Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 9, 10, 11   >   >>

[RP] (Bal de Noël) Soyez anonymes.

Mauvaise_augure
E

La salle se remplit peu à peu, logeant en son ventre moult personnalités plus recherchées les unes que les autres. Les cierges s’accumulent sur les chandeliers illuminant faiblement la pièce aux tentures pourprées. Des anonymes en veux-tu, en voilà, grimés de la tête aux pieds. Juché près des musiciens, l’Oiseau de Malheur observe les entrées distraitement, profitant de la mélodie jouée derrière lui. Les obsidiennes plumées voguent d’apparences en apparences ne sachant où donner de la tête, quand, parfois, l’éclat d’une étoffe colorée ou d’ailes déployés attire brusquement son attention. Des groupes se forment petit à petit deci delà et, à son tour, la Sombre en profite pour prendre son envol. Serre gantée agrippe les jupons vaporeux afin d’alléger la démarche. Le Passereau est plus habile dans les airs que sur terre, préférant surplomber la foule du haut de sa branche que de s’y mêler en battant de l’aile. Point de complainte, ce soir, le volatile n’est pas albatros maladroit, il est Mauvaise Augure, rôdant là où on ne l’attend pas.

La silhouette se fraye un chemin entre les convives sans jouer des coudes. L’endroit est encore assez vaste pour circuler sans se presser. Les lippes mauves s’étirent, offrant léger sourire à qui la salue sur son passage. Le regard voilé contemple les tenues avec un certain respect, proche de l’admiration. De sublimes créatures et de magnifiques créations glissent sous son oeillade charmée. La vision se précise alors sur les broches argentées : consonnes et voyelles défilent, laissant songeuse l’hôte des bois. Y aurait-il vingt-six personnes présentes dans la salle ? Le sombre présage entreprend de tourner sur lui-même en quatre temps au rythme de la musique, le capuchon se gonflant ostensiblement tel le plumage de l’oiseau orgueilleux. Ce petit pas de danse anodin permettant aux pupilles charbonneuses de balayer les parages. Combien de tours sur soi-même suffirait à compter l’assemblée ? Rien que cette idée brasse déjà le buste opprimé.

Continuant sa traversée, le Rapace tique en apercevant une paire d’L. Le cou s’allonge, semblable au Charognard guettant sa proie, se demandant si son double est déjà arrivé. L’ intérêt soudainement attisé par cette découverte, l’Oiseau de Malheur part donc en quête de l’ornement commun. Bredouille de ses recherches dans cette pénombre béante, la Sombre regagne le comptoir, branche stable de ce nid luxueux. S’intimant de patienter encore quelques instants, le temps que de nouveaux déguisements fassent leurs apparitions. L'air entraînant enjoue la Mauvaise Augure se dandinant légèrement sur place sous son imposant ramages. Tout vient à point à qui sait attendre... N'allons donc pas plus vite que la musique.
Icare.


Je voletais dans les ténèbres à l'allure d'un convoi funèbre
Je gouttais l'air de la nuit je ramais sans faire de bruit
Quand les faiseurs du silence lorsque je fus ébloui
Par une chaude incandescence qui émanait d'un beau fruit.*


    N - « Souffle la chandelle, je n'ai pas besoin de voir la couleur de mes idées. »**

Mieux ne vaut pas, à vrai dire, lorsqu'elles sont cramées au point d'aller s'y faire fondre. Icare, qui avait prudemment délaissé le lumineux -dangereux! funeste! périlleux!- présent d'entrée se trouve donc, on ne se refait pas, par sombre lueur attiré. Canasson caracole, sur vagues de verbe gracieux et bien senti. Car oui, il parle! On en serait presque déçus, tant un hennissement fidèle au costume aurait diverti. Mais non, ce soir il est homme, et donc doté des attributs qui vont. Avouons, que pour la conversation, mieux vaut. En vase, est le sujet -objet- qu'il choisit. Soit.

« Ne trouvez-vous pas troublant qu'une fleur puisse à la fois symboliser la pureté, être employée pour soigner la démence et donner la mort ?
Certains diraient que de la mort à l'amour il n'y a qu'un pas et que celui-ci est pure folie. »


De la mort à l'amour. Vicieux roublard. Il est question, pour toi, de passer de l'amour à la mort, et non l'inverse. Le suc de pareille tentatrice séduira davantage le papillon qui les rejoindra, et c'est insensible que l'esprit audacieux suit des yeux le retour des pétales à leur tribu. Détaillera la main, pour déceler, dans les traits, la posture, un indice éventuel, non d'une identité, mais du genre. Toute brusquerie, ou absence de, pourrait être empruntée. C'est connu, pour avoir déjà, grands dieux, avoir été pratiqué. Les murs de l'Aphrodite, gageons-en, s'en souviennent encore. Le masque de plumes orné qui couvre jusqu'à mi-visage s'incline vers la fleur, brièvement, n'offrant aux yeux curieux que le teint laiteux, poudré jusqu'à la candeur, d'un menton glabre et fin.

- Elles sont toutes appropriées, ici. Comme toute arme, elles n'ont que le sens qu'on veut leur donner et l'usage qu'on veut bien en faire. Fonction de l'espèce, desdites intentions, donc, et de la maîtrise de l'auteur, elles nuiront plus ou moins. Il est dit qu'à Anticyre elles se trouvent, et que c'est le chemin pour s'y rendre qui incite aux errances de l'âme que certains nomment folie. Chez d'autres, comme vous causez pureté, ce dernier trait n'est que la preuve d'un esprit affuté. La folie, parfois, ne serait-elle pas de se trouver vierge des maux de ce monde, prêtée à l'âme ainsi ostracisée par une norme jalouse et détraquée? Floues sont les frontières, lorsque question est offerte au jugement. Les plumes de l'épaule frémissent lorsqu'elle est haussée, avant qu'il ne poursuive. Les élodées ce soir vous conviendraient mieux, cela dit.

