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[RP] Raconte moi tout.

Ombe
Il pleuvait depuis des heures mais Ombe, étendue sur son lit ne se lassait pas du bruit des gouttes heurtant le carreau de sa fenêtre. Il lui rappelait les journées d’automne de son enfance où, incapable de tenir en place, elle harcelait ses frères et soeurs pour faire des parties de cache-cache ou jouer avec elle aux cartes.

Depuis combien de temps ne les avait-elle pas vu ? Depuis combien de temps n’avait-elle pas eu de nouvelles d’eux ? Elle était incapable de le dire. Plusieurs semaines. Cent ans… Dans tous les cas, cela faisait bien trop longtemps.

Se décidant sur un coup de tête, à écrire à l’un d’eux, elle se redressa, passa une main dans la foule de ses cheveux bruns et s’installa à sa table pour rédiger, d’une écriture nerveuse, une lettre à Amadheus puisque le hasard avait voulu que ça soit son nom qui lui vienne à l’esprit en premier.



Citation:
Fait le onze octobre mille-quatre-cent-soixante-deux, à Bayeux,

    Mon cher frère,


Comme bien souvent, je suis impardonnable de ne pas vous avoir donné de mes nouvelles depuis si longtemps et de ne pas avoir prit des vôtres non plus. Ceci dit, je suis bien décidée à me rattraper avec ce courrier-ci alors prépare toi, c’est sûrement la plus longue lettre que je vais écrire de toute ma vie !

Tu le sais, après vous avoir quitté, je me suis rendue à Paris. Bien décidée à me débrouiller seule, j’ai trouvé un travail de serveuse dans une taverne nommée “La Pomme d’Or”, ainsi qu’un appartement sous les toits que j’ai partagé avec quatre autres jeunes personnes. Je te fais grâce de la description de la taverne : elle est sordide et je n’ai guère envie de m’étendre sur ce sujet. L’appartement, par contre, mérite que je parle de lui. Annchen aurait été effarée devant un tel capharnaüm, mais moi j’ai aimé cet endroit à la folie !

Parmi mes colocataires, il y avait deux de mes collègues de la taverne : Angus, un irlandais à la chevelure de feu et sa petite soeur, une beauté nommée Moïra, ainsi que deux musiciens : Authaire, un chic type, parisien pur jus, qui m’a fait découvrir les bons endroits pour aller danser ou acheter des rubans et Malik, un maure (je ne savais pas, avant lui, qu’on pouvait avoir la peau de cette couleur. C’est très beau !) dont, je l’avoue, je suis un peu tombée amoureuse (je compte sur toi pour garder ça secret. Je te jure que si Annchen et Eunice viennent me tirer les oreilles parce que “tu n’es qu’une dévergondée et blablabla”, je te boude jusqu’à la fin des temps !). Grâce à eux tous l’endroit était en permanence remplit d’éclats de rire, de musique et de senteur de bonne bière et de soda farl (se sont de délicieux petits pains irlandais dont Moïra a le secret) ce qui, somme toute, était absolument réjouissant.

Quant à la ville en elle-même… Je ne saurais te dire à quel point elle m’a émue. Paris est aussi belle que laide; elle est pleine de vie, mais on peut s’y sentir incroyablement seul; elle est exotique, mais aussi très semblable à ce dont j’ai l’habitude… Elle me séduit et elle m’écoeure. Elle me ressemble et elle m’est étrangère. Bref, je ne m’y suis pas ennuyée et j’y serais volontiers restée, mais après quelques péripéties j’ai finalement rompu avec Malik et j’ai décidé qu’il était temps pour moi d’aller voir ailleurs.

Ayant envie de grand air, je me suis mise en route vers la côte. Je voulais aller en Bretagne, mais en chemin j’ai croisé des bandits - ne t’inquiète pas, je n’ai pas été blessée - et je me suis, comme tu peux facilement le comprendre, retrouvée sans le sous, ce qui m’a obligé à m’arrêter ici, en Normandie, le temps de me refaire. Les locaux sont bien trop calmes à mon goûts, mais il y a du travail, les paysages sont sympathiques et surtout, j’ai eu la chance de croiser, chaque jour, des voyageurs aussi agréables que hauts en couleur. Il y a eu Samael, charmeur par qui je me suis laissée charmée, puis Shyrin, créature sublime, sauvage, comprenant à demi-mot mes illusions et mes désillusions et enfin Tali et Mumia, duo insolite à l’humour dévastateur avec qui j’envisage de repartir même si, et tu le sais, je ne suis pas très douée pour suivre les autres longtemps.

Et à présent que tu sais tout ce qu’il y a à savoir sur mes dernières aventures, raconte moi les tiennes. Comment vas-tu ? Où es-tu ? Qu’as-tu fait dernièrement ? Et les autres, ils vont bien ?

    Répond moi vite et qu’Il t’ait en sa sainte garde.
    Tendrement,

    Ta soeur,
    Ombe.

_________________
Amadheus
Si ma jeune sœur trouvait matière à apaisement dans le déluge, c’était loin d’être mon cas. Je pestais tout ce que je pouvais contre ce torrent qui ne ferait, je le savais, que retarder plus encore mon retour sur les routes. Limoges était une ville animée si l’on attribuait se qualificatif avec pour seuls critères, le nombre d’habitant présent le soir et d’auberge ouverte. Malgré tout, de mon point de vue, elle était fadasse et me donnais envie de fuir.

- « Demain, l’on repart. »

J’étais seul dans ma chambre et pensais à intelligible voix. J’étais pourtant bien décidé à respecter cet engagement. Oui, vivement que l’on reparte. Je n’en pouvais plus de tous ces bons sentiments dégoulinants. Pour me changer l’esprit, je décidais de faire enfin une réponse à la dixième mais hésitais encore à lui faire part du projet de la première. Je n’étais pas certain de comprendre cette envie soudaine de retrouver la dernière de la portée. Après tant d’année quelle importance ? Cela me dépassait mais du haut de ma trentaine, je n’étais toujours pas en position de contredire les décisions prises par l’Etat-major. Adviendra que pourra.

M’installant à l’unique table présente dans la pièce, j’inspirais un long moment pour chasser mes questionnement et me concentrer sur la lettre en devenir.


Citation:

    Ma sœur,


    J’ai effectivement peine à croire que ton précédent courrier est bel et bien de toi. S’il n’était pas truffé de passage aussi compromettant pour ta personne et ce qu’il te sert de peau au niveau du fessier, je l’aurais bien volontiers envoyé à Annchen pour lui certifier de la réussite de ton éducation. Il va s’en dire que je n’en ferais rien. Es-tu bien sûr de ne pas avoir engagé un quelconque nègre ou ingurgité je ne sais quelle substance pour y parvenir ?! Ne t’énerve pas, je plaisante. En vérité, je suis ravi de savoir ce qu’il est advenu de toi, même si en ma qualité d’aîné, je ne peux approuver tout ce qui s’est passé.

