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[RP] (Bal de Noël) Soyez anonymes.

Lulu_le_lutin
~M~



Quelle méprise et quelle leçon pour la lutine qui se croyait si maline d'avoir reconnu ses amis au milieu de la foule sibylline, elle qui se croit si fine a prit la lionne pour un lion. Elle s'éloigne, non sans un trait d'humour bien senti, vexée? Non point, intéressée plutôt par la recherche de sa lettre amie.
Et si ces lettres n'étaient qu'hasard à la fin, juste là pour semer le doute et attiser la curiosité? Après tout quelle importance? Malgré lui, l'esprit farceur ne peut tout à fait se résoudre à laisser de coté ce mystère alphabétique.

Soudain une sorte de vent fébrile semble s'emparer de l'animal ferré, il va, il vient, cabriole et marque au rouge comme un garçon vacher son troupeau, glissant un "je reviens" qui glace et brule tout à la fois. Pourquoi revenir, rien n'y oblige, a-t-il remarqué le manège, impossible, elle a fait preuve d'une discrétion rare lorsqu'elle a ensemencé les verres au hasard, alors pourquoi se sent-elle piégée?
Elle l'observe l'air de rien, pour le voir se poser devant sa cavalière enfin, elle se sera fourvoyée ou il aura oublié.

L'un ou l'autre peut importe, elle se sent délivrée et peut tout à loisir revenir à ses compagnes de tablée. L'une propose une danse qui bousculerait les conventions sociales pour narguer un lion parti sans demander son reste. L'autre la questionne sur le mystère abécédaire qui l'intrigue toute entière.

A l'égyptienne


- Danser ma foi, nous sommes là pour ça, mais il semble que notre spectateur ait préféré se faire tanner la peau sous des cieux moins hostiles, et je crois qu'un concours se prépare, en serez-vous?


A la statue

- Ainsi ces boissons seraient-elles identiques? J'aurais manqué de discernement sans doute mais je salue votre choix, rien n'est plus désaltérant qu'une onde pure.
Quand au mystère de ces lettres, j'avoue ne rien y comprendre non plus, la suite nous renseignera certainement et je vois l'organisation qui s'avance sous les traits de ces jeunes gens.


D'un geste gracieux de la tête le lutin montre la farandole d'enfants, ils danseront finalement ...
Hiver


Les yeux avaient oeuvré, minutieusement, détaillant les moindres mimiques des uns, les intonations des autres, le choix de costume suggérant leurs identités parfois. L'annonce de jeu de lettres le laissa de marbre, contenté de ne pas s'infliger la maladresse dengager conversation avec un inconnu connu qu'il ne souhaitait trop voir. C'est qu'Hiver comptait ses amis sur trois doigts. Trois autres saisons aux couleurs chamarrées pour contraster avec les siennes.

Il y avait Automne, qu'on ne présentait plus.

Il y avait printemps, cabotin renouveau.

Il y avait Eté, aux amours passagers.

Et ses yeux d'un silence de glace lui avaient rapporté nombres de détails pour mettre à jour son comparse printanier, épinglé d'un L . L'été quant à lui peinait à s'afficher encore... Hiver était patient.


Each.uisge
L


La cuisse cuisante du toucher de la Mort, l'être à la face bleutée ne laisse rien paraître de ses émotions alors que la main gracile survole la sienne. Papillon redouterait-il de se poser ?
Derrière le masque les sombres suivent avec attention l'expression sise aux traits apparents, aux mouvements, au regard qui erre sur la courroie de cuir .D'un geste vif il tire dessus et lui présente telle un coffret entrouvert contenant une clef qui d'un tour mettrait en cage la prédation.


Seriez-vous rassurée si je vous la confiais? Questionne-t-il d'une voix traînante et enjôleuse avant de la remettre en place avec une lenteur étudiée, visage légèrement penché pour offrir à l’œil le luisant de l'émail révélée par ses lèvres étirées.

Teuh teuh teuh, ôtez telle perspective de vôtre tête et n'ayez crainte de vous brûler à la flamme. L'éphémère ne saurait succomber à l’effarouchement alors qu'il doit voleter, butiner et..... danser.

L'annonce vient d'être faite, il avait vu juste pour les lettres depuis l'assise moelleuse de son fauteuil.

Dextre défie une chute de reins de son impertinence gantée.


Détendez-vous, je ne dirai rien ni à vôtre époux, ni à votre mère ou quelque chaperon que ce soit, est chatouillé un lobe de son souffle.

Quant à vous ramener.... je ne sais.
D'une volte à mi-chemin du comptoir et de l'Icare, le crin voltige, cascade aux épaules mâles venues barrer la ligne de vue de la propriétaire de sa lettre jumelle.

