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[RP] (Bal de Noël) Soyez anonymes.

Lulu_le_lutin
~M~


D'aucun pourrait croire que damoiselle lutin s'était endormie là, laissant sa cavalière sur les berges sablonneuses d'un Nil imaginaire, mais il n'en était rien.

Une fois la statue de bronze remerciée pour le présent et laissée à sa distribution, elle s'empressa d'y planter ses blanches incisives. Gourmande, elle pu apprécier en connaisseur la saveur à la fois sucrée et épicée du biscuit.

Puis, jouant le rôle qu'elle s'était choisit, elle s'anima, dansant, cabriolant, tournant autour de sa lettre jumelle comme pour l'étourdir, ou était-ce elle-même qu'elle tentait d'étourdir, elle qui en toute occasion cherchait à garder le contrôle sur ce qui l'entourait? La nuit était à la fête et son cœur, à l'accoutumée si solitaire, vibrait dans sa poitrine, retrouvant l'ivresse de sa jeunesse, bondissant d'allégresse dans un moment de grâce.
Tout en s'activant, elle continuait à observer les invités, de nombreux costumes avaient fait leur apparition depuis son arrivée quelques heures plus tôt, les couples se formaient, certains se prêtant au jeu des lettres, d'autres suivant leur instinct et leurs désirs.

Les créatures ténébreuses, vénales ou bestiales lui semblaient plus nombreuses que les autres, comme si le couvert du déguisement leur permettait de laisser poindre une nature que les règles sociales les empêchaient de dévoiler. Bien sur, la fête amenait son lot de jouvencelles qui, vulgaires ou sensuelles, s'accordaient à offrir leurs appats aux yeux et à la concupiscence des prédateurs de tout poil qui n'en manquaient pas une miette. Au final, ce bal n'était rien de plus qu'un microcosme de leur société, un brin caricatural mais criant de justesse.

Quelque uns marquaient pourtant les esprits, singuliers.

Hiver et Automne attiraient l'enfant de Nature qu'elle était, comment aurait-il pu en être autrement, à la fois inaccessibles et si familiers dans leurs costumes si raffinés? Pourtant, impressionnée, Lutin n'osait s'approcher, le divin pouvait-il seulement être touché du doigt? En cette nuit si particulière peut-être, mais il aurait fallu alors qu'elle leur parle, et pour cela elle n'avait jamais été très douée.

Heureusement pour elle, le concours reprenait après un interlude cocasse et elle pu en profiter pour prendre congé de sa partenaire en un gracieux salut:


"Je ne vous oublie pas ma mie, il me faut juste me désaltérer un peu et reprendre souffle"

D'une pirouette elle revint à la table et commanda un nouveau verre d'eau qu'elle s'empressa de vider.
--Son_papillon
Le Romain condescendit à se tourner vers elle au moment où le Minotaure faisait son show avec le bouffon du roi. Elle était captivée par le spectacle et se laissa entrainer par son partenaire. Plus gênée qu'elle ne l'aurait cru. Un seul homme l'avait tenu de cette façon, et continuait. Elle se concentra à nouveau sur son cavalier et fut surprise de sa répartie.

"Pourquoi choisir un Papillon quand la Femme joue déjà de biens des artifices pour s'embellir ? N'est-ce pas osé que de flatter une fois encore, l'égocentrisme et la vanité féminine ?"

Le Romain est acerbe. Le papillon est décontenancé. Le Minotaure est encore sous ses yeux.

- Pourquoi ? parce que l'on m'a demandé de me déguiser. Je suis femme, le but n'étais pas de m'embellir mais d'être une autre. Pourquoi le papillon ? Parce que j'aime les papillons dont les ailes... Je ne crois pas vraiment que cela vous intéresse. Dansons, puisqu'il le faut.

Elle se décolle de lui un peu sans le lâcher, elle sait comment faire. Elle est déçue, elle aurait aimé rire et virevolter, être vraiment un papillon pour une danse, cette danse. Le Romain n'a pas l'air d'avoir l'esprit à la légèreté. Elle dansera, jouera le jeu et s'éloignera dès que le morceau sera terminé.
N'empêche que son corps bien que décoller suit le Romain et le coupe évolue en harmonie sur la piste.
Artemis.
- J -

Je laisse briller un léger sourire sur mon visage à cet un instant inconnu. Son rire est léger, il à l'air amusé et je ne peux m’empêcher de lui répondre avec la même légèreté. Je me prends au jeu malgré cette habitude prise depuis le début de la soirée de vérifier la présence du masque et de mes gants. Il avait beau être le fou du Roi, sous ses accoutrements ses manières contredisaient entièrement son déguisement. Alors que je portais le verre à mes lèvres avec délicatesse je me rendit compte qu'un Chevalier l'avait précédemment abordé, mes lèvres s’étirèrent d'un simple sourire d'excuse d'avoir interrompu la discussion mais nul regret.. après tout il était mon cavalier du soir c'est pourquoi mes émeraudes ne s’attardèrent pas pour revenir poser mon attention sur le Fou avant de déposer le verre vide sur le comptoir, j'aimais sentir le délicieux goût de l'alcool glisser le long de sa ma gorge en dépit de la déraison de la folie.

M'avait-il si facilement cerné ? Voulait-il m’enivrer ? Ou était-ce une façon de porter une certaine attention qu'il me présenta à nouveau un verre. Peu importe.. je ne me fis pas prier pour le prendre avant de lui glisser doucement.

L'art de la chasse fait naître l'intuition.. J'ai donc retrouvé mon cavalier.


Il prit pour la seconde fois de la soirée ma main y déposant un baiser à l'opposé de la marque. Curieuse chose que de pratiquer cet acte sur ma paume, j’arquai légèrement un sourcil un sourcil sous la dorure de mon masque un tantinet surprise mais je le laissais faire, après tout il était fou. Face à sa question, je laissa couler quelques seconde minant une moue faussement une moue d'hésitation avant de répondre à sa proposition, d'un coté j'allais abandonner mon verre pour danser, deux délices peu praticable en même temps. Je finis par déposer mon verre sur le bar, je le retrouverai bien et au besoin mon cavalier m'en offrirait un autre vu qu'il était bien partit pour ça.

Maintenant que la chasse est fini, j’accède à votre requête et vous pardonne.