    Bref, trêve de paternalisme, toi et moi pouvons avoir bonne conscience désormais. Et sache que je suis fier d’apprendre que tu as su te gérer seule. Rassure-moi seulement sur un point : Tu as su te montrer plus raisonnable qu’Emlyn n’est-ce pas ? Oui, je sais, je recommence mais fais-y toi.

    Alors ainsi, tu as été à Paris. Cela ne me surprend guère, c’est la ville de tous les rêves. As-tu toujours des contacts avec les amis que tu t’y es fait ? Et, au risque de me fais taper sur les doigts une nouvelle fois, quelles étaient ces fameuses péripéties ? Je te concède tout de même que la couleur des Maures à un charme tout particulier. Le grain de leur peau a quelques choses de plus sec, plus rugueux, et pourtant plus agréable. J’avais connu une femme de cette ethnie dont je serais bien en peine de d’écrire le nom tant la prononciation elle-même était compliqué. Elle se faisait appeler Vivi et je t’assure que même les Andalouses ne savent rivaliser avec le dépaysement qu’elle offrait !

    Et pour en finir avec mes questions et en venir aux tiennes, je suis actuellement vacation à Limoges. Rien qui ne vaille la peine d’être raconté, crois-moi. Chaque soir, je prévois de repartir et à chacun d’eux, un empêchement survient. C’est lassant. Et si cela continue ainsi, je vais reprendre la route seul car la jeune femme m’accompagnant en aura eu assez et sera repartit de son côté. En soit, cela m’importe peu, tu sais que je suis habitué à voyager seul mais j’aimerais autant que possible ne pas me présenter de nouveau à Poitiers dans cette configuration. C’est que ton frère à réussit à se mettre dans de sacré drap là-bas. Ou plutôt, à réussit à les éviter mais de peu.

    J’imagine que tu vas vouloir savoir ce qui s’y est passé et ne me laisseras pas en paix avant d’être satisfaite ? Soit. J’ai fait la connaissance d’une femme là-bas, la diaconesse de la ville. Elle m’a furieusement rappelé Ellis, te souviens-tu d’Ellis ? Je l’avais présenté à la famille il y a deux années environs. Il me semble que tu y étais non ? Je ne sais plus guère, depuis sa disparition, cette période m’est resté flou. Enfin bref, Kirya possède cette même aura de douceur caractéristique à certaine femme, et je n’ai pas su résister comme je l’aurais dû. S’était si agréable de retrouver ça. Je t’arrête néanmoins, ne va pas crier au « Tu fais ce que tu m’interdis de faire ! », il ne s’est absolument rien passé de compromettant entre elle et moi ! Elle est mariée. Ca été le principal souci d’ailleurs. Cette histoire l’a tellement perturbé qu’elle était prête à abandonner mari et foyer pour me suivre. Annchen m’aurait tué si je lui avais permis de le faire. J’ai donc prit la fuite. Ce n’est pas glorieux, je te le concède, mais au moins elle reprendra ces esprits et je ne serais plus malhonnête avec elle. Alors si la présence de Louann à mon côté peut éviter toute réapparition d’espoir, cela me suffira.

    Quant aux autres, je ne saurais beaucoup t’en dire, je ne suis pas retourné à la maison depuis un moment. Néanmoins, je n’ai été informé d’aucun malheur, ce qui en soit, est déjà un bien. Seulement une étrange affaire. Une lubie de notre ainée, qui s’est mise en tête de faire connaitre et reconnaitre Roschen par la famille et nous charge de la retrouver. Certes il s’agit de notre sœur mais s’était la décision de Mère elle-même de ne pas en faire un membre à part entière. Allons savoir ce qui lui traverse l’esprit. Enfin peu importe, l’on sait tous deux qu’il est inutile de parlementer avec Ann. C’est pourquoi, je viens te chercher et écrirais à Hadan pour que l’on débute l’enquête concernant la Reniée une fois que nous l’aurons rejoint. Tiens-moi informé de ton avancée dès que possible.


    Fais attention à toi autant qu’Il le fera.
    Avec tendresse,
    Amadheus.

_________________
« C'est un iceberg, celui-là, sept fois plus "con" que ce qu'on voit. »
de Jean-Marie Gourio
Amadheus
Quelques jours plus tard …

Le temps n’était pas au beau fixe et m’évoquais beaucoup un proverbe Normand qui prétendait qu’il n’y avait que là-bas qu’il était possible d’avoir le soleil plusieurs fois dans la journée. Il semblerait que ce ne soit finalement pas l’un de leur privilège. Profitant d’un moment de calme, je tachais de remettre dans l’ordre les révélations, bonnes et mauvaises, faites la veille. Le cas de l’hirondelle m’inquiétait beaucoup et commençait à regretter amèrement de l’avoir laisser partir vivre sa vie quelques mois auparavant. Enfin laisser partir était un bien grand terme au vu de l’époque, mais cela n’allégeait que de très peu ma culpabilité.

Silencieusement, alors que ma plume se trempait dans l’encrier et que les premier mots se traçaient sur le papier, je priais pour que les autres s’en soit mieux sortie.



Citation:

    A Hadan, mon frère.


    Comment te portes-tu à l’approche de l’hiver ?

    J’ai fait parvenir se courrier à Vienne, je crois que c’est là le dernier endroit où tu m’as dit être, avec l’espoir que tu es fais suivre ton courrier ou que le coursier parvienne à te mettre la main dessus. Si tu lis ces lignes, c’est donc choses faites. Ne tarde pas à me répondre en se cas, que je sois fixé sur ta position actuelle.

    Je suis actuellement à Angers et y est retrouver Ombe. L’hirondelle n’a pas changé ! Elle s’est accoquiné avec une bande de joyeux Lurons dont l’unique projet est de visiter la Bretagne. Aucun ne semble mal intentionné, bien que l’un d’eux ait une attention un peu trop soutenu pour elle à mon gout. Mais elle ne fait rien pour l’en dissuadé, c’est bien le drame. Je vais donc l’accompagner et tenter de veiller au grain, ce qui ne sera pas une mince affaire. Prions pour qu’Annchen n’est jamais à avoir vent de quoi que ce soit.