« L'Homme est un être qui ne se contente que rarement de la juste mesure, qui en veut toujours plus jusqu'à se brûler les ailes.
Serez-vous prudence ou témérité ce soir ? »


Les lippes apparentes s'étirent en un fin sourire, qui apparait sans doute d'autant plus clairement que les loupiotes en la salle se multiplient.

- A peine suis-je échappé qu'il vous faut déjà imposer des déterminations-cages. Allons, tout doux. Je serai sans doute l'un, l'autre ensuite, autre chose encore, après, fonction des lueurs qui viendront éclairer mon vol, pour revenir à ceci ou cela. N'est-ce pas ce que Zéphyr permet? Ne me nommez donc pas, vilaine carne, vous dérogeriez à la règle de la soirée. Pour l'heure, je serai Icare. Ou N, si vous jugez l'identification plus vraie.

Gare à toi, fils de Dédale. Tu parles trop.

Ma mère m'avait prévenu : « méfies-toi des ampoules nues »
Ne t'approches pas de ces globes qui mettront feu à ta robe
Les papillons insomniaques qui trouvent un aphrodisiaque
La mort est au rendez-vous ; au mieux tu deviendras fou.


Un L, non, deux, viennent porter nouvelle compagnie bestiolle à l'atypique collection zoologique. L'arrivée est saluée, comme se reconnaissent les créatures célestes -ou aspirantes, soyons indulgents. Voilà Icare par paire cerné, et sans N autre à qui s'accrocher. Le buste emplumé s'incline vers l'esgourde voletante, familière sans être dévoilée, et commente dans un nouveau sourire feutré la proposition tout juste faite.

- Tant qu'il laisse le foie près du comptoir, puisque c'est lui qui est à y mettre à l'épreuve, je suppose qu'il n'y a nul mal à le suivre... bien que l'on dise qu'il soit facile dans un verre d'eau de se noyer. Suivons donc sa flamme, je ne touche pas à ces choses là, pour ma part.

A la demande équine, prendra au mot, et pour l'humour soufflera: - Un peu de pudeur, voyons. avant de réclamer, brouillons les pistes... même chose. Ou approchant. Tandis que dextre attend son verre, senestre se saisit d'un amuse-bouche promptement offert à ses lèvres. Bientôt, les mirettes enivrées verront sans doute bien des étoiles, celles-ci toutes figurées. Les siennes sont encore bien claires, et distinguent autour d'elles les reflets luisants des lettres épinglées. Quelques unes échappent au regard, pour qui se trouve de dos ou dissimule son trésor sous plus d'une couche de noirceur, plus ou moins épaisse. Bref inventaire.

L - E - E - N - L - H - C - J - I - H.


- Tous ces caractères donnent des envies de mots. Une suggestion, malgré le manque de voyelles?

L'être seul dont Icare connaît à coup sûr l'identité se trouve approché, et rétine perçante -doublement ce jour- se portent sur le duo. Fondra sur, au moindre signe, bien que dépourvu des becs et serres propres aux modèles empruntés. Inutiles attributs lorsqu'on vise Lug, mais qu'il se maudit de n'avoir pas ajouté, du fait de cette éventuelle nécessité qu'il n'avait pas envisagée. Hic et Nunc présentement embrassé, sois maudit.

* Thomas Fersen, Pegase
** Emile Zola, Germinal

Awalem

Comme le disait si bien le poète
L’âme du philosophe veille dans sa tête
L’âme du poète vole dans son cœur
L’âme du chanteur vibre dans sa gorge
L’âme de la danseuse vit dans tout son corps

Khalil Gibran









Une histoire d’O.


Le bal de l’Aphrodite, l’Evènement de fin d’année à absolument vivre au moins une fois dans sa vie. Des mois que je le prépare avec une certaine effervescence ancrée au fond de moi. Je suis allée rendre visite à qui de droit, afin de mener à bien mon projet de déguisement assez culotté il faut le dire. Car de mon apparence, tout aura changé, ou presque. Car de ma réserve, aucune once ne sera autorisée. Car de mon rôle il me faudra m’imprégner, je ne suis plus moi, je suis Awalem.


La chevelure a prit la teinte de l’henné, un châtain soyeux aux reflets roux. La coiffure élaborée de cheveux tressés avec trois cordelettes de soies noires portant des pièces d’or en ornement à chacune d’elles, laisse pour liberté qu’une seule mèche mise en évidence devant chaque oreille. Ma peau est hâlée et brillante d’huiles recouvrantes et parfumées et pailletée de poudre d’or. Mon visage est orné d’arabesques d’henné ainsi que mes mains et mes pieds nus, alors que le khol épais rehausse mon regard.

La tenue est faite d’un shintiyan* jaune transparent osant dévoiler mes jambes, les hanches agrémentée d’un foulard d’un orange chatoyant, orné de breloques et pièces d’or percées et cousues. Le tout recouvert d’un tob** bleu transparent, largement ouvert à l’avant découvrant mon ventre orné d’une émeraude au creux du nombril. Le front est orné d’un kurs ***d’or filigrané unique bijou que je porte hormis la broche remise quelques jours plus tôt, accrochée au tob afin d’agrémenté le creux du décollé de son O insolent.

Mon regard se pose sur la douceur des nuances des chandeliers qui recouvrent le salon circulaire de l’Aphrodite déjà envahit par les invités armés de déguisement aussi splendides les uns que les autres. Enfin je me décide à pénétrer le lieu aux odeurs florales entêtantes, bercée par les ondes musicales. La démarche légère, j’accentue volontairement l’ondulation de ma démarche chaloupée laissant flotter derrière moi les parfums d’orient et le tintement des pièces. Une main attrape un verre sur le plateau d’argent d’un serviteur qui se tient près de moi alors que je me dirige vers un chandelier afin d’y allumer et déposer la bougie remise contre le carton d’invitation. Je retourne à l’observation des protagonistes animant une scène des plus originales tout en me délectant du verre "emprunté", un vin rouge délicatement parfumé.