Un brin amusée, mes doigts se refermèrent sur sa main et je l’entraînais au centre de la pièce faisant fit du monde qui m'entourait, tant que le masque était là je pouvais profiter de l'instant sans gêne. Et cet instant ne me déplaisait pas retrouvant mon insouciance.

Dois-je ensuite m’apprêter à me faire de nouveau abandonner pour que vous vous fassiez secouer les grelots par une autre de vos animations ?

Le_loup
I



Dans la ruelle enneigée se tenait Sorcière, atome vibrant au fil d’une humanité partagée jusqu’à sa mélancolie et qui, sous la coupe du givre aiguisant l’air d’une rue endormie, tenait au creux de sa main, et le Loup, et l’Homme, offrant en pâture à la fébrile créature difforme tapie dans la poitrine mâle, tout l’éclat d’un sourire hypnotique. Tandis qu’aux fenêtres noires des chaumières avoisinantes s’envolaient les rêves des enfants sages, les possibles se nouaient aux doigts du couple lettré qui se faisait face, ignorant les morsures du froid pour encore quelques instants.

Le regard s’attarda sur leurs mains jointes , équinoxe suspendue au fil d’une heure qui approchait inexorablement pour mieux le précipiter aux affres d’une réalité qui n’attendait qu’un premier son de cloche, ou qu’il soit, ou qu’il fuit, pour serrer d’un coup sec, la bride relâchée ce soir-là. Rome s’imposa à son âme, précipitant la gangrène de l’humeur assombrie d’une inextricable rancœur et d’une vérité qui l’épingla au regard brun qu’elle leva sur lui.
La colère louvoyant depuis juillet à ses veines aurait pu suffire à emporter Sorcière dans le sillage d’une nuit blanche, à la hauteur de leurs doubles païens, écumant les terres basses de leurs rires carnassiers pour n’abandonner qu’au lever du jour, l’infernale vie des créatures passagères dont le destin nait à la faveur d’une mort proche, et si cela n’avait été ce sourire indescriptible qui dessinait sur le visage masqué de la thaumaturge l’accent d’une sincérité troublée, c’est ce qu’il aurait fait, animal bien plus qu’homme, même libéré de l’emprise de son costume, se nourrissant avec un égoïsme de survivant, de la chaleur des autres pour survivre aux frimas qui le ravageaient.

Savait-elle, Sorcière, qu’elle avait amadoué la faim inquiète de la créature d’un seul sourire ? Savait elle qu’à l’instant, elle n’était plus une ombre, mais un éclat volé à la faveur de l’indéfinissable lien tissé à leurs doigts comme à leurs humeurs?

Il n’y aurait pas de sacrifice. Pas d’autel à l’égocentrisme de sa rage sourde.
Sorcière vivrait au-delà de sa lâcheté à pouvoir lui imputer la fuite des retrouvailles redoutées d’avec cet Autre qui avait su l’assassiner de la froide détermination d’une absence insensée et qui, sans l’once d’un remord, dans la fracture de ses prunelles, était venu, enfant gâté, réclamer un dû qui tétanisait l’Ysengrin d’envies et de colère.


Mon appétit va au-delà des sortilèges, Sorcière, répondit-il enfin, inspirant l’air froid qui acheva de libérer le cœur de sa veulerie, retrouvant aux lèvres l’aube d’un sourire plus léger et étrangement plus suave. Je ne veux ni la nuit, ni l’oubli… La patte crissa à la neige pour se rapprocher d’elle, la buée de leurs souffles blanchissant leurs museaux jumeaux d’une proximité apprivoisée aux heures de la soirée écoulée et qui ne s’ourlait plus la pudeur respectueuse des étrangers mais d’une sincérité tendre… Quant aux jours imbéciles, ils ne valent que pour s’étourdir d’une ivresse qui se partage à la face d’un monde éveillé… Non Sorcière, cela n’est pas pour nous, fit il doucement, au ton d’une excuse parfumée de détermination.
Je vous demande l’aurore et le crépuscule, je vous demande le clair-obscur… un peu de loup, un peu de moi… un peu d’alcine, un peu de vous… poursuivit-il quand la voix baissait d’un ton aux frondaisons carmines et que la patte délaissait le gant pour venir cueillir le museau surplombant son visage, le geste appuyé à l’ossature de la mâchoire renversant la tête de la bête qui retomba à la nuque, libérant le visage de l’emprise du lupin pour offrir au regard sombre de la sybille le dernier rempart d’un loup de tissu noir.
Votre nom, pour sceller notre pacte, demanda-t-il enfin au fil d’une voix où les volutes de la douce impertinence qui avait scellé leur union se dessinait sans fard.
Faces
La vie rêvée, la vie légère
La force cachée, l'ordinaire
La fille de joie, le feu qui danse
Celle qui n'est pas ce que tu penses
Celle que tu désires en secret
Mes mains te manquent que ça se sait
Celle qui refuse, et s'abandonne
Celle qui accuse, celle qui pardonne

La solidaire, la forte tête
La solitaire que rien n'arrête
Celle qui se bat à tes côtés
Comme celle dont tu devrais te méfier
Qui veut la paix, qui change d'avis
Te fait l'enfer au paradis

Zazie – Lune et l’autre


Dans son dos, bien plus encore que les paroles délicieusement provocantes, ce sont les mouvements infimes de ce corps inconnu dont la clochette se régale. De ses tremblements furtifs, de sa chaleur qui l’irradie. Elle si sage. Elle si tentante derrière ce masque qu’elle revêt jour après jour pour taire une nature bien plus aventureuse qu’elle n’accepte de le laisser paraitre. La protéger. Telle est l’infatigable ritournelle depuis que les prunelles de charbon se sont posées sur ce visage d’ange. Pourtant ce soir, l’enfant trop téméraire prend trop de risques, et celle là même qui refusait d’apposer sa griffe à la gorge pâle de crainte de l’égratigner, sent la fringale ronronner dans son ventre.