    En parlant d’elle, j’imagine qu’elle t’a informé comme nous tous de sa lubie de retrouver la Reniée. Penses-tu cela très utile ou très sage ? Des Echos que j’ai, elle ne serait plus là où Mère l’a laissé et aurait vogué du côté d’Annecy. J’espère avoir plus d’information sous peu. Nous nous y rendrons avec Ombe dès que le Caprice du Pays Celte sera passé. Ioen nous devancera probablement de quelques jours s’il ne se fourre pas dans je ne sais quel guêpier dont il a le secret. Et toi, pourras et seras-tu être des notre ?


    Fais attention à toi autant qu’Il le fera.
    Ton fère,
    Amadheus.


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« C'est un iceberg, celui-là, sept fois plus "con" que ce qu'on voit. »
de Jean-Marie Gourio
Ombe
Assise dans une taverne, Ombe discute avec ses amis, offrant de temps à autre un baiser à son amant du moment. Un sourire plein de chaleur illumine son visage et n'importe qui pourrait croire que cette jolie fille bien entourée est profondément heureuse. Ça n'est pas le cas.

Son frère et elle se sont disputés.

Elle ne sait déjà plus lequel de ses gestes à tout fait voler en éclat, mais les mots d'Amadheus, eux, continuent de peser sur elle, l'empêchant de respirer aussi sûrement que des plaques de marbre posées sur sa poitrine. Il l'a comparée à une prostituée. Évidemment, elle est habituée à ce genre de commentaire, sa façon d'assumer le moindre de ses actes déplaisant à bien des gens, et elle ne devrait pas être blessée outre-mesure mais venant de lui, la remarque semble infiniment plus douloureuse. Parce que c'est lui, parce que c'est elle et parce que si elle n'a jamais cherché l’approbation de quiconque ne portant pas le nom de Rosenthals, elle a désespérément besoin de celle des siens.

Alors, s'armant d'une plume et d'un pot d'encre, elle fait un premier pas. Pas pour qu'il la pardonne, pas pour le pardonner et pour lui dire qu'il ne sert à rien de rester fâchés puisque de toute façon elle serait bien incapable de vivre en sachant qu'elle peut compter sur son amour et son soutien.



Citation:

    Amadheus,


Je t'aime et, vraiment, je pourrais donner ma vie pour toi, mais parfois je me demande pourquoi. 

Ta remarque d'hier, sur Emlyn, m'a infiniment blessée. J'ai pleins de défauts, je m'amuse trop, je prend des risques. Et pire que tout, visiblement, j'aime les hommes et je ne m'en cache pas. Mais tout ceci, mon Adoré, ne fait de moi une catin : ça fait de moi un être humain. Alors si toi, qui partage mon sang et - pas la peine de le nier - mon goût pour les plaisirs de la chair, n'est pas capable de m'accepter malgré tout, je ne vois pas qui d'autre le fera. 

Je me doute que ta réaction est motivée par ta peur de me voir vraiment mal tourner, et si c'est le cas, je te le jure, Amadheus : jamais. Jamais je ne ferais ce qu'elle a fait. Jamais je ne trahirais notre nom de cette façon. Jamais je ne serai à vendre. 

Alors voilà. Je ne m'excuse pas. Je ne te demande pas non plus de t'excuser. Je te demande juste d'être mon frère et de ne pas me tourner le dos. Je te demande de venir avec mes amis et moi, parce que je t'aime et que je souhaite que nous passions les jours à venir ensemble. Je te demande aussi de songer à Louann. 

    Je t'aime.
    Je t'embrasse. 




_________________
Amadheus
Me tournant et retournant sur ma couche comme un fauve dans sa cache, je me passais et repassais notre dispute à l’esprit comme un film de mauvaise qualité. Je tentais d’analyser, de comprendre. Je savais très bien à quel instant T tout avait dérapé mais je cherchais à savoir comment on y était parvenu. Du temps de notre vie sous un même toit, nos coups de sang n’étaient pas rares. Entre elle et moi, ou avec d’autre.

Les Rosenthals n’étions pas connu pour notre tempérance.

Néanmoins, je culpabilisais. La comparaison que je lui avais faite était injuste dans sa dureté, mais je ne savais comment revenir en arrière car je la savais également vrai dans son fondement. Et je réalisais pour la première fois que l’hirondelle n’avait probablement pas conscience que cette Sœur tant haït, ne l’avait pas toujours été, et n’était pas née mauvaise. Comment pourrait-il en être autrement, nous l’avions élevée dans cette aversion.

Il me faudrait en toucher quelques mots à Annchen et aux autres.

L’arrivée de sa missive, au petit matin, me soulagea sans me rassurer. Trop de déduction s’étaient fait suite à ce conflit et je savais d’avance qu’il nous faudrait revenir dessus. Je m’attela néanmoins à lui répondre aussitôt.



Citation:

    Ombe,

    Ta première phrase m’a fait sourire car elle a été la base même de mes réflexions cette nuit : Pourquoi m’obstiner à tenir autant à toi malgré tout ? Je n’ai trouvé là qu’une réponse à laquelle, j’ai l’impression, tu es arrivée également : Tu es ma sœur.

    Il n’est plus un secret depuis longtemps, et pour aucun des nôtres, que tu as ma préférence. La preuve s’il en faut une, est que je n’ai été en chercher aucun autre depuis ces dernières semaines. Pourtant, je garde la furieuse envie de te remettre certaines idées en place à te secouant ou te baffant, j’hésite encore. Et tu as raison, je suis terrifié à l’idée que tout comme Elle, tu évolue mal. Je doute que tu conserve beaucoup de souvenir d’Emlyn, tu n’étais pas bien vieille quand elle est partie pour la toute dernière fois, pourtant, aussi déplaisant que cela sera pour toi de lire ces lignes, tu me la rappelle par bien des aspects. Elle aussi avait une joie de vivre qui la poussait à vouloir tout essayer, tout connaitre, tout tenter. En clair : Tout vivre. Elle aussi a subit les conséquences d’un amour de passage dont elle a essayé de réparer les tord.

    Crois-moi, l’hirondelle, elle n’est pas détestée de chacun de nous à cause de ce qu’elle est devenue mais à cause de ce qu’elle a pu faire. Si elle avait accepté de revenir vers nous, si elle avait accepté notre aide, si elle ne s’était pas obstiné à vouloir vivre par elle-même, se gérer, se débrouiller seule, nous aurions pu pardonner à la prostituée qu’elle était. Mais elle était beaucoup trop obstinée pour ça et à commis le pire pour nous éviter. Je ne te tournerais jamais le dos, Ombe, jamais. Mais fais moi la promesse, de ne jamais refuser notre soutiens aussi humiliant ou avalisant qu’il puisse te sembler.