* sorte de pantalon bouffant
** longue chemise transparente largement ouverte devant
*** disque d'or filigrané
Elias_kelliwich


Un P ! Oui, bon, un P, pas un ... vent gastrique particulièrement désagréable.

Mais bon, c'était la lettre que je devais arborer à ma tunique de mage, de magicien, le plus grand magicien ayant pu vivre sur ces terres, disait t-on. Oui, je le suis, et si tu n'es pas d'accord tu vas te recevoir une pluie de pierres sur la tronche ! Ou alors, je pourrais peut-être tester sur toi mon nouveau sort si justement nommé : "souffle mortel". Je l'ai jamais testé, il me faudrait un une victi ... un assistant. D'ailleurs, je réfléchissais à cette question particulièrement existentielle quand je me rendais à ce bal.

Arrivé sur place, voyant que des hommes et femmes grimés, moi, sous mes sourcils broussailleux, derrière ma barbe que je lissais avec soin, je scrutais ici ou là. Vers qui me rapprocher ? Vers qui aller moi qui vais avoir plutôt tendance à rester dans mon coin, à scruter, à écouter ici ou là et, pourquoi pas, à vendre quelque filtre d'amour, de poudre de perlimpinpin ou pourquoi pas un élixir pour soigner les ongles incarnés. Ma grande cape blanche autour de moi, j'avançais, je m'approchais du groupe, arborant mon carton d'invitation afin de pouvoir entrer. Puis, récupérant un verre que je me mis à siroter, je ne bougeais pas, je scrutais tout ce qu'il se passait. Peut-être, plus tard, je pourrais m'approcher d'un ou l'autre des participants.

Mais, pourquoi ne pas m'approcher de l'un ou l'autre, écouter les discussions, voir qui pourrait se cacher, ou pas, sous ces masques. Je voyais ici ou là les différentes lettres que chacun arborait. Pourquoi ces lettres ? Zut ... je n'ai pas encore inventé l’élixir de divination. Dommage ....
Bolly_wood
[O]



Luxe et raffinement. Un art que les petites mains de l'atelier qui se sont mues autour d'elle maîtrisent. L'atelier huppé de la capitale rassemblait parmi ses plus fidèles clients le gratin de la société et c'était là que son amie l'avait conduite pour réaliser son costume. Parmi le choix des nobles étoffes, l'orangé, safrané et l'ocre trouvèrent faveur à ses yeux. Le mariage des couleurs chatoyantes, invitation en terre indienne combiné à un savant drapé dont les étoffes succincte habillaient avec élégance un buste dont seul une épaule laiteuse se dissociait ne trouvèrent d'égal que la sur dimension des bijoux ornant lourdement cou et poignets.

Dissimulé sous un épais voile terre de sienne entièrement brodé de délicieuses petites perles scintillantes on ne distinguait plus la crinière discipliné. Sous un loup doré, bijou façonné pour couvrir l’hémisphère nord de son visage, deux aigues marine plus vrai que nature firent leur entrée au delà des portes de l'Aphrodite qui pour la première fois lui dévoilait ses charmes cachés. De sous un des plis de son bustier, le carton d'invitation fut tiré pour être échangé contre le sésame d'une broche discrète en forme de O.

L'infini, le recommencement éternel.
Le rêve d'éternité, de jeunesse absolue.

L'entrée passé, il est temps de se séparer. Ici lieu elles se joueraient du paraître, l'image qu'elles renverraient flouté par la perception de l'inconnu.
Un dernier regard, une dernière accroche, un point de repère au milieu de cet espace inconnu qui rassure. Le duo se sépare non sans avoir échangé un sourire parce que la soirée commence et que le bal sous ses trois petites lettres est une promesse de grandeur à ce qu'on lui a rapporté.

Derrière son loup, princesse Bolly ne craint pas d'être démasqué d'ailleurs elle n'y pense même pas. Tout ce qui compte ce soir pour elle est de s'amuser loin d'une vie ordonné qui ne laisse que peu de place à la fantaisie.
Sans plus de réflexion alors qu'elle tient toujours en main sa chandelle, elle aborde le mage d'un autre temps.


L'O précédent le P obtient la faveur d'un tour.

Chandelle tendue, l'invitation est lancée. Le spectacle peut commencer.




Bolly au Pays de l'Aphrodite
Cassandre_
H

Rapidement, des mots se forment, et content une histoire encore bien hermétique. N-L-L I-J-C. Toujours, il y a matière à lectures ; et Cassandre veille, n’est-ce pas son rôle, deux fois, trois fois ? Déchiffrer, désirer protéger, souvent en vain, pathétique pythie des immenses infortunes. Ô, D…éesse ! Fais, seulement, que le prophète n’appelle pas le malheur…

Dernière prière, dernière pensée d’une courte catène, avant qu’avance le H jumeau. Ou peut-être : la ? Est-ce le couperet ? déjà ? qui interrompt le fil d’Ariane où
je s’accroche. Au royaume de l’outrance, certains se jettent à corps perdu dans le costume, en défoulement, en expiation, sans craindre d’affronter les gouffres – pas vrai, Icare ? avant tout autre, voletant déjà au-dessus du labyrinthe. Pas vrai, Camarde ? Pas vrai, Malbête, Jongleur, … Matamore, peut-être ? Pas toi, joli papillon. Et à l’hermaphrodite, on ne songera même pas demander. D’autres cependant, prudents, prudents, tergiversent en silences et barguignent à part eux. Parlez de lâcher-prise à un danseur de corde, qu’on se marre !