Qu'êtes-vous venu chercher ce soir à la lumière vacillante des chandelles ? Quelqu'un ? Quelque chose ? Sous le questionnement le défi, sous l'air de rien l'air de tout, curieux de ces envies qui ne sont siennes.
Dans l'attente les prunelles vagabondent par dessus la chevelure, l'esprit erre. La voilée aux pieds nus ne peut être que.... Il lui remettra les osselets en place d'une chiquenaude derrière le crâne dès qu'il le pourra. Un couple … Ils sont …. somptueusement entêtant de conjectures.


Contez-moi cela en avançant, j'ai les sabots qui trépignent. Attrapons l'emplumé , piquons un cœur et filons vers le lutin. Si toutefois vous souhaitez rester en selle. Si ce ne devait être le cas je lèverais le filet.
Bouffon_du_roy
J

Une main divine se posa sur son bras ce qui amena un large sourire. Même un Fou avait droit à une Déesse. Traverser la salle sans encombre, cela relevait presque d’un défi. Et encore plus lorsque fut annoncé que la danse était de mise. Cela devenait délicat de se déplacer et le Bouffon préféra se bousculer aux autres prêt des recoins pour offrir passage à Artémis afin de ne point gêner les couples dansants.

Arrivés au bar sans trop de dommages collatéraux au final, le Bouffon se commanda un cidre pour lui et demanda à Artémis.


Vous désirez?

Le temps d’être servi, il regarda les couples formés à l’aide des broches, faire quelque pas au milieu de la salle. Cherchant par moment la noisette, il revint en direction de la Déesse, se délectant d’une gorgée de cidre et reposant son verre sur le comptoir.

Il serait temps de se dégourdir les jambes, ne pensez-vous pas?

Lui tendant une main.

Puis-je…

Rhooo ca va. Pas besoin de finir sa phrase. Elle comprendrait certainement.
.automne.


Regard valse d'un drapé à un autre, d'une hanche à une nuque, du plus sombre au diapré. Les prunelles semblent trouver un intérêt réel dans la contemplation de ces artifices, et c'est bien pensives que les lèvres se laissent goûter par la saveur du vin. L'envie est à l'envol ce soir. Automne compte deux psychés et deux emplumés. Les lippes sombres s’apprêtent à quitter leur verre sur cette constatation quand elles se figent sur le liseré du calice. Elle remarque tout à coup l'arrivée d'une donzelle piquée de rouge et de cœurs, à la tenue... à la tenue... ?...qui ne manque pas de la surprendre. Cernunnos en reste littéralement dubitatif, jusqu'à ce que de petites personnes viennent troubler sa syncope. L'attention se porte sur l'estrade. La surprise éclaire son visage grimé. Ainsi il y a un couple de chaque lettre ?

Les iris bifurquent sur sa petite broche d'un « F » forgée, avant qu'ils ne cherchent avec curiosité à découvrir sur les bustes corsetés ou les torses libérés une lettre pareille. L'Aphrodite s'est faite entremetteuse ce soir... Mais de sa position, Automne ne distingue nulle personne parmi les quelques visibles semblant porter la même lettre qu'elle. Petite moue. Réflexion.

Son visage se tourne vers un Hiver pris dans un gel bien muet. Regard chemine sur sa tenue où il a fait le choix de ne révéler aucune broche. Doucement, elle pousse avec précaution un coude posé pour s'appuyer d'un bout de séant sur le bras du fauteuil. Le buste se penche, et les doigts viennent s'enlacer dans un pendant du masque pour quémander son attention. Bois qui se rapprochent des stalagmites :

_ N'es-tu pas curieux de savoir qui pourrait être ton double, Karantez ?

Ombre d'un sourire, et la main quitte le bijou et son flocon pour glisser un instant dans une douceur ouatée sur un cou bien hiémal. Automne se fait velours quand il s'agit de réchauffer sa saison la plus aimée et la plus froide. D'une envie, de vie, ou d'un simple sourire. Tous les gestes sont bons pour faire étinceler le givre et la glace personnifiée.

S..