    Quant à Louann, nous en reparlerons de vive voix si tu l’accepte. Peut-être pour occuper les longues heures de routes qui nous attendent.

    Ton frère,
    ASMR


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« C'est un iceberg, celui-là, sept fois plus "con" que ce qu'on voit. »
de Jean-Marie Gourio
Edoran.
Edoran soupira pour la énième fois. Installé dans la taverne municipal de Bourganeuf, il s'était décidé à écrire à son frère. Aucuns membres de la famille ignorait son aversion pour l'écriture. Il était plutôt du genre à se déplacer pour prendre des nouvelles que d'utiliser un maudit pigeon. Pourtant, aujourd'hui, il se devait de prendre la plume.

Citation:
Fait le vingt huit Octobre de l'an grâce mille quatre cent soixante deux, de la taverne municipal de Bourganeuf,

A mon frère, me précédant dans la fratrie Rosenthals,
A Amadheus,

Je t'endends déjà dire, quelle surprise de recevoir une lettre de ma main. je te prie de bien vouloir, garder tes remarques pour toi. Je hais toujours autant de prendre la plume mais aujourd'hui, j'y suis contrains !

J'ai reçu un pigeon d'Annchen, et si je comprends bien, il en va de même pour toi. J'aimerai bien comprendre ce qui la pousse à nous envoyer chercher la reniée ! Mais pouvons nous refuser ? Je ne pense pas. Elle m'a dit de t'écrire. Ma foi, c'est fait à présent.
Qu'as tu prévu ? Sais tu ou sont les autres ?

Je dois quitter Bourganeuf sous peu, je pense prendre la route directement vers Besançon. Je dois escorter une jeune femme enceinte en plus de cela.

Que le Trés Haut te tienne sous sa protection
Ton frère



Il signa d'une main maladroite, mais s'appliquant tout de même. Il lui avait fallu près d'une demi heure pour rédiger ce courrier. Non sans interruption, quel galère d'écrire en taverne. Le courrier scellé, et rapidement envoyé, il put soupirer.
Amadheus
L’Alerte Générale était lancé.
Les troupes se rassemblaient.

C’était là l’unique raison pouvant expliquer que je reçoive et envoi autant de courrier aux miens en si peu de temps. Je souris d’amusement à toute les parcourir de nouveau. C’était une chose rare que de nous tenir informé les uns les autres de nos déplacements respectifs. Le proverbe disant « Pas de nouvelle, bonne nouvelle » est notre adage. Et nous en suivions la consigne à la lettre.


Hadan a écrit:

Fait le vingt-huit du mois d'octobre mille-quatre-cent-soixante-deux, à Annecy.

    Mon frère,


Nous ne te cacherons point la surprise que nous avons eu en ouvrant ta lettre. Nous avons du la lire une dizaine de fois, n'y croyant pas vraiment. Nous nous sommes questionné longtemps sur la manière dont nous devions te répondre. Il y eut pendant un moment une certaine nostalgie en observant ton écriture, puis un fort sentiment de désolation : nous ne pouvons que nous en vouloir de ne point t'avoir écrit en premier. Pourtant, nous y avons pensé plusieurs fois à t'écrire, connaître ta localisation, apprendre à te découvrir à nouveau, savoir si la vie t'apportait de nouvelles choses, si nous avions une belle soeur, ou même des choses stupides que l'on peut se dire entre frères. Hors nous n'en avions point le courage, ou bien point l'inspiration. Et puis, tu connais notre maladresse avec la plume, et cette manière que nous avons à toujours tourné autour des choses sans jamais entrer dans le vif du sujet. Nous ne sommes point doué pour ces choses là, et nous l'avouons.

Nous avons quitté Vienne il y a maintenant plusieurs mois. Une soudaine envie. Nous avons pris le soin d'obéir à cette envie, nous n'avions rien à perdre. Nous sommes venu nous installer en Savoie. Imagine bien notre surprise en apprenant que Roschen se trouve dans notre ville.
Nous devons t'avouer ne pas avoir mis un pied en taverne depuis notre arrivée. Nous n'aimons point le monde, les gens nous fatiguent, et nous rendent de mauvaise humeur. Il y a beaucoup d'idiots, par ici, nous le sentons.

Nous ne sommes point étonné de ce que tu nous racontes sur Ombe. Elle a toujours eu l'art de se rapprocher d'homme qui ne nous plaisent point. (quoique pour mes sœurs, aucun homme ne pourra me plaire)
Nous te faisons confiance pour garder un œil sur elle, et surtout sur l'homme un peu trop attentionné à son égard.

Nous serons évidemment l'un des votre, trouvant cette idée tout à fait juste et faisable. Après tout, ne serait-ce point ce qu'il y a de mieux à faire?
Peut être irons nous nous balader en taverne à contre cœur pour mettre la main sur la Reniée, en évitant de justesse les conversations un peu trop banales qui se créent en taverne.

    Tiens nous au courant de vos déplacements.
    Prends soin de toi.
    Hadan.


PS: Nourris le pigeon, avec la route, il sera affamé.



- « Hadan … Hadan … Hadan … Combien êtes vous en toi-même ? »

Oui, le langage de Neun me faisait sourire. Je choisis néanmoins de ne pas lui faire de remarque sur le sujet et d’attendre ces prochaines réponses, si réponses il y avait, pour voir si cette lubie de diction continué. Surement se cherchait-il ! Ou peut-être avait-il trouver un emploi l’obligeant à s’exprimer ainsi … Les possibilité étaient multiples.


Citation:

    A Hadan, mon frère,


    Cesse donc de te tourmenter. Si notre famille, et les membres qui la composent étaient doués pour les échanges de bon procédé, nous le saurions depuis longtemps. Tu n’es pas plus fautif que moi ou, en se cas, je suis aussi coupable que toi. Personnellement, je ne ressens pas la moindre once de culpabilité (ou minime) alors j’opterais pour la première option. Qu’en dis-tu ?

    Je vais néanmoins apporter réponses à tes regrets car certaines sont bien naturelle et d’autre m’ont fait sourire. Ma localisation, et celle de l’hirondelle, sera de nouveau Angers demain. Comme mon intuition me le soufflait, se tour de Bretagne est un véritable fiasco. Nous reprenons donc le voyage par la route et non par la mer. Il n’est à présent plus question de visite quelconque jusqu’à notre arrivée à Annecy ou Besançon. Quant à la possibilité d’une belle-sœur, il te faudra encore attendre, je le crains. Cela sera-t-il également mon cas ?

