mensonge de notre imagination recadrée. Tout comme Leopoldine qui devient Leopold par la force d'un nuage de maquillage et d'une magie toute humaine d'artifices pudibonds. C'est un soupire qui se dégage de son gosier avant de s'en aller rejoindre sa demeure. Une fois à ce point ci, elle vit Hector, ce fidèle serviteur camouflé, lui aussi, en un espèce d'arbre de la fécondation. Se prenant tour à tour pour un père et une mère. Surtout lorsqu'il vire dans les aiguës par la dissonance de sa voix éraillée quand il s'énerve d'un point tout à fait personnel qui ne le regarde en aucun cas. Il se tenait, donc, devant la porte d'entrée, gesticulant comme un squelette démembré en la direction de Gray. Elle soupira une nouvelle fois pour cette soirée avant de feindre un sourire en la direction de l'homme.


      -“Hector. Vous semblez comme l'épouvantail tentant d'effrayer ces vils volatils tentant vainement de s'emporter quelques graines afin de se sustenter. Cessez donc de bouger les bras de la sorte, je risque de prendre peur et de filer à l'Anglaise une nouvelle fois, bien que cette fuite ne saurait fonctionner avec vous, je crois que le Corbeau que je représente n'aurait nullement envie de percevoir vos gestes et votre machiavélisme à nouveau. Souhaiteriez-vous donc que je prenne fuite à jamais à cause de vous?”

      -“C'est que je m'inquiétais de ne plus vous voir, Dame Gray. Je suis fort aise de vous savoir à nouveau en sécurité, saine et sauve en vôtre demeure! N'en voulez point à un vieil homme de se faire du mouron pour vôtre belle santé, Anne.”


    Il cessa rapidement ses gestes de paniques et son appel visible à la compagnie. Ce pauvre homme doit avoir peur du noir pour craindre de rester seul, sans les deux femmes de la maison, pour lui tenir la lanterne. Il fit un mouvement assez peu singulier, cependant, en agitant ses pieds autour de la brune qui se tenait stoïque dans l'étonnement de ce moment particulier.

      -“Vous faîtes quoi, là?”

      -“Je cherche vôtre soeur.”

      -“Vous voyez bien qu'elle n'est point là.”

      -“Oui, je le vois bien.”

      -“Mon pauvre Hector. Vous devenez gâteux par la vieillesse.”


    Il continua à faire quelques pas autour d'Anne, cherchant du regard, furetant au passage la trace de symbiotique Leopoldine. Elle, pendant ce temps, souleva ses épaules d'un air dépité.

      -“Elle est où?”, demanda t'il.

      -“Pas ici, cela va de soit. Laissez-moi entrer, et préparez moi un bain, je suis lasse.”

      -“C'est que... il y a encore l'invitée de vôtre soeur dans le grand salon. Je ne sais qu'en faire. Ce pourquoi j'espérais que vôtre soeur soit à vos côtés.”

      -“Et merde.”

      -“Anne! Vôtre langage!”


    Elle se rendit d'un pas décidé dans la demeure, laissant à l'arrière le serviteur penaud qui cherchait encore et toujours où pouvait bien être Leopoldine, espérant, peut-être, qu'elle se cache dans un quelconque fourrée pour faire une mauvaise blague qui devrait alors rendre le trépas à la vieillesse de l'épouvantail abîmé par le temps.
    Une fois dans le grand salon, telle une tempête venue de ce ciel nuageux, elle lance les éclairs de ses yeux mauvais en direction d'une jeune blonde qui semblait tout juste de se repaître d'un repas fastueux payés par les bons soins de la famille Gray. Son index vengeur levé, elle s'y approcha promptement.