Petit Chaperon rouge, as-tu donc été crée pour être croquée ? A trop tenter le Diable tu vas finir par le débusquer. Tu le sais pourtant, que je suis maudite. Maudite à prendre, sans ne rien donner en échange que quelques heures de plaisir, peut-être. Ta mère-grand au sourire d’acier ne t’a-t-elle pas prévenu qu’une Ame Damnée reste une Ame Damnée quelque soit la douceur du visage qui s’offre à ses crocs? Tu vois, un Ours qui se croyait balourd l’avait bien compris, et a fuit en marquant ma peau cuivrée de sa malédiction.


Mais intrépide, définitivement, la fausse gamine carmine tombe le premier masque. Les présentations sont faites, et aucun costume ne les protège plus l’Une de l’Autre. Bien qu’inutile, bien que les doigts bruns la pique d’arracher les faces argentées, le masque reste là alors qu’elle se retourne, présentant le rire d’agent au masque rouge. Première offrande de cette nuit où l’humeur est dévoilée. Les amandes noires découvertes se posent sur la main tendue, alors que sous les traits faux, le sourire vrai dérape au coin droit des lippes assoiffées. Du coin de l’œil, la clochette perçoit un Papillon se brulant les ailes à un Romain.

« Cela aurait été avec plaisir mais je peine à me mettre dans l'ambiance. »

L’aveu renait furtivement entre les tempes brunes, lui piquant le cœur quand de cette peine là, elle sait tout. Pourtant, à part la proposition d’une danse, elle ne ferra ni ne dira rien de plus, la promesse réciproque ayant été faite de n’intervenir jamais. Bonne chose ou pas, le petit cône ne cherche pas à savoir et dévoilant la nuit sombre d’un gant de soie, glisse sa paume dans ce rouge qui l’éblouit d’audace. Lentement, le bleu se referme sur le rouge alors que la senestre à son tour s’échappe du costume fait pour tromper pour saisir le verre qui lui est interdit, tout comme ces lèvres charmantes qui se mordillent sur la faim qui grignote les sangs.

Sournoise qu’tu sais être. Déposant la coupe sur un guéridon proche, la voix rauque aux accents gouailleurs se livre sans plus de voiles. Pour ta peine, tu mourras d’soif autant qu’moi, tel est l’prix d’mes danses, tu l’sais bien. L’index ganté se faufile sous la chevelure ensoleillée, alors que sous l’argent, les braises rougissantes se gorgent de la bouche offerte en pâture à ses crocs blancs. Indocile, l’index glisse lentement sur la colonne qui se donne jusqu’au bas des reins où la petite main enfin se déploie. S’approchant d’un pas, les courbes féminines, s’embrassent quand les lèvres en sont incapables. L’arceau se révolte, et se redressant vers l’arrière, dévoile deux pieds nus. La pointe de la capuche se penche vers l’oreille blonde pour délivrer le défi Alors danse…. Et bien que peu habituée à ce genre de pas de deux, quand c’est seule qu’elle sait affoler les esprits, le bleu et le rouge se mirent à tournoyer entre les couples pour y déposer une touche de violet.
_________________
S..


Il avait fallu une poignée de secondes pour que Loup fasse sauter toutes les barrières et que Sorcière se laisse consumer par l'inconnu, les vibrations provoquées par cet enchevêtrement de sensations, peau contre peau, souffle contre souffle, regard contre regard. La retenue ancrée au plus profond de son être, les spectres passés exacerbant cette volonté à ne pas se dévoiler, la carapace édifiée pierre par pierre avaient volé en éclat le temps d'une soirée, d'une danse, de ces bras et cette voix insufflant à son corps et à son âme assez de force pour se libérer de ces lourdes chaînes l'espace d'un instant volé à la faveur de la brune, glaciale, mais brûlant ses entrailles.

Était-ce dû à l'animal ? Vibrant d'une énergie neuve, inexplorée, organique et bestiale.
Était-ce dû à l'homme ? Qui, par ses mots, ses gestes, avait su apprivoiser la femme sous le masque, la circé qui, docilement, avait su libérer son corps, se détacher de ses peurs, plonger dans cet instant présent déchirant et criant de vérité.
Était-ce dû à cet étrange lien tissé entre les deux créatures nocturnes qui peu à peu reprenaient forme humaine, groggy de s'être fait happer par l'osmose, iris mêlées dans un ballet indescriptible, sens en éveil, souffles emmêlés, réactifs à chaque parcelle de peau parcourue du bout des doigts, à chaque mot glissé au creux d'une oreille attentive et fébrile, à la fragrance titillant l'odorat exacerbé par cet instant fait pour eux, par eux ?

Sorcière se métamorphosant doucement en femme ne saurait le dire, seulement le ressentir au plus profond de son âme, ancrant le regard aux lèvres mâles s'étirant en un sourire dénué des enfers qui perçaient dans sa voix, à peine quelques instants plus tôt, alors que les souffles à nouveau s'apprivoisent au plus près, sans jamais se toucher vraiment, gardant là la magie du jeu qui peu à peu se transformait en un phénomène pour l'instant inénarrable. Les lippes teintées de gueules s'allongent pour faire écho aux paroles murmurées à leur lisière, Sorcière pouvant craindre que la magie de l'instant ne soit brisée par les deux corps se séparant là, mais sentant dans les prunelles jumelles la justesse de l'aphorisme s'imprégnant en elle.
Rejoignons nos pas entre chien et loup et laissons alors l'aube déceler ses secrets, mêlant nuit et jour, la bête et l'homme, l'alchimie de ces instants suspendus qui nous guident depuis que le hasard s'est joué de nous.

Le masque lupin tombe alors, révélant la jeunesse décelée à la faveur d'une voix, d'un geste malgré le loup recouvrant le haut du visage, poussant sa dextre à frôler la peau jeune et fine, dénuée des affres du temps passant, index parcourant l’épiderme, le trait d'un menton franc, l'apophyse d'une pommette, la droiture d'un nez aquilin, faisant naître chez la sibylle un soupir déchirant d'avoir vu tant d'années passer si sournoisement, révélant à nouveau dans ses entrailles le regret éternel que le temps ne puisse se suspendre, qu'allié il ne puisse être. Tempus fugit sicut umbra, murmura-t-elle, transformant ses peurs et faiblesses en devise intemporelle et immuable, tenue, vissée par la danse du temps assassin qui pour l'heure n'avait pas encore frappé l'homme alors qu'elle avait happé la femme, fragile en cet instant de n'avoir pu y échapper. Vous ne trouverez sous la violine ni jeunesse, ni fraîcheur, seulement les traits d'une femme ayant vécu, la marque de nombreux rires et sourires, et les sillons tracés par les agitations de la vie, souffle-t-elle alors qu'il lui demande un nom. Un nom pour exprimer un être, tout ce qu'elle fut, est à présent ou serait à l'avenir, un nom pour la replonger dans la réalité glacée, la faire basculer à nouveau dans ce qui avait, inconsciemment, été fui toute la soirée. Un nom qui en disait long sur un mélange subtil de Nord et de Sud, de noblesse et de trivialité.

