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[RP ouvert]L'hôtel de Culan.

~draguione~
A l'Hostel des Culan

Dame Draguione, Messire Antoine, le bonjour ! Entrez, je vais voir si Demoiselle Anne peut vous recevoir.

Sieur Bacchus, bonjour!

Draguione souriait grandement à la nouvelle façon de Bacchus, de recevoir. Sans doute avait il eu remontrances quelconque? Elle ne savait, mais le suivit, son fils tenu à la main jusqu'a l'endroit où se trouvait Anne. La Belle commença à délacer sa capeline de velours noir, regardant non sans sourire la Matheline qui courrait en tout sens.. Grand dieu seraient ils tous devenu fou?

Dites moi Bacchus... Que ce passe t-il ici?! Vous avez l'air bien remonté tous... La Matheline qui court comme si elle avait croisé un fauve, et vous...vous m'avez l'air bien trop sérieux aujourd'hui!

Elle ne dévissait pas son regard de Bacchus, interrogatrice et en semi inquiètude, Draguione commençait a se demander s'il n'était pas arrivé malheur à celle pour qui elle était présente. Un petit regard sur son suréxité de fils, elle gardait l'allure des pas du cochet, voulant avoir le coeur net sur la santé de la fillette. Sa main commençait a se serrer sur celle du garçonnet, tandis qu'elle fit glisser sa capeline de l'autre, pour finir par la poser sur son bras.
Anne_blanche
L'écuelle était vide depuis longtemps. Anne la gardait entre ses mains serrées, à portée de lèvres, le regard dans le vague, perdue dans ses pensées. Elle avait l'impression, depuis son rêve de la nuit précédente, qu'il allait se passer quelque chose. Ce ne pouvait être en vain qu'Aristote lui avait envoyé ce songe.

A sept ans ???


La phrase de son père lui sonnait encore aux oreilles. Sept ans, oui. L'âge de raison, disait-on. Mais l'atteint-on jamais, quand on n'a pas de père ? Elle fut tirée de son rêve éveillé par un remue-ménage dans le vestibule. La porte s'ouvrit, laissant passage à Dame Draguione et Antoine. Le visage d'Anne s'éclaira aussitôt, et elle posa son écuelle sur l'appui de la fenêtre.

Dites moi Bacchus... Que ce passe t-il ici?! Vous avez l'air bien remonté tous... La Matheline qui court comme si elle avait croisé un fauve, et vous...vous m'avez l'air bien trop sérieux aujourd'hui!


L'air d'un renard pris en faute, Bacchus se mit à se dandiner sur place, jetant à la dame des regards implorants. Ses yeux valsaient d'Anne à la dame de Massilia, en un étrange ballet qui fit froncer les sourcils à la fillette.


Bonjour, Dame. Bonjour, Antoine.
Voyons, Bacchus, que vous arrive-t-il ?


Dame Draguione semblait inquiète. Anne remarqua qu'elle serrait dans la sienne la main de son fils, qui pour une fois semblait bien calme. Trop calme, pour qui connaissait un peu Antoine.


Où est Matheline ?

Anne sentit poindre l'angoisse. Son rêve la hantait.

Il est arrivé quelque chose à Matheline ? Parlez, Bacchus, je vous en supplie !

Les petites mains se joignirent, les yeux bleus virèrent au gris. Anne s'approcha de Dame Draguione, à la recherche d'une protection contre le malheur. Malgré son incurable paresse et ses criailleries incessantes, elle aimait bien Matheline. Mais elle était là quelques minutes à peine auparavant, la fillette en eût juré. Perdue, elle s'efforça au calme, et fixa Bacchus.
--Bacchus
Dame Draguione, Messire Antoine, le bonjour ! Entrez, je vais voir si Demoiselle Anne peut vous recevoir.

Le pauvre Bacchus en est pour ses frais.

Sieur Bacchus, bonjour!

La dame et son fils lui filent sous le nez, l'une tenant fermement la main de l'autre, et entrent dans la grand-salle, tandis que Matheline traverse le vestibule où elle a oublié on ne sait quoi. Bacchus suit, tout piteux.

