Faces
Mon manège à moi
Cest bien sa veine. Les leçons inculquées à la dure nont que le profit de la rendre translucide. Fichtre. De mauvaise foi ? Certainement. Lattention quelle sait attiser dordinaire na rien à voir avec deux ou trois lettres avalées. Mais le prétexte pour préparer une mutinerie est bien trop beau pour le laisser filer. Quoiquil en soit, sous la face rieuse, la moue se dessine, boudeuse, quand le bout de ses doigts est encore meurtri par laiguille pour un si piètre résultat. Pour avoir la tête qui tourne, pour pleurer en riant, ou rire en pleurant, elle devra attendre encore, si tant est quElle ne lui fasse pas faux bond. Pour le coup elle ne pleurait ni ne rirait, mais irait se réfugier dans le couvent le plus proche pour quelques semaines, porter le deuil de son charme massacré. La peine serait insurmontable, voire mortelle, mais qui fait les choses à moitié ne fait rien. Définitivement, lorgueil est un bien funeste défaut, mais qui blâmer quand quelques pas suffisent à faire tourner les têtes. Certes pas elle !
Voilà quelle ronchonne, sous largent incongru du masque rieur, elle qui ne pleure ni ne rit bien souvent, mais grogne aisément. Si les déguisements doivent refléter une part intime et cachée de ce que les invités sont, alors le choix de son costume est inapproprié. Un âne ou une tête de cochon aurait été bien plus révélateur. Mais malgré tout, bien cachée au fond delle, une part de coquetterie aurait crié au scandale dêtre à ce point malmenée. Elle ronchonne la petite clochette privée de tintinnabuler au gré des notes de musique, pourtant la tête lui tourne bel et bien devant la cohorte colorée qui tournoie devant ses mirettes. La valse enfle, jusquà lui donner le tournis. La pantomime qui se joue sur la scénette ne calme en rien la cacophonie installée entre ses tempes. Dordinaire, certainement, se serait-elle prise de pitié pour ce pauvre Bouffon bien houspillé. Mais au son dune voix séchappant du costume bariolé, elle jubile de le voir ainsi remis en place, et dun tour de passe-passe se pourlèche les babines damusement sous la face tristounette de voir lénergumène se débattre avec porte manteau récalcitrant. Voilà qui lui apprendra à brimer une Rousse. Mais à peine le souvenir se ravive dans les méandres de sa cervelle revancharde quelle lensevelit aussitôt. Lheure nest pas aux regrets et encore moins à la nostalgie, tel en atteste un haussement dépaules camouflé ingénieusement par le cône de soie. Ce soir la nuit sera étoilée de lor de ses cheveux ou ne sera pas. Il est des promesses rendues tenaces par trop de bouches qui se frôlent sans se prendre, par trop de regards qui se faufilent pour mieux sévader, par trop de souffles qui brulent la joue pour les perdre dans une ribambelle de costumes, aussi chatoyants puissent-ils être. Ainsi sont des envies, qui à force dêtre tues se révoltent un soir de Noël. Après tout, ce soir là, tout nest-il pas autorisé au creux du ventre de lAphrodite ?
Alors refusant lenivrement que la soirée propose, les iris noirs fouillent la foule, délaissant un Loup à la voix reconnue aux sortilèges dune Sorcière, abandonnant les cabrements dun Hippocampe, les rugissements furieux dun Minotaure, les papillonnements des ailes dun Ephémère ou encore les errances dune Princesse Hindoue paumée loin des bras de Vishnu, pour se murer dans une crinière blonde qui la nargue du rouge flamboyant de sa robe. Sous largent, les lèvres sétirent dun sourire aiguisé alors que les yeux se plissent, volontaires de découvrir lécarlate vierge de la déception dune broche. Si les chandelles éclairent le salon, leur lumière demeure insuffisante aux yeux malades pour dénicher les détails révélateurs. Pourtant, ce rouge claque comme une signature joliment facétieuse.
Le doute est là, furieusement présent, et pourtant, la clochette sanime dun balancement régulier, comme flottant au dessus des tapis. Face au Chaperon rouge, la mine triste pleurniche.
Vous voila bien avisée de laisser votre bouche à découvert, vous avez ainsi la chance de ne pas mourir de soif Volte face leste, et le rire lemporte sur les larmes. Sous le masque les amandes noires scrutent et les lèvres se réjouissent de ne découvrir nulle épingle argentée. Pourtant, nous voici vous et moi orphelines, perdues au milieu de cet alphabet. La clochette tourne sur elle-même, et dune danse à peine esquissée, contourne la téméraire enfant. Offrant au dos du chaperon écarlate sa face affligée, elle se lamente faussement. Avec qui donc danserez-vous ce soir ?