Et alors que dextre quitte le visage définitivement débarrassé de sa louve carapace pour aller s'allier encore à la dénudée senestre, que son corps se love contre le sien pour y retrouver sa chaleur et atteindre le creux d'une oreille maintenant vierge de tout artifice, lippes vermeilles frôlant un lobe, souffle chaud se déposant sur la peau fine, et que son nom est soufflé à son oreille en une poignée de syllabes, révélant par la même l'identité cachée de Sorcière, résonne le premier carillon de la minuit enneigée, glas de l'envoûtement né du hasard et de la rencontre de deux lettres jumelles.
Gaulois
S


    Issu de cette terre mais d'un autre temps, le chef gaulois se faufilait parmi les danseurs, tonneau sous le bras et l'esprit légèrement éthéré.

    Flairant subitement l'odeur d'un ennemi, il vit passer au devant de lui un romain.


    Décidément, parmi tous les envahisseurs qu'il était possible de croiser, le voilà lui ?

    Il parcourut presque toute la salle de réception plusieurs fois, de long en large et en diagonale pour parvenir à une chaise libre à proximité de fins gâteaux au miel. Pieds sur la table croisés et tonneau posé sur le giron, il attaqua une espèce d'écuelle géante, faisant disparaître dans sa brune moustache tressée les pâtisseries saisies.
    Cet homme-là, venu d'un autre temps portait une cape quadrillée de vert et d'or retenue par un fibule, un serpent en forme de "S", bien visible, sur une tunique blanche d'assez bonne facture. Il arborait sur son chef un casque aux grandes ailes qui masquait la partie supérieure de son visage et seules une longue moustache brune tressée et symétrique ainsi que sa barbe se voyaient. Et pour venir à cette salle de réception il avait usé d'un moyen de transport tout aussi caractéristique : un bouclier porté par deux braves. Sur la durée courte du trajet il se façonna des mollets d'athlètes, recouverts de braies sombres et striées et agités par des crampes sporadiques. Le chef celte souffrait aussi des pieds, à cause des semelles boisées des chaussures qu'il portait.

    Pour le reste, son jeu solitaire consistait à déceler parmi les créatures qui se mouvaient devant lui, les allégories diverses, déesses, équidés, canidés, une femme d'orient et un bouffon, aussi. Un amas virevoltant et délirant comme celui qui accompagne les fièvres. Impatienté il se leva, non sans avoir emporté quelques provisions de ci et de là, pour se remettre en quête de la lettre soeur. Mais cette fois, il parcourut le centre de la salle, de la démarche de celui qui inspecte ses armées une dernière fois, chaussures claquantes sur le sol.


    - Tant d'envahisseurs multiples et divers sur mes terres.
    Où diantre se trouve ma lettre ?

    Est-ce une déesse ?
    Qu'elle pardonne ma maladresse, je ne veux pas qu'elle me laisse car je crois que ma vue baisse, me voici à l'âge de la paresse. Ou est-ce l'ivresse ? Cette traîtresse J'escompte donc qu'elle paraisse. Point d'histoires de maîtresses, non, ni de fesses. Juste la curiosité, elle m'intéresse.
    Car le temps presse et bientôt aura lieu la messe !
Chevalier_eon
La nuit s'étirait et pourtant rien n'avait fini par attiré l'Eon dans ce lieu dont on parlait pourtant tellement. A croire que ce monde n'était pas le sien et que tous ici malgré les masques connaissait son chacun. A ce jeu, il/elle était bien trop dépourvu et à observer le bouffon, le chevalier prit la décision fatidique du soir.


La soirée semble pleine de promesse pour bien des gens icelieu. Je crains cependant qu'elle n'ait pas décidé de briser la solitude de ma soirée. Mais je crois que vous êtes attendu et vous méritez bien après avoir tant parlé d'aller vous dégourdir les jambes à défaut de jongler de vos mains. Pour moi, il est temps de rejoindre d'autres horizons et de laisser mourir la nuit avec ma solitude. Même dans les plus belles alcoves on ne trouve pas toujours ce que l'on cherche. Je reviendrai plus tard icelieu de toute les façons. J'ai d'autres raisons à une présence future plus ... professionnelle. Mais ce sera là un autre jour d'une autre vie. La belle nuitée, messire.

L'Eon sourit au bouffon et sortit de ses poches une belle bourse d'écus qu'il/elle glissa sur le comptoir avec un sourire en coin à la charmante serveuse du soir, avant de se lever, rajustant son loup avant de se retirer dans la pénombre vers la porte d'entrée pour récupérer ses affaires et replonger dans la réalité frileuse des nuits parisiennes.
_________________
Each.uisge
L

Breizh eo ma bro.
S'il ne comprend la phrase ni n'en devine le sens, le premier mot identifié emporte la partenaire sur la lande créée par son imagination galopante, volute d'écume les membres graciles, imprègne la peau du sel, des parfums de l'ajonc et du genêt. Paupières closes sur des visions vagabondes d'une Bretagne qui lui a laissé un goût amer lors de son précédent et unique voyage en ces terres de vents et de légendes, le regret d'en avoir seulement visité les ornières et fondrières s'abat plus durement qu'une cravache sur flanc équin. Un écueil pour un salut ... trouvé ici auprès d'un autre naufragé. Le constat arrache un soupir moqueur pour lui-même. Le destin aime à jouer des tours bons ou mauvais. Avoir jeté l'ancre dans le ventre rougi de la baleine aux congénères de laquelle il n'accorde désormais plus d'attention, changé au grè de l'enseignement et de l'apaisement, quelle ironie. Regard coulant sur les tentures et éléments de décors sa gorge réprime un rire qui se transforme en esquisse labiale. Inutile d'indisposer Papillon avec ses états d'âmes, d'autant qu'il y a intrépidité opposée, ce qui est pour lui plaire.

