Ombe
Il pleuvait depuis des heures mais Ombe, étendue sur son lit ne se lassait pas du bruit des gouttes heurtant le carreau de sa fenêtre. Il lui rappelait les journées dautomne de son enfance où, incapable de tenir en place, elle harcelait ses frères et soeurs pour faire des parties de cache-cache ou jouer avec elle aux cartes.
Depuis combien de temps ne les avait-elle pas vu ? Depuis combien de temps navait-elle pas eu de nouvelles deux ? Elle était incapable de le dire. Plusieurs semaines. Cent ans Dans tous les cas, cela faisait bien trop longtemps.
Se décidant sur un coup de tête, à écrire à lun deux, elle se redressa, passa une main dans la foule de ses cheveux bruns et sinstalla à sa table pour rédiger, dune écriture nerveuse, une lettre à Amadheus puisque le hasard avait voulu que ça soit son nom qui lui vienne à lesprit en premier.
Depuis combien de temps ne les avait-elle pas vu ? Depuis combien de temps navait-elle pas eu de nouvelles deux ? Elle était incapable de le dire. Plusieurs semaines. Cent ans Dans tous les cas, cela faisait bien trop longtemps.
Se décidant sur un coup de tête, à écrire à lun deux, elle se redressa, passa une main dans la foule de ses cheveux bruns et sinstalla à sa table pour rédiger, dune écriture nerveuse, une lettre à Amadheus puisque le hasard avait voulu que ça soit son nom qui lui vienne à lesprit en premier.
Citation:
Fait le onze octobre mille-quatre-cent-soixante-deux, à Bayeux,
Comme bien souvent, je suis impardonnable de ne pas vous avoir donné de mes nouvelles depuis si longtemps et de ne pas avoir prit des vôtres non plus. Ceci dit, je suis bien décidée à me rattraper avec ce courrier-ci alors prépare toi, cest sûrement la plus longue lettre que je vais écrire de toute ma vie !
Tu le sais, après vous avoir quitté, je me suis rendue à Paris. Bien décidée à me débrouiller seule, jai trouvé un travail de serveuse dans une taverne nommée La Pomme dOr, ainsi quun appartement sous les toits que jai partagé avec quatre autres jeunes personnes. Je te fais grâce de la description de la taverne : elle est sordide et je nai guère envie de métendre sur ce sujet. Lappartement, par contre, mérite que je parle de lui. Annchen aurait été effarée devant un tel capharnaüm, mais moi jai aimé cet endroit à la folie !
Parmi mes colocataires, il y avait deux de mes collègues de la taverne : Angus, un irlandais à la chevelure de feu et sa petite soeur, une beauté nommée Moïra, ainsi que deux musiciens : Authaire, un chic type, parisien pur jus, qui ma fait découvrir les bons endroits pour aller danser ou acheter des rubans et Malik, un maure (je ne savais pas, avant lui, quon pouvait avoir la peau de cette couleur. Cest très beau !) dont, je lavoue, je suis un peu tombée amoureuse (je compte sur toi pour garder ça secret. Je te jure que si Annchen et Eunice viennent me tirer les oreilles parce que tu nes quune dévergondée et blablabla, je te boude jusquà la fin des temps !). Grâce à eux tous lendroit était en permanence remplit déclats de rire, de musique et de senteur de bonne bière et de soda farl (se sont de délicieux petits pains irlandais dont Moïra a le secret) ce qui, somme toute, était absolument réjouissant.
Quant à la ville en elle-même Je ne saurais te dire à quel point elle ma émue. Paris est aussi belle que laide; elle est pleine de vie, mais on peut sy sentir incroyablement seul; elle est exotique, mais aussi très semblable à ce dont jai lhabitude Elle me séduit et elle mécoeure. Elle me ressemble et elle mest étrangère. Bref, je ne my suis pas ennuyée et jy serais volontiers restée, mais après quelques péripéties jai finalement rompu avec Malik et jai décidé quil était temps pour moi daller voir ailleurs.