      -“Vous, vous feriez mieux de partir avant qu'un malheur ne s'abatte sur vôtre charmant minois ensoleillé au sourire aussi malsain qu'un coup de ce brûlant rayonnant. Je ne vous le dirais qu'une fois, par simple courtoisie entre nos deux êtres, si vous osez revenir en cette maison et que vous osez toucher ne serait qu'un cheveux brun de ceux qui habitent là, je ne m'en voudrais aucunement de vous payer ce manque de délicatesse et ce respect que nous partageons mutuellement. Il est inconcevable que vous soyez ici et vôtre simple présence me révulse grandement, bien que je ne vous connaisse pas. Mon côté fraternel a certainement fait erreur, par manque de patience, par empressement outrancier. Il y a erreur sur la personne. Vous n'êtes digne de rien chez les Gray. Si ce n'est digne de partir sans réclamer ce pourquoi vous êtes là. Ne dîtes rien! Je ne veux même pas savoir pourquoi vous êtes là. Bien que je me doute que c'est fort certainement afin de palper l'acier strident de mon faux frère.”


    Anne fit volteface n'attendant en rien des réponses qui puissent exister alors. Elle hurla férocement en direction de la porte d'entrée.

      -“Hector! Escortez Madame en dehors de ma propriété!”

    Elle resta un moment silencieuse, regardant en dehors.

      -“Et cessez de chercher Leo!!”


    Puis, monta les escaliers afin de se rendre la salle de bain. Une nouvelle fois, elle hurla.

      -“Hector! J'ai demandé un bain! Je ne souhaite attendre indéfiniment!”


    Non patiente en cette soirée, sans doute liée à la mesquinerie de son propre sang le lui faisant bouillir intensément par la présence d'une conquête affreuse juste devant son minois exaspéré. Elle n'a de crainte que de perdre sa jumelle dans les vicissitude de la vie alors qu'elle ne mérite guère mieux de compassion par ses actes tout à fait honteux et libidineux de l'extraction libertine dont elle fait preuve devant des années déjà.
    Une fois le bain prêt, elle se dénude rapidement, retirant le corset entravant et termine dans le bouillonnant bain délicieux qui lui permet de se soustraire à tant de stress et de colère. Elle pense alors à l'offrande qu'elle pourra bientôt recevoir, si tant est que l'acte soit réussi, il n'en sera que bénéfique afin de calmer les moeurs et de rapprocher les deux comparses. Elle termina sur un sourire, doux et chaleureux au sein de cette étrange vapeur qui camoufle l'horizon. Elle se perd dans ses songes et dans ses esprits délurés en songeant à cette beauté qui s'envisage petit à petit, sans masques ni artifices, cette fois. Simple vérité d'une entremêlée audacieuse tandis que l'index se lève à nouveau pour s'enjoindre à une autre volupté.
    Sourire qui se meurt sous l'eau d'un bain chaud pour un temps certain et dans l'attente de ce qu'il y a de mieux. Pour elle. Pour elles.
Grey.
L'aube approche, et je me languis encore dans les draps de cette demeure inconnue, le travail m'attends certes, mais je savoure encore quelques instants les souvenirs de cette douce nuit, comme ces doigts mettant mon épaule à nue, faisant glisser cette robe soyeuse à mes pieds, ces muscles puissants roulant sous cette peau à l'odeur boisée, si masculine, mes ongles créant des saillies sanglantes le long de cette colonne vertébrale, soupirs échangés, corps enlacés, jambes entrelacées. Le sommeil semble avoir apaisé ses traits, je glisse doucement mon index le long de sa mâchoire avant de quitter le confort de la soie, m'avançant vers le miroir astucieusement posé sur la porte de la chambre. J'observe mon corps nu, mes longues jambes, mon ventre plat, la musculature qui lui donne cet aspect sculptural qui me rend irrésistible. Ces traits rendus si féminin par la jouissance, ces traits si semblables aux siens. Je croirais observer mon propre sang, si ce n'était ces yeux vairons qui ne sont pas les siens.