Dites moi Bacchus... Que ce passe t-il ici?! Vous avez l'air bien remonté tous... La Matheline qui court comme si elle avait croisé un fauve, et vous...vous m'avez l'air bien trop sérieux aujourd'hui!

Mais c'est qu'elle va tout faire rater ! Tentant vainement de se mettre entre Anne et la dame de Massilia, Bacchus fait de grands signes désespérés, regarde la demoiselle, la dame, la demoiselle, roule des yeux, arrondit les lèvres, cligne des paupières... Rien n'y fait.

Bonjour, Dame. Bonjour, Antoine.
Voyons, Bacchus, que vous arrive-t-il ?


Patatras ! La demoiselle a remarqué quelque chose. Il a été discret, pourtant ! Mais elle voit tout, cette petiote, avec ses airs de bousou monté à graines.

Où est Matheline ?
Il est arrivé quelque chose à Matheline ? Parlez, Bacchus, je vous en supplie !


Ah ben voilà... Bravo, la Massilia. A cause d'elle, v'là que la demoiselle s'en prend à lui, et s'imagine des choses.
Bacchus hoche vigoureusement la tête en signe de dénégation. Elles sont là toutes les deux, sans parler du gâs, à le regarder comme s'il était Aristote en personne. Sa pomme d'Adam fait le yoyo dans son gosier trop sec.


Faut que j'trouve queq' chose à y dire. Faut que j'trouve quequ'chose !

Matheline a ... Matheline est ... elle a ... on lui a dit que ... que quequ'chose qu'une demoiselle coum vous n'a point à connaître ! Voilà !

Il s'essuie le front d'un revers de manche. Ouf ! C'est qu'il y en a, là-dedans ! Celui qui s'imagine prendre un jour Bacchus sans vert n'est point encore né. Il en rajoute, en fait des tonnes, adresse un clin d'œil appuyé à Dame Draguione, en lorgnant du côté des enfants.

Ahem ! Ahem ! Ca va borber, c'te toux, si j'la soigne point tout cotant. Je ... je vous envoie Matheline, Demoiselle !

Bacchus se retourne, très digne, se raidit le dos et tangue en direction de la cuisine. Il a senti le vent du boulet.
Sirbalian
La Vicomtesse semblait ravie du travail accomplit, la joie était accrue par le fait de pouvoir enfin reprendre la route. Chose que Balian pouvait comprendre, ayant déja ressenti ce genre d'émotion quand il était loin de son fils.

Elle voulait le remercier et mandat un valet d'apporter un présent. Balian fut surpris, ne s'attendant pas à recevoir une quelquonque récompense. Il était géné et ne savait trop quoi faire, ne voulant pas non plus la froisser. Une fois le petit coffret de chène devant, il se résigna à accepter le présent.

La Vicomtesse semblait dire que çà n'était point grand chose, mais vu le coffret, cela avait beaucoup de valeur pour un simple gueux comme lui. Cela venait de Paris.. çà voulait tout dire, Balian n'y avait jamais mis les pieds. Il ouvrit le coffret pour contempler le coutelas, lui qui était forgeron, ne put que s'extasier devant un travail si bien fait.


Madame la Vicomtesse, .. c'est.. c'est trop d'honneur. Modeste présent vous dites.. il est à mes yeux bien plus que cela. Je vous offre toute ma reconnaissance pour ce somptueux cadeaux que vous venez de me faire.

Prenant le coffre à bras dessous, il fit révérence à la Vicomtesse puis lui prit sa main pour lui faire le baisemain en prenant soin de ne pas apposer ses lèvres sur le dos de sa main.

Il alla ensuite attacher solidement le coffret sur sa monture, puis l'enfourcha, pret à reprendre la route pour Vienne.


Je suis pret à reprendre la route, puis je vous servire d'escorte jusque Vienne ?
pnj
Maryan ne pût empêcher l'étonnement de transparaître sur son visage à la blancheur de neige. Ce coutilier avait décidément des manières de gentilhomme tout à fait accompli, chose qu'appréciait grandement la Vicomtesse.

Souriante, elle s'engouffra prestement dans son coche, et répondit au sieur, glissant son joli minois par une petite ouverture du carrosse, sur un ton où l'euphorie s'affichait clairement :


"Bien volontiers, Messire; Une compagnie est toujours agréable, même sur de courte distance."