Il fallait bien, pourtant, que la doloire tombe. Premier coup avant minuit, ou troisième avant le lever du rideau. Il est l’heure, Cassandre ! L’heure de jouer le jeu. Au fond, c’est simple. Comme tous les jours, bons ou mauvais – le déguisement en plus, et croire y pouvoir rien dissimuler, comme si deux-trois mesures de tissu baroque, pour tout le talent des couturières, ne pouvaient pas l’être que de fil blanc. Cassandre ne s’y trompe guère. La première certitude, c’est soi : on n’y échappe jamais. L’enfer.
C’est ce qu’il faudrait répondre, peut-être ; mais qui écouterait ? Et à quoi bon ? L’oiseau de mauvais augure n’a pas tort d’habiter les marges.

Cassandre dévoilée incline doucement la tête. Le soupir résigné est mort avant d’atteindre aux lèvres ; et c'est pour des paroles qu'elles s'entrouvrent, sans chercher à déguiser la voix.


- Faut-il. Les évidences se dévoilent d’elles-mêmes, pour peu qu’on regarde du bon côté. Certaines.

Pronom ou adjectif ? Y a-t-il seulement un « s » ?

Depuis sa tanière de tissu noir et pourpre, la prêtresse jauge le monceau de tissu. Ironique, n’est-ce pas ? Qu’H lui ressemble presque, en masque déguisé – la riche idée, de pousser la lucidité jusqu’à être costume, c’est-à-dire : personne. Cassandre accorde un bon point, ignorant qu’il revient en partie à Venise : trop peu méridionale, trop peu familière des carnavals, elle n’identifiera pas la Bauta. Tout au plus reconnaît-elle qu’il est à sa place, au moins en cela, quand elle-même à tous les titres ne peut être que (fâcheusement) délocalisée.


- En voulez-vous une ? ajoute-t-elle, prise d'une idée soudaine. Elle dirige un regard acéré à travers la pièce, écartant les O exotiques, coupant la route d'un magicien, droit vers la cible évidente à l’autre bout. Boutade pince-sans-rire ? vengeance sauvage ? Souvenir ou indice ? Ou, pourquoi pas, révélation ? Il faut se méfier des chevaux.

Prends ça, dada bleu, qui que tu sois. C'est gratuit ! H saura, du moins, qu'il a bien identifié le costume.
Lulu_le_lutin
~M~



Ainsi c'est le petit personnage sylvestre qui lui servirai de couverture le temps d'un soir, le temps d'un bal.
Elle avait longuement hésité avant de se rendre enfin à l'évidence, quoi de plus naturel en somme?

Le plus difficile avait été de parcourir les ruelles de la cité royale pour y acheter un loup de soie crème ourlé de fourrure du même ton.
Trouver fougères, mousses et autres feuilles mortes avait été un réel plaisir pour elle malgré le froid mordant qui n'épargnait pas la capitale.
Elle les avait ensuite cousus avec soin sur sa tenue, mousse sur le bonnet couleur de pois frais, vertes fougères sur la ceinture qui ainsi cachaient les braies, laissant la jambe longue et athlétique dénudée, feuilles mortes pour agrémenter la manche, courte elle aussi jusqu'au fin gant de soie. L'ensemble avait été agrémenté d'une paire de bottines de cuir brun, fourrées de chaude fourrure. Point d'autre artifice que ce que la nature lui avait offert, le rôle imposait qu'elle soit aussi innocente et fraiche qu'une rosée de printemps.
Elle avait poussé le soucis du détail jusqu'à frotter longuement sa peau avec une crème parfumée à la violette sauvage, trésor qu'elle gardait dans ses fontes.

Un dernier coup d’œil à son reflet ... il était plus que temps de prendre la route jusqu'à l'établissement à la réputation sulfureuse, d'ailleurs le coche l'attendait en bas de l'hostellerie. Elle s'y engouffra pour de longues minutes, minutes durant lesquelles elle pu sentir l'excitation remonter lentement de son ventre jusqu'à sa gorge, provoquant chez elle un plaisir anticipatoire qui laissait parfois les trilles d'un rire contenu s'échapper des lèvres roses et pleines.

Une fois arrivée elle bondit presque de l'équipage, glissant une pièce afin d'être attendue jusqu'à son départ, promettant le double à son retour avant de remercier avec reconnaissance, il lui semblait retrouver l'année de ses quatorze ans et son insouciante légèreté.

L’huis s'ouvrit avant même qu'elle n'ai eu le temps de lever la main vers le battant de bois ouvragé, la laissant interdite une fraction de seconde.
Elle répondit au salut solennel qu'on lui faisait, acceptant la chandelle qui vint un court instant faire luire le M d'argent qui venait agrafer le sage corsage de la demoiselle lutin.

Elle leva sa flamme vers les grandes statues qui marquaient l'entrée des lieux, colosses qui portaient sur les invités un regard inquisiteurs. Ils étaient là, foule bigarrée et cosmopolite, improbable mélange des genres et des êtres, tous unis pour un temps de festivités.
Avaient-ils eux aussi conscience de la chance qu'ils avaient de pouvoir parcourir ce lieu si convoité?

Elle suivit ensuite la voie des colonnes avant de se lancer à découvert au milieu des convives.
D'un pas fluide et joyeux, elle se dirigea vers un grand chandelier que toute flamme avait pour l'instant délaissé et y apposa sa propre lumière, générant un doux halo doré en lieu et place de l'ombre qui s'y trouvait un instant plus tôt.

Se retournant, elle pu enfin les contempler, et ce qu'elle vit l'émerveilla. Les couples, les trios et autres quatuors se formaient, créant des touches colorées sur la grande toile que représentait le cœur de l'établissement et tous convergeaient vers la table des boissons, objet de leur convoitise.

Elle attendrait là le bon moment, préférant observer avant que de se lancer sur la grande scène de ce théâtre des merveilles.
Comedien_



Enigmatique qu'est le mauvaise augure à tournoyer au milieu de la foule sous la musique où la fausseté est interdite.
Aussi noir que lui, qui porte un masque en bec, elle semble chercher son autre voyelle sans vraiment savoir où se mettre.