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Cest bien sa veine. Les leçons inculquées à la dure nont que le profit de la rendre translucide. Fichtre. De mauvaise foi ? Certainement. Lattention quelle sait attiser dordinaire na rien à voir avec deux ou trois lettres avalées. Mais le prétexte pour préparer une mutinerie est bien trop beau pour le laisser filer. Quoiquil en soit, sous la face rieuse, la moue se dessine, boudeuse, quand le bout de ses doigts est encore meurtri par laiguille pour un si piètre résultat. Pour avoir la tête qui tourne, pour pleurer en riant, ou rire en pleurant, elle devra attendre encore, si tant est quElle ne lui fasse pas faux bond. Pour le coup elle ne pleurait ni ne rirait, mais irait se réfugier dans le couvent le plus proche pour quelques semaines, porter le deuil de son charme massacré. La peine serait insurmontable, voire mortelle, mais qui fait les choses à moitié ne fait rien. Définitivement, lorgueil est un bien funeste défaut, mais qui blâmer quand quelques pas suffisent à faire tourner les têtes. Certes pas elle !
Voilà quelle ronchonne, sous largent incongru du masque rieur, elle qui ne pleure ni ne rit bien souvent, mais grogne aisément. Si les déguisements doivent refléter une part intime et cachée de ce que les invités sont, alors le choix de son costume est inapproprié. Un âne ou une tête de cochon aurait été bien plus révélateur. Mais malgré tout, bien cachée au fond delle, une part de coquetterie aurait crié au scandale dêtre à ce point malmenée. Elle ronchonne la petite clochette privée de tintinnabuler au gré des notes de musique, pourtant la tête lui tourne bel et bien devant la cohorte colorée qui tournoie devant ses mirettes. La valse enfle, jusquà lui donner le tournis. La pantomime qui se joue sur la scénette ne calme en rien la cacophonie installée entre ses tempes. Dordinaire, certainement, se serait-elle prise de pitié pour ce pauvre Bouffon bien houspillé. Mais au son dune voix séchappant du costume bariolé, elle jubile de le voir ainsi remis en place, et dun tour de passe-passe se pourlèche les babines damusement sous la face tristounette de voir lénergumène se débattre avec porte manteau récalcitrant. Voilà qui lui apprendra à brimer une Rousse. Mais à peine le souvenir se ravive dans les méandres de sa cervelle revancharde quelle lensevelit aussitôt. Lheure nest pas aux regrets et encore moins à la nostalgie, tel en atteste un haussement dépaules camouflé ingénieusement par le cône de soie. Ce soir la nuit sera étoilée de lor de ses cheveux ou ne sera pas. Il est des promesses rendues tenaces par trop de bouches qui se frôlent sans se prendre, par trop de regards qui se faufilent pour mieux sévader, par trop de souffles qui brulent la joue pour les perdre dans une ribambelle de costumes, aussi chatoyants puissent-ils être. Ainsi sont des envies, qui à force dêtre tues se révoltent un soir de Noël. Après tout, ce soir là, tout nest-il pas autorisé au creux du ventre de lAphrodite ?
Alors refusant lenivrement que la soirée propose, les iris noirs fouillent la foule, délaissant un Loup à la voix reconnue aux sortilèges dune Sorcière, abandonnant les cabrements dun Hippocampe, les rugissements furieux dun Minotaure, les papillonnements des ailes dun Ephémère ou encore les errances dune Princesse Hindoue paumée loin des bras de Vishnu, pour se murer dans une crinière blonde qui la nargue du rouge flamboyant de sa robe. Sous largent, les lèvres sétirent dun sourire aiguisé alors que les yeux se plissent, volontaires de découvrir lécarlate vierge de la déception dune broche. Si les chandelles éclairent le salon, leur lumière demeure insuffisante aux yeux malades pour dénicher les détails révélateurs. Pourtant, ce rouge claque comme une signature joliment facétieuse.
Le doute est là, furieusement présent, et pourtant, la clochette sanime dun balancement régulier, comme flottant au dessus des tapis. Face au Chaperon rouge, la mine triste pleurniche.
Vous voila bien avisée de laisser votre bouche à découvert, vous avez ainsi la chance de ne pas mourir de soif Volte face leste, et le rire lemporte sur les larmes. Sous le masque les amandes noires scrutent et les lèvres se réjouissent de ne découvrir nulle épingle argentée. Pourtant, nous voici vous et moi orphelines, perdues au milieu de cet alphabet. La clochette tourne sur elle-même, et dune danse à peine esquissée, contourne la téméraire enfant. Offrant au dos du chaperon écarlate sa face affligée, elle se lamente faussement. Avec qui donc danserez-vous ce soir ?
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