Nouant de nouveau mes mèches en catogan, je retourne près du lit et me glisse contre sa proie, mon nez parcourant ce torse, reniflant, mes lèvres déposant un doux baiser sur cette gorge imposante. Il s'agite, un léger sourire apparaît sur ses lèvres, je souris à mon tour. Cette étreinte semble avoir déposé cette sensation à la fois agréable et désagréable de vide dans le creux de mon ventre, elle m'a ouvert l'appétit. Ma langue le long de la jugulaire, je salive en sentant le sang traverser cette dernière au rythme des pulsations vaguement endormie de son propriétaire. Mes dents mordillent légèrement la peau, langoureusement, tendrement, la pression se fait plus imposante, je sens les chairs se déchirer sous mes canines, le corps entier prit d'un sursaut alors que la douleur s'éveille et le réveille, le liquide vermeille s'écoule violemment tandis que mes propres mâchoires s'activent, réduisant ce que je viens de croquer en une vulgaire bouillie, je déglutit en avalant, je satisfait ma soif en hydratant ma trachée. Il se défend, mais je n'en devient que plus violente, lâchant quelques gémissements dans mon extase gustative, jusqu'à ce que ma victime ne devienne qu'une enveloppe charnelle molle sans intérêt.

Je me relève, ignorant le fluide vital qui inonde mon menton et dont les perles rougeâtres maculent ma poitrine rebondie, et écoute silencieusement les bruits. Plusieurs serviteurs errent dans cette maison, il va m'être difficile de me faufiler en dehors sans être remarquée, mais peu importe, aux yeux du monde, je n'existe pas. Ne prenant pas la peine de me revêtir, Anne hurlerait que j'abîme ainsi une robe pareille en la souillant de sang, je glisse mes mains sous les aisselles masculines et tire le corps vidé de vie jusque la porte, en soufflant, que j'entrouvre, glissant un oeil à l'extérieur. Personne. J'ouvre donc entièrement et me remet en position face à l'homme, le traînant dans le couloir, grimaçant en arrivant devant l'immense escalier. Je me penche par-dessus la rambarde, observatrice, heureusement, l'entrée principale ne semble pas occupée, je profite de cela pour pousser du pied le pauvre homme, qui roule sur les marches en faisant un bruit monstre.

Descendant ces dernières en sautant sur la rampe d'escalier, je me laisse glisser jusqu'à la dernière marche, et saute au sol, mes pieds évitant de peu le crâne de ma victime. Entendant des bruits de pas et une voix appelant, je m'avise de la présence d'une armoire, et réfléchissant à pleine vitesse, je traîne le corps à l'intérieur, me glissant tout contre lui, et refermant les deux portes avec difficulté, j'observe discrètement le peu que je puis voir. Le vacarme semble avoir attiré deux membres de la maisonnée, qui regardent l'entrée, curieux de ne pas en voir la source. J'attend longtemps qu'ils disparaissent, je suis pliée dans une position fortement inconfortable, je sens venir une crampe dans mon mollet, et me jette littéralement hors du réceptacle dès que la voie est libre d'accès, sautillant sur ma jambe saine, dans une nudité et un geste fort peu convenable en société. Maugréant, je reprit en main mon fardeau et le traîne hors de la demeure, l'entachant de boue sur le chemin jusque ma propre maisonnée. Hector, qui m'ouvre la porte, s'apprête à émettre je ne sais combien de remontrance, mais il se fige en voyant mon corps nu et ensanglanté.


Voyons mon cher, ne me fixez pas ainsi, et faites donc couler un bain pour votre maîtresse! Plus vite que cela, sinon je me verrais obligée de vous châtier!

Ma voix retentit, autoritaire, exigeante, je dois ressembler trait pour trait à ma jumelle dans l'instant, mais peu m'importe, j'abandonne mon chargement et me dirige d'un pas vif vers ma soeur, souriante.

