Mauvaise_augure
E
La salle se remplit peu à peu, logeant en son ventre moult personnalités plus recherchées les unes que les autres. Les cierges saccumulent sur les chandeliers illuminant faiblement la pièce aux tentures pourprées. Des anonymes en veux-tu, en voilà, grimés de la tête aux pieds. Juché près des musiciens, lOiseau de Malheur observe les entrées distraitement, profitant de la mélodie jouée derrière lui. Les obsidiennes plumées voguent dapparences en apparences ne sachant où donner de la tête, quand, parfois, léclat dune étoffe colorée ou dailes déployés attire brusquement son attention. Des groupes se forment petit à petit deci delà et, à son tour, la Sombre en profite pour prendre son envol. Serre gantée agrippe les jupons vaporeux afin dalléger la démarche. Le Passereau est plus habile dans les airs que sur terre, préférant surplomber la foule du haut de sa branche que de sy mêler en battant de laile. Point de complainte, ce soir, le volatile nest pas albatros maladroit, il est Mauvaise Augure, rôdant là où on ne lattend pas.
La silhouette se fraye un chemin entre les convives sans jouer des coudes. Lendroit est encore assez vaste pour circuler sans se presser. Les lippes mauves sétirent, offrant léger sourire à qui la salue sur son passage. Le regard voilé contemple les tenues avec un certain respect, proche de ladmiration. De sublimes créatures et de magnifiques créations glissent sous son oeillade charmée. La vision se précise alors sur les broches argentées : consonnes et voyelles défilent, laissant songeuse lhôte des bois. Y aurait-il vingt-six personnes présentes dans la salle ? Le sombre présage entreprend de tourner sur lui-même en quatre temps au rythme de la musique, le capuchon se gonflant ostensiblement tel le plumage de loiseau orgueilleux. Ce petit pas de danse anodin permettant aux pupilles charbonneuses de balayer les parages. Combien de tours sur soi-même suffirait à compter lassemblée ? Rien que cette idée brasse déjà le buste opprimé.
Continuant sa traversée, le Rapace tique en apercevant une paire dL. Le cou sallonge, semblable au Charognard guettant sa proie, se demandant si son double est déjà arrivé. L intérêt soudainement attisé par cette découverte, lOiseau de Malheur part donc en quête de lornement commun. Bredouille de ses recherches dans cette pénombre béante, la Sombre regagne le comptoir, branche stable de ce nid luxueux. Sintimant de patienter encore quelques instants, le temps que de nouveaux déguisements fassent leurs apparitions. L'air entraînant enjoue la Mauvaise Augure se dandinant légèrement sur place sous son imposant ramages. Tout vient à point à qui sait attendre... N'allons donc pas plus vite que la musique.
La salle se remplit peu à peu, logeant en son ventre moult personnalités plus recherchées les unes que les autres. Les cierges saccumulent sur les chandeliers illuminant faiblement la pièce aux tentures pourprées. Des anonymes en veux-tu, en voilà, grimés de la tête aux pieds. Juché près des musiciens, lOiseau de Malheur observe les entrées distraitement, profitant de la mélodie jouée derrière lui. Les obsidiennes plumées voguent dapparences en apparences ne sachant où donner de la tête, quand, parfois, léclat dune étoffe colorée ou dailes déployés attire brusquement son attention. Des groupes se forment petit à petit deci delà et, à son tour, la Sombre en profite pour prendre son envol. Serre gantée agrippe les jupons vaporeux afin dalléger la démarche. Le Passereau est plus habile dans les airs que sur terre, préférant surplomber la foule du haut de sa branche que de sy mêler en battant de laile. Point de complainte, ce soir, le volatile nest pas albatros maladroit, il est Mauvaise Augure, rôdant là où on ne lattend pas.
La silhouette se fraye un chemin entre les convives sans jouer des coudes. Lendroit est encore assez vaste pour circuler sans se presser. Les lippes mauves sétirent, offrant léger sourire à qui la salue sur son passage. Le regard voilé contemple les tenues avec un certain respect, proche de ladmiration. De sublimes créatures et de magnifiques créations glissent sous son oeillade charmée. La vision se précise alors sur les broches argentées : consonnes et voyelles défilent, laissant songeuse lhôte des bois. Y aurait-il vingt-six personnes présentes dans la salle ? Le sombre présage entreprend de tourner sur lui-même en quatre temps au rythme de la musique, le capuchon se gonflant ostensiblement tel le plumage de loiseau orgueilleux. Ce petit pas de danse anodin permettant aux pupilles charbonneuses de balayer les parages. Combien de tours sur soi-même suffirait à compter lassemblée ? Rien que cette idée brasse déjà le buste opprimé.
Continuant sa traversée, le Rapace tique en apercevant une paire dL. Le cou sallonge, semblable au Charognard guettant sa proie, se demandant si son double est déjà arrivé. L intérêt soudainement attisé par cette découverte, lOiseau de Malheur part donc en quête de lornement commun. Bredouille de ses recherches dans cette pénombre béante, la Sombre regagne le comptoir, branche stable de ce nid luxueux. Sintimant de patienter encore quelques instants, le temps que de nouveaux déguisements fassent leurs apparitions. L'air entraînant enjoue la Mauvaise Augure se dandinant légèrement sur place sous son imposant ramages. Tout vient à point à qui sait attendre... N'allons donc pas plus vite que la musique.