Discrète, elle s'est faite, depuis que ses pas l'ont menée au comptoir. Mais maintenant, elle s'y ennuie. Venir seule n'était peut-être pas une si bonne idée, après tout. A ses lèvres est porté le hanap rempli d'un vin carmin, alors qu'elle observe le ballet qui se danse devant elle. Papillon, Automne, Hiver, un bouffon bariolé de couleurs, un chevalier et un lion... elle se laisse happer par les êtres qui virevoltent face à elle. Sa tête lui tourne un peu, la chaleur lui monte aux joues, Sorcière a chaud et déboutonne son col, laissant apparaître un bijou orné d'un saphir pendant au creux de son cou. La reine de cœur est observée, yeux plissés, et en son for intérieur, Sorcière songe que la chaleur ne doit pas frapper la dame. Ses mirettes se tournent à senestre, puis dextre, et au moment où ses lèvres vont s'entrouvrir vers son voisin le plus proche pour laisser le son de sa voix apparaître, voilà qu'une myriade de silhouettes emplit la pièce, et Sorcière n'a maintenant d'yeux que pour elles. Les lèvres carmines s'ourlent d'un sourire et son regard s'émerveille. Chaque mouvement décomposé est suivi sous le masque qui cache son visage. A l'invitation de les suivre, Sorcière se laisse guider comme un automate et bientôt se retrouve au centre de la pièce, oyant l'appel à trouver son double.

Quelques gorgées, hanap aux lèvres, font descendre le reste du carmin dansant dans ce dernier. Voilà donc l'énigme dévoilée, il lui fallait maintenant trouver son autre. Sur un guéridon, le hanap est posé, laissant là Sorcière les mains libres et l'attention aux aguets. Elle se prête au jeu, amusée de s'y laisser attraper si facilement, en oublie sa condition, ses peurs, ses à priori et se laisse emporter dans la valse des chimères et autres êtres fantastiques qui investissent la pièce, tournant au gré de leur recherche. Les éclats d'argent renvoyées par les lettres accrochées ci et là captivent ses prunelles. Enfin, elles accrochent un I broché sur un pelage aussi sombre que la nuit. Sorcière met un temps certain à lever le regard, s'attardant à hauteur du bijou qui avait attiré ce dernier. Puis il finit sa course sur le visage dissimulé et ses yeux se plissent, l'observant, crinière d'abord, pelage, ventre et pattes, parcourant ensuite le chemin en sens inverse, s'amusant du hasard.


Un loup. Le mot a été soufflé, à peine murmuré, jeté avec surprise et étonnement.

Il s'incline et Sorcière ne peut retenir le début d'une révérence qui fait écho au Loup, ancrée dans sa chair, dans son corps, automatisée, mais stoppée dans son élan, entamant à peine la génuflexion avant de se retenir et se relever. Après tout, pourquoi Sorcière s'inclinerait-elle devant Loup, ne sont-ils pas faits du même bois ? Lui et Elle, envoyés du Diable et symbole de paganisme, la coïncidence était trop belle.


Loup et sorcière, couple honnis que voilà... Pour un peu nous irions courir tous deux dans les landes au lieu d'entrer dans la danse.

Les carmines s'ourlent d'un sourire étrange, son esprit imaginant Loup et Sorcière déambuler à la lueur de la brune.

Si l'on ne m'a point trompée sur mon alphabet, vous dites le vrai, nous voici jumeaux de lettres, ce soir.

Et Sorcière de tendre une main gantée de violine, déposant la pulpe de ses doigts dans le creux de la paume de l'animal, iris essayant dans le même temps de découvrir le regard de l'autre.

L'honneur est pour moi, entrons en piste.
Hiver


    D'Hiver à Automne


    - Je l'ai trouvée . Mais je me méfie des rencontres arrangées...


Hiver se fend d'un sourire partagé entre amertume et ironie . Les perles hyalines de sa parure tressaillent lorsqu'il réhausse le menton, déposant un chaste baiser sur les lèvres sombres.


    - Et toi, où es ton cavalier?


L'oeil s'irise de méfiance, venir dans l'antre du jeune Alphonse promettait forcément des présences qu'il n'attendait pas, ou plus. Une main laiteuse vient se glisser contre la joue Automnale. Il n'était pas venu ce soir pour se divertir, ni pour les mondanités. Juste pour se sentir de nouveau vivant après une hibernation meurtrière. Les iris noirs se font plus tendres en rencontrant leur vis à vis.



    - Peut-être t'a-t-il déjà repérée...


Moon
Dansante, à travers la nuée ouatée, la lumière liliale vêtit la pénombre d'un miroitement céruléen. Embellissant les interminables tapis ivoirin sur lesquels une ribambelle de pas perdus s’esquisse. Leurs dessinateurs débouchent des veines citadines ébauchant les desseins d'un avenir facétieux. Une rencontre fortuite à l'ombre d'une cathédrale enneigée, une idylle juvénile enfantée par la passion des regards. D'éphémères et mutiques attentions nocturnes enveloppées d'une bienveillance sibylline. Savent-ils seulement qu'un astre maudit en est la source, puisant la providence dans les plus belles stances. Séléné est une poétesse recluse dans les abîmes où s'y abîme sa penne et s'affirme sa peine.