Bonsoir, Anne...votre commande est arrivée à destination!
Gray.
    L'attente fut longue.
    Heureusement que le bain, lui, ne fut qu'impérial dans ce temps qui défile, jusqu'au point même de la rendre plus heureuse en enthousiasmée. Même si elle pensait sans cesse à cette pauvre blonde complètement folle d'être venue s'enfermer dans ce domaine sans son propre consentement. Cette dernière saura à présent maudire les deux Gray, tout comme Anne maudira sa soeur ardue qui profite de chaque instant pour s'instaurant quelques soupirantes à croquer. D'une façon ou d'une autre. Elle resta dans dans le bain plus d'une heure durant, à plonger la tête sous l'eau, jouant parfois avec son propre bonheur, participant activement à la formulation de quelques vagues et songeant sans cesse à son autre qui devait à l'instant même lutter férocement pour apporter ce qu'elle eut décidé. Elle trépignait d'aise en ce temps, maugréant souvent ainsi que soupirant, comme à son habitude avec son caractère complètement changeant, lunatique, affreux.
    Elle quitta finalement son bain, se sécha dans une douce serviette, restant nue dans la chaleur des effluves se dégageant encore du bain, de cette vapeur chatoyante octroyée par le feu qui crépite dans l'âtre sur lequel elle s'appuie un instant pour perdre de ces gouttes qui perlent encore le long de son corps nu. Elle jeta ensuite sa serviette, se déhancha doucement jusqu'à la sortie, croisant son fidèle Hector qui n'était pas surpris de la voir ainsi parcourir les couloirs, comme jamais las par ailleurs. Ce pauvre vieillard devait encore ressentir des sensations bien satisfaisantes et devait, en outre, s'enhardir le soir de quelques pensées splendides en se complaisant dans son être doux et soyeux, quoiqu'un peu flétri.
    Elle s'enferma donc dans sa chambre, attendant l'instant terrible. Plusieurs options pouvaient se poser. Comme la mort de sa soeur, sa magnifique soeur, la belle Leopoldine. Ou le retour de son triomphant Leopold. Ou bien le manque du cadavre, impossible à acquérir. Ou encore la mort de sa jumelle ou son arrestation affreuse. Quoiqu'elle pourrait se complaire de geôles. Elle pourrait y faire connaissance de quelques hommes qui sauront la remettre dans le droit chemin en pénétrant son esprit de quelconques façons.


      -“Dépêche-toi. Fais vite. Reviens-moi. Tu es si longue. Et nos vies sont si courtes. Tu cours après le temps comme je le fais en cherchant vainement à l'arrêter. Fais vite, Grey. Entre le noir et le blanc, il n'y a que le gris qui me sied à ravir. Ne plus avoir cette palette de couleur ne me rend pas moins artiste maudite. Je n'en peux plus de cette attente, ma soeur. Cela me chagrine et me compresse le coeur. Sauras-tu revenir? Non. Je suis sûre que tu es morte. Que tu n'es plus. Que je suis terminée. Pourquoi ce caprice? Qu'ai-je donc fait? Pourquoi? Ce devait être moi... Tu n'y es pour rien... Je... suis maudite...”


