Stradivarius.
Suivez la Faucheuse.
Acclamez donc la Mort et daignez l'accepter comme elle vous vient, sans y avoir peur. En y goûtant, vous y prendrez un goût perfide. Comme moi. Moi qui l'accompagne, qui la suit, qui la devance. Moi qui ne suis qu'un de ses bras. Son bras droit que j'assène sur la moindre carotide passant par là. Durant des années, j'ai passé de nombreuses guerres, feignant de les gagner par la simple volonté de mon esprit. C'est assez ridicule de songer ainsi quand on sait que je suis un simple Monstre asservit à une volonté plus haute, plus grande et surtout beaucoup plus douloureuse pour moi et bien plus encore pour les autres. D'un côté, je n'ai jamais cherché à obtenir la profondeur de mon intérieur, à découvrir mes réelles motivations, sentiments, mes propres pensées, finalement. Je me laisse manipuler comme une petite marionnette guidées par des mains bien rouges et nauséeuses. Des mains d'un Démon. Tout simplement. La vie pourrait, sans doute, être belle pour moi. Mais je jurerais que cette putain de merde est pourrie jusqu'à la moelle. Elle ne m'a apporter, au final, que souffrance et hémorragie cérébrale qui me fait tourner la tête, qui me donne le tournis, qui me fait gerber à outrance. Je pensais avoir trouvé le calme, par la vieillesse et la sagesse que cela procure. Je pensais avoir fait le deuil d'un tel être. C'était bien avant de poser le premier pas à Limoges. Ce tas de purin en décomposition qui altère complètement mon esprit.
J'ai dépassé le portique.
Il est temps de faire ce grand virage et de suivre la perfide Grande Faucheuse jusqu'au point de non-retour. Tout un passé semble resurgir, cinglant passé qui me fait dérailler sévèrement. Limoges, Terre répugnante s'il en est place sur mon chemin la catin d'une vie passée. Et là, tout s'envole, tout dégringole. Sa Majesté plie le genoux un instant, trouvant le sang à terre pour s'en nourrir en l'apportant, de ses doigts, à ses lèvres, à sa langue. Je souris naïvement en retrouvant le goût sucré d'une conquête perdue. D'une Muse de l'Antiquité. Comme un doux air de Violon qui se joue de nouveau en ma tête. Anne Mary Gray. Ici. Moi qui n'agissait qu'en inconnu, qu'en ombre monstrueuse et démoniaque, me voici démasqué, sorti de mon anonymat, par la simple vision d'une femme et de son absurdité. D'un croisement, la Faucheuse indiqua qu'il était temps de relever ce gant. Un gant de soie, jeté d'un ton cynique par la Gray meurtrie par un acte d'une décennie en arrière. Elle fait chier, cette donzelle. Il y a prescription. Il y a toujours prescription. Mais dans l'esprit d'une femme, rien ne s'oublie, rien ne se meurt. C'est alors que vous me direz que la Faucheuse est, visiblement, une femme, elle aussi. Douce, capricieuse, caractérielle, terrible, emmerdante, foutrement belle. Une apocalypse pour un coeur léger comme le miens qui fond de mille goutelettes alléchantes. Je me surprend à songer de nouveau à ce délicieux moment.
Cour des Miracles, 1449.