Elle osera si c'est un souhait de son charmant associé. Acceptera-t-il d'en faire de même?
Il est important de mettre un nom sur un visage...que l'on n'a même pas vu.


Si j'avais su que vous teniez aussi de la fée qui exauce les souhaits j'aurais reconsidéré leur nombre, est sa réponse volontairement dépouillée de confirmation, l'émail luisante d'une mutinerie feinte.

En vérité j'aimerais vraiment associer un nom au souvenir de cette soirée.

Une soirée qui je l'espère vous aura fait voyager dans un monde enchanteur. Il suffit parfois de poser un œil différent sur ce qui nous entoure pour en apprécier les nuances
, répond-il encore à coté par jeu, donnant corps aux propos avec la gravité du ton adopté à dessein.

Fou y es-tu? Fou entends-tu? Compère de chandelier est en piste et accapare l'intérêt de la moitié de la paire.
Habitué à observer, par nécessité et façon d'être, la succession d'expressions faciales animant sa cavalière soulève quelques interrogations et soupçons qu'il garde pour lui. L'Icare serait-il cet astre de substitution qui mènerait ELLE jusqu'au bout du monde? L'accroche des émeraudes à l'énigmatique Prophétesse fait instinctivement dériver son attention vers d'autres invités. Le départ feutré du Loup est subtilisé, et en protecteur soucieux l’œil s'étrécit , troquant au fil de la disparition du couple ensorcelé l'éclat de l'inquiétude contre celui de la tranquillité de l'esprit. Hurle à la lune, cours jusqu'à l'épuisement, vis pleinement mon tendre ami, souffle-t-il muettement un sourire aux lèvres.


Allons. Mais permettez que nous fassions détour jusqu'à cette urne par le fou déposée.

La demande le rappelle à l'ordre dans un sursaut. Dans l'ombre le masque se recompose.

Je serais un piètre jumeau de lettre si je vous refusais l'urne. Quoique.... N'allez pas voter pour mon costume je vous prie. Mon apparition sur scène était fortuite. Le bras se défile et se faufile pour laisser une paume au dos et tourner sa propriétaire vers la boîte. Je mettrais volontiers celui de nôtre animateur le Bouffon, qu'en pensez-vous? suggère-t-il d'un air complice, ses charbonneux attirés par le drôle bicolore. C'est finalement celui du minotaure qu'il glissera dans la fente par respect des règles, avant de patienter et de nouveau guider leurs pas.

Ils ne feront qu'un court arrêt au comptoir le temps de poser les verres, de laisser un souffle taquin réchauffer un cou de bronze, de saluer quelques masqués et trouver un air familier au couple Automne-Hiver. Ce qu'il se gardera de vérifier pour ne pas les déranger...pas tout de suite.
La douzième heure ne saurait tarder à paraître, vêtue d'attendu et d'imprévu, domptée et sauvage du fait des actions de chacun. La sienne est suspendue à sa propre hardiesse insidieusement rongée par l'effarouchement au fur et à mesure de l'approche du premier coup sonore.


Venez! Propose-t-il une fois de plus sans crier gare, les menant dans une partie désertée de la salle, soufflant au passage quelques chandelles pour assombrir le cocon fleuri où la course rythmée s'arrête.
Une composition est déplacée pour libérer de la place sur le guéridon bientôt couvert du masque d'or et d'azur. Ses yeux rivés aux orbes vertes, sa crinière parsemée d'élodées de tissu suit le même chemin et révèle une chevelure indisciplinée, cascade châtaigne caressant la naissance de ses épaules. Le fin loup noir est à son tour retiré pour exposer l'entièreté d'un visage d'une vingtaine de printemps, d'autant plus délicat que l'habile lame du barbier l'a délesté l'après-midi des trois traits de poils qu'il aime à nommer moustache et barbichette. Sans l'artifice pileux la dureté chèrement acquise au fil des expériences n'est plus visible, indiscernable derrière l'éclipse espiègle de ses prunelles et le croissant de ses carmines.
Tête légèrement penchée sur le côté il observe l'ailée d'Armorique, rieur, hésitant aussi. Si la face n'évoque rien, que dire du nom? L'impuissance de l'homme face aux allégations fondées ou non fait parfois figure de frêle esquif dans la tempête, précédée sur la grève par les débris et carcasses éventrées d'autres embarcations.
Sur une inspiration profonde, main dégantée de l'homme d'arme et de plume présentée au temps fatidique pour recevoir celle de sa jumelle, la bouche s'ouvre enfin.


Agréez les vœux d'une joyeuse Saint Noël de la part de Sabaude Renard, livre-t-il sans détour d'une voix douce et soutenue à la fois. J'espère que la transformation de la créature en goupil n'est pas source de déception. Et pour me faire pardonner de vous avoir menée ventre à terre au cours de la soirée, je vous offre les rênes, ajoute-t-il alors que senestre dégage la bride de sa ceinture pour la remettre à la cavalière émérite.

L'interrogation palpite dans son regard, môme en l'instant, orphelin d'une assurance défaillante en de telles occasions . Aurait-t-il mieux fait de rester anonyme pour ce second L? Celle qui a choisi l'éphémère, l'irisé et la légèreté de l'insecte sous la veille de chaperons lui confiera-t-elle en retour son nom ou fuira-t-elle au prétexte poli d'une indisposition ?
L_aphrodite
Au premier coup de minuit, la porte d’entrée de l’Aphrodite s’ouvrit, déversant un premier serpentin d’air froid dans le salon chaud, évaporant, subtilement, les parfums entêtants qui avaient enivrés les sens durant quatre heures, révélant aux convives les plus proches, un chemin large partant du perron, fait de bougies allumées à l’abri de longiligne tubes de verres traversant la petite cour pavée pour rejoindre la rue.