Lui contemple.. Il aime ça, observer les autres sur la scène plate de l'Aphrodite et se fondre dans la masse des poètes..

Quelques groupes se forment, se sondent sous les flammes, échangent des mots d'ailleurs et se fleurent à des jeux aux odeurs parfumées.
Il boit et déguste, lascif, ses pupilles noires qui scrutent l'oiseau drapé de nuit, quand ses yeux tombent sur la broche fine qui brille chaque fois qu'elle croise un chandelier.

Il cherche des graines, de quoi l'alimenter se demandant lesquelles elle préfère de celles du tournesol à celles du pavot..
Sinon il lui lancerait comme un effet de poudre pour la sortir de sa solitude, mais, le Clipan est venu poche vide.

Il singera donc un dresseur de volatiles, faisant croire à une vie de troubadour qui se donne en spectacle au grandes cours des Ducs et des Marquis.

Repoussant sa cape, il se dresse en grand et tel une ombre qui faucherait les lumières ici présente il arrive juste à côté du piaf au mauvais présage pour tendre le cierge sous son loup.

Ses yeux.. Lui semble déjà rencontrés, mais, peut être qu'il se trompe.
L'alcool lui joue des tours, il est grisé par l'ambiance enivrante qui se traine sur les tentures rouges et les mouvements des hôtes.
C'est à peine si il peut les dire verts ou bien marrons, tant la couleur sombre qui la nappe jusqu'au bout des ailes fait ressortir les iris du volatile.

" Ephémère est la soirée, alors que voudrait l'oiseau au beau plumage avant de mourir?"


Prenant deux coupes entre ses mains, l'instant de remercier dans une inclinaison de tête les serveuses et souriant à il ou elle, la, le chevalier et son partenaire de jeu, le cierge planté entre les
deux retrouvés, deux voyelles aux mêmes teintes, le voilà galant, leurre d'un grand comédien pour passer le temps..

" Tremper le bec dans du poison peut être?"
Each.uisge
L

Un peu de pudeur, voyons.

Dans ce ventre rouge qui accueille d'habitude bien des ébats?
Vous avez raison, concédons lui le privilège du déguisement dont lui même s'est paré cette nuit.


Un frisson parcourt son corps depuis le bas des reins pour se nicher à sa nuque . Ce n'est pas la goutte de vin qui perle du bord au pied dès la bouteille relevée mais une sensation étrange, celle d'être observé. Sans vergogne il pivote et tente de débusquer la source de cette poche de froid qui crève peu à peu sous la perruque de crin noir.

Il faut se méfier des chevaux.
Si l'oreille avait saisi les mots et la prunelle associé un corps, l'Each Uisge se serait déplacé, aurait soulevé un menton de prophetesse pour permettre l'examen partiel d'une face cachée et entrainé sur quelques pas l'audacieuse, le souvenir d'une nuit, ou que ne savait-il encore.

Les paupières scillent au couple Drapée et Masque Doré, en voilà deux qui n'ont rien à envier au sombre piaf. Trop de noir, l'oeil se hisse, naufragé, sur le costume bleu , le blanc et le chamaré d'un lutin, d'un bouffon et....



L - E - E - N - L - H - C - J - I - H.

Echine, livre une voix qui traine pour mieux attaquer la suite.

Je vais choisir l’échine, sans la courber ni la plier. Sans colonne tout s’avachit.
Et vous-même, l'emplumé qui voit des cages en lieu et place d’extrêmes, quelle est vôtre proposition ?


Servi du Montrecul, qu'il n'a point agrémenté d'une démonstration déplacée, l'extrémité d'un pouce glisse sous le masque équin, frotte la pulpe de la lèvre inférieure et d'une pichenette remonte légèrement l'artifice pour placer la coupe sans souffrir de l’exiguïté.
Tête légèrement en arrière pour faire couler le breuvage jusqu'à la glotte et au delà, la gorge exposée ne saurait mentir. Le chevalin est indéniablement masculin. La prise sur le contenant est ferme, le délestage du contenu quant à lui est efficace. Foutu masque, l'exercice est agaçant. Devra-t-il rester sobre pour autant ?


Pour rester dans le thème de ma boisson et ébouriffer votre plumage, disons un cul-sec que l'oiseau de mauvaise augure ne choisira pas NICHEE.
Vous ne risquez rien à accepter. Si vous chutez je m'abstiendrai de jouer la vilaine carne et de vous piétiner.



Ses doigts gantés ôtent une algue de tissu et la noue au verre qu'il délaisse ensuite sur le comptoir. Une danse au papillon s'il n'a fuit, une autre à qui lui rapportera ceci. Choix et hasard conviendront à la soirée.
Artemis...
- J -

Un petit coin de secret, ce petit endroit dans ma tête que j'avais cadenassée depuis si longtemps et qui était mis à forte épreuve depuis quelques mois maintenant. Non il en était hors de question même si les choses changeaient je refusais que ce lieu cède à une folie si particulière qui pouvait me toucher, m’énerver et me faisais perdre la raison. Jamais je n'avais cédé devant quiconque et j'avais bien l'intention de continuer en ce jour lorsque j'avais réceptionné cette invitation. J'en avais besoin plus que de raison même si cela se terminerait surement par une volée de bois verts à faire trembler les murs. Mais je m'en fichais...

Hais moi ou détestes tant que...

Je voulais y aller, je refusais cette main mise sur mes choix. La proposition avait été faites à cette amie que j'avais appris à connaitre et qui m'avait fait l'honneur d'accepter au risque de subir les foudres de l'Olympe bien qu'elle ait beaucoup moins à perdre que moi et que, ce qui serait une simple remontrance pour elle deviendrait une fureur incontrôlable pour moi.