    Te savoir si proche de la Reniée me fait penser et dire qu’il s’agit peut-être là d’un signe de Très-Haut montrant son approbation quant aux projets d’Ann’. J’en suis surpris autant qu’ébranlé sans parvenir encore à m’en réjouir. Le temps m’y aidera peut-être, souhaite-le moi. Ouvre l’œil et l’oreille pour te renseigner au mieux la concernant. Je doute que Roschen est un prénom des plus courants. Ou, là bas, beaucoup de fille sont malchanceuses ... Tiens moi au courant de ce que tu apprendras et j’en ferais autant de notre avancée.

    Peut-être, toi, Ioen et Edoran, ferez-vous connaissance avec le « Chevalier Servant » de l’hirondelle s’il nous accompagne. Je le souhaiterais presque et seulement pour le voir nous subir tous trois ! Quelle scène !


    Fais attention à toi autant qu’Il le fera.
    Ton frère,
    ASMR.

    P.S. : Voici un nouveau Pigeon, le tiens à rendu l’âme en se posant sur le bord de fenêtre. Pauvre bête.



Au Acht désormais.
Je ne pouvais me retenir de glousser en rédigeant.


Citation:

    A Edoran, mon frère, toujours égale à toi-même.


    Je ris, si tu savais comme je ris. Non pas de toi évidement, ni de ton courrier. Mais l’on y sent tellement l’effet Annchen que cela m’amuse. Et si cela peut néanmoins te rassurer, sache que c’est le cas de chacun de nous actuellement. J’ai même eu des nouvelles d’Hadan, c’est dire !

    Quant à la question du refus, il est évident que la réponse est non. Elle la veut, elle nous le demande, elle l’aura. C’est ainsi. Même si je la soupçonne également de le faire tout cela pour tous nous rassemblée à la maison. Chose qui ne s’est pas fait depuis … Longtemps après tout.

    En se qui concerne les autres, Hadan est à Annecy et vérifie une piste que nous avons. Ombe est avec moi, nous serons à Anger demain et filons vers l’Est. Lorsque que tu as prendras la route, peux-tu faire un détour par Dijon ? Tu y seras probablement avant nous et Ioen s’y trouve enfermé sous caution. Une histoire de mœurs légère, je n’ai pas bien compris. Sa lettre était tellement sale qu’elle en était presque illisible. Ne te presses pas trop malgré tout, se petit séjour lui fera probablement du bien. Et pas un mot à Ann’.


    Rendez vous à la Maison.
    Et fais attention à toi autant qu’Il le fera.
    Ton frère,
    ASMR

    P.S. : Cette femme est enceinte de toi ?

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« C'est un iceberg, celui-là, sept fois plus "con" que ce qu'on voit. »
de Jean-Marie Gourio
Edoran.
Et voilà, par le Trés Haut, il pouvait bien dire ce qu'il pouvait en noms d'oiseaux envers son ainée, il sentait débuter une longue et pénible correspondance. Edoran sortit à nouveau son matériel d'écriture, neuf d'apparence tant il s'en servait peu. Il fît courir sa plume sur le parchemin et rédigea une réponse à Amadheus.

Citation:
Fait le vingt neuf Octobre de l'an grâce mille quatre cent soixante deux, à Bourganeuf.

A mon frère,

Je suis ravi de savoir que cela te fait bien rire. Moi j'hésite entre quelques râlements bien audibles, ou l'ennui. Tu sais aussi bien que moi, que ces réunions de famille.. C'est pas ce que je préfère même si je vous tiens en affection et plus. Mais comme tu dis, Annchen demande, Annchen aura ! Dois je y passer des mois ! Ce que j'espère pas.

Je te remercie pour les nouvelles, content d'apprendre que Ombe est avec toi ! Pour Dijon, je peux faire ça oui, mais pitié, dis moi que c'est pas moi qui doit payer cette caution ?! Sinon il va me rembourser et avec les intérêts ! Et je tacherai de lui botter le derrière avec ça. Cela va s'en dire, que je serai muet comme une tombe.

Je prends la route sous peu. Je te tiens au courant du reste.

A bientôt,
Portez vous bien, et qu'Il veille sur vous deux,
Ton frère




Ps: La mon frère tu rêves ! Et ça n'arrivera pas
Ombe
Ombe le savait maintenant, elle n’était pas la cadette de la famille. Derrière elle, il y avait sa jolie petite Surprise, celle qu’elle avait impatience de connaître contrairement à ses navets pas cuits de frères. Mais, malgré cela, elle continuait d’agir en petite dernière, capricieuse mais adorable, faisant la moue ou donnant des baisers pour obtenir ce qu’elle voulait.

Ce jour-là, elle faisait la moue. Elle venait d’apprendre une nouvelle affreuse qui la mettait totalement en boule. La preuve, elle n’avait même pas mangé au petit déjeuner tellement elle était énervée. Et qu’était-ce que cette nouvelle affreuse ? Quel crime avait été commis ? Je vous le donne dans le mille : ses frères s’écrivaient et elle, elle ne recevait pas de courrier.

Alors là, ils allaient entendre parler d’elle ! Non mais !


Citation:
    A Angers, le 31 octobre de l’an de grâce 1462,

    A mes idiots de frères, Edoran & Hadan,
    De la plus merveilleuse des petites soeurs du monde, moi,


    Ce message est un copier/coller parce que j’ai grave la flemme de vous écrire deux lettres différentes. Je me suis contentée de la faire en deux exemplaires.


    Mes chers frères d’amour,

Je vous déteste ! J’ai apprit par Amadheus que vous vous écrivez régulièrement… Mais moi dans tout ça ? Jamais je ne reçois de lettre de vous ! C’est totalement injuste ! J’exige réparation ! Si vous ne m’envoyez pas de petits mots d’amour, je vous boude jusqu’à la fin des temps (et c’est drôlement long).

Ceci dit, je vais vous donner des nouvelles de moi, parce que je suis certaine qu’Amadheus a tout déformé. Je vais parfaitement bien. Comme vous le savez, nous voyageons (vers la maison à priori ? C’est un peu flou. En tout cas, moi je serais très contente si on rentre à Besançon quelques jours) et tout se passe très bien malgré un calendrier et un itinéraire un peu incertains. Avec nous se trouve un groupe d’amis comme j’en ai rarement eu : ils sont tous drôles, intelligents et beaux, ce qui ne gâche rien. Je suis sûre que vous allez les adorer si vous les rencontrez ! D’ailleurs, parmi eux il y en a un, Gil, que vous avez ordre d’aimer, parce que moi-même je l’apprécie particulièrement.