Les hommes aveuglés de certitudes l'ont exclu ne voyant en ses miracles que de funestes présages. Semblable à Prométhée la Lune observe sans consentir, le cœur en lambeaux, le Soleil et son sourire enjôleur, dévorer perpétuellement l'empyrée. A la venue des ombres crépusculaires, elle le poursuit inlassablement tandis qu'il enlace l'horizon à défaut de l'étreindre, elle. Chagrine, ses paupières hâves libèrent une myriade de larmes hyalines. Qui au contact de la nébuleuse de coton, embrassé par le frimas, se cristallisent en formant de joyeux flocons.

Lasse de subir les jugements impérieux de ses pairs, ses yeux asséchés se tournent vers les astres d'une constellation fantasmée. Y a-t-il quelqu'un, quelque part pouvant lui accorder un souffle de vie ? Y a-t-il un être, là dans l'univers, prêt à lui offrir une oreille attentive et une épaule pour soutien ? Avec le temps, le doute croît, s'adjugeant le droit d'ordonner les jours vieillissants. Personne ne l'attend, personne ne l'entend. A la manière d'une défunte étoile, elle s'étiole et s'éloigne honteuse.

En dessous, une silhouette à la chevelure d'ébène presse le pas. Sa destination s'enquière d'originalité. Un peu comme si à l'invitation de la pluie, une rivière n'assumait plus sa routine et découchait sans avoir l'intention de revenir dorloter les pierres abandonnées en son lit. Franchissant le perron, la jeune femme s'empare du lumignon le déposant aux côtés de ses semblables. Les timides flammes s’enorgueillissent soudainement en ombrageant les murs. Au milieu des lutins, des loups et des saisons froides, elle s'y sent telle une intruse. Son costume lunaire s'affuble d'une broche de mauvaise facture où on y décèle une pauvre lettre. Afin d'étouffer un ennui naissant, ses prunelles se déposent sur les convives. Un jeu s'installe, celui de la curiosité piquée au vif.
Asterion.
-D-

Le temps s'est figé. Elle danse, elle danse pour lui, papillon délicat. Ses bras sont comme ses ailes et il se délecte du spectacle. Belle, désirable, il voudrait la prendre, la maintenir prisonnière sous ses pattes de taureau, avide de chair. Mais pour le moment, il contemple. Le taureau bande.

Mais la fête ne fait que commencer et il n'est pas question de ne pas en profiter. Il ne s'est pas rendu compte qu'il avait été marqué par un L envolé. A peine s'est-il rendu compte que l'individu à chanceler auprès de lui. Elle a finit de danser, il sourit, allant lui chercher un verre, une mirabelle, qu'il lui tend tout en s'inclinant.


Tenez, Papillon, et merci pour la danse... Je vais en quête de ma lettre-soeur, à vous de trouver la vôtre aussi, ma chère...

Il lui lance un regard malicieux et s'éloigne, sans pour autant la quitter des yeux. Saura-t-elle voler seule au milieu de cette foule inconnue? Il cherche son altera lettra*, mais en vain, si bien qu'il s'approche d'une étrange femme, énigmatique, s'inclinant face à elle dans une révérence sobre, effleurant sa broche du bout des doigts et d'une voix pincée, son accent valaque revenant, se met à lui fredonner une chanson, dans le creux de l'oreille.

" La lune trop blême
Pose un diadème
Sur tes cheveux roux
La lune trop rousse
De gloire éclabousse
Ton jupon plein d'trous...

La lune trop pâle
Caresse l'opale
De tes yeux blasés
Princesse de la rue
Soit la bienvenue
Dans mon cœur blessé.**"


Délicatement, il prend sa menotte et y dépose un baiser.

Lune, quelle est donc cette lettre qui se cache au fond de votre regard? Le taureau que je suis s'interroge.

Tentative d'approche, ce n'est pas un D, mais que diable, il cherchera encore...



* Autre lettre.
** La complainte de la butte (version Moulin Rouge, par Rufus Wainwright).

_____________________________________________
Le_loup
I

L'honneur est pour moi, entrons en piste.