Je jouais donc avec le feu aussi habilement qu'avec les vêtements qui allaient me recouvrir, s'il me voyait ainsi... J'avais ri longuement en compagnie de mon amie pour trouver ce que nous porterions. J'avais réceptionné la veille ce qui m'était dû pour pouvoir braver l'interdit. La broche promise était là et je la regardais en tentant de comprendre le sens qui m'échappait. Un J comme jeune... jolie... moui ça me convenait bien même si cela n'avait guère d’importance au final, je savais ce que je voulais et bien que la raison m'interdisait d'y aller je voulais la braver, passer outre, ainsi je saurais...

Échapper à la vigilance, l'amie de confiance allait m'y aider. Ce lieu je ne voulais pas le quitter et j'avais été forcé de l'avouer à ma grande honte et l'astre d'or m'ornant me faisait m'en souvenir m’énervant autant qu'il pouvait m'apaiser. Puis, ce n'est pas la calligraphie de ma peau qui me rassurait..

J'enfilais la tenue choisie, elle représentait autant ce que j'étais mais aussi tout son contraire, je n'oubliais pas surtout l'unique paire de gants n'ayant pas brûlé à mes mains.

On frappait à ma porte, l'occupation était ailleurs et j’espérai que le départ se déroulerait dans le plus grand secret. Je regardais mon amie, sa tenue lui allait parfaitement. Nous n'avions pas l'habitude de nous habiller ainsi et cela me rendait d'humeur rieuse. Je sursautai presque en quittant le lieu telle une enfant faisant le mur dans le dos de ses parents.
L'arrivée fut rapide, le loup sur le visage, mes mains enrobées, la broche représentant un J fut accroché et l'invitation échangée contre une bougie.

Avé beauté des dieux, une déesse, tel Artemis je surgit dans l'antre de l'Aphrodite. César serai fou de rage en me voyant dans cette toge de déesse romaine. Le costume est simple, mais représente à lui seul toute cette époque de splendeur et de beauté. Il est composé d’une robe longue et blanche représentant la beauté de ces femmes romaine, et d’une superbe cape en tissu rouge que j'avais enroulé sur mon bras droit. Une ceinture en or cintre ma taille et une couronne me déifie pour parfaire le tout. Une tenue de déesse pour une soirée d'orgie.

Je fis un sourire à mon amie avant de regarder la présence de ces gens masquées. Peut-être en connaissais-je ou pas. Cela m'importait peu. La soirée pouvait commencer... Mais avant je devais poser cette bougie avant que la cire m'en coule sur les mains.

Romain_


B

Une invitation, une broche, un costume, un lupanar. Fallait-il une fois encore jouer de faux-semblants ? Retirant l'intégralité de ses effets pour enfiler son costume de lin, B ne peut cracher sur un coup de main. Le tissu est long, encombrant et tandis que la servante finit par cacher ses attribus masculins sous cette lourde étoffe, B se fait songeur. Le temps passe, les souvenirs s'amassent et alors qu'il enfile les spartiates d'un geste las, B admire une dernière fois ce calme et ce silence qui fut sien. Vêtu d'un épais manteau, il regagne les ruelles parisiennes, foulant de ses chausses étranges la fraîcheur automnale. Puis finalement, après quelques regards suspicieux et hagards, il regagne l'Aphrodite.

Les escaliers sont gravits, la tête de lion heurtée pour annoncer sa venue et enfin, B regagne la chaleur mystique du lupanar. Il dépose son mantel, réchauffe ses mains et enfin arrange quelque peu sa toge romaine. A quoi bon se déguiser ? A quoi bon chercher à se glisser dans la peau d'un autre ?
A quoi bon se complaire dans l'Anonymat ?

Echangeant son invitation contre une bougie, B s'avance et regagne le coeur du lupanar. Vivant, empli de ces êtres étranges et masqués, le romain regagne un terrain autrefois conquis. Des costumes sont plus ou moins encombrants, d'autres flattent l'imagination, tandis qu'autres se font plus lugubres. Couleurs vives, couleurs morbides, B regagne un chandelier pour y abandonner sa bougie. Malgré ses efforts, le costume ne cache que son corps et s'il est aisé pour certain de le reconnaitre, B s'assume. A la lueur des bougies, le regard change, teinté de brun puis de bleu. A la vue de tous, le visage est découvert. Aucun masque, aucun casque de romain. B n'est qu'un E qui se pare d'un D pour composer et d'un L pour honorer la mémoire familiale. B n'est qu'un romain perdu en quête d'un Autre qui autrefois fut un Faune.

Il regagne le comptoir, observe ce verre entouré de ce tissu d'algue et c'est d'un ton froid qu'il commande sa boisson. Il n'est pas d'humeur festive, il cherche. Les iris balayent la salle vidée de tous ces artifices et alors que le calme règne entre ses tempes, les musiciens s'affèrent pour le plus grand plaisir des convives. Les masques, les tenues, les plumes, les algues, les morts, B observe et dévisage. Il cherche et désespère. Le Sort du Romain est présent ici lieu, jouant de son anonymat pour mieux le dévisager et le haïr. B n'est pas dupe. B connait ses torts et ses faiblesses. D'un geste précis, habituel, il prépare son spiritueux aux reflets de jade. Puis un rictus apparait sur son visage impassible...En quoi s'étaient-ils déguisés ? B se prend finalement au jeu des apparences, rongeant tant bien que mal son frein et son impatience. Son double est là...Anonyme, Intouchable, Insaisissable.
Papillon_


L'Envolée
    Naître avec le printemps, mourir avec les roses ;
    Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur ;
    Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
    S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur ;
    Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
    S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles :
    Voilà du papillon le destin enchanté.
    Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
    Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
    Retourne enfin au ciel chercher la volupté !.*


[De crins, plumes, et écailles... L, N, L]

Oh ! Mais qu'avons-nous là ? L'Aphrodite aurait du joindre un filet à la broche. Le fragile papillon et le dangereux métamorphe. La main innocente a de l'humour.