Au même moment, apparurent les douze petites silhouettes désormais duveteuses, cygnes élancés et espiègles se mêlant à foule des badauds pour annoncer une présence bien plus imposante qui apparaissait dans leurs traces, incroyable, magistrale tout autant que sublime.
Extraordinairement grande, Aphrodite, pieds nus, un simple tissu blanc noué à une croupe divine laissant de ce fait à la vue de tous, le pommelé de seins généreux, fit un pas dans le salon, une épaisse chevelure blonde, lâchement attachée à hauteur de la nuque, ondulant le long de ses reins pour chatouiller de quelques mèches la pliure des genoux. La peau laiteuse, fardée de blanc pour lui donner cet air de statue marbrée, la géante arborait l’air doux et tranquille des êtres supérieurs, jetant sur l’assistance, l’ombre spectaculaire de sa taille et de ses parfaites proportions, un éteignoir longiligne tenu entre ses doigts.
La déesse avança, surplombant, majestueuse, l’ensemble des convives qu’elle ne regardait pas, aérienne et cruelle beauté dont l’intérêt pour les Hommes ne surpassait point celle de sa mission, avançant d’un pas lent vers un premier chandelier pour en moucher la chandelle.
Si chacun avait amené la lumière en ces lieux, elle les éteindrait toutes, ramenant dans l’obscurité de son ventre, ce lieu qui n’appartenait qu’à elle, et tandis que les cygnes juvéniles virevoltaient gaiement autour des convives en leur désignant la sortie, elle poursuivait sa tâche, plongeant petit à petit la pièce dans un clair-obscur de fin de soirée.

Minuit avait sonné. Le bal de Noël prenait fin.


HRP : le bal de Noel se termine comme convenu au premier janvier ^^
Nous laisserons ce topic ouvert encore quelques jours pour vous laisser le temps de RP vos dernières actions.
Merci à tous pour vos participations et à Noel prochain !
Tyche
TYCHÉ
S

S'il est choisi pour recueillir aussi bien l'essence même des plus subtils parfums, autant que les lèvres y déposant avec légèreté le plus affolant des baisers, c'est que l'intérieur du poignet est d'une sensibilité exacerbée au moindre effleurement de sa peau si translucide et fine. Tyché tressaille délicieusement lorsque Automne, dépossédée d'un de ses parements floraux, enroule la fine tige de mousse sur le poignet de bronze. Après le divertissement offert par le Fou du Roy et la danse des costumes passant de l'humour cocasse à une réaction plus épidermique bestialement séductrice, pensivement la statue caresse du bout des doigts le fin lien organique et lève les yeux vers Automne.

Savez-vous que lorsque mes doigts ont quitté votre bras, mes pensées étaient de vous subtiliser furtivement un souvenir de ce moment? Mon assurance n'est pas allée jusqu'à cette audace. Vous avez lu en moi cette envie...

Un filament blanc attire son regard, échappé de la coiffure d'Hivers et déposé sur son bras. La main agile file et le suspend devant ses yeux. Un sourire aux lèvres, la statue s'adresse à Hivers.

Vous par contre, vous n'y échapperez pas. Et d'entourer le filament d'argent autour du bracelet automnal. Hivers et Automne enlacés, n'est-ce pas la plus jolie des parures?

La statue de bronze incline respectueusement la tête en reculant, et fait demi tour pour rejoindre Lutin au comptoir. Peu à peu , au fil de ses pas, des couples se mêlent, d'autres se défont. Certains semblent satisfais, tandis que d'autres semblent porter leurs âmes tourmentées en bandoulière. Derrière le mince voile, masque recouvrant ses yeux, la jeune femme frémit au souffle qui vient effleurer son cou et sourit à --Each.uisge en reconnaissant l'auteur de cette petite brise marine.
Depuis qu'elle avait rebroussé chemin, elle ne cessait de voir deux paires de plumes aller et venir au dessus de la mer des têtes ondulant au gré des mouvements des gens. Planté en plein milieu de son chemin, elle ne peut que s'arrêter ou lui rentrer dedans.
Fier, plein d'assurance, un Gaulois demande:

- Tant d'envahisseurs multiples et divers sur mes terres.
Où diantre se trouve ma lettre ?


Tyché, en réponse, pense: " A la patte d'un pigeon peut-être!", quand elle aperçoit, étonnée,
la fameuse lettrine en fibule .

Tiens tiens... serait-ce que les dieux m'auraient entendus?

Auréolée de sa couronne de muraille, la statue se rapproche encore et se plante devant l'impatient. Puis lentement elle le contourne en l'inspectant sous toute les coutures.

Vous cherchez votre déesse? Comment cela se... fesse? De dos, la cape portée révèle ses fils dorés sur un joli quadrillé de vert. Passant à sa gauche en prenant son temps.
Quelle impudente! Faire attendre ainsi un guerrier sorti expressément de sa tente.

La pointe de taquinerie ne devrait pas échapper à l'impatient. Petit tour fini, elle lui fait face à présent et détaille avec curiosité les longues moustaches tressées et le casque ailé.

Lorsque j'en ai appelé aux dieux et à leurs ailes, je ne pensais pas être si parfaitement exaucée.
Et de mimer sur sa propre tête celle couronnée de plume du Gaulois.
Le pied droit vient se positionner derrière le gauche, faisant voler le bas de sa longue toge en ondulation et le buste s'incline légèrement.

Il semblerait que je sois cette impertinente qui vous a fait attendre.

Hiver


Hiver laissa la statue lui voler de sa froideur, consentant éhonté du plaisant forfait. Fallait-il que les femmes aient été créées pour que les hommes puissent tout leur céder...? Les yeux derrière le masque cristallin s'arrimèrent aux courbes de l'Automne, lui arrachant un fin soupir. Danser, comme les fois d'avant, ou simplement savourer la fin du bal de son piédestal, comme un oiseau paresseux ou timide, qu'importe. Hiver acceptait tous les jugements ce soir, pourvu qu'Automne en soit le bourreau. Il la vit durcir ses gestes, pressentant qu'une mauvaise ombre obscurcissait ses traits. Le bras seigneurial vint la ramener contre lui lorsqu'elle se rassit, la couvant de son aura possessif.

    A quoi tu penses... Nous avions dit qu'aucune ombre ...


Automne avait ses démons et ses légendes , Hiver aussi. Il glissa ses bras dans son dos, effleura ses cuisses et la porta à bout de bras, gardant son visage contre sa poitrine comme un ordre muet. Les chandelles commencèrent à mourir, le froid commençait à reprendre ses droits. Un long et silencieux courant d'air vint souffler la poudre blanche sur ses crins noirs et fit s'échapper du chignon quelques longues mèches fines.