J'étais, jadis, un merveilleux assassin. Mon coeur était pleins d'émotions, de pulsions, contrôlé par mes démons. Je ne me montrais jamais que lorsque je tuais. Je naviguais, alors, parmi plusieurs cités, ayant l'intelligence de me faire payer pour mes meurtres. Je n'avais qu'un point de calme, de douceur. L'endroit où tout a débuté, depuis Sélène. Là où je me suis entraîne, perfectionné, où j'ai prit confiance en moi. Où j'ai contrôlé mon âme et mon démon. Je pouvais verser le sang par mes pulsions, sans craintes des représailles. Je le faisais pour une cause. Pour ma cause. Et là, à la Cour des Miracles, je pouvais me reposer en l'attente d'un nouveau contrat. J'allais souvent, avec une paire d'amis, retrouver les bordels et flâner dans les ruelles affreuses et nauséeuses de la Capitale de la Luxure. Ce qui m'amusait grandement, étant un homme, était d'aller culbuter quelques greluches en tentant souvent de ne verser aucun écu pour cela. Je n'aurai cru, un jour, que la facilité se présenterait d'elle même. Approchant, roulant du fessier vers moi, la flamme des yeux excités me tanant un instant. J'étais alors comme pantois devant une certaine merveille. C'est là que le premier portique fut traversé, d'une malsaine façon. Je n'ai pas peur de la Mort, j'en ai une certaine admiration. Tout comme celle que je portais à la jeune Anne Mary Gray. Paraissant plus grande qu'elle ne l'était, elle semblait intéressée par une chose venant de moi. Chose que je n'aurai jamais su mais que je prenais alors pour mon propre Coeur. Étrange sensation de se laisser emporter dans des histoires hors normes. Je l'ai emporté avec moi dans une chambrée close où nous passions la nuit à nous amuser entre adultes consentants. Du moins, c'était sans laisser paraître ses treize années. Mauvaise jouvencelles, pourquoi ne t'ai-je saigné au plus tôt?
Limoges, le 21 novembre 1462.
Je devais alors rester une journée à Limoges. Ne faire que passer, ne pas me laisser voir. Mais la Gray en a voulu autrement. Et d'un gant lancé je me suis lancé dans une autre aventure en sa compagnie. J'éconduis mon voyage, mon avancée, prenant l'aisance de l'instant afin de lui apprendre, une dernière fois, qui est le Maître. Son Maître. Elle a, sans doute, de la chance de respirer encore alors que, maintes fois, j'ai offert un présent de la Mort, un doux repos comparé à ce que nous fait mener cette vie. Je me suis levé aux aurores afin de la retrouver et de l'affronter. Non, en réalité, je n'ai pas dormi de la nuit, trop occupé à d'autres jeux bien plus savoureux. Je ne vis que la nuit, pourquoi cela changerait donc? Je suis donc allé, d'un pas savouré, vers ce destin qui m'amusait quelque peu. Affronter la Gray, de nouveau, sans la culbuter cette fois. Ce dernier point m'embêtait clairement, mais il suffit d'une erreur pour laisser sa vie vaciller comme les flammes de l'Enfer. Cette fois-ci, étrangement, je laissais la Faucheuse au placard. Elle ne ferait partie de la partie. Ne me demandez pas la raison de cela, vous le comprendrez prochainement par un détour du passé récent. Elle était donc là, fière et forte d'une pointe de colère amère. Les lames furent sorties, scintillantes par les lumières des torches éclairant cette fin de nuit fraîche.
Le sourire accompagna le premier coup.
Je n'ai, pour habitude, de ne laisser à l'autre le premier coup. Généralement, je fais mouche assez rapidement, ne laissant aucun répit aux agitateurs me faisant face. Je n'ai pas, non plus, pour habitude d'un duel. Je préfère frapper dans l'ombre, d'un coup bien prononcé. Là, j'ai volontairement flirté avec sa peau, son épaule, laissant la lame continuer son chemin dans le vent. Elle en aura profité pour sourire, certainement, me voyant ainsi lamentablement choir dans cette brutale action. C'est un fait, je souhaite jouer avec elle. Sauf si je ne prévois le coup qui vint rapidement me décoller un coup de garde sur ma mâchoire qui s'en retrouva, alors, démontées de quelques dents envolées au gré d'une direction convenues d'elles seules. Je me maudis un instant en me massant cette mâchoire endolorie. J'aurai pu, décemment, éviter cela et me convenir d'une simple parade m'évitant d'être défiguré. Bien qu'entre nous, je m'en balance convenablement de ma gueule cabossée. C'est ainsi les déboires d'une vie, nous en conviendrons. J'agite donc la lame vers son oeil que j'ai défoncé hier soir d'un coup de poing bien senti. Elle n'aura peut-être pas bien fait de me menacer d'un stylet, ô combien, terrifiant. C'est là qu'elle m'impressionna en parant mon coup et me lançant une droite, puis une pointe en mon flanc. Je préférais, alors, mettre fin à ce duel. Non par ma volonté, mais bien par promesse. Il est à noter que les pas de danse de cet adversaire furent impressionnants et que ses coups donnés ont fait mouche. Je suis terrassé, dans la vulgarité de l'instant, sans pouvoir me défendre nullement. Mais pourquoi cela? Et devrais-je crever lamentablement à présent?