Le trajet fût en effet d'une durée assez brève, et l'heure de la séparation ne tarda point à venir.

"Eh bien, Messire, il me reste à vous remercier une fois encore pour l'amabilité et la prévenance dont vous avez fait preuve à mon égard. Nos chemins ne tarderont sûrement point à se croiser de nouveau, puisque je compte m'établir dans ce charmant village aux habitants si serviables.
Aussi vous dis-je à bientôt, et vous souhaite une bonne soirée."


Les adieux dûment achevés, le coche vicomtal s'éloigna, parvenant sans encombres quelques minutes après à l'hostel de Culan.
La jeune femme prit tout son temps pour descendre de voiture, tandis qu'un valet se hâtait de prévenir la maisonnée de l'arrivée imminente de "Madame la Vicomtesse de Culan, Maryan d'Ambroise".


Rajustement de coiffe et de mise effectué, Maryan chemina lentement vers l'entrée de l'imposante demeure, Flamenque à sa suite, Jannequin s'occupant de mener les chevaux à l'écurie, et le reste de la domesticité s'appliquant à descendre les malles du coche et à les acheminer jusqu'au nouveau domaine de leur maîtresse.
Anne_blanche
Matheline a ... Matheline est ... elle a ... on lui a dit que ... que quequ'chose qu'une demoiselle coum vous n'a point à connaître ! Voilà !

Anne haussa un sourcil. Que pouvait-ce donc être, cette chose "qu'une demoiselle n'a point à connaître" ? Sans doute encore des histoires de grands qui s'embrassent en taverne. Anne les trouvait vraiment bêtes. Ils s'embrassaient à bouche que-veux-tu, et lui demandaient de regarder ailleurs ! Elle se souvenait du jour où deux soldats avaient parlé de labour, en taverne, avec des rires gras et des clins d'œil même pas dissimulés.
Mais pour qui la prenait-on, à la fin ? La fillette passait des heures à étudier les parchemins légués par sa tante, fameuse accoucheuse, et savait depuis longtemps que ce n'est pas le blé qui fait naître les enfants. Pourquoi donc Bacchus s'imaginait-il ne point pouvoir lui dire carrément : "On a raconté à Matheline que la Mère Untel attend un enfant, et comme d'habitude, ça lui met la larme à l'œil" ?
Évidemment, si ce n'était pas la "Mère" Untel, mais la "fille" Untel...
Anne se sentit rosir. Les clins d'œil de Bacchus lui rappelaient étonnamment ceux des deux coutiliers de la taverne.


Ahem ! Ahem ! Ca va borber, c'te toux, si j'la soigne point tout cotant. Je ... je vous envoie Matheline, Demoiselle !

Oui, faites, Bacchus, s'il-vous-plaît.


Avec tout cela, elle manquait à ses plus élémentaires devoirs d'hôtesse.

Donnez-moi votre cape, Dame Draguione. Venez vous asseoir près du feu. Comment allez-vous, Antoine ? Je suis bien aise de vous voir ici.

Joignant le geste à la parole, elle débarrassa sa visiteuse de son vêtement, qu'elle déposa soigneusement sur le coffre.


Veuillez excuser Bacchus et Matheline. Un rien les dérange. Il est vrai que notre vie n'est pas si animée.

Elle n'avait pas fini de parler qu'il se fit dans la rue un brouhaha. Des claquements de sabots, des interpellations emplirent l'air, sitôt suivi par le grincement bien reconnaissable de la porte cochère.

Qu'est-ce que ... ?
~draguione~
Bonjour, Dame. Bonjour, Antoine.
Voyons, Bacchus, que vous arrive-t-il ?


Demoiselle Anne, bonjour!

La petite était là, elle rayonnait du haut de ses sept ans a jouer à la grande Dame, et cela payait! Draguione se fendit d'un sourire dont elle avait le secret en s'avançant vers la fillette dont les yeux roulaient das leur orbites cherchant à faire parler le pauvre Bacchus.