    Anne tomba sur les genoux contre le plancher frais, complètement nue, prenant sa tête entre ses mains jusqu'à retenir quelques larmes dans ses paumes closes. Des larmes emprisonnées de cette angoisse qui lui survient alors. Des gouttes qui naissent d'un oeil triste et nuage, qui grandit et s'épanouit sur ses joues pour, finalement mourir dans le creux de ses lèvres nourrissant un peu plus la douleur meurtrissante de ce manque qui se fait sentir, si grand, si intense, si affolant. Elle tombe complètement, se recroquevillant sur elle-même, maudissant cette existence et ce fait que tout ne saurait conduire qu'à une chose. La mort. La mort de toutes choses. Des larmes, des êtres, de sa soeur. Dix longues minutes furent éternité dans sa position jusqu'à ce que quelques coups virent sonner sur le sol. Des coups sveltes, comme s'il y a avait des pieds nus en liberté dans cette maison folle et en deuil. Elle prêta l'oreille, la suréleva un instant, laissant son regard de jeter au-dessus de son bras. Elle se posa des questionnements intenses qui vinrent la déloger de sa tristesse profonde. Elle se releva, passa son bras sur ses yeux humides avant d'ouvrir la porte et voir sa soeur devant elle, nue, complètement magnifique dans sa plus belle tenue lui formuler la présence d'une commande à destination.
    Sans réclamer son reste, elle se jeta sur la sanguinaire, recouverte de ce précieux liquide. Deux corps dans leurs plus simples appareils, au contact l'un contre l'autre jusqu'à ce que les lippes vinrent goûter le sucré-salé des autres. Jusqu'à ce que la serpentine daigne se frayer un passage à l'intérieur. Jusqu'à ce que les yeux se ferment pour s'abandonner au plaisir de l'instant et que les bras vinrent s'enlacer autour d'un corps retrouvé. Les larmes coulèrent à nouveau des yeux de la pauvre brune traumatisée de l'absence de sa soeur et de la retrouver, joyeuse, ainsi recouverte de sa splendeur passée. La suite de l'histoire les conduisit brutalement sur le haut de la couverture, s'adonnant à un acte tout à fait contraire à l'éthique. Contrairement contraire aux moeurs et aux volontés mêmes des principes les plus ardues. Le sourire finit par revenir et les sensations retrouvées d'une couleur pourpre sur le visage d'Anne, elle soupira de contentement tout en caressant la douce chevelure de sa compère. Cette dernière devait alors se douter de l'instant difficile, de la tristesse reçue de sa soeur et de la joie délicate des retrouvailles. Ce la jumelle ne stipulera jamais au risque de paraître faible, elle qui voulait se montrer si forte, si intense, si contrôlée dans son esprit.


      -“Voilà. C'était simplement afin de te remercier d'avoir répondu à ma demande. Je t'en suis reconnaissante, complètement. Je suis certaine que, dès ce soir, je trouverais la réponse à ma question et qui nous pourrons alors arrêter ces folies pour le reste de nôtre vie immortelle. Pour l'éternité. Nous pourrons être ensemble, comme cela, pour toujours. À jamais. Toi, moi. Nous. Un nous qui se conduit perpétuellement. Comme lorsque l'on retourne un sablier vide pour redonner du temps à l'humanité. Nous pourrons participer à de grandes choses. Voir de belles choses. Nous pourrons nous adonner à nos plaisirs sans crainte du regard des autres. Nous serons simplement des Déesses qui donneront à cette vie l'intérêt qui est perdu depuis des lustres déjà. Nous cesserons de dire que nous n'avons qu'une chose en commun, la Mort. Nous vivrons, Leopoldine. Nous vivrons, et ça c'est mon cadeau le plus précieux pour nôtre amour. Mon cadeau pour l'humanité. Viens. Nous allons le mettre sur ma table.”


    Enjouée, la tornade se réveilla après avoir octroyé un dernier baiser à sa soeur, à son sang. Elle se leva d'un bond hors du lit, et accourut avec l'aide de sa soeur vers la dépouille qu'elles mirent toutes deux sur la table pour que s'ensuive les expériences les plus folles sur la condition humaine. Anne se dépêcha d'ôter les vêtements et de mettre l'homme complètement à nu. Désossé de ses fripes indécentes pour ne laisser entrevoir que la beauté de la chair, du corps dans sa splendeur. Elle resta un moment à scruter les moindres traces, les moindres grains de beauté, les moindres défauts et véracités agréables à voir. Jusqu'à s'arrêter au niveau de l'entrejambe.

      -“J'ai comme l'impression que tu as eu quelques problèmes avec lui. Non? Il a l'air quelque peu... cassé. Ou chamboulé, je ne sais que trop. Tu me raconteras comment ça s'est passé?”

    Hector vint ouvrir la porte, entrer la tête et refermer le tout aussitôt avant de parler d'une voix forte en derrière.