Limoges, la veille du Duel.
La Veillée fut funeste pour certains. Amusante pour moi. Je me complaisais dans mon rôle majestueux de Grand Salopard arrogant. J'étais dans mon milieu, entouré de ces nobles et fidèles servants qui ne pouvaient alors comprendre mon intérêt de les torturer verbalement. Ce fut un extrême plaisir que de menacer en sortant de l'anonymat un instant. De menacer le Limousin tout entier et acquérir des choses que je n'avais nullement songé. C'est alors qu'une conversation se fit avec une Princesse téméraire qui eut bien peine à accéder à une requête afin que je laisse la douce Anne tranquille. Mais elle a fait une promesse, et je devais tenir ma parole. Même si cela risquait de compromettre mon rang, mon intégrité et mon honneur. Les échanges se firent, tranquillement, sans réelles menaces. Enfin, si. Des menaces il y eut, mais je ne pouvais décemment m'en empêcher. Je suis une crevure de la Cour, cela va de soit. Une fois un marché passé et la Princesse de détaler rapidement, sa nièce vint à son tour me proposer quelques ravissements qui me mirent en joie. J'acceptais alors sa proposition. Les promesses fusèrent à une vitesse arrogante sans que je ne m'y attende. Anne a beaucoup de chances d'avoir ces personnes autour d'elle. Bien qu'elle ne puisse s'en douter, vu son caractère de merde.
À cette Veillée, je terminais donc la soirée dans une chambrée.
Je ne devrais rester seul trop longtemps.
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Acclamez donc la Mort et daignez l'accepter comme elle vous vient, sans y avoir peur. En y goûtant, vous y prendrez un goût perfide. Comme moi. Moi qui l'accompagne, qui la suit, qui la devance. Moi qui ne suis qu'un de ses bras. Son bras droit que j'assène sur la moindre carotide passant par là. Durant des années, j'ai passé de nombreuses guerres, feignant de les gagner par la simple volonté de mon esprit. C'est assez ridicule de songer ainsi quand on sait que je suis un simple Monstre asservit à une volonté plus haute, plus grande et surtout beaucoup plus douloureuse pour moi et bien plus encore pour les autres. D'un côté, je n'ai jamais cherché à obtenir la profondeur de mon intérieur, à découvrir mes réelles motivations, sentiments, mes propres pensées, finalement. Je me laisse manipuler comme une petite marionnette guidées par des mains bien rouges et nauséeuses. Des mains d'un Démon. Tout simplement. La vie pourrait, sans doute, être belle pour moi. Mais je jurerais que cette putain de merde est pourrie jusqu'à la moelle. Elle ne m'a apporter, au final, que souffrance et hémorragie cérébrale qui me fait tourner la tête, qui me donne le tournis, qui me fait gerber à outrance. Je pensais avoir trouvé le calme, par la vieillesse et la sagesse que cela procure. Je pensais avoir fait le deuil d'un tel être. C'était bien avant de poser le premier pas à Limoges. Ce tas de purin en décomposition qui altère complètement mon esprit.
J'ai dépassé le portique.
Il est temps de faire ce grand virage et de suivre la perfide Grande Faucheuse jusqu'au point de non-retour. Tout un passé semble resurgir, cinglant passé qui me fait dérailler sévèrement. Limoges, Terre répugnante s'il en est place sur mon chemin la catin d'une vie passée. Et là, tout s'envole, tout dégringole. Sa Majesté plie le genoux un instant, trouvant le sang à terre pour s'en nourrir en l'apportant, de ses doigts, à ses lèvres, à sa langue. Je souris naïvement en retrouvant le goût sucré d'une conquête perdue. D'une Muse de l'Antiquité. Comme un doux air de Violon qui se joue de nouveau en ma tête. Anne Mary Gray. Ici. Moi qui n'agissait qu'en inconnu, qu'en ombre monstrueuse et démoniaque, me voici démasqué, sorti de mon anonymat, par la simple vision d'une femme et de son absurdité. D'un croisement, la Faucheuse indiqua qu'il était temps de relever ce gant. Un gant de soie, jeté d'un ton cynique par la Gray meurtrie par un acte d'une décennie en arrière. Elle fait chier, cette donzelle. Il y a prescription. Il y a toujours prescription. Mais dans l'esprit d'une femme, rien ne s'oublie, rien ne se meurt. C'est alors que vous me direz que la Faucheuse est, visiblement, une femme, elle aussi. Douce, capricieuse, caractérielle, terrible, emmerdante, foutrement belle. Une apocalypse pour un coeur léger comme le miens qui fond de mille goutelettes alléchantes. Je me surprend à songer de nouveau à ce délicieux moment.