Draguione regardait Bacchus, attendant une réponse à la question de la fillette. Cependant elle était déjà bien rassuré, Anne semblait en bonne santé ce qui voulait dire qu'autre chose se tramait dans le coin.


Matheline a ... Matheline est ... elle a ... on lui a dit que ... que quequ'chose qu'une demoiselle coum vous n'a point à connaître ! Voilà !

Eh bien voila qu'il avait trouvé réponse! Certes que cela n'était qu'une réponse pour clouer la petite sur place! La Belle de Massilia était stupéfaite de l'assurance qu'avait gagné ce cher Bacchus ces dernières semaines. A la vue du clin d'oeil du cochet, Draguione se mit a sourire doucement, laissant apparaitre un petit rictus avant ricanement.

Elle le regarda s'en aller tandis qu'elle s'avançait vers Anne plongeant sa main dans sa besace.


Donnez-moi votre cape, Dame Draguione. Venez vous asseoir près du feu. Comment allez-vous, Antoine ? Je suis bien aise de vous voir ici.

Draguione se laissa volontier débarrasser par Anne qui avait maintenant l'art de recevoir. Un mouvement de bras tendu, la cape glissa doucement vers le coffre juste à coté. La Belle de Massilia s'installa soigneusement sur une assise non loin de la cheminée et plongea ses yeux dans les flammes dansante, tandis que les enfants commençaient à faire causette.

Veuillez excuser Bacchus et Matheline. Un rien les dérange. Il est vrai que notre vie n'est pas si animée.

Oh mais ce n'est rien, Anne. Disons qu'ils semblent juste un peu changé?!

Elle n'eut le temps de continuer qu'elle sursauta au vacarme qui fusait de la rue. Comme le bruit de la chariotte de son tordu de fils mais en plus amplifié. Draguione se leva d'un coup de son assise en entendant l'agitation au dehors...

Qu'est-ce que ... ?

La Belle se dirigea timidement vers la fenêtre qui donnait sur la rue, tirant doucement les étoffes vers les côtés...

Anne, je ne connais cette Dame, mais je pense que vous avez une importante visite!

Un instant de réflexion tout en regardant la Dame dans la rue, laissant porter ses affaires, Sirbalian non loin d'elle...Une escorte bien secrête? Elle n'en avait cure, cela ne la regardait pas vraiment...

Eh bien voila donc pourquoi Bacchus et Matheline sont aussi remonté a mon avis. Approchez, Anne. Peut-être connaissez vous ces gens?!
pnj
Antoine suivait tout exité de revoir sa complice de taverne. Il ne l'avait vu depuis un moment. Arrivé devant elle, le petit Massilia lui sourit malicieusement...

Bonjour, Dame. Bonjour, Antoine.
Voyons, Bacchus, que vous arrive-t-il ?


Bonjour Anne!

Un dévissement de tête vers Bacchus, le petit avait hâte de voir comment il allait s'en sortir devant l'actuelle maitresse de maison. Non sans sourire, il redoutait néanmoins la future réaction à la réplique du cochet. Il savait bien qu'Anne n'aimait pas que l'on la traite comme une enfant, ce qui paraissait normal face à toutes ses activitées!

Matheline a ... Matheline est ... elle a ... on lui a dit que ... que quequ'chose qu'une demoiselle coum vous n'a point à connaître ! Voilà !



Donnez-moi votre cape, Dame Draguione. Venez vous asseoir près du feu. Comment allez-vous, Antoine ? Je suis bien aise de vous voir ici.

Un ravalement de salive, il le regarda partir vers la cuisine, tandis qu'ils se voyaient invité a prendre place au chaud. Il ôta ses couche de vêtement de sortie et les posa aux côtés de la capeline maternelle avant de prendre place également.

Je vais bien, Anne. Maman m'a fait la surp....

Il sursauta immédiatement aux sursauts de la petite et grande Dame, regardant sa maman s'avancer vers la fenêtre...

Anne, je ne connais cette Dame, mais je pense que vous avez une importante visite!

Le garçonnet se mit a courrir aux jambes de sa mère afin de faire son petit curieux, ce qu'il tenait de son cher père. Ses yeux roulaient et ne savaient plus où regarder devant la frasque qui se donnait dans la rue...
Anne_blanche
Qu'est-ce que ... ?