    Ne regarde pas. Ne vois que moi. Ne suis-je pas pour l'éternité seigneur de la fin et du recommencement? Aucune ombre.


Le nez d'Hiver vint effleurer les feuilles mortes , décidant comme le voulait la nature qu'Automne devait se retirer. La cape de givre se rabattit sur les deux silhouettes pour sonner le glas et la saison emporta l' Automne dans ses frimas.


Romain_
B

Le Papillon s'offusque pour le plus grand sadisme du Romain. Toutefois, pour ne point briser le monde innocent et léger dans lequel le Papillon se love, le combattant garde pour lui, ce rictus moqueur. S'il ne cherche nullement à cacher son visage, il en va de même pour sa misogynie. Pourtant, en homme courtois, il poursuit sa danse et alors que le couple enchaîne les pas au rythme de la musique, la distance qui les sépare quant à elle, se fait grandissante. Malgré ses lettres jumelles, sa partenaire est bien trop candide et volage pour comprendre l'âme damnée qui lui enchaîne la taille. Le choix est paradoxal. Les éléments si opposés se repoussent naturellement et alors que la dernière note de musique se glisse à l'attention de tous, le romain savoure son glas. Nul doute qu'il passera pour un rustre, pour un combattant aigri et las mais de ces maux, aucun ne lui semble plus juste. La fin du bal retentit. Le corps masculin relâche enfin son emprise et d'un geste simple, il se contente d'un murmure à l'oreille du Papillon. Conservez cet angélisme et cette répartie, elles font votre charme. Quant à ces artifices, oubliez-les quand vos courbes à elles seules, vous embellissent.
Salaud ? Il pouvait l'être. Pourtant, à cet instant il n'aspirait qu'à la rassurer et à laisser dans l'esprit de cette femme ailée, une note plus douce que la noirceur et l'aigreur de ces mots.

Rajustant sa toge, le romain retrouve le chemin de la Mort. Si froide, si tentante, c'est à nouveau serein que le combattant empreinte ce sillage tant de fois foulé. Il effleure sa taille, hume une dernière fois son odeur et soudain, sous les échos qui heurtent ses tempes, le souffle se coupe. Il se souvient d'Elle. La Mort n'est autre que cette tentation qu'il avait conduit au cœur d'une Eglise pour s'abreuver de son souffle et de sa damnation. La Mort est une abysse au reflet cuivré.
Je me souviens de vous. La Mort est de loin le costume qui vous sied le mieux. Lentement la dextre masculine se glisse le long de sa nuque qu'il étreint avec force et envie. La toge se glisse dans son dos, et le temps d'un instant, il abandonne ses lippes contre sa nuque. La douceur apaise le feu de ses griffes pourtant, des maux, il aimerait lui en réserver d'autres. J'aimerai de te prendre...Et t'entendre à nouveau crier...

Pourtant, il ne s'y attarde pas malgré l'envie qui se glisse en son sein. Les maux du romain sont autres et c'est par l'absence de deux convives qu'ils se ravivent. Las, il abandonne le corps Mortel et alors qu'il se dirige vers la sortie, il esquisse un sourire devant le costume de cet ennemie à l'allure atypique, le Gaulois. Jaloux de voir son autre conquérant trouver déesse à son goût, le romain presse le pas jusqu'à franchir le seuil de l'Aphrodite. Porte ouverte pour conserver un œil sur la scène et sur l'extérieur, il finit par dénicher son Autre à visage découvert. Le Loup n'est plus, il n'est qu'un homme ensorcelé. De cette approche, de cette bouche qui se perd contre l'oreille de la bête, il voit tout. Les mâchoires se crispent, le poing se serre et c'est d'un ton sec et glacial qu'il s'adresse à ce couple insolite.

Le Bal est finit..

Rentre..Je suis le seul poison qui puisse hanter tes veines.
Le_loup
I


Vous ne trouverez sous la violine ni jeunesse, ni fraîcheur, seulement les traits d'une femme ayant vécu, la marque de nombreux rires et sourires, et les sillons tracés par les agitations de la vie… murmura-t-elle en guise de réponse première, locution ombrée confiée d’une mélancolie femme, dont la joie ineffable s’assombrit parfois en s’attardant à la douceur des souvenirs que le temps marque de décades.

Alors, Sorcière étira son cou, pour venir délivrer son assentiment au pacte tacite proposé, dévoilant l’indispensable ingrédient à l’horizon de pénombre qui liaient leurs deux mondes, ferrant la lumière et la nuit d’un murmure chaud quand Minuit frappa la voute d’un son métallique, écho lointain à la fois céleste et tellurien au nom prononcé à son oreille. Restant immobile quelques instants, le temps qu’un second carillon ne résonne, l’Ysengrin savoura les syllabes gardant la proie lovée entre ses bras, à l’affut de ce cœur battant contre sa poitrine, avant de répondre d’un murmure à l’aube de la nuque :


Fraicheur et jeunesse…, répéta-t-il avec lenteur, le regard brièvement perdu dans la neige encore immaculée de la ruelle, gardant la bouche carmine à portée d’oreille… ne sont que des apparats dont vous n’avez nullement eu besoin pour nous plaire ce soir, au Loup, comme à moi… poursuivit il, les ventres toujours soudés, créature à deux têtes ne pouvant se résoudre à briser l’union illégitime de leur jumelage avant le dernier son de cloche

Le Bal est fini

La voix arctique du Romain accompagna l'un des derniers carillons, mordant sa chair avec l’inouïe violence de la contradiction sans pour autant qu’il ne cède la moindre trace du chaos qu’elle semait à la pose, à l’aube d’un pacte que seule la confidence pouvait encore sceller.

Au fil de la sentence, la patte accrocha deux griffes au rebord du masque de Sorcière, déliant le geste fatidique pour savourer l’éclat soudain des yeux à l’angoisse sourde de quitter l’ombre salvatrice, parenthèse dansante et embrumée qui avait su ce soir satisfaire les humeurs qui s’ignoraient, et qui, dans les règles édictées du jeu, se consumait au fil d’un compte à rebours en guise de pacte nouveau.