Un filet, pour favoriser d'éventuels collectionneurs?
Voyons, la facilité ne vaudrait pas la tentative d'interrompre, au moins momentanément, la danse de celui qui volette par goût autant que par nécessité.
S'exclame t-elle d'un ton amusé bien qu'un brin réprobateur.

Qu'imagine donc le "drôle" d'équidé? Fragile n'est tout de même pas le seul adjectif pouvant illustrer le costume qu'elle a choisit d'endosser. Le seul qui lui est venu, à lui, la faute à sa gracile silhouette sans doute, tout autant trompeuse que bien des apparences, ce soir, comme de tout temps.


Superficiel, léger, aérien, esprit volage ou inattentif sont autant de qualificatifs qui pourraient convenir au papillon incarné pour l'occasion.

Bon sens et pure bravade, mais prendre le jeu au sérieux ne signifie pas que l'on soit prête à se renier, entièrement, afin d'être plus crédible dans un rôle éphémère. La belle prophétesse qui garde un oeil sur Lépidoptère et mythique Ambitieux ne s'y trompera pas.

Étonnamment volubile, de conclure revenant sur l'assertion.


Je ne doute pas de l'humour de la main innocente, qui provoquera des rencontres inattendues, surprenantes, d'autres plus que la notre.
Mais certes, si l'on considère que l'éphémère ne vaut rien à la nage
Papillon? je gage qu'il n'est point, non plus, proie de prédilection pour une créature des mers.

Se tournant vers la créature céleste, qui n'a pas à aspirer, ajoute espièglement.

Quand bien même, j'aperçois à votre taille une bride qui devrait au besoin pouvoir nous sauver.

A défaut de me suivre moi, suivez cette flamme qui vous attire tous deux, le comptoir est droit devant et ses trésors liquoreux méritent d'être éclairés.
Et si l'un de vous souhaite mêler ses pas aux miens ensuite, je suis tout disposé à mener la danse.


A son oreille commentaire murmuré, étire un sourire sur son jeune minois masqué.

- Tant qu'il laisse le foie près du comptoir, puisque c'est lui qui est à y mettre à l'épreuve, je suppose qu'il n'y a nul mal à le suivre... bien que l'on dise qu'il soit facile dans un verre d'eau de se noyer. Suivons donc sa flamme, je ne touche pas à ces choses là, pour ma part.

Hue, donc!
l'aillée dépose sa propre chandelle, avant de suivre autre lueur.

Tandis qu'L et N devisent, se cherchent, déguste verres du comptoir promis, et atteint, Papillon admire les costumes rivalisant de beauté, d'imagination et d'ingéniosité.
Et lorsqu'en guise d'invitation, ouverte, le maléfique noue simulées élodées au pied de son verre avant de s'éloigner pour mieux être rejoint, c'est à Icare qu'elle glisse doucement.


Vas.


* Le papillon - Alphonse de Lamartine
--Son_papillon
Retournée dans son château. Ne rien retrouver, il y en avait tant où elle posait ses affaires mais un seul était le sien. Le Sien et pourtant, elle ne s'y sentait pas chez elle.

Ce soir, elle devait être une autre. Une autre? Une fée ? Un papillon ? Un dragon ? où alors un être sombre : Rampant ou volant, un corbeau peut-être ? Ils sont si beaux dans leur perfection noire. Non...Pas le corbeau... Elle ne serait pas crédible avec son regard bleu Tiffany. Pourquoi un animal ?

Pourquoi pas un être humain, Une colombine, toute blanche évoluant sur la pointe des pieds, fuyant Arlequin, où alors Madelon courant après Guignol ? oh la fée Carabosse avec ses longs doigts crochus. Non. Ça ne plairait pas. Elle en était certaine. Il fallait qu'elle garde un petit quelque chose d'elle.

Après moult essayages, elle choisit. Personne ne la verrait dans le costumes sauf son personnel.
Les femmes de chambres s'affairaient autour d'elle. la maitresse avait enfin fait son choix et le Temps lui inexorable. Implacable. Sadique, le Temps s'écoulait, ne se préoccupant de rien, ni des vivants ni des morts alors, une dame à sa toilette ! Elle n'existait pas pour lui, mais lui pour elle, Oui. Il fallait aller plus vite.

Sans s'énerver visiblement, ce qui était chose rarissime quand elle se voulait belle. Il y avait toujours quelque chose qui lui déplaisait et elle n'arrêtait de corriger ses dames, Mais là ? Rien. Elle était sans appréhension. Elle n'avait pas peur.
Ses dames et des femmes de chambres étaient ravi du résultat.
Elle se trouvait pas trop mal, pas aussi bien l'qu'elle l'eut voulu, et avec un tissu plus épais amis elle voulait la fluidité, elle voulait son dos nu. Elle voulait jouer avec les lumières. Elle était prête.

Montée dans le carrosse, un long manteau de fourrure l'enveloppait, elle avait même mit son capuchon. Encore en carrosse, elle eut préférée chevaucher seulement une dame doit se rendre en carrosse dans un bal, surtout si elle veut rentrer accompagnée.

Elle descendit, monta le perron et suivit les recommandations. C'était la première fois qu'elle venait en ce lieu. Droite, un peu trop. L'aisance était absente, il allait falloir faire un effort pour ne pas passer pour une employée louée pour le service.
Manteau ouvert, elle frappa l'huis avec la tête de lion. Porte qui s'ouvrit, manteau posé, invitation remise et joli cierge, la magie opéra t'elle déjà ? Le cierge était un cierge comme un autre mais déjà ces ombres et ses lumières qui se croisant, se fondant, se confondant, lui montraient que le cierge était autre chose de mystique. Un guide malicieux ? Pourtant elle le posa sur un candélabre. La lumière illumina un instant sa broche énorme sur laquelle était gravé unB, elle voulait qu'on puisse la voir.