Avec Draguione et Antoine, Anne se précipita à la fenêtre. Ce bruit, sur la place, à cette heure, était fort inhabituel.

Anne, je ne connais cette Dame, mais je pense que vous avez une importante visite!

Le coeur de la fillette se mit à battre à tout rompre. Un cocher tentait de faire passer son attelage sous la porte cochère, mais la place manquait, et son fouet claquait durement au-dessus des oreilles des chevaux. Tout un train de gens qu'Anne ne connaissait pas regardaient la scène, et l'on devinait les quolibets qui montaient.
Mais ce qui fit se retirer le sang du visage de la petite, ce fut cette dame signalée par Draguione de Massilia. Depuis le premier étage, Anne la voyait en raccourci, qui descendait calmement de voiture, s'assurait d'un geste plein de grâce, comme sans y penser, que sa coiffe était parfaitement ajustée, le tombé de sa robe impeccable.
Sur le coche, les armes de Culan se détachaient nettement, or sur azur.
Un visage se leva, celui de la suivante, tandis que la dame passait la porte. Anne reconnut Flamenque, la cuisinière du château de sa prime enfance, un peu vieillie.
La fillette joignit les mains, ses doigts s'agrippèrent convulsivement. Les larmes lui montèrent aux paupières.


Mère...
~draguione~
Mère...

Draguione se raidit d'un coup d'un seul, en entendant Anne.

Mère? Est ce votre Mère, Anne? La Vicontesse de Culan?

Elle se baissa a sa hauteur, voyant l'humidité emplire ses yeux doucement. La Belle posa une main sur l'épaule de la fillette lui offrant un généreux sourire avant de laisser glisser sa main sur la joue...

Anne, cela va bien se passer, cela doit être un sentiment de joie intense pour vous.

Draguione lui arrangea vite sa petite robe afin de faire tomber les plis correctement. Elle sortit ensuite sa brosse de sa besace et la passa rapidement dans la longue chevelure avant de se relever se plaçant derrière la fillette, sa main posé sur son épaule...
pnj
Elle avançait lentement, malgré le froid du dehors, prenant le temps de contempler ce qui bientôt serait sa nouvelle demeure. Ce n'était qu'un lieu comme les autres pour le moment. L'avenir se chargerait de lui donner une particularité, une singularité, une âme nouvelle, de celle que l'on attribuait aux lieux qui nous sont chers.

La porte centrale s'ouvrit avant même que la Vicomtesse ne l'ait atteint, laissant place à une Matheline toute tremblante, détail auquel Maryan ne prit pas attention.


Ah Matheline ! C'est un plaisir que de vous revoir."S'engouffrant dans la maisonnée. Débarrassez-moi de ma cape, voulez-vous ? Elle m'encombre les épaules. Et allumez donc un feu. Il gèle à pierre fendre, ici."

La cape de camelin doublée de flanelle attérit bien vite entre les mains de la camérière, au même titre que les gants de cendal et la bougette de cuir de Cordoue dont Maryan ne se départait jamais durant ses voyages.

"Diantre, il fait bon d'arriver. Flamenque ?"

La cuisinière, déjà occupée à échanger quelques ragots, quolibets et autres nouvelles de peu d'intérêt avec Matheline, s'empressa cependant bien vite de retourner auprès de sa maîtresse.


"Madame.

- Portez-moi donc un gobelet de vin chaud. Et préparez quelques-uns de ces agréables biscuits à la cannelle dont vous avez le secret.

- Bien Madame.

- Matheline, menez-moi à ma fille, je vous prie. Il me tarde de la retrouver.

- Bien Madame."

La camérière entraîna sa maîtresse vers l'escalier menant au premier étage et à la grande salle. Elle crût bon d'informer la Vicomtesse, sur le trajet, de la présence de visiteurs dans l'hostel, ce à quoi Maryan répondit par un haussement de sourcil ainsi qu'un "hum" surpris.

"Mademoiselle votre fille a quelques amis ici, Dame. Des gens de grande qualité. Ils sont venus lui rendre visite", ajouta Matheline dans un chuchotement discret et tendu.