Oh et parlons des choses sérieuses un instant ! Amadheus a tendance à appeler Roschen la Reniée et vous connaissant je suis sûre que vous faites la même chose. Évidemment, nous ne pouvons l’appeler par son prénom sous peine d’interminables fous rires (vraiment, maman a été cruelle avec elle. Ce prénom est d’une laideur peu commune) mais la surnommer la Reniée c’est très méchant. Je propose donc que, comme moi, vous l’appeliez ma Surprise ou ma jolie petite Surprise.

Voilà. Maintenant je veux et j’exige que vous me racontiez tout sur vous ! Où vous êtes, avec qui et à quel point je vous manque.

    A très bientôt,
    Qu’Il vous ait en sa Sainte Garde.

    Tendrement,
    Votre soeur,



PS : Edoran, je me fiche que tu n’aimes pas écrire ! Tu as interêt à me répondre quand même.
PPS : Je suis pressée de vous voir !

_________________
Eunice.
    - Bourbonnais - Auvergne - Clermont - Dans l'une de ses tavernes -

" L'eau Verre Gna ", taverne dépeuplée où seule, à cette heure de la journée, s'y trouve encore la Rosenthals. Installée dans l'un des quatre coins de la pièce faisant office de salle principale, lassée de contempler, de là où elle est assise, les mouvements répétés et incessants de la tenancière, elle entend bien chasser ce sentiment de démotivation et de désintéressement profond qui la guette. Pour beaucoup, l'occasion aurait été donné de quitter l'endroit, mais Eunice avait clairement demandé à Friede, à qui elle avait confiée la garde de ses neveux, de venir la rejoindre ici en leur compagnie et l'heure des retrouvailles approchait.
Aussi, décida-t-elle de tirer profit du calme ambiant pour enfin rédiger cette lettre qu'elle se devait d'écrire à son frère
.



Citation:

    Clermont - 30ème jour d'octobre 1462


      Amadheus,


    Ainsi donc les choses ne changeront jamais ? Sans doute me faut-il croire que l'initiative d'écrire et de prendre des nouvelles me reviendra toujours. J'apprécierai pourtant qu'il en soit autrement. Mais trêve d'illusions. Tu es tel que tu es, et je sais qu'il serait bien difficile de te faire changer. D'ailleurs, notons que l'échange de nouvelles du côté des Rosenthals n'est pas chose que l'on ait coutume de faire.

    Heureusement, il me reste Annchen vers qui je peux me tourner et grâce à qui j'arrive encore à me tenir au courant des quelques bribes de vie dont vous voulez bien lui faire récit. J'ai appris de sa part qu'Ombe et toi remontiez sur Annecy. J'espère que votre périple se passe sans que vous n'ayez à subir le moindre souci, tout comme j'ai bon espoir de te voir m'écrire que le jeune fruit qu'est Ombe s'est enfin décidé à mûrir un peu.
    Veille sur elle comme il se peut. Elle a beau se croire forte, je suis certaine qu'elle est encore loin de se défaire de ce défaut que représente la naïveté.

    Une fois votre passage fait sur Annecy, pressez-vous de rejoindre la Franche-Comté où vous vous devrez de faire halte à Poligny. Je t'entends déjà poser question du genre : " Mais qu'irions nous faire là-bas ? " Laisse moi te rassurer, vous n'irez pas pour y perdre votre temps et c'est là le souhait d'Annchen. Après s'être mise en tête de retrouver Roschen, voilà qu'elle a exprimé le désir de renouer avec la fille de feue notre soeur, Emlyn. Quelle ne fut pas ma surprise, lorsqu'en lisant sa dernière missive, j'ai prit connaissance de ce souhait. Tellement d'années ont passées...
    Mais voilà, si pour certains vous avez oublié, voir méconnu son existence, j'ai de tout temps, et de loin, prit des nouvelles d'elle. J'ai gardé secret ce contact régulier que j'ai eu avec une proche connaissance d'Emlyn. Cette personne fut d'ailleurs la source par laquelle nous avions été tenus informé de son décès. Peut-être te demanderas-tu quelle raison j'ai eu de tenir tout cela sous silence ? Amadheus, tu es assez bien placé pour savoir que nous avions déjà tous tant à faire de nos vies...

    Quoi qu'il en soit, et chose étant faite, il semblerait que soit venu le temps des retrouvailles. Et c'est à Poligny qu'elles auront lieu. N'est ce pas un signe du Tout Puissant que de l'avoir envoyée si près de chez nous ? Je ne peux voir les choses autrement. Ainsi donc, celle qui s'avère être, de source sûre, notre nièce, et qui se prénomme Atropine, s'y trouve immobilisée pour au moins une quarantaine de jours. Profitons de cela pour nous y rendre et renouer le lien que notre soeur aura si bien prit soin de briser.

    Poligny sera donc le point de rencontre de la fratrie. D'ailleurs, je te charge d'en avertir chacun des membres. Pour ma part, je devrais sous peu quitter Clermont, où je me trouve actuellement en compagnie de Sandeo et Zachary, pour m'y rendre à mon tour.

    N'omets pas de me faire savoir quand tu penses y être, d'autant qu'il me tarde de te revoir. Toi, les autres...

    Dans cette attente, je t'ordonne de prendre bien soin de toi.
    Puisse le Tout-Puissant veiller sur toi, quoi que tu fasses, où que tu sois.


    Affectueusement,
    Ta soeur,






_________________
Edoran.
Nevers... Cette ville sentait le poisson ! Et pourtant pas un sur les étals ! Un fait bien étrange que le Rosenthals numéro huit, se serait bien plus à comprendre s'il avait un peu de temps à y accorder. Mais non, au lieu de ça, il se devait d'écrire. Bon gré, mal gré, il se mit à la tablée, sa plume neuve entre les doigts, un encrier et plusieurs soupirs pour manifester son manque de motivation. Pourtant, il le devait. Il avait reçu deux lettres, une de la belle dame de Bourganeuf, et une de sa soeur. Qui d'ailleurs l'avait fait sourire à la lecture de la missive. Ombe toujours fidèle à elle même. Il commença par répondre à sa soeur.

Citation:
A Nevers, ce trois jour du mois de Novembre, de l'an grâce mille quatre cent soixante deux,

A ma soeur, A Ombe l'hirondelle,

Régulièrement, je ne donnerai pas cet adjectif à mon échange avec Amadheus. Je lui ai écrit deux fois. A la demande de notre ainée à tous, Annchen. Toutefois, vois tu, je fais l'effort pour m'éviter une éternité de bouderie que tu ne tiendrais même pas trois jours !

