Terwagne_mericourt
Petit sourire de circonstance... Ensuite, les mots que l'on cherche, en les trouvant tous plus vides les uns que les autres, soit stupides, soit d'un banal évident.
Pourquoi au juste était-elle venue, encore? Elle ne savait plus très bien...
Pour prévenir de leur arrivée, oui, voila! Et bien, c'était fait, non? Elle pouvait s'en aller...
Après tout, la jeune fille devait être déçue que ce soit une "étrangère éternelle fiancée d'un fantôme" qui vienne se charger de cela et non son parrain. Sans doute aussi déçue que la Dame de Thauvenay elle-même l'était.
Elle aurait voulu lui dire qu'il n'était même pas excusable, que des excuses de manque de temps, tout le monde pouvait en trouver, que à sa place elle même se serait arrangée pour au moins faire passer un peu sa famille et la bienséance avant le reste, mais que...
Se mordant la lèvre, comme pour s'empêcher de laisser sa colère et sa tristesse sortir en un flot de mots qu'elle se sentait de moins en moins capable de retenir, elle observa Anne durant quelques secondes.
Comme elle ressemblait à sa tante Mentaig! Comme certains traits de ce visage lui rappelaient son amie!
L'idée étrange que dans d'autres circonstances, dans d'autres lieux, si peut-être elles s'étaient rencontrées en dehors de sa relation avec Hugo, elle aurait certainement lié des liens d'amitié avec la jeune femme, lui traversa l'esprit, au moment où quelque chose la frappa... La pâleur de sa vis-à-vis...
Etait-ce sa visite qui la mettait dans cet état? Avait-elle elle aussi craint leur première rencontre après les missives échangées au sujet du meurtre de son père, de la confession de Mentaig, et de ce que la Dame de Thauvenay était la seule à savoir?
Terwagne mourrait d'envie de fuir, tout à coup... Mais il lui fallait au moins répondre un peu aux paroles de convenance prononcées par la demoiselle.
Bon voyage? Oui, assez bon, dirons-nous, sous bonne escorte dans tous les cas.
Quant à mes bagages, je n'en ai que très très peu, n'ayant jamais été préoccupée par le matériel, et les seules choses auxquelles je tienne vraiment tenant dans ma tête, sous la forme de souvenirs... Mais le peu que j'aie emporté en quittant le Berry se trouve à l'auberge...
Norf! L'auberge.... Je ne sais plus son nom... Norf de norf! Celle tenue par la Mairie.
Mais j'ignore si votre parrain comptait que nous nous installions ici même, à vrai dire. Vous a-t-il fait part de ses projets à ce sujet? C'est que je ne voudrai pas déranger, non plus... Après tout, je ne fais pas vraiment partie de votre famille, et je peux...
Les mots lui avaient échappés, et elle s'en voulait. Comment faire diversion, maintenant? La pâleur de la demoiselle? Oui, après tout, c'était mieux que rien...
Mais dites-moi, Anne, vous allez bien? Vous semblez un peu pâle, et fatiguée...
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Pourquoi au juste était-elle venue, encore? Elle ne savait plus très bien...
Pour prévenir de leur arrivée, oui, voila! Et bien, c'était fait, non? Elle pouvait s'en aller...
Après tout, la jeune fille devait être déçue que ce soit une "étrangère éternelle fiancée d'un fantôme" qui vienne se charger de cela et non son parrain. Sans doute aussi déçue que la Dame de Thauvenay elle-même l'était.
Elle aurait voulu lui dire qu'il n'était même pas excusable, que des excuses de manque de temps, tout le monde pouvait en trouver, que à sa place elle même se serait arrangée pour au moins faire passer un peu sa famille et la bienséance avant le reste, mais que...
Se mordant la lèvre, comme pour s'empêcher de laisser sa colère et sa tristesse sortir en un flot de mots qu'elle se sentait de moins en moins capable de retenir, elle observa Anne durant quelques secondes.
Comme elle ressemblait à sa tante Mentaig! Comme certains traits de ce visage lui rappelaient son amie!
L'idée étrange que dans d'autres circonstances, dans d'autres lieux, si peut-être elles s'étaient rencontrées en dehors de sa relation avec Hugo, elle aurait certainement lié des liens d'amitié avec la jeune femme, lui traversa l'esprit, au moment où quelque chose la frappa... La pâleur de sa vis-à-vis...
Etait-ce sa visite qui la mettait dans cet état? Avait-elle elle aussi craint leur première rencontre après les missives échangées au sujet du meurtre de son père, de la confession de Mentaig, et de ce que la Dame de Thauvenay était la seule à savoir?
Terwagne mourrait d'envie de fuir, tout à coup... Mais il lui fallait au moins répondre un peu aux paroles de convenance prononcées par la demoiselle.
Bon voyage? Oui, assez bon, dirons-nous, sous bonne escorte dans tous les cas.
Quant à mes bagages, je n'en ai que très très peu, n'ayant jamais été préoccupée par le matériel, et les seules choses auxquelles je tienne vraiment tenant dans ma tête, sous la forme de souvenirs... Mais le peu que j'aie emporté en quittant le Berry se trouve à l'auberge...
Norf! L'auberge.... Je ne sais plus son nom... Norf de norf! Celle tenue par la Mairie.
Mais j'ignore si votre parrain comptait que nous nous installions ici même, à vrai dire. Vous a-t-il fait part de ses projets à ce sujet? C'est que je ne voudrai pas déranger, non plus... Après tout, je ne fais pas vraiment partie de votre famille, et je peux...
Les mots lui avaient échappés, et elle s'en voulait. Comment faire diversion, maintenant? La pâleur de la demoiselle? Oui, après tout, c'était mieux que rien...
Mais dites-moi, Anne, vous allez bien? Vous semblez un peu pâle, et fatiguée...
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