La patte accorda une légère pression à la main offerte, écrin délicat mais ferme promettant de mener à bon port et l’envie et l’envol, penchant la tête pour croiser le regard qu’elle cherchait à cueillir, offrant en pâture à la curiosité, la profondeur d’un noir plein. Un instant il fut tenté de percer à jour l’éclat des yeux pour y lire un âge, d’attarder l’attention pour discerner sous la violine, le maintien du buste, mais étonnamment, la chaleur de la main menue à la sienne avorta le jeu habituel, pour se contenter du mystère, et savourer l’alliance en toute simplicité, Loup élu de la Sorcière, favoris tous les deux, des nuits et des cauchemars d’enfants.

Au premier signe d’ennui, je vous emmènerai hurler à la lune, promit-il au fil d’un sourire amusé, dévoilant sur les babines étirées les volutes d’une espièglerie tendrement carnassière, apanage de ces belles jeunesses dont le charme résidait autant dans la beauté que dans l'insolence de ses acquis.
La première impulsion fut faite, amenant sa cavalière à serpenter dans ses pas, silhouette mâle souple, ne déviant de sa route que pour passer près d’un bouquet de lavande sèche , tendant la senestre pour briser une tige élégamment fournie et la piquer de biais dans la crinière rousse, y traçant une rémige bleutée naissant au dessus de l'oreille, écho aux teintes du saphir remarqué au creux du cou.

Vous voilà à croquer, la taquina-t-il en déployant le bras pour l’amener définitivement sur la piste et s’incliner une dernière fois avant de relever le buste.

Haute, la tête louve s’attarda au loisir de contempler la silhouette toute entière, dégagée de la foule, d’en apprécier le sourire rehaussé de vif, avant d’approcher lentement, amateur de ces instants suspendus, jusqu’au bruissement des tissus, liant la fourrure et la violine, une main se plaçant avec légèreté au creux des reins quand l’autre, maintenait leur union à hauteur.
L’habitude de la serviabilité rendait toute chose plus facile, et au contact de ce dû tissé de politesse et de respect qu'avait fait naitre le hasard, s’accompagna la délivrance d’un esprit embué aux parfums de l’antiquité, et, une seconde, le sourire lupin fut empreint d’une reconnaissance aussi douce que paisible.


Alors..., commença-t-il en entrainant sa cavalière d’un premier pas dans la danse, sans quitter son regard du sien, unique fil sans fard qui liait enfin fils et fille des ténèbres, un dessein amusé peint sur les lippes … à qui allons-nous jeter un sort ce soir?
Mauvaise_augure
" Ephémère est la soirée, alors que voudrait l'oiseau au beau plumage avant de mourir?"

Évasive, l’attention se recentre sur l’interlocuteur. Les obsidiennes plumées glissent sur les sombres étoffes, s’accrochent à l’infime ornement identique au sien avant de se reposer sur leurs semblables masqués. Le costume sobre de l’homme laisse perplexe l’Oiseau de Malheur qui tarde à atterrir.

" Tremper le bec dans du poison peut être?"

Les lippes s’étirent d’un maigre sourire tandis que la patte gantée se dresse pour enserrer la coupe offerte. Le bec noir s’incline en remerciements avant que le volatile ne croasse :


Étrange invitation que de vouloir distiller du poison dans les veines de celui qui se repaît des victimes de ce dernier.

Un ricanement s’échappe derrière le loup alors que le bras s’avance pour trinquer avec l’inconnu :

A votre santé, Sombre Singulier.

Laissant le temps aux oeillades de se croiser ainsi qu’aux verres de se choquer. Le Passereau mué en Pie, reprend sa tirade :

Mais dites-moi, messire, seriez-vous l’Anonyme de la soirée? Grimé de la sorte, je ne sais à quelle apparence me réf...

L’éclat de voix du Bouffon coupa nette l’élan de la Mauvaise Augure qui tendit l’oreille à sa déclamation. Un concours de costumes? Le regard charbonneux s’éclaire furtivement à l’idée d’y participer. Peut-être son audace la trahira-t-elle plus tard dans la soirée ? Qu’importe pour elle, les risques quand il faut jouer. Portant la boisson à ses lèvres pour revenir à sa conversation, la tête en l’air en perd même le fil.

Dans son dos, les jupons se froissent comme si ses ailes s’ébrouent. Le Présage se tourne légèrement pour observer ce qu’il se passe et croise le chemin du Cernurros. La beauté de l’Automne la laisse pantoise alors que le rafinnement de l’Hiver la suit dans son sillage. Dieu que le Volatile se sent soudainement chétif. Oisillon encore en proie aux saisons qui le malmènera si souvent au cours de son existence.

Le venin sillonne le palais puis la gorge de l’Emplumée, se frayant un chemin dans ses vaisseaux sanguins, troublant son esprit au passage. Le bec cloué, un instant, le volatile déserre la coupe vidée au comptoir quand une seconde annonce retentit derrière elle.