Qui est ce Gil dont tu me parles ? Un homme bien j'espère. Tu sais que nous sommes attachés à nos valeurs, le mariage tout cela, mais je pense être mal placé pour te dire de garder tes distances avec lui. Taches seulement de ne pas être blessée ! Sinon, crois moi, que je pourrai parcourir le royaume pour le châtier comme il se doit !

Pour répondre à ta demande, concernant notre demie soeur, je ne prendrai aucun parti pour le moment, j'attendrai de me faire une idée précise le jour ou je la verrai. A vrai dire, je pense à elle avec indifférence aujourd'hui. Nous verrons quand nous l'aurons retrouvé !

Ensuite pour en venir à moi... Je suis en route vers Poligny. J'ai quitté Bourganeuf ou je m'étais posé un peu. Que dire de plus, j'ai pas une vie trépidante. Ah si j'ai rencontré un type... Il se vante de coucher avec des femmes alors qu'il est en couple. Mais sa dame accepte ses écarts. J'avoue ne pas comprendre comment on peut s'aimer tout en allant chercher du plaisir ailleurs. N'est ce pas étrange ? Vivement que j'arrive en tout cas !

Prends soin de toi, autant qu'Il le fera,

Ton frère






Il prit ensuite le temps d'écrire à Izaah, avant de ranger son matériel d'écriture. Jusqu'au lendemain probablement.
Amadheus
Une Handicapé et un Moudugenou.

Voilà donc les fruits récoltés d’un voyage chaotique. Ah ! Si la diaconesse savait que ma soit disant faiblesse et l’handicapée étaient une seule et même jeune femme, surement m’aurait-elle foudroyé pour mon mensonge éhonté. Pieu mensonge à mon sens car il me fallait la découragé des rêves qu’elle entretenait et quoi de mieux qu’un possible nouvel intérêt ? Qu’Aristote me pardonne d’agir ainsi, je n’avais pas trouvé mieux.

Adossé contre les parois de la stèle occupé par ma monture de location, une brave bête sans prétention, je tentais une réponse à la Colombe. Sous main en bois posé que mes genoux repliés, je chassais un brin de paille coincé entre mon index et mon fusain tout en rassemblant mes pensées.


Citation:

    Eunice,
    ma Sœur,


    Certaines choses ne changeront effectivement jamais. J’ai bien des défauts, certain s’amenuisent avec le temps, d’autre non. Et malheureusement, il me faut me faire une raison, mes silence répétitifs s’intègre à la seconde parti. J’en suis désolé. Je me visualise pourtant, souvent te parler, de tel évènement ou de tel sujet, bon ou mauvais. Il est régulier que tes avis, tes opinions ou tes idées me manque et je tente de les deviner par ce que je sais de toi. Pourtant te les soumettre sur un vulgaire bout de papier me semble si … abstrait que c’est une tache à laquelle je ne parviens pas à me résigner. Il y aurait tellement de chose à dire.

    Mais ne te leurre pas, si Ann’ reçoit parfois quelques unes de mes nouvelles, c’est bien par la crainte de ces représailles et jamais plus d’une demi douzaine de ligne. Est-ce que tu souhaite ? Je peux te faire un double de ceux que je lui fais parvenir mais il ne s’agit pas là d’une grande littérature.

    Toutefois, elle te dit vrai, nous sommes en route pour la Savoie et serons à Nevers d’ici deux jours. Oui, j’ai également reçu ton autre pli. Veux-tu nous y attendre ? Nous sommes accompagnés d’Ami de l’Hirondelle dont son Nouvel Intérêt Principal (NIP pour le nom de code) : Gil. C’est un garçon bien, je pense qu’il te plaira. En tout cas, moi, il me plait. Il semble sérieux et attaché à elle. Cela change des précédents. Notre avancé n’en reste pas moins difficile tant par les conditions politiques des provinces que nous traversons que par l’étourderie de nos camarades. Deux laissés en arrière en deux jours, heureusement la nuit précédente a été studieuse et nous sommes tous là. Nevers dans deux jours si personne ne se perd de nouveau.

    Quant à Ombe, je t’avoue que son comportement m’inquiète un peu dernièrement. Elle parle d’enfant sans mariage et de religion autre. Rien d’alarmant, elle teste ces limites comme toujours mais je ne suis pas rassuré. Néanmoins, je t’en dirais plus de vive voix en Bourgogne ou en Savoie, nous verrons.

    Et il n’y a donc pas que mes secrets que tu portes ? Cela ne m’étonne guère évidement mais me fait me demander combien d’autre tu as. Ainsi donc, en plus d’une sœur, nous serons bientôt affublés d’une autre nièce. Soit. Je préfère cette version, au moins est-elle une Rosenthals, elle. Il me semble avoir souvenir de quelques brides d’informations concernant la fille d’Emlyn à l’époque ou l’affaire avec éclaté mais la chose étant rapidement devenue tabou, je n’avais jamais réussit à soustraire de nouveauté à Ann’. Il me faut aussi reconnaitre que je n’y ai pas mis toute ma volonté non plus.

    Nous irons donc à Poligny avant de nous rendre à Annecy et j’en informerais les autres. Une Rosenthals doit avoir la priorité, toute illégitime qu’elle soit par la naissance. Et oui, ma sœur, tu l’auras probablement deviné, je ne suis pas celui qui se réjouit le plus de la Reniée retrouvé. Pourquoi, je reconnais ne pas très bien le savoir, mais c’est là ce que je ressens.


    Prends soin de vous autant qu’Il le fera.
    ASMR.

    P.S. : Comment vont les garçons ?

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« C'est un iceberg, celui-là, sept fois plus "con" que ce qu'on voit. »
de Jean-Marie Gourio
Eunice.
    - Nevers - Bourgogne -


Il est un léger bruit. Un tintement. Bruit né du contact entre la matière céramique d'un encrier et la pointe d'une plume.
Pour la Rosenthals, l'heure est à l'écriture, car il est des réponses à certaines correspondances qui ne sauraient être remises à plus tard.
Assise derrière une petite table qui meuble l'intérieur d'une chambre qu'elle vient de louer, elle profite d'un de ces rares moments de calme, instant de quiétude trouvé dès lors que ses deux jeunes protégés s'endorment. Mais elle le sait, l'accalmie ne sera que de courte durée.