Elle ne savait pas comment tout cela soit devait se passer, n'ayant reçu aucune réponse à ses questions, elle avait donc laisser son imagination l'envahir. Des personnes discutaient déjà.
Etait-elle timide ou pas ? Allait-t-elle les rejoindre ?
Dépit, elle se rapprocha mais pas trop prêt et s'assit pour être vu mais surtout pour voir. Elle tenta de reconnaitre la musique. Elle ferait un tour plus tard, quand elle aura reprit cette assurance qui c'était volatilisée au moment où la porte s'ouvrit et qu'elle entra dans ce monde inconnu d'elle sans repère.
Bouffon_du_roy
J

Sirotant tranquillement son verre de gin, les minutes passaient et repassaient doucement. Le Fou avait un doute sur l’arrivée de tous les invités étant donné que toutes les lettres de l’alphabet n’étaient guère présentes mais, des jumeaux, il y avait. Il scruta lentement les costumes présents pour remarquer en effet que certains se rejoignaient. Hannnnnnnn. Nous y voilà. Ces lettres devaient servir d’alliances très certainement pour ceux, éventuellement qui auraient du mal à se mêler ensemble. Toujours avec le Loup et le Chevalier quand, un coup d’œil sur le rideau noir et de se dire qu’il était l’heure tout de même de rassembler la foule pour embarquer tout ce petit dans un concours organisé de toute pièce par ses soins. Il finit son verre, le posa sur le comptoir, "les lettres nous verrons plus tard" se dit-il alors qu’il venait de remarquer une Déesse portant elle aussi le J. Acte à approfondir ultérieurement.
Le Bouffon se mit au milieu de la salle et, tout sérieux qu’il du être, il s’éclaircit la voix et se jeta à l’eau.


Oyez, oyez braves gens,

A la différence de s’admirer tous avec des yeux en coin, moi, Grand Bouffon de cette soirée hivernale pour marquer la fin de cette année, je propose que vous nous en mettiez plein la vue.


Une prise d’air et tendant la main vers le rideau noir au fond de la salle.

En effet, pour cette grande occasion, pourquoi ne pas choisir le plus beau costume de cette soirée. Pour cela, il suffit de signaler sa participation à moi-même, laissant la surprise aux autres de savoir que je vais vous présenter à eux. Une fois que j’aurais les noms des participants, je vous ferai appeler pour venir me rejoindre sur l’estrade là-bas et je me ferai un plaisir d’écarquiller les yeux de tous les invités. Ensuite, vous n’aurez plus qu’à donner une voix pour le costume qui vous plait le plus.

Le réglement affiché, ce Fou se mit en position tranquillement pour prendre possession des noms de ceux qui risquaient d’avoir une description hors du commun aux yeux de tous.
Bauta
« Faut-il. Les évidences se dévoilent d’elles-mêmes, pour peu qu’on regarde du bon côté. Certaines. »

Aurait-il tourné la tête dans tous les sens jusqu’à s’en déboiter le cou, que d’évidences, Bauta n’aurait perçu qu’amas de tissus, que plumes, que becs, et dentelles de soie. Peut-être s’il avait eu la tête à se la creuser davantage, aurait-il ricané de constater que privé d’identité, chacun des convives travaillait méticuleusement à s’en recomposer une autre. Cela signifiait-il que ce visage étudié que chacun s’appliquait à offrir aux regards camouflés des autres, était une part de vérité d’eux même ? Possible. Alors Bauta n’était qu’Ombre. Ainsi soit-il. Après tout, n’était-il pas déjà depuis bien longtemps l’ombre corrompue de ce qu’il aurait dû être ? Elucubrations n’ayant au final que l’apanage d’éveiller une belle migraine, malgré, le Très Haut en soit remercié, l’avarice de la Prophétesse à user de sa voix en papotages inutiles. Pourtant, pour une fois, il aurait aimé qu’une femme soit plus volubile, au moins cela lui aurait facilité l’approche, quand à coup sûr, les lettres jumelles accrochées aux costumes n’étaient pas le fruit du hasard.

« En voulez-vous une ? Il faut se méfier des chevaux. »

La voix féminine s’envola. Au milieu des loups et masques colorés, entre les voiles et les ailes, un visage s’offrait sans ornement. Peut-être celui-ci avait-il déjà compris la philosophie qui semblait mener la soirée, et bon prince, épargnait aux invités de douloureux torticolis. Pourtant, sous le masque d’or, les yeux se plissèrent, partagés de sentiments contradictoires.


- Ce ne sont pas des chevaux dont il faut se méfier, mais des mauvais cavaliers.

La rétorque fut lancée d’une spontanéité irréfléchie. Si la Prophétesse ne mentait pas sur ses pouvoirs divinatoires, elle comprendrait, peut-être. Si tant était qu’il y ait quelque chose à comprendre de Personne. Les secrets du Mage devaient bien contenir quelques potions pour rendre compréhensible les discours les plus sibyllins de la soirée.

- Veuillez m’excuser, je vais si vous le permettez, chercher de quoi nous désaltérer, offrande à l’Oracle.


S’inclinant respectueusement devant celle qui ne pouvait être crue, la soie noire se froissa en disparaissant entre les chatoiements colorés et pépiements enjoués. Arrivé au bar sans s’être pris les pieds dans quelques ramages, la main gantée du H se posa sur l’épaule du B, serrant furtivement ses doigts sur la toge.

- L’éclat de ton retour illumine encore davantage celui de ton absence.


Les prunelles restèrent fixes, posées sur un mur qui lui aussi se masquait d’une décoration neuve. Sans s’attarder davantage, l’Ombre saisit deux verres et rejoignit ses pénates, au creux des révélations maudites d’un simple crachat, tendant la maigre offrande à l’Incomprise, l’oreille vaguement attentive au jeu du bouffon.
_________________
H
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 9, 10, 11   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)