Décidément... commente-elle, sourire mutin fendant sa bouche mauve. Se retournant vers son alter ego, les obsidiennes survolent la mise en scène qui se joue. Un nuancier de personnes anonymes apparaissent et, glissant son aile sous celle de son Inséparable, le Passereau suggère à demi-mot :

Allons donc faire tâche sur ce tableau, voulez-vous...

Emboitant le pas si tôt la proposition intimée, le Présage déambule jusqu’à la piste, croisant le chemin du Bouffon qu’elle hèle audiblement :

Grand Bouffon, ajoutez donc la Mauvaise Augure à votre concours même si la chance n’est jamais de son côté...

Un ricanement ponctue sa phrase avant que ce dernier ne s’essouffle dans son imposant col. L’ombrageuse silhouette vrille sur elle-même, faisant face à son cavalier et tend l’oreille à la musique entamée.

Quand à vous, messire, essayez donc d’apprivoiser l’oiseau que vous tenez entre vos mains l’instant d’une mélodie, je vous prie.

Un sourire doux gomme brièvement l’amertume des traits masqués à la demande. Le volatile cédant sa liberté de mouvement au bon vouloir de son dresseur.
Chevalier_eon


Etrange singulier pluriel l'Eon regarde les couples se former et s'élancer sur la piste de danse du soir. Mais comment assortir un être qui n'a d'il ni d'elle? Avouons le, ce dilemme fait bien son affaire au chevalier qui préfère regarder les lieux avec intérêt plutôt que de virevolter sur le parquet.

Alors que la coupe délicate volée sur un plateau qui passe vient caresser ses lippes de bulles enivrantes l'Eon suit les circonvolutions du loup et de la sorcière et ne peut échapper un rire à l'idée d'être vue comme une proie. Ce n'est guère dans la nature de l'Eon, animal solitaire et guerrier, plus habitué des ombres que du chatoiement des proies habituelles de ces soirées mondaines. La curiosité l'a mené dans ces lieux et un carton intrigant qui par son mystère a éveillé son attention. Mais nulle question de servir de diner pour autant!

C'est donc avec un air repu et un brin casanier que l'Eon s'accoude au bar et sourit pour un nouveau verre à une demoiselle aux atours charmants. Voilà qui ferait bien meilleure proie pour un lupin, à n'en pas douter!

_________________
Faces
Arriver en retard pour passer inaperçue. En troquant d’une dextre étrangement gantée de bleu, une invitation contre un cierge, il y a de quoi se poser la question. Pourtant, aurait-elle voulu arriver à l’heure qu’elle n’y serait pas parvenue tant elle s’est piqué les doigts pour peaufiner son costume, ignorante qu’elle est de l’art de la couture. Malgré l’exubérance volontaire, elle reste une indécrottable sauvageonne mais, si elle n’aime guère ce genre de soirée où trop de monde virevolte, quand elle se décide à sortir de ses pénates, elle prend à cœur de faire les choses comme il se doit. Pourquoi a-t-elle accepté ? Chut. Certains secrets sont bien plus jolis en gardant leur mystère. Fausse excuse. Elle-même, finalement, n’aurait su le dire. Et ça n’a aucune importance quand la tête lui tourne doucement devant les spectacles qui s’animent devant ses mirettes. Où sont donc tous ces visages dont elle aime tant se reparaitre ? C’est angoissant et à la fois magique, contradictoire alors que derrière les masques, se cachent certainement bien des visages connus.

Et c’est un petit cône qui s’avance. La cape de soie bleue nuit brodée de fils d’argent s’agrémente à l’ourlet d’un cerceau cachant tout du corps comme des mouvements. La petite silhouette, pourtant si facilement reconnaissable d’ordinaire, se fait incongrue petite clochette au balancement de l’arceau. Avance-t-elle ? Recule-t-elle ? Allez donc savoir. Sur la capuche pointue, un masque d’argent trône, pleurant toutes les larmes de son corps. Vive, la main dépose la chandelle, petite lueur de plus sur la mise en scène qui dévore son esprit peu habitué à la mascarade. Et aussi vite apparue, la menotte disparaît dans le cône miroitant, laissant le mystère des déplacements planer, quand d’un volte face rapide, c’est un visage de papier mâché hilare qui brille de son argent.