Ayant envie de grand air, je me suis mise en route vers la côte. Je voulais aller en Bretagne, mais en chemin jai croisé des bandits - ne tinquiète pas, je nai pas été blessée - et je me suis, comme tu peux facilement le comprendre, retrouvée sans le sous, ce qui ma obligé à marrêter ici, en Normandie, le temps de me refaire. Les locaux sont bien trop calmes à mon goûts, mais il y a du travail, les paysages sont sympathiques et surtout, jai eu la chance de croiser, chaque jour, des voyageurs aussi agréables que hauts en couleur. Il y a eu Samael, charmeur par qui je me suis laissée charmée, puis Shyrin, créature sublime, sauvage, comprenant à demi-mot mes illusions et mes désillusions et enfin Tali et Mumia, duo insolite à lhumour dévastateur avec qui jenvisage de repartir même si, et tu le sais, je ne suis pas très douée pour suivre les autres longtemps.
Et à présent que tu sais tout ce quil y a à savoir sur mes dernières aventures, raconte moi les tiennes. Comment vas-tu ? Où es-tu ? Quas-tu fait dernièrement ? Et les autres, ils vont bien ?
- Mon cher frère,
Comme bien souvent, je suis impardonnable de ne pas vous avoir donné de mes nouvelles depuis si longtemps et de ne pas avoir prit des vôtres non plus. Ceci dit, je suis bien décidée à me rattraper avec ce courrier-ci alors prépare toi, cest sûrement la plus longue lettre que je vais écrire de toute ma vie !
Tu le sais, après vous avoir quitté, je me suis rendue à Paris. Bien décidée à me débrouiller seule, jai trouvé un travail de serveuse dans une taverne nommée La Pomme dOr, ainsi quun appartement sous les toits que jai partagé avec quatre autres jeunes personnes. Je te fais grâce de la description de la taverne : elle est sordide et je nai guère envie de métendre sur ce sujet. Lappartement, par contre, mérite que je parle de lui. Annchen aurait été effarée devant un tel capharnaüm, mais moi jai aimé cet endroit à la folie !
Parmi mes colocataires, il y avait deux de mes collègues de la taverne : Angus, un irlandais à la chevelure de feu et sa petite soeur, une beauté nommée Moïra, ainsi que deux musiciens : Authaire, un chic type, parisien pur jus, qui ma fait découvrir les bons endroits pour aller danser ou acheter des rubans et Malik, un maure (je ne savais pas, avant lui, quon pouvait avoir la peau de cette couleur. Cest très beau !) dont, je lavoue, je suis un peu tombée amoureuse (je compte sur toi pour garder ça secret. Je te jure que si Annchen et Eunice viennent me tirer les oreilles parce que tu nes quune dévergondée et blablabla, je te boude jusquà la fin des temps !). Grâce à eux tous lendroit était en permanence remplit déclats de rire, de musique et de senteur de bonne bière et de soda farl (se sont de délicieux petits pains irlandais dont Moïra a le secret) ce qui, somme toute, était absolument réjouissant.
Quant à la ville en elle-même Je ne saurais te dire à quel point elle ma émue. Paris est aussi belle que laide; elle est pleine de vie, mais on peut sy sentir incroyablement seul; elle est exotique, mais aussi très semblable à ce dont jai lhabitude Elle me séduit et elle mécoeure. Elle me ressemble et elle mest étrangère. Bref, je ne my suis pas ennuyée et jy serais volontiers restée, mais après quelques péripéties jai finalement rompu avec Malik et jai décidé quil était temps pour moi daller voir ailleurs.
Ayant envie de grand air, je me suis mise en route vers la côte. Je voulais aller en Bretagne, mais en chemin jai croisé des bandits - ne tinquiète pas, je nai pas été blessée - et je me suis, comme tu peux facilement le comprendre, retrouvée sans le sous, ce qui ma obligé à marrêter ici, en Normandie, le temps de me refaire. Les locaux sont bien trop calmes à mon goûts, mais il y a du travail, les paysages sont sympathiques et surtout, jai eu la chance de croiser, chaque jour, des voyageurs aussi agréables que hauts en couleur. Il y a eu Samael, charmeur par qui je me suis laissée charmée, puis Shyrin, créature sublime, sauvage, comprenant à demi-mot mes illusions et mes désillusions et enfin Tali et Mumia, duo insolite à lhumour dévastateur avec qui jenvisage de repartir même si, et tu le sais, je ne suis pas très douée pour suivre les autres longtemps.
Et à présent que tu sais tout ce quil y a à savoir sur mes dernières aventures, raconte moi les tiennes. Comment vas-tu ? Où es-tu ? Quas-tu fait dernièrement ? Et les autres, ils vont bien ?
- Répond moi vite et quIl tait en sa sainte garde.
Tendrement,
Ta soeur,
Ombe.
_________________