Citation:

    Nevers - 7ème jour de novembre 1462



      Amadheus,


    Tu as certes des défauts mon frère, mais chacun ici bas a ses côtés moins reluisants.
    Il n’existe pas d’homme parfait, ou bien ignorant serait celui ou celle qui croit en pareil ineptie. Et puis réjouies-toi, car qui dit " défauts ", dit " qualités ".
    Crois-le, car si nos défauts sont la moins belle part de notre personnalité, sache qu’ ils peuvent être la source de nos plus belles qualités. Et de ces dernières tu n’es en rien dépourvu.
    Mais cessons d’épiloguer sur le sujet et concluons. Tout réside dans l’acceptation.
    Tu sais à quel point il est important que tous, nous soyons capable d’accepter l’identité des uns et des autres, qu’importe ce que nous sommes devenus rapport à nos expériences vécues.
    Alors ne change pas. Reste tel que tu es. Je saurai me contenter de tes silences si pesant soient-ils parfois, comme je laisserai, et ce sans le moindre souci, tes courtes missives à Annchen.

    Enfin, il ne sera bientôt plus question de courrier puisque nous devrions, si tout va bien, nous retrouver dès demain. Et si toutefois vous deviez être retardé à nouveau, soit assuré qu’avec les garçons nous vous attendrons sur Nevers. Une fois arrivés, vous pourrez nous trouver à l’auberge " La Belle Époque ". C'est là que nous sommes installés.

    Et puisque j’en suis à évoquer les enfants, et parce que tu souhaites savoir comment ils se portent, laisse-moi te dire qu’ils vont parfaitement bien. Souviens-toi de cette promesse que je t’ai faite le jour où tu mes les a confiés, de cet instant où les prenant dans mes bras, je t’ai promis de veiller sur eux, de m’en occuper comme j’aurai pu le faire avec mes propres fils. C’est ce que je fais. Tout du moins je m’applique à faire de mon mieux pour aller en ce sens, faisant en sorte que, chaque jour qui passe, les petits ne manquent de rien.
    Que dire de plus ? Sinon, qu’à coup sûr tu vas les trouver changer.
    Sandeo est un bambin plein de vivacité, doté d’une intelligence qu’on ne pourrait nier. Si jeune et déjà tellement malin. Quant à Zachary, mon Dieu, qu’il grandit. A ce jour, il doit bien mesurer 3 pieds 5 pouces. Il y a peu, il n’était pas loin de les atteindre. Pour le reste, il continue de poursuivre ses découvertes.
    Mais tu pourras vite constater tout cela par toi-même.

    Pendant ce temps, je tâcherai de faire connaissance avec celui qui semble avoir jeté son dévolu sur Ombe, et si tu penses qu’il peut me plaire, il est fort à parier que se sera le cas. Néanmoins, je demande tout de même à voir. Et pour ce qui est de l’Hirondelle, certes, il n’est pas besoin de s’affoler. Mais avant que se ne soit le cas, je compte bien m’entretenir avec elle, à un moment ou un autre, sur ces différents sujets histoire de lui faire, si possible, retrouver un peu de bon sens. Elle doit comprendre qu’il y a des décisions, dans la vie, qui ne sont pas à prendre à la légère.
    De plus, j’aimerai qu’elle ne nous cause pas plus de tourments que nous ne pourrions en avoir déjà.
    Je pense que nous avons déjà bien assez de préoccupations comme ça avec Roschen et Atropine qu’il nous faut aller retrouver.

    Vivement que nous en ayons terminé. Il me tarde de pouvoir rentrer sur Besançon.
    Et pour en revenir à ton manque de réjouissances, sache qu’en ce qui me concerne, je ne suis guère du genre à me réjouir d’avance. J’attends de voir comment tout cela va se passer.
    Mais quoi qu'il en soit de l'avenir, si cela peut faire plaisir à notre aînée, alors qu’il en soit ainsi.

    Il me faut à présent mettre un point final à cette missive. Zachary se réveille et Sandeo ne tardera pas à faire de même.

    Fait bien attention à toi.
    Puisse le Très-Haut veiller sur chacun de tes pas.

    Avec toute mon affection,
    Ta soeur,







_________________
Edoran.
Un énième soupire, alors que son regard se posa sur l'athlétique Ioen non loin de lui. Voilà qu'il dévorait son pain et son jambon, sans même prétendre lui en proposer un bout. Bon il pouvait comprendre que la prison lui ait creusé l'appétit. Il secoua la tête et prit un botu de parchemin vierge pour rédiger quelques mots.

Citation:
Ce huitième jour du mois de Novembre, de l'an grâce de mille quatre cent soixante deux,

A Amadheus, mon frère,

Ioen va bien.. Il est sorti dans la nuit, après que j'ai fait réveiller le procureur pour payer la caution ! Nous sommes repartis aussi vite. Nous voilà arrêter sur un nœud avant Dôle, mais toujours en Bourgogne .

Jusque là tout va bien. Je lui ferai prendre un bain dans la première rivière que je vois, volontaire ou non ! Parce que par tout les saints, il pue ! Mais il reste lui même, toujours aussi léger sur tout les sujets, à croire que le sérieux lui ait inconnu. Pour lui, il s'agit d'une petite erreur de parcours, tu parles !

Vivement qu'on soit à Poligny. Nous y serons demain. Salut bien Ombe pour moi.

Ton frère
Edoran.
Par la culotte du Roy, Edoran se demanda pour la centième fois pourquoi Annchen et Eunice avait caché l'existence de cette gamine. Enfin pas si gamine que ça, elle avait le même âge de Ombe. Mariée et mère. Elle avait déjà bien davantage par rapport à lui, qui était encore célibataire endurci. Il regrettait que ce fût à lui, d'ailleurs de lui apprendre qui elle était ! D'autant qu'elle avait subi quelques mésaventures. Prenant sa plume, Edoran écrivit au groupe venant vers Poligny.

Citation:
Au groupe s'en venant sur Poligny, à mes soeurs, et mon frère,

ce Onzième jour de mois Novembre, de l'an grace 1462,

Je l'ai retrouvé ! Ce ne fût pas aussi difficile que Annchen le pensait. Elle va bien, du moins autant que possible.

Je vous écris pour vous prévenir, qu'elle n'acceptera pas facilement notre existence ! J'ignore son passé avec Emlyn mais je pense que nous allons devoir faire preuve de patience et compréhension. De plus, il faut que vous sachiez, qu'elle a perdu la mémoire. Elle ne se souvient de rien, hormis ce qu'on a pu lui dire.

Il faudra vous tenir en sa présence, pas d'éclats, pas de contact physique ! Elle est un peu farouche je dirai. Ah et avant que j'oublie, Atropine.. n'aime pas se faire appeler Atropine, ça sera Atro !

Dépêchez vous de venir, surtout toi Eunice ! Car par Deos, j'aime pas répondre à ses questions !

Tendrement vôtre,
Que le Trés Haut veille sur vos pas,

Edoran.
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