Jean qui rit. Jean qui pleure. Pas même une lettre ne la devinera. Le jeu a du bon, et joueuse, elle l’est malgré la fébrilité diffuse qui l’agite doucement. Idiote. Sous le coté pile ou sous le coté face, un sourire s’étire, charmée par les danses qui s’offrent à elle, exceptionnellement spectatrice. Sourire qui se mue en moue contrite en comprenant que si le costume a le don de cacher d’elle jusqu’à ses émotions, il a aussi le terrible inconvénient de lui interdire le moindre réconfort d’une gorgée d’alcool pour bruler sa gorge. Et elle qui s’était cru maligne! Dans un soupir résigné à son triste sort, les mirettes n’ont pour seul luxe que de jouer aux devinettes, pour La découvrir peut-être, Celle qui, d’une boutade, l’a attirée loin de ses retranchements pour l’enlacer dans les filets d’une soirée. Pourtant c’est sur le seul visage découvert que le regard d’ombre se pose. Alors elle glisse, la petite clochette, dans le balancement rigide de sa cape, jusqu’au bar ou elle ne pourra s’enivrer que des effluves alcoolisés. Et n’offrant qu’un visage larmoyant, se glisse aux cotés d’un Romain sauveur d’être démasqué.

Une danse...
Jean pleure. Vote face. Jean rit. ... à qui me ferra tourner la tête !

Oh, qu’il est dur l’exercice, et pour bien plus de raisons qu’il ne laisse paraitre, quand même la voix et les mots s’ourlent d’une élégance travaillée. Merci à un Maitre plus que pugnace. Voire franchement râleur à ses heures.
_________________
Papillon_

L

Il n'y a rien de plus beau qu'une clef, tant qu'on ne sait pas ce qu'elle ouvre.*

Serait-elle bon public, ou son partenaire désigné d'office rompu à l'exercice, la mise en scène, mimée et inattendue, de ce dernier l'amuse vraiment.
Alors, Papillon rit, de façon légèrement retenue, mais sans minauder bien trop étrangère aux manières affectées.


Seriez-vous rassurée si je vous la confiais?

L tend la main vers le coffret simulé, prête déjà à entendre et sentir le claquement du couvercle imaginaire sur ses doigts.

Teuh teuh teuh, ôtez telle perspective de vôtre tête et n'ayez crainte de vous brûler à la flamme. L'éphémère ne saurait succomber à l’effarouchement alors qu'il doit voleter, butiner et..... danser.

Evidemment, vous ne la confieriez pas. La seule chance d'une proie, humaine, serait de s'en saisir, même si ce n'est que par inadvertance.

Ses émailles à elle ne sont pas révélées en un carnassier sourire, mais commissures de ses lèvres ne laisseront pas plus que son attitude place au doute, le ton est taquin et révélateur du plaisir qu'elle retire de leur inconséquent échange.

C'est juste que la peau du cheval est réputée être aussi... gluante, qu'une toile d'araignée le serait pour lui.
Vous avez raison, mais je saurais jouer mon rôle, comme vous le votre.


Est-elle bien maline d'oser pareille affirmation? Sans doute pas. Son cavalier, désignation cocasse lorsque l'on y pense, n'a pas besoin d'être défié ou stimulé pour remplir le sien à merveille. Hum, et puis approuver les dires d'un cheval bleu, est-ce bien sage?
Si le geste ganté et le souffle subtile à son oreille, provoquent une partie de l'effet escompté, les mots murmurés la ramènent eux, instantanément et de nouveau, au jeu de celui qui en use.


Trop peu à en dire, pour l'heure.

Et mes mères ont des yeux, complète in petto une petite voix, même si elle ne peut, ni ne s'inquiète de pouvoir, vérifier s'ils convergent dans leur direction. Quand bien même, la relèveraient d'un faux pas plus surement que ne l'empêcheraient de le faire.

Qu'êtes-vous venu chercher ce soir à la lumière vacillante des chandelles ? Quelqu'un ? Quelque chose ?

Sobriété, bien qu'elle soit en l'occurrence spontanée pourrait laisser penser qu'elle se dérobe. Pourtant non.
Absolument rien!
Aussi croit-elle devoir compléter quelque peu, il ne s'agit vraiment pas d'éluder dans son esprit.

Il y a des personnes que l'on suivrait au bout du monde, sans poser nécessairement de questions.

Le laissera méditer, ou plutôt observer à loisir dans son dos. Un mot, un seul, quant à elle la ramène au couple plus que saisonnier, surement, la laissant un brin dubitative. Des bretons?
Avant de demander à son tour sans scrupules à le tirer de sa contemplation ni de ses propres investigations, peut être.


Et vous? Vous affectionnez les réceptions, les mondanités?
Avez-vous reconnu des personnes qui vous sont proches?