- -"Quand ta Lame, Lueur de Mort, aveuglera et emportera les Peines et les Craintes, tu iras en Enfer, avec Elle. Sa Liberté sera Tienne."
-"Elle ne causera de problèmes. Jamais."
-"Quand ton corps sombrera dans l'océan des émotions coupées et que tu saisiras cette bouteille d'anti-douleurs, que tu avaleras en t'empressant, tu verras que tu ne peux t'en foutre royalement."
-"Ce n'est qu'une femme."
-"Tu as dépassé le portique, suivant la Faucheuse, jusqu'au point de non retour."
Cour des Miracles, 1449.
J'étais, jadis, un merveilleux assassin. Mon coeur était pleins d'émotions, de pulsions, contrôlé par mes démons. Je ne me montrais jamais que lorsque je tuais. Je naviguais, alors, parmi plusieurs cités, ayant l'intelligence de me faire payer pour mes meurtres. Je n'avais qu'un point de calme, de douceur. L'endroit où tout a débuté, depuis Sélène. Là où je me suis entraîne, perfectionné, où j'ai prit confiance en moi. Où j'ai contrôlé mon âme et mon démon. Je pouvais verser le sang par mes pulsions, sans craintes des représailles. Je le faisais pour une cause. Pour ma cause. Et là, à la Cour des Miracles, je pouvais me reposer en l'attente d'un nouveau contrat. J'allais souvent, avec une paire d'amis, retrouver les bordels et flâner dans les ruelles affreuses et nauséeuses de la Capitale de la Luxure. Ce qui m'amusait grandement, étant un homme, était d'aller culbuter quelques greluches en tentant souvent de ne verser aucun écu pour cela. Je n'aurai cru, un jour, que la facilité se présenterait d'elle même. Approchant, roulant du fessier vers moi, la flamme des yeux excités me tanant un instant. J'étais alors comme pantois devant une certaine merveille. C'est là que le premier portique fut traversé, d'une malsaine façon. Je n'ai pas peur de la Mort, j'en ai une certaine admiration. Tout comme celle que je portais à la jeune Anne Mary Gray. Paraissant plus grande qu'elle ne l'était, elle semblait intéressée par une chose venant de moi. Chose que je n'aurai jamais su mais que je prenais alors pour mon propre Coeur. Étrange sensation de se laisser emporter dans des histoires hors normes. Je l'ai emporté avec moi dans une chambrée close où nous passions la nuit à nous amuser entre adultes consentants. Du moins, c'était sans laisser paraître ses treize années. Mauvaise jouvencelles, pourquoi ne t'ai-je saigné au plus tôt?
Limoges, le 21 novembre 1462.
Je devais alors rester une journée à Limoges. Ne faire que passer, ne pas me laisser voir. Mais la Gray en a voulu autrement. Et d'un gant lancé je me suis lancé dans une autre aventure en sa compagnie. J'éconduis mon voyage, mon avancée, prenant l'aisance de l'instant afin de lui apprendre, une dernière fois, qui est le Maître. Son Maître. Elle a, sans doute, de la chance de respirer encore alors que, maintes fois, j'ai offert un présent de la Mort, un doux repos comparé à ce que nous fait mener cette vie. Je me suis levé aux aurores afin de la retrouver et de l'affronter. Non, en réalité, je n'ai pas dormi de la nuit, trop occupé à d'autres jeux bien plus savoureux. Je ne vis que la nuit, pourquoi cela changerait donc? Je suis donc allé, d'un pas savouré, vers ce destin qui m'amusait quelque peu. Affronter la Gray, de nouveau, sans la culbuter cette fois. Ce dernier point m'embêtait clairement, mais il suffit d'une erreur pour laisser sa vie vaciller comme les flammes de l'Enfer. Cette fois-ci, étrangement, je laissais la Faucheuse au placard. Elle ne ferait partie de la partie. Ne me demandez pas la raison de cela, vous le comprendrez prochainement par un détour du passé récent. Elle était donc là, fière et forte d'une pointe de colère amère. Les lames furent sorties, scintillantes par les lumières des torches éclairant cette fin de nuit fraîche.