- Bien"

Point d'autres commentaires. L'on entrait déjà dans la grande salle.

"Madame votre Mère, Damoiselle Anne."
Anne_blanche
Mère? Est ce votre Mère, Anne? La Vicomtesse de Culan?

Anne hocha lentement la tête, la gorge trop serrée pour parler. Elle pensait à son rêve. Elle comprenait, maintenant. Son père était revenu, pour qu'elle comprenne que Mère arrivait.

Dame Draguione lui caressa doucement la joue, vérifia sa mise, la recoiffa rapidement. Anne se laissait faire, sans réaction.
Elle s'était retournée, et fixait la porte.


Anne, cela va bien se passer, cela doit être un sentiment de joie intense pour vous.

De joie... Peut-être, en effet. Mais d'incrédulité, surtout. Depuis si longtemps, Anne était séparée de sa mère, de Blanche, de Gabriel ! Des mois et des mois : c'est très long, quand on est si petite. Son père lui était apparu, et avait disparu aussitôt. Mère n'en ferait-elle pas autant ?
En cet instant, Anne prenait conscience qu'elle avait relégué ses proches dans un ailleurs où elle n'avait pas encore sa place, quelque part près d'Aristote, près de son père. Elle savait, pourtant, qu'ils arriveraient d'un jour à l'autre. Elle s'était caché la tête sous son drap, pour ne plus voir, mais en ne pouvant s'empêcher de laisser pour l'œil une petite échappée, exactement comme elle l'avait fait quand Valatar lui était apparu. Elle savait qu'elle devrait affronter ce moment, et elle avait fait semblant de croire qu'il n'arriverait jamais, tout en observant son approche avec curiosité.

L'escalier à vis qui menait, depuis la cour, à l'antichambre de la grand-salle, s'emplit de froissements et de chuchotements. Des voix de femmes, étouffées par la lourde porte.
La main de Draguione pesait sur l'épaule de la fillette. Anne la pressa un bref instant, ravala ses larmes, se redressa. Elle avait souvent remarqué que, quand elle se tenait bien droite, ses idées se remettaient en place toutes seules. Quand elle avait mal à la tête, aussi. Matheline lui avait dit que son père avait souvent mal à la tête. La fillette prenait donc ces migraines qui l'assaillaient périodiquement comme une sorte de bénédiction, un lien ténu mais infrangible avec le défunt, et se tenait bien droite, pour que son père, depuis le Soleil, la voie fière de son sang, y compris dans ce qu'il lui apportait de plus pénible.
La porte s'ouvrit, en grinçant, comme toujours.


Madame votre Mère, Demoiselle Anne.

Matheline s'effaça devant la vicomtesse de Culan.
Maryan entra dans la pièce, bien moins grande que dans le souvenir de sa fille, mais toujours aussi belle, blonde, rayonnante. Ses yeux pers fascinaient toujours autant la fillette, ses doigts fuselés, si déliés, attiraient toujours ses regards admiratifs.


Mère...

Un instant, Anne resta figée, indécise. La porte s'était refermée, sous la vigoureuse pression de Matheline, qui affichait une joie presque indécente de triomphe. Derrière la petite, Draguione et Antoine se taisaient.
Et soudain, l'enfant se précipita vers sa mère, trébuchant au passage contre le coin du tapis, que rien n'avait jamais pu décider à rester bien à plat sur les dalles. Le rire se mêla aux larmes.


Mère ! Enfin !
pnj
Une minute ? Une seconde ? une heure ? Maryan n'aurait su dire depuis combien de temps elle était là, à-demi agenouillée, serrant sa petite fille entre ses bras menus, laissant la dorure de ses cheveux se mêler aux mèches brunes de l'enfant.

Dans un souffle brisé, avec le ton égaré de ceux chez qui la Nature a pris le dessus sur le naturel sans trop qu'on sache comment, la jeune femme avait murmuré un "Anne, ma petite fille" d'une voix qu'elle espérait à présent inaudible.

Puis, petit à petit et très vite à la fois, la Femme prit le dessus sur le Mère, et la Vicomtesse prit le dessus sur les deux.
Elle se releva, le visage parfaitement recomposé, le port majestueux et les gestes sereins, une simple lueur dans le regard trahissant son émoi.