Sa curiosité le concernant est éveillée depuis quelques temps déjà, quelque soit sa réponse, ne sera pas assouvie, mais n'a certainement pas vocation à l'être, pour aucun des présents.
Et si elle préfère conter des histoires, plutôt que la sienne, celle de Morvac'h tout particulièrement, qui a d'ailleurs su favoriser une approche de la lettre arborée, Papillon glisse une affirmation sans appel tandis qu'ils joignent geste aux paroles, s'élançant de concert.


Vous vous lasserez avant moi, mais soyez assuré que je ne vous en voudrai pas.



*Maurice Maeterlinck
Tyche
TYCHÉ

- S -

Tyché sourit à l'esprit bon enfant et rafraichissant de Lutin. A la question qu'elle vient de poser sur l'énigme des lettres brochées, la réponse ne se fait pas attendre et c'est une nuée de petits oisillons noirs et blancs qui viennent virevolter aux milieu des convives. Du bout de son index, la statue joue à cache cache pour compter la flopée d'ailes qui à peine arrivées s'en vont vers une autre destinée.

Douze petites hirondelles qui à défaut d'annoncer le printemps ont égrainé les mois de l'année écoulée. Je salue l'instigateur de ce clin d'oeil au passage d'une année à l'autre et à cette idée de lettres jumelées.

Passant sa corne d'abondance en bandoulière, elle tend au lutin des bois le premier des petits gâteaux préparés par ses soins, plat et rond comme une galette et petit comme un rond de serviette.

Il faut bien coller à son personnage et puisque je suis sensée distribuer mes bienfaits. Fortune, prospérité et salut de l'âme! A défaut de pièces, ça sera une douceur au seigle, miel, épices et fruits confis. De plus mon fardeau en sera allégé, une fois distribué. Je m'en reviendrai d'ici peu.

Et la statue se remet en mouvement, ondulant entre les invités, d'un pas léger, distribuant les petites mise en bouche sucrées en énonçant la phrase formulée. A celui qui galamment tend la main pour inviter jolie dame, elle lui dépose dans la paume une autre offrande. Devant celles qui sourient, rougissantes, en papillonnant des cils, elle agite la rondelette petite galette et la laisse choir dans l'échancrure d'un chemisier avant de poursuivre sans même s'arrêter. A un autre, bouche bée en admiration devant un mignon, elle lui colle entre les dents le biscuit épicé. Et quand la statue de bronze passe près d’un gracieux papillon et de Each.uisge qui arrivent en sens inverse, amusée d’avoir reconnu l’équidé grâce à son élocution, le retient par un bras et d'une voix basse lui chuchote:Vous devriez goûter à ce délicieux biscuit épicé, qui lui ne risque pas de vous faire gonfler les joues et rouler des yeux.... Soulevant un coin du voile qui lui cache les yeux au regard des autres, la jeune femme lui fait un clin d'oeil complice et dans sa paume dépose le petit gâteau aux épices. Le temps qu'il se remette de sa surprise, elle pouffe et s'esquive un peu plus loin.
Dans l'atmosphère tamisée où quelques bougies sont allumées sur des candélabres éparpillés, les silhouettes masquées se croisent devant un couple attablé. Tyché les a déjà remarqué. Comment pourrait-il en être autrement alors que leur arrivée l'avait laissé troublée. Il émane d'eux quelque chose d'indicible. Une sorte de langueur recherchée, une noblesse innée. La statue de bronze s'approche d' Automne et Hivers et se plante devant eux, restant silencieuse un instant , son regard allant de l'un à l'autre, avant de pencher légèrement le buste.

Je m’incline devant la beauté, la perpétuelle roue des saisons, de la vie, qui inlassablement reprend sa course. Et qui pourtant se renouvelle dans la joie de la découverte qui nous est offerte.... comme pour une première fois. Vous sublimez cette soirée.
La main plonge dans la corne d'abondance pour en sortir deux biscuits qu'elle dépose devant eux sur la table.
Fortune, prospérité et…. salut de l’âme.

Excusez mon audace et n’hésitez pas à remettre en place
Celle qui n’aurait d’existence que par la seule présence
De quelque pigeon roucoulant posé sur son promontoire branlant.
Redonner vivacité, l’espace d’un instant, à cette divinité
Qui de par sa corne d’abondance distribue sa bienveillance
Etait pour moi comme une évidence.


Puis souriant, déploie son bras avec élégance en désignant le décors feutré de l'Aphrodite.

Même si tout n’est qu’llusion entre le doré et le vermillon
Le temps d’une soirée ou les heures égrainées
Suspendent la destinée des âmes costumées,
Se vêtir le corps d’une seconde peau est déjà en soi un renouveau.

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