- -"Anne.
Faisons cela au plus vite, je n'ai pas que cela à foutre aujourd'hui."
Le sourire accompagna le premier coup.
Je n'ai, pour habitude, de ne laisser à l'autre le premier coup. Généralement, je fais mouche assez rapidement, ne laissant aucun répit aux agitateurs me faisant face. Je n'ai pas, non plus, pour habitude d'un duel. Je préfère frapper dans l'ombre, d'un coup bien prononcé. Là, j'ai volontairement flirté avec sa peau, son épaule, laissant la lame continuer son chemin dans le vent. Elle en aura profité pour sourire, certainement, me voyant ainsi lamentablement choir dans cette brutale action. C'est un fait, je souhaite jouer avec elle. Sauf si je ne prévois le coup qui vint rapidement me décoller un coup de garde sur ma mâchoire qui s'en retrouva, alors, démontées de quelques dents envolées au gré d'une direction convenues d'elles seules. Je me maudis un instant en me massant cette mâchoire endolorie. J'aurai pu, décemment, éviter cela et me convenir d'une simple parade m'évitant d'être défiguré. Bien qu'entre nous, je m'en balance convenablement de ma gueule cabossée. C'est ainsi les déboires d'une vie, nous en conviendrons. J'agite donc la lame vers son oeil que j'ai défoncé hier soir d'un coup de poing bien senti. Elle n'aura peut-être pas bien fait de me menacer d'un stylet, ô combien, terrifiant. C'est là qu'elle m'impressionna en parant mon coup et me lançant une droite, puis une pointe en mon flanc. Je préférais, alors, mettre fin à ce duel. Non par ma volonté, mais bien par promesse. Il est à noter que les pas de danse de cet adversaire furent impressionnants et que ses coups donnés ont fait mouche. Je suis terrassé, dans la vulgarité de l'instant, sans pouvoir me défendre nullement. Mais pourquoi cela? Et devrais-je crever lamentablement à présent?
Limoges, la veille du Duel.
La Veillée fut funeste pour certains. Amusante pour moi. Je me complaisais dans mon rôle majestueux de Grand Salopard arrogant. J'étais dans mon milieu, entouré de ces nobles et fidèles servants qui ne pouvaient alors comprendre mon intérêt de les torturer verbalement. Ce fut un extrême plaisir que de menacer en sortant de l'anonymat un instant. De menacer le Limousin tout entier et acquérir des choses que je n'avais nullement songé. C'est alors qu'une conversation se fit avec une Princesse téméraire qui eut bien peine à accéder à une requête afin que je laisse la douce Anne tranquille. Mais elle a fait une promesse, et je devais tenir ma parole. Même si cela risquait de compromettre mon rang, mon intégrité et mon honneur. Les échanges se firent, tranquillement, sans réelles menaces. Enfin, si. Des menaces il y eut, mais je ne pouvais décemment m'en empêcher. Je suis une crevure de la Cour, cela va de soit. Une fois un marché passé et la Princesse de détaler rapidement, sa nièce vint à son tour me proposer quelques ravissements qui me mirent en joie. J'acceptais alors sa proposition. Les promesses fusèrent à une vitesse arrogante sans que je ne m'y attende. Anne a beaucoup de chances d'avoir ces personnes autour d'elle. Bien qu'elle ne puisse s'en douter, vu son caractère de merde.
À cette Veillée, je terminais donc la soirée dans une chambrée.
Je ne devrais rester seul trop longtemps.
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