"Je suis bien aise, mon enfant, de vous voir si soignée dans votre apparence. Voilà une habitude de vie à laquelle votre sœur ne semble guère attentive. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle vous ne me voyez point avec elle ici. J'ai jugé bon de la laisser quelques mois encore sous la responsabilité des nonnes, afin de parfaire son éducation.
Quant à votre frère, je vous annonce qu'il nous rejoindra icelieu dès que j'aurai trouvé escorte pour l'accompagner."


Relavant ses yeux pers de sa fille, Maryan les orienta vers dame Draguione et l'enfançon à ses côtés, auxquels elle adressa un sourire des plus courtois, avant d'ajouter :

"Et maintenant, ma petite Anne, voulez-vous bien me présenter à vos amis, que je n'ai pas encore eu le plaisir de côtoyer ?"

De rapides coups d'œil et des années d'expérience lui apprirent bien vite que ces visiteurs n'étaient point issus de la simple roture.
Petite noblesse, sans doute, à en juger par la nature assez sobre des vêtements et l'austérité des atours. Mais le regard amène de la jeune Dame et l'air effarouché du garçonnet suffisaient à les rendre sympathiques aux yeux de la Vicomtesse.
Anne_blanche
Elle avait craint la froideur, elle s'était armée contre l'indifférence.

La distance avait toujours été de règle entre Maryan d'Ambroise, vicomtesse de Culan, et ses enfants. Au moins avait-elle pris soin de confier Gabriel, l'aîné, à sa cousine Mentaïg. Mais Anne et Blanche avaient poussé comme elles avaient pu.
La fillette ne se souvenait pas d'avoir jamais passé un si long moment dans les bras maternels. Elle s'y blottissait, écoutant inlassablement battre le cœur de sa mère, respirant l'odeur de sa chevelure, se laissant bercer par un murmure indéchiffrable, avec des envies de pouce en bouche et de lait.


Mais l'instant ne dura guère. Déjà Mère se redressait, la repoussait inéluctablement. Anne sentit de nouveau les larmes affluer, mais un battement de paupières de sa mère la rasséréna. Il y avait du monde...

Je suis bien aise, mon enfant, de vous voir si soignée dans votre apparence.

La fillette rougit au souvenir des mèches folles qui lui encombraient le visage juste avant que Dame Draguione n'y mît un peu d'ordre, et baissa les yeux.

Voilà une habitude de vie à laquelle votre sœur ne semble guère attentive. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle vous ne me voyez point avec elle ici. J'ai jugé bon de la laisser quelques mois encore sous la responsabilité des nonnes, afin de parfaire son éducation.


Une protestation lui monta aux lèvres, vite refoulée. Il allait encore falloir attendre Blanche. Mais Gabriel...

Quant à votre frère, je vous annonce qu'il nous rejoindra icelieu dès que j'aurai trouvé escorte pour l'accompagner.

La déception se lut nettement sur les traits de la fillette. Mais elle réussit à afficher un sourire, pour ne pas gâcher l'instant qui venait de s'écouler.


Et maintenant, ma petite Anne, voulez-vous bien me présenter à vos amis, que je n'ai pas encore eu le plaisir de côtoyer ?

Anne retrouva aussitôt les allures de maîtresse de maison qu'elle avait peu à peu adoptées depuis qu'elle était séparée de sa mère.

Mère, je vous présente Dame Draguione de Massilia, épouse de Messire Philippe, mon mentor à Vienne. Dame Draguione a la gentillesse de me venir visiter souvent, et comme je vous l'ai écrit, j'ai pris la liberté de lui demander d'être tantôt ma marraine devant Aristote.
Et voici Antoine, son fils, et mon ami.
Dame Draguione, Antoine, voici ma mère, Dame Maryan d'Ambroise-Cornedrue, Vicomtesse de Culan.