Je crois savoir exactement ce que je trouverai sous ce masque… poursuivit il en remontant d’un geste mesuré le tissu rigide du loup, les phalanges goutant d’une caresse à la peau en découvrant d’abord les pommettes dont la grisaille de la suie ne parvenait pas à amoindrir les teintes vives suggérées par l’air blanc, puis le regard enfin dévoilé, bijoux noirs sertis du Temps, orgueilleux compagnon de vie qui savait dispenser ses effets selon chacun et qui avait ourlé avec une délicatesse transie au visage de Sorcière, le témoignage qu’elle redoutait sans raison. Vous, conclut-il d’un murmure doucement souriant, le masque définitivement remonté jusqu’à la crinière rousse quand la main s’enroulait à la rondeur de la tête pour venir voler le baiser joué aux premiers pas de la danse, attardant la brulure de leurs lèvres jointes à l’aube de cette arrogance toute animale sans pour autant y céder, humain désormais, avant de confier à ses lèvres, son prénom coupable.
Et tandis que le silence reprenait ses droits, le jeune homme s’écarta d’un pas, lié uniquement encore par la main aux doigts entremêlés, les ramenant à portée de gueule pour dispenser un baiser à ce point léger qu’on eut pu douter de son existence, avant de la rendre à elle-même.

Je vous laisse quelques heures d’avance, fit-il en retrouvant à ses lippes l’ombre de cette insolence coutumière narguant les possibles dessinés aux lettres de son nom, remontant le regard vers elle, gardant précieusement en mémoire les traits dessinés à la seconde même sur le visage de l’alcine, délaissant la chaleur de sa main, désormais seul au givre de sa lutte.

Sans rien ajouter de plus, il se retourna d’un mouvement volontairement lent, laissant, à son dos Sorcière disparaitre dans un filet de lune pour s’offrir au regard courroucé de Rome et opposer à la colère louvoyante de ses fractales, la détermination des siennes, langage muet qui aurait besoin de ces mots dont ils étaient pourtant avares dès lors qu’ils étaient susceptibles d’atteindre l’imbécile fragilité du cœur. Immobile quelques instant, il se mit finalement en marche, félin insupportable de flegme narguant les crocs et les griffes de son Autre sans peur, le gout du sang et de l’épice se mêlant à sa bouche de concert quand son regard ne le quittait plus. A hauteur du guerrier, il s’arrêta, achevant de redevenir homme en dénouant le loup à son museau, avant de soupirer, doucement nerveux , dans le contrecourant des silhouettes quittant le bordel :


Bienvenue chez toi.
Bouffon_du_roy
J

La Divine entre ses mains, Le Bouffon fut surpris de la réponse du Chevalier quand celui-ci lui annonça un départ inattendu. Que dire quand une personne ne pouvait se sentir à l’aise au milieu d’une foule d’inconnus, de chercher sa place tant bien que mal. Sa jumelle ne devait pas être au rendez-vous, malheureusement pour lui/elle. Quant au Jocker, Artémis n’avait pas épuisé ses efforts pour garder contact avec son binôme d’un soir. Il était temps d’ailleurs que la chasse se finisse en effet. La proie était attrapée et sans grand mal non plus, autant se le dire.
Les doigts Divins se refermèrent sur les siens et de l’emmener au milieu de la salle pour se dégourdir les jambes.

Là voilà, l’Orientale, qui ne se débinait pas pour s’étendre devant lui en proposant une altercation douce à l’Eon quand ce Chevalier n’avait point entendu un seul mot en leur tournant le dos pour signer son départ de la soirée. Il/elle ne porta aucun intérêt à Awalem, comme si elle n’existait pas à ce moment-là et de croiser son regard qui le fit sombrer une fraction de secondes dans cet enfer qui remontait alors qu’il désirait le laisser au fond encore quelques heures, le Bouffon eut un sourire en coin, narquois, arrogant de la retrouver seule, aimant faire vibrer son grelot, frôlant de quelques phalanges sa cuisse et soutenant ses havanes allègrement. Un monde inconnu ou presque alors que tout résidait dans ses ambres, tout son monde. Seulement, cette nuitée devenait un échappatoire discret aux yeux des autres quand il savait que la fin se profilait à grand pas. Le Fou laissa la Déesse l’emmener au centre de la pièce avec cette musique qui revint à ses oreilles et de souffler en passant devant l’Orient avec cette pointe d’arrogance.


Votre soirée se terminera seule pour vous. Mais je reste persuadé qu’avec votre déhanché, vous trouverez cavalier adéquat.

Il ne put se défaire de Artémis pour enlever ce gouffre qui s’agrandissait doucement au fil des minutes s’égrainant dans l’espace temps quand il croisait ses ambres. Le Jocker désirait encore s’évader. Encore un peu. Encore quelques minutes avant d’entrevoir cette fin. Ce soir, il avait donné de sa personne alors qu’il n’y avait pas lieu. Ce soir, il l’avait amorcé du bon côté. Ce soir, il garderait ses secrets pour mieux les enfouir à jamais.

La Divine lui accorda le pardon sans sourciller. Il n’y avait pas à dire, un fin sourire vint se présenter à elle et d’un ricanement qui suivit, il rétorqua à sa question.


Je vous abandonnerai lorsque vous aurez décidé de prendre la poudre d’escampette Déesse. Je suis tout à vous pour le reste de la nuitée.

Et leurs pas glissèrent sur le sol légèrement, avec la finesse sur chaque note jouée par les troubadours. Le Bouffon avait tenu à sa parole quand Aphrodite pointa le bout de son nez pour éteindre une à une les bougies qui offraient l’éclat de la soirée. La fin venait d’être donné alors que pour lui, ce ne serait que le début. Tout changea en lui. Plus un sourire, plus une grimace, sa pupille se ternit en une fraction de seconde alors que, une à une, les bougies n’étaient plus que mèches et que l’obscurité faisait son apparition.

Je crains fort que la fin soit sonnée et que vous deviez rejoindre votre Olympe.

Un rictus de fin envers Artémis. Un coup d’œil vers l’urne pour la retrouver et comptabiliser les votes des participants au concours. Ses jades revinrent sur sa cavalière un instant et, pour terminer en beauté.

Je dois déclarer le vainqueur du concours. Désirez-vous qu’ensuite je vous raccompagne jusqu’à la sortie?
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