      -“Dame Leopoldine! Vôtre... bain est prêt, comme vous l'aviez mandé... Je vous... vous... vous le prendrez quand... vous aurez le temps.”


    Anne n'écouta pas, fit totalement fi de l'interruption, totalement ébahie par la puissance du corps sous ses yeux. Elle dévora la moindre parcelle avant de commencer à prendre ses outils. Elle glissa alors une lame le long du thorax, jusqu'au bas ventre jusqu'au niveau du malsain qu'elle empoigna avant de le déloger du décor d'un geste brusque de la lame et de le jeter tout contre sa soeur.

      -“Tiens. Je n'en ai point l'utilité. Si tu veux en faire ce que tu veux. Le manger, le regarder, le garder en souvenir, ou l'utiliser pour remplacer... Tu sais quoi. Je t'en prie.”

    Elle plongea ses deux mains dans l'entaille faite et força légèrement pour écarter la chair à vif libérant ainsi l'effluve des entrailles nauséabondes. Elle continua tout le long du corps, se heurtant aux côtes gênantes qu'elle vint broyer de quelques coups de maillet savamment donnés. Elle écarta le tout, non sans mal, et vit devant elle l'intérieur d'un corps humain parfaitement intact. Ses mains étaient alors rouges. Malgré ce fait, elle vint souvent passer sa dextre sur son front afin d'essuyer la sueur et d'étaler le sanguin au-dessus, totalement en concentration et en réflexion sur tout cela. Elle déballa les intestins comme l'on déballe un cadeau un matin de noël. La longueur était impressionnante, mais elle savait ce que cela représentait, en ayant déjà fait l'acte sur d'autres dépouilles. Elle sectionna alors ces longueurs en petits morceaux afin de les mettre dans une écuelle à ses côtés et se pencher un peu plus adroitement sur le reste dévoilé. Elle piqua le fois d'une pointe d'acier, toucha du bout des doigts et trouva cela bien visqueux. De longues minutes s'écoulèrent, laissant place à des heures où la réflexion fut de plus en plus intenses et où les problèmes ne trouvèrent point plus de réponses que durant les expériences précédentes. Elle soupira plusieurs fois, touchant les diverses organes présents. Retirant les reins, les poumons, le coeur, l'appendice, tout ce qui, au final, se trouvait à l'intérieur d'un corps. Elle plaça tout cela comme une sorte de puzzle géant sur le bureau de bois qui commençait alors à aspirer le rougeâtre et commença à dessiner quelques plans écrivant, à la plume, quelques théories et questions ainsi que des réponses parfois maladroites.
    À un moment, se sortant de ses pensées, elle se tourna vers sa soeur.


      -“Je n'arrive à décrire ce pourquoi j'eus l'idée de m'éprendre de ce corps, de cette personne. Il semblait si fort et à la fois si fragile dans une sorte de maladie expansive et intense qui devait alors le conduire à une mort désespérante. Au final, il t'a rencontré, et tu es la cause de sa mort, non point de la maladie. Elle n'aura du pouvoir s'étendre convenablement pour justifier ma théorie et mes actes. Mais, je crois qu'en m'y penchant un peu plus, je pourrais découvrir que le foi serait une raison convaincante à la vie éternelle. Que, surement, à l'intérieur se trouve un produit éphémère qui pourrait être utilisé dans un vaccin, dans un remède contre la Mort. Je suis certaine de pouvoir y trouver quelque chose, mais je ne sais comment y accéder sans perpétrer une faute gravissime mettant à néant mes actes. Je...”

    Elle plissa les yeux en regardant sa jumelle et ria d'un rire totalement nerveux.

      -“Si tu veux te nourrir, goûter convenablement ce corps, tu peux te servir de sa chair et de ce que je n'utilise plus. Je suis désolée de ne t'y avoir autorisé auparavant, mais tu peux y aller. Commence par les pieds. C'est inutile des pieds. En plus d'être écoeurant à la vue et à l'odorat.”

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