La fillette espérait fort que les Massilia trouvassent grâce aux yeux si exigeants de sa mère. Ils avaient été les garants de ses premiers pas à Vienne, l'avaient sauvée de l'ennui mortel qui menaçait de s'abattre sur elle, si loin des siens, avaient été les premiers témoins de son engagement dans ce duché. Il fallait qu'ils s'apprécient. Il ne pouvait pas en être autrement.
Flamenque entra, et avec elle un parfum de vin cuit et de cannelle. Anne faillit lui donner l'ordre de disposer son plateau sur la table, se retint juste à temps. Elle soupira. Soulagement ? Agacement ? Elle-même n'aurait su le dire.
~draguione~
La Belle regardait la fillette courrir vers sa maman avec toute l'émotion que cela comportait. Anne leur avait tant parlé de sa famille, toujours avec grande fièrté des Culan. L'évocation de son père, Valatar, était toujours remplie de tristesse de ne point l'avoir connu qu'a travers ce que les gens lui apprenaient à son sujet. Draguione l'épaulait bien souvent d'ailleur quand on demandait à la fillette où se trouvait son père, alors que sa tête se baissait souvent pour cacher ses yeux humide...Et là, la Vicontesse était enfin arrivé, Draguione était heureuse pour celle qu'il l'avait choisi comme marraine de bâptème. Elle en oublia un instant le but de sa visite tant l'émotion était à son comble...Le Belle de Massilia ne disait mot, une main posé sur la tête de son fils.

"Je suis bien aise, mon enfant, de vous voir si soignée dans votre apparence. Voilà une habitude de vie à laquelle votre sœur ne semble guère attentive. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle vous ne me voyez point avec elle ici. J'ai jugé bon de la laisser quelques mois encore sous la responsabilité des nonnes, afin de parfaire son éducation.
Quant à votre frère, je vous annonce qu'il nous rejoindra icelieu dès que j'aurai trouvé escorte pour l'accompagner."


Un sourire s'échappa et fendit le visage de Dragui qui venait de lui peigner la chevelure légèrement défaite. Un geste fait instinctivement entrainant l'ajustement et le retombé de sa robe.

Et maintenant, ma petite Anne, voulez-vous bien me présenter à vos amis, que je n'ai pas encore eu le plaisir de côtoyer ?

Mère, je vous présente Dame Draguione de Massilia, épouse de Messire Philippe, mon mentor à Vienne. Dame Draguione a la gentillesse de me venir visiter souvent, et comme je vous l'ai écrit, j'ai pris la liberté de lui demander d'être tantôt ma marraine devant Aristote.
Et voici Antoine, son fils, et mon ami.
Dame Draguione, Antoine, voici ma mère, Dame Maryan d'Ambroise-Cornedrue, Vicomtesse de Culan.


Draguione s'avança vers la Vicontesse tout en poussant Antoine par l'épaule afin de l'entrainer avec elle... Un inclinement de tête suivit d'un large sourire ravie, elle insita Antoine de faire de même.

Vicontesse de Culan, bonjour et bienvenue à Vienne. Permettez moi de vous dire que je suis ravie de faire enfin votre connaissance après tout ce que Anne m'a conté sur votre famille.

Elle s'arrête un instant ne sachant plus trop si elle avait bien fait de venir ce jour là mais reprit tout de même...

Je suis venu aujourd'hui apporter un présent à votre fille, Anne. Mais peut-être serait-il préférable que je revienne un autre jour afin que vous puissiez profiter de vos retrouvailles...

Des bas, elle n'avait rien trouvé d'autre que de vouloir offrir des bas qui étaient certes neuf, et qu'elle avait conservé depuis son enfance...Draguione ne se laissa point abattre devant la Vicontesse et se baissa à la hauteur de la fillette.

Anne voulez vous approcher je vous prie? je suis venu dans un but précis, c'est donc à cet instant que je devais être là sans doute.

Une main plongée dans sa besace, l'autre plutot tremblante posé sur son genou, elle sortit sa paire de bas...

Anne, je voulais vous remettre ses bas...Je sais que cela n'a pas grande valeur, mais ils en ont à mes yeux, car je les avais reçu alors que j'étais pas plus haute que vous par mes parents d'adoption. Oui, je n'ai eu la chance de connaitre mes parents...

Elle les lui tendit, posant un regard sur la petite puis sur la mère